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En rhétorique, je vous le dis, ce sera la World War III

Le 6 octobre dernier, Seymour Hersh avait un entretien-conférence avec son rédacteur en chef du New Yorker au cours de festivités organisées par cette fameuse publication new-yorkaise. La discussion roulait sur les questions de sécurité nationale, l’Iran, Bush bien entendu. C’est à propos du président que Hersh fit une remarque intéressante. Pour lui, Bush n’utilise pas les mots selon leurs sens précis et dans toutes leurs implications mais comme un moyen commode (a convenient mean) pour des buts divers, un bon mot ou une plaisanterie, terminer plus rapidement une phrase dont on ignore où elle vous mène, éviter une question à une conférence de presse,… En rhétorique, je vous le dis, ce sera la World War III

Fallon à découvert

Dans le jeu à la fois subtil et truqué qui caractérise la >guerre de la communication< à l'intérieur du monde occidental sur la possibilité d'une guerre contre l'Iran, l’amiral Fallon (commandant Central Command) a franchi un pas important. Il a déclaré, d’une façon publique et irréfutable, qu’il était contre la guerre et qu’il considérait toutes les supputations concernant une attaque US comme très dommageables et très contestables. C’est une attaque directe et violente contre le >War Party< occidental, qu'on peut juger concentré notamment à la Maison-Blanche (essentiellement Cheney et ses soutiens néo-conservateurs). C'est aussi un signe de plus de la parcellisation du pouvoir US. (Cela… Fallon à découvert

La Navy (Fallon) vraiment pas fana des idées de “guerre sans fin”

Chaque nouvelle qui nous vient de l’amiral Fallon, c’est-à-dire de la Navy, confirme le peu d’enthousiasme de ce service pour les thèses radicales de l’administration sur la guerre contre la terreur, la Long War, etc. (La nouvelle confirme également la thèse de Gareth Porter, telle que nous la signalions, ainsi que nos diverses remarques sur les hésitations de la Navy.) C’est justement cette expression de Long War dont Fallon, l’amiral nouvellement placé à la tête de CentCom, a interdit l’emploi par ses services. Dans le St Petersburg Times (Floride, comme son nom ne l’indique pas), proche de Tampa où se trouve le quartier général de… La Navy (Fallon) vraiment pas fana des idées de “guerre sans fin”

Marquez ça dans vos agendas : octobre 2008, victoire (US, obviously) et fin de la Grande Guerre Contre la Terreur

La bureaucratie pentagonesque est aujourd’hui, sans le moindre embarras avec la certitude des mémos impératifs, lancée full speed dans la gestion du destin du monde, de la Cause Première à la Fin Dernière incluses. C’est dire si l’on y trouve les dates du début et de la fin de la Grande Guerre Contre la Terreur dite originalement GWOT, ou Great War On Terror. (Egalement baptisée the Long War mais qui pourrait être débaptisée, parce que pas si longue que ça, on va le voir.) Bref, venons-en au fait que nous documente aimablement Al Kamen, dans sa rubrique du Washington Post, à la date du 28… Marquez ça dans vos agendas : octobre 2008, victoire (US, obviously) et fin de la Grande Guerre Contre la Terreur

Sympa pour les “Tuniques rouges”

Un peu à court d’arguments ces derniers temps, avec un Congrès pas vraiment sympa, des Irakiens récalcitrants et des Iraniens peu coopératifs pour le casus belli, GW a décidé de renouveler sa garde-robe. La guerre contre la terreur, alias Long War, un temps grimée en nouvelle Seconde Guerre mondiale, est l’objet cette fois d’une grande transmutation, en un mot la plus grande transmutation possible. Elle devient l’équivalent de la Guerre d’Indépendance, c’est-à-dire the Revolutionary War. Voici ce qu’on nous en dit, hier sur RAW Story : «On Presidents Day, George W. Bush took the opportunity to compare America’s war for independence to Bush’s war on… Sympa pour les “Tuniques rouges”

Un clou chasse l’autre, une mobilisation l‘autre, — crise climatique versus terrorisme ?

On attend avec une impatience grandissante le rapport de l’ Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), groupe institué par l’ONU en 1990 et qui doit donner un rapport sur la crise climatique toutes les quatre années. Le rapport qui doit être publié vendredi fait déjà les gros titres de la presse mainstream, comme, aujourd’hui, dans l’International Herald Tribune. La crise climatique s’installe au premier plan de notre actualité. Du rapport Stern de fin octobre 2006 à Davos-2007, la mobilisation est d’autant plus réussie qu’elle s’est réalisée d’elle-même. Ce constat coïncide avec celui qui est fait dans les milieux des experts du terrorisme, en Europe. Une… Un clou chasse l’autre, une mobilisation l‘autre, — crise climatique versus terrorisme ?

Les USA devenus “TerrorLand” pour lutter contre “the universal adversary

Ian S. Lustick est professeur à l’université de Pennsylvanie et l’auteur d’un livre au titre complètement suggestif : Trapped in the War on Terror. C’est effectivement le cas, ce piège gigantesque où s’agitent les USA, et Lustick nous décrit dans le Baltimore Sun du 31 décembre 2006 une nation totalement restructurée dans la perspective de la lutte contre les terreur, totalement emprisonnée dans ce but absurde de la destruction de la terreur. Tous les caractères de l’américanisme, ces vertus de l’efficacité qui deviennent les barreaux d’une prison à la moindre alerte non programmée par le système, fonctionnent à plein pour consolider le piège où se… Les USA devenus “TerrorLand” pour lutter contre “the universal adversary

Finalement, le Pentagone se décide : la “Long War” durera au moins 100 ans

Après bien des calculs, des revues, des réunions, des mesures et des mesurettes, le Pentagone s’est décidé. Il a identifié notre avenir, qui se confond avec la Long War. Les modélisations par ordinateur sont catégoriques : la Long War durera au moins 100 ans. C’est donc World Tribune.com qui nous annonce la chose, ce 29 décembre, avec un luxe de détails très convaincants. Il y a notamment cette nouvelle que le Pentagone a d’ores et déjà commencé à répandre la bonne parole, espérant fermement que cette avancée du virtualisme bureaucratique s’inscrira dans les structures mêmes des conceptions américanistes. Nous ne pouvons douter un instant qu’effectivement… Finalement, le Pentagone se décide : la “Long War” durera au moins 100 ans

Historien virtualiste ou historien du virtualisme ?

Historien virtualiste ou historien du virtualisme ? 1er octobre 2006 Bob Woodward est une star dans tous les sens du mot. Journaliste héroïque (le Watergate, 1973-74), interprété par Robert Redford au cinéma (All the President’s Men, 1976), dans cette saga héroïque à la gloire de la liberté et de l’indépendance de la presse US que fut la mise à nu du scandale qui emporta Nixon ; devenu journaliste institutionnel au Washington Post et auteur comblé ; vendeur de best-sellers, millionnaire, vedette de l’establishment ; pratiquement historien officiel de l’instant washingtonien, recevant directement les confidences du président pour son livre Bush at War et Plan of…  Historien virtualiste ou historien du virtualisme ?

GWOT (ou “Long War”, si vous voulez) définie par notre fameux Grand-Guignol

Michael Vlahos est l’un des dirigeants du National Security Analysis Department du laboratoire de physique appliquée de Johns Hopkins. Il a pris la plume et s’est mis en tête de nous expliquer ce qu’est GWOT, la grande guerre contre la terreur, ou la Long War. On est de plus en plus convaincu que ces variations sémantiques, ces noms de guerre en forme de slogans, ces acronymes barbares, constituent l’illustration du caractère rocambolesque, ou abracadabrantesque comme dirait l’autre, de cet étrange conflit qui existe, mais qui n’existe pas Vlahos ne s’en laisse pas conter. Il analyse avec minutie l’évolution du concept avec ses effets dans la… GWOT (ou “Long War”, si vous voulez) définie par notre fameux Grand-Guignol

Regarder le monstre dans les yeux

Regarder le monstre dans les yeux L’une de nos lectures de l’été est >House of War: The Pentagon and the Disastrous Rise of American Powermilitaire< et l'aspect >armements< ont évidemment une place essentielle ; mais cette évidence dissimule peut-être le cœur de la substance de cette >place essentiellewon< the Cold War means that we don't actually have to look at what happened on the other side. After the leadership of Mikhail Gorbachev, especially, but not just him, and in response to pressures from below, the Velvet Revolution, the Soviet Union offered us a way to step back from the totalitarian impulse. And we should understand… Regarder le monstre dans les yeux

Visitez Gitmo! Quand le bâtiment va, tout va

Comment, fermer Guantanamo, comme la vertueuse communauté internationale le demande à sa brebis galeuse américaniste ? C’est tout le contraire. A Guantanamo (Gitmo, dans la novlangue Pentagone, rebaptisée lovlangue), on est en pleine activité fébrile. On construit des bâtiments neufs, conçus pour durer longtemps, avec tout le confort moderne, notamment pour le sergent X, gardien. C’est ce que nous dit Al Pessin, de VAO.News, qui revient d’un reportage à Gitmo. Il nous rapporte les déclarations sympathiques du sergent qui contrôle Camp Five, tandis qu’on détaille les progrès de Camp Six, actuellement en construction. Le sergent : « Welcome to Camp Five. Here at Camp Five… Visitez Gitmo! Quand le bâtiment va, tout va

D’un monde l’autre, et vice-versa

Une étonnante coïncidence médiatique illustre l’extraordinaire situation où se trouve le monde aujourd’hui, avec les interférences de plus en plus radicales entre deux mondes, l’un virtualiste, l’autre réel. • Ce jour, le Guardian publie plusieurs articles consacrés à la Long War et au document du Pentagone sur la QDR-2005. Le tout est présenté comme un bouleversement stratégique sans précédent et la promesse d’une ambition stratégique américaine proche des scénarios les plus apocalyptiques. C’est, bien sûr, la Long War contre la terreur, le terrorisme, etc., perçue à l’échelle planétaire et jusqu’à la fin des temps prévisibles. • Le même jour, The Independent publie une longue analyse… D’un monde l’autre, et vice-versa

De la QDR à la “Long War”

De la QDR à la Long War 8 février 2006 L’univers schizophrénique dans lequel a basculé Washington, sans la moindre discussion possible, rend délicat le commentaire au jour le jour. Ainsi le mélange d’une part du lancement dans le public de la notion de Long War, assorti d’un tableau surréaliste de la feuille de route’ qui nous attend, et d’autre part la publicité faite à la QDR 2005 dans sa version définitive, conduit à des amalgames évidemment surréalistes. Nous nous déplaçons dans un univers de faux semblants, de miroirs déformants, et, pour tout dire, dans un univers transformé en asile d’une schizophrénie collective évidemment sans… De la QDR à la “Long War”

Rupert Smith, Solana et la futilité de la force

Rupert Smith, Solana et la futilité de la force 22 janvier 2006 Jeudi 19 janvier 2006, à Bruxelles, le général britannique Sir Rupert Smith présentait son livre The Utility of Force: The Art of War in the Modern World. C’était l’organisation NDA (New Defense Agenda) qui organisait cette manifestation, où était présent Javier Solana, le Haut Représentant européen. Rupert Smith est un général britannique célèbre, notamment pour trois de ses principaux commandements avant son départ à la retraite : commandant la division britannique durant la première guerre du Golfe (1991), commandant la United Nations Protection Force (UNPROFOR) en Bosnie en 1995 (il succédait à Michael… Rupert Smith, Solana et la futilité de la force

De la terre au ciel — Rubrique Analyse, de defensa Volume 21 n°08 du 10 janvier 2006

De la terre au ciel Les Américains ont-ils changé leur stratégie en Irak? Ont-ils décidé de passer à une guerre aérienne intensive? Ce serait le signe d’un revers très grave, peut-être décisif, des technologies sur lesquelles s’appuie la puissance militaire moderne Quelques articles, de la fin de l’année dernière, signalent un changement de la stratégie US en Irak. En voici deux: • Un article de Seymour Hersch dans The New Yorker du 5 décembre 2005, disponible sur Internet dès le 28 novembre: « Up in the Air Where is the Iraq war headed next? » • Un article de Ron Jacobs, le 1er décembre 2005… De la terre au ciel — Rubrique Analyse, de defensa Volume 21 n°08 du 10 janvier 2006

La loi et l’esprit de la loi

L’administration GW plaide que le principe d’autorisation des écoutes illégales de citoyens US aux USA par la NSA se trouve dans la loi votée par le Congrès à l’automne 2001 et donnant au Président des pouvoirs de guerre. Rien d’explicite dans ce sens ne se trouve dans cette loi mais l’administration fait appel implicitement à l’ esprit de la loi. Le sénateur Tom Daschle, qui était chef de la majorité démocrate lorsque fut négocié le texte des War Powers en 2001, vient de mettre les choses au point. Lui aussi argue de l’esprit de la loi, mais dans le sens contraire. Il rappelle un incident… La loi et l’esprit de la loi

Les folies de la guerre victorieuse (II) : le facteur aérien

Dans le même article de Hersch mentionné précédemment, le corps du sujet est un changement supposé de tactique, avec l’accent quasi-exclusif passant à l’intervention aérienne, avec cessation des opérations terrestres pour les Américains. Les militaires américains sont absolument terrorisés par cette idée. Rarement, on vit aussi clairement combien les Américains sont prisonniers de leur technologie de précision, de leur choix totalement réduit à cette sorte de guerre hyper-moderne. L’intervention par les airs, cela signifie que la tâche d’identifier et d’éclairer les objectifs serait confié aux forces irakiennes. Le pilote US, lui, ne voit rien, n’identifie rien, il tape, suivant aveuglément son éclaireur type-postmoderne, avec désignateur… Les folies de la guerre victorieuse (II) : le facteur aérien

Désordre et inefficacité organisés

Lors d’une conférence organisée début novembre par l’Army War College (U.S. Military Operations in Iraq: Planning, Combat and Occupation), divers orateurs ont détaillé les conditions d’impréparation et de désordre dans lesquelles s’est établie l’occupation américaine en Irak. Le plus surprenant est que nombre de ces conditions perdurent, au vu et au su de tout le monde, et qu’on ne parvient pas à les modifier. L’hebdomadaire Defense News expose notamment ceci : « [T]he U.S. administration never planned for or expected a long-term occupation: The original plan was that American troops would stay for three to four months after the fall of Baghdad and turn the… Désordre et inefficacité organisés

60 ans plus tard…

60 ans plus tard… 6 août 2005 — Il y a 60 ans, ce fut « l’éclair plus clair que mille soleils » au-dessus d’Hiroshima. Le monde célèbre la chose, mi-figue mi-raisin … Nous parlons du monde dominant, c’est-à-dire l’américanisé. Il est plus facile de célébrer les 60 ans du D-Day en donnant comme référence le film de Spielberg sur le débarquement ; ou les 60 ans de la capitulation du 8 mai, avec comme arrière-plan l’hystérie collective qui consume les professions honorables, de l’historien à l’homme politique, depuis quelques décennies lorsqu’il s’agit de parler de cette partie-là (la lutte contre le nazisme) de la… 60 ans plus tard…

John Wayne à Falloujah

Notes sur John Wayne à Falloujah 22 décembre 2004 (10 décembre 2004) – A la bataille de Falloujah, il ne manquait qu'une chose : des hauts-parleurs diffusant l'hymne des Marines. Et, pour la commenter, il nous manquait l'immortel John Wayne, l'homme qui a si bien interprété le soldat américain à l'écran. (Note en passant, sur une vieille anecdote bien dans l'air du temps : Wayne s'est bien gardé de la faire, la guerre, préférant les studios d'Hollywood. Fin 1944, en pleine forme, il visita un hôpital militaire d'Honolulu en mission de commando de soutien du moral des troupes. On y soignait les Marines blessés à… John Wayne à Falloujah

Les Britanniques face à l’American Way of War

Les Britanniques face à l’American Way of War 11 avril 2004 — Ce n’est pas la première fois que des jugements sévères sur l’>American Way of War< sont exprimés et publiés mais celui que publie aujourd’hui le Daily Telegraph mérite d’être retenu. Le Daily Telegraph n’est pas du camp anti-américain ; il a été et, jusqu’à nouvel ordre, reste favorable à la guerre contre l’Irak. Il ne peut être soupçonné de parti pris, ce qui donne son crédit à cet article qui retranscrit une interview faite avec un officier britannique actuellement stationné en Irak. Il constitue un réquisitoire très sévère contre le comportement américain ;… Les Britanniques face à l’American Way of War

La “1983 Soviet War Scare” vue par la CIA

La >1983 Soviet War Scare< vue par la CIA Nous avons retrouvé un très intéressant rapport de la CIA, écrit par l’analyste Ben B. Fischer, déclassifié en 1997, sur la période de la Guerre froide qui va de 1980 à 1985, et qui reste une des périodes les plus ambiguës de la guerre froide quant à la signification qu’il faut lui donner. Il s’agit de la question dite de la Soviet War Scare, c’est-à-dire de la conviction qu’eut le Kremlin pendant la période, et notamment en 1983, que l’URSS allait subir une attaque nucléaire stratégique surprise de la part des USA/de l’OTAN. Le site de… La “1983 Soviet War Scare” vue par la CIA