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Russie

En Mer Noire, Mullen à la barre

Des déclarations de l’amiral Mullen, le président du Joint Chiefs of Staff, évidemment directement proche de l’U.S. Navy de par son origine, confirment que, comme à l’accoutumé de ces dernières années, les militaires US sont extrêmement prudents. Cette prise de position concerne la situation dans la Mer Noire, où la Navy est impliquée au premier chef. Une dépêche Reuters du 28 août rapporte des déclarations de Mullen. D’abord, pour ce qui concerne la situation en Mer Noire : «Adm. Mike Mullen, chairman of the Joint Chiefs of Staff, also said Russian and U.S. military officials were working carefully to coordinate the movements of their navies… En Mer Noire, Mullen à la barre

Qui est isolé, et comment?

Qui est isolé, et comment? 28 août 2008 Un des enjeux de la crise géorgienne semble être, dans l’esprit des divers acteurs, le facteur de l’isolement. Qui est isolé? L’Ouest ou la Russie? L’Ouest, dans tous les cas ses diverses directions politiques, agit comme à l’accoutumée; il se congratule lui-même en observant son apparente unité d’appréciation de la crise, il se baptise communauté internationale, il juge qu’il exprime l’indignation internationale et conclut évidemment que la Russie est isolée. La Russie argumente d’une façon plus nuancée: d’une part, elle affirme qu’elle ne craindrait pas un isolement éventuel, de la même façon qu’elle affirme ne pas craindre… Qui est isolé, et comment?

Du roi Abdallah de Jordanie au SS-26, l’arme secrète des Russes

Du roi Abdallah de Jordanie au SS-26, l’arme secrète des Russes Une caractéristique de la politique russe dans la crise actuelle est la diversité de ses axes d’offensive et l’exploitation rapide de ces axes. Cela conduit souvent à une situation où les Occidentaux sont pris par surprise, où sont exploités des domaines inattendus pour ces mêmes Occidentaux. La question de l’exportation des armements est un domaine où les Russes se montrent très actifs, et d’une façon visible, depuis trois semaines. Les Occidentaux et surtout les USA, très actifs dans le domaine depuis longtemps, particulièrement depuis la fin de la Guerre froide, avaient pris depuis cette… Du roi Abdallah de Jordanie au SS-26, l’arme secrète des Russes

Courte réflexion anglo-saxonne sur la politique russe

La reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud par la Russie représente un choc de plus pour l’Occident, qui ne cesse d’empiler les chocs subis du fait de la politique russe. Quelques heures après le vote unanime du Parlement russe en faveur de cette reconnaissance, les commentaires étaient unanimes pour estimer que la direction russe ne se presserait pas pour suivre son Parlement, que cette demande de reconnaissance représenterait un atout dans une négociation internationale avec la menace d’éventuellement y souscrire (voir l’avis relayé hier d’un expert russe présenté par le Guardian: «One analyst said it was unlikely that the Kremlin would unilaterally recognise… Courte réflexion anglo-saxonne sur la politique russe

L’énigme russe

L’énigme russe 26 août 2008 Que font les Russes en Géorgie? Ils se sont retirés, mais pas vraiment complètement puisqu’ils semblent devoir conserver une présence dans la zone du port de Poti, point stratégique naval (la Flotte de la Mer Noire y avait des droits d’escale jusqu’en 1998); l’on débat sur l’ampleur des diverses zones de sécurité ou autres. Il a semblé et continue à sembler, depuis les deux semaines qui nous séparent de l’acceptation du cessez-le-feu, que les Russes s’accommodent assez bien de provoquer des réactions hostiles du côté occidental (Europe et USA), voire même qu’ils n’hésitent pas une seconde à les susciter. Poursuivent-ils… L’énigme russe

La Russie invite la crise afghane dans notre grande crise

Le domaine de la crise géorgienne ne cesse de s’étendre, confirmant sa puissance et son importance, et son caractère de crise centrale. Cette crise centrale affecte désormais directement, ou absorbe la crise afghane, avec des déclarations de l’ambassadeur russe en Afghanistan faites au Times de Londres aujourd’hui. Les Russes n’ont pas perdu de temps : ils mettent directement en cause l’accord d’avril dernier entre la Russie et l’OTAN pour le transit par la Russie de ravitaillements et d’équipements de l’OTAN destinés à l’Afghanistan. «Zamir Kabulov, the Russian Ambassador to Afghanistan, told The Times in an interview that he believed the deal was no longer valid… La Russie invite la crise afghane dans notre grande crise

Sébastopol et le goût salée des “mers chaudes”

A côté de la Géorgie, qui serait un baril de poudre, l’Ukraine paraît être une poudrière considérable et bourrée de poudre, qui n’attend qu’une mèche bienveillante. L’arrivée à Sébastopol du croiseur lance-missiles russe Moskva a été une occasion de plus de mesurer cette situation ukrainienne. Le navire fait partie de la Flotte de la Mer Noire, qui a son port d’attache à Sébastopol, ville russe de Crimée rattachée à l’Ukraine par Krouchtchev, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine dont le président est très hostile à la Russie, qui est peuplée en grande majorité de Russes. L’Ukraine veut que la base navale de Sébastopol soit restituée… Sébastopol et le goût salée des “mers chaudes”

Pourquoi n’ont-ils pas écrit cet article en 2001? Ou bien en 1991?

Les Américains, ou disons les citoyens américanistes, sont gens surprenants. Ils suscitent, poursuivent, accélèrent avec enthousiasme et sans le moindre frein ni scrupule une politique qu’ils savent pertinemment être déstabilisante, pour soudain s’apercevoir lorsqu’une réaction sérieuse et évidemment prévisible est déclenchée par elle, tout ce qu’ils ont à perdre avec elle. Cela fait donc huit ans, non, mieux, ou pire, cela fait 16 ou 17 ans qu’ils poursuivent la même politique de pression et d’investissement d’influence, de propagande et d’actions de subversion dont les révolutions de couleur sont les meilleurs exemples, contre la Russie. Et puis, aujourd’hui, ou plutôt hier dans cet article de l’International… Pourquoi n’ont-ils pas écrit cet article en 2001? Ou bien en 1991?

La mèche est-elle allumée?

La mèche est-elle allumée? 22 août 2008 La fureur russe, l’excitation polonaise avec les illusions qui vont avec, l’indifférence bovine des messagers de l’américanisme (oui nous insistons: indifférence, le qualificatif bovine étant pour l’agrément), voilà ce qui caractérise la signature de l’accord du déploiement des anti-missiles en Pologne, dans le cadre du système BMDE. Ajoutons-y l’inattention en général des Européens divers, suffisamment désorientés par la tournure des événements, mais aussi, chez quelques autres plus attentifs, une sourde inquiétude. Le déploiement du système BMDE, dans l’esprit où il s’annonce désormais, c’est-à-dire complètement anti-russe, est porteur d’une déstabilisation majeure, voire de la déstabilisation suprême. Cette fois, les… La mèche est-elle allumée?

Leçon essentielle de la courte guerre: la centralisation en échec

Le très court conflit entre la Russie et la Géorgie est déjà l’objet de nombreuses analyses. On veut savoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. La leçon militaire à grand effet politique est évidente et n’a nul besoin d’être soumis à la verve déstructurante des experts: la puissance militaire russe, si effrayante lorsqu’elle était soviétique et complètement désintégré dans les années 1990, est à nouveau active et efficace. Sur le plan technique, comme toujours dans le cas de l’évaluation d’une guerre, l’affaire est plus complexe. Nous avons choisi de chercher ce qui nous paraît l’essentiel et nous pensons l’avoir trouvé dans… Leçon essentielle de la courte guerre: la centralisation en échec

Condi et les Tu-95 qui menacent l’Ouest et ses valeurs

Il y a quelque chose de complètement robotisé dans le discours convenu, conformisme passé à la moulinette du virtualisme, de nos dirigeants. Parmi les robotisés, Condi Rice est un grand format, une sorte de robot qui aurait été lobotomisé après avoir été habillé dans les boutiques chics de la 5ème Avenue. Cela tient essentiellement, outre son discours totalement vide comme tout le monde, au fait qu’elle assume une fonction prestigieuse qui n’a plus aucune signification. Le département d’Etat sous son règne est réduit à entériner les exigences du Pentagone et les lubies désormais poignantes, vu la proximité de la retraite, de GW. Cela écrit, il… Condi et les Tu-95 qui menacent l’Ouest et ses valeurs

L'OTAN, combien de divisions?

L’OTAN, combien de divisions? 20 août 2008 — Selon des sources bienveillantes, le sommet de mardi de l’OTAN fut un succès. L’abondance fut sans aucun doute médiatique, avec près de 300 journalistes >du monde entier>. On trouva une unité de bon aloi et les échanges furent courtois et consensuels, y compris en session à huis clos. Les délégations étaient réduites, montrant qu’il s’agissait de dire vite des choses tonitruantes mais sans conséquences considérables malgré les apparences du communiqué. Pour la première fois depuis très, très longtemps, il n’y avait pas de représentant européen, qui est normalement le Haut Représentant Solana. Plus qu’une intrigue anti-européenne, nous… L'OTAN, combien de divisions?

Crise interceptée: le BMDE marche

Crise interceptée: le BMDE marche 18 août 2008 — La signature-express d’un >accord préliminaire< entre les Etats-Unis et la Pologne le 14 août, concernant le stationnement de missiles anti-missiles (système BMDE), peut être interprétée comme une réaction-éclair du système face à l'invasion de la Géorgie. La chose pourrait paraître complètement inattendue, ou imprévue, et après tout ce fut le cas car c'était la logique même, et nous dirions même la sagesse, de prévoir le retardement ou l'abandon du système – certes, logique et sagesse hors du théâtre de la folie où évoluent les affaires du monde. Qu'on en juge par ceci, sous la plume de… Crise interceptée: le BMDE marche

La singulière position de la Turquie

Après tout, la Turquie est proche des épicentres de violence et de déstabilisation: proche de l’Irak, proche de l’Iran, pas si loin de la Géorgie et de la Russie… Proche des Etats-Unis, par le portefeuille sinon par le cœur et, après tout, membre de l’OTAN autant que candidate controversée à l’entrée dans l’UE. Pour compléter ce tableau objectif plein d’ambiguïté, il y a la position de la Turquie durant cette crise de la Géorgie. • Le 13 août, alors que la crise russo-géorgienne entrait dans sa phase d’élargissement, le Premier ministre Erdogan était en visite à Moscou et prodiguait à la direction russe des paroles… La singulière position de la Turquie

L’“Ouest” en déroute

L’Ouest en déroute 10 août 2008 Les Occidentaux s’agitent, mais un peu dans tous les sens, en observant certaines limites, en alternant des semi-condamnations et des offres pressantes de médiation, ceci et cela mesurant leur impuissance. Depuis le 8 août l’Ouest observe avec stupéfaction ce monstre qu’est la guerre géorgienne, accouché par 17 années d’une politique (occidentale) qui semblerait avoir été conçue exactement pour susciter de tels points d’affrontement. Désormais, la question que se posent les Occidentaux est de savoir où s’arrêteront les Russes. A première vue, il semble que la Russie n’est pas exactement inclinée aux concessions ou à la modération. Cette perspective était… L’“Ouest” en déroute

L’ombre du Kosovo

La société d’analyse US Stratfor est intéressante à suivre dans la question du conflit d’Ossétie du Sud. Alors que son orientation est en général clairement américaniste, que son outil d’analyse est essentiellement géopolitique, Stratfor a aussi une appréciation originale par rapport au courant de la pensée US de l’importance de l’esprit national. On a lu l’analyse que George Friedman fait du rôle de Soljenitsyne, qui est extrêmement originale et subtile pour une psychologie américaniste. Vis-à-vis de la Russie, Stratfor a depuis longtemps une appréciation historique: la Russie est une vieille nation et une grande puissance, et ceci expliquant en partie cela; elle ne peut accepter… L’ombre du Kosovo

Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

Parmi les experts consultés, l’avis de Jonathan Eyal, directeur des études au Royal United Services Institute (RUSI), est intéressant dans la mesure où il résume bien la position dominante à l’Ouest, fortement influencée par les Anglo-Saxons. Il s’agit de la position dominante simplement par absence d’alternative, parce qu’aucune alternative ne s’est révélée à l’Ouest. La France et l’Allemagne sont principalement fautives à cet égard, qui sont les deux seuls pays qui auraient pu, ces dernières années, formuler et appliquer effectivement une telle alternative politique. Même le couple Chirac-Schroëder (avant Chirac-Merkel et Sarkozy-Merkel) n’a pas pu établir cette alternative, s’il a prétendu suivre une politique recherchant… Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

La souris du mois d’août

La souris du mois d’août 9 août 2008 D’une façon générale, il ne fait guère de doute, dans les appréciations des uns et des autres, que la Géorgie a déclenché le conflit en Ossétie du Sud. Cette reconnaissance, à l’Ouest, est contrainte ou gênée, parfois furieuse ou simplement réaliste, mais elle est surtout inévitable. Qui plus est, l’appréciation de l’action géorgienne n’est pas vraiment laudative, du point de vue froidement réaliste. On donne ici l’analyse du Times, ce jour, parce qu’elle nous semble bien révélatrice. Le Times est loin d’être défavorable à la Géorgie, sa ligne éditoriale est animée d’une hargne anti-russe exemplaire pour les… La souris du mois d’août

Une “guerre” de circonstance

Rigolards, les journalistes russes en poste à Bruxelles ne cessent de clamer que, tiens, comme ça tombe bien, déclencher une attaque le jour où tout le monde a les yeux tournés vers Pékin et les Jeux Olympiques…. Ils parlent des accrochages puis des combats d’hier soir et d’aujourd’hui, entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, puis avec les Russes probablement, qui se sont aggravés durant toute cette journée du 8 août. L’affrontement devient-il une guerre de circonstance, et la guerre va-t-elle perdre ses guillemets pour devenir un conflit pur et simple? A Moscou, le chef de la commission sur la sécurité de la Douma, Vladimir… Une “guerre” de circonstance

La non-escale de Bruxelles

On l’a vu et on l’a dit, le voyage de Barack Obama dans le reste du monde (ROW) n’était pas vraiment calibré pour des projets d’information et de délibération politiques. Une appréciation politique de ce voyage inspire donc diverses critiques. Ce fut le cas le 16 juillet, lorsque Steve Clemons, de The Washington Note, s’étonnait que Obama n’ait pas songé à faire une escale à Bruxelles. «I’m worried. While some have become distracted by a silly discussion inside Germany on whether Obama should speak at the Brandenburg Gate in Berlin and whether he should defer to Angela Merkel, most seem to have forgotten that Obama’s… La non-escale de Bruxelles

Comme au bon vieux temps…

Comme au bon vieux temps 24 juillet 2008 Est-ce qu’on fleure le parfum enivrant de la crise stratégique, la vraie de vraie? L’affaire des bombardiers russes (à capacité nucléaire) effectuant éventuellement des déploiements temporaires à Cuba provoque quelque agitation à Washington. On a vu hier une première réaction officielle, celle du nouveau chef d’état-major de l’USAF. Hier encore, Martin Sieff, de UPI, évoque cette réaction et, d’une façon plus générale, le climat à Washington devant cette possibilité. Il résume de cette façon les tenants et aboutissants de cette affaire, et la mesure où elle pourrait être pris avec sérieux par Washington. «Nevertheless, the very possibility… Comme au bon vieux temps…

L’USAF, Cuba et les F-22

Les événements sont parfois bien à propos. Il y a deux jours, le 21 juillet, les Russes font dire plus ou moins discrètement qu’ils pourraient déployer, disons selon des assignations temporaires ou lors de missions en aller-retour, des bombardiers à Cuba. Il s’agit notamment de Tu-95 subsoniques et de Tu-160 supersoniques. Explication? Un retour ironique de la crise des anti-missiles en Europe («While they are stationing missile-defense shields in Poland and the Czech Republic, our jets of far-distance strategic aviation land in Cuba, a high-ranked source said in the interview with Izvestia.») Donc, événement à propos, avec le passage du nouveau chef d’état-major de l’USAF,… L’USAF, Cuba et les F-22

La Géorgie ne cesse de nous inquiéter…

Dans les chancelleries occidentales mais également américanistes, il ne fait aucun doute que l’inquiétude devant l’évolution de la situation entre la Géorgie et la Russie ne cesse de grandir. «Il y a une crainte générale qu’un conflit éclate cet été, les Russes sont terriblement sérieux dans cette affaire et ils considèrent qu’on atteint le seuil de l’inacceptable», dit-on et ne cesse-t-on de répéter dans des milieux européens de haut niveau. Du côté US, on n’en est pas moins inquiet de la situation en Géorgie, ce qui est une chose relativement nouvelle. Les sources européennes en question rappellent la déclaration de l’ambassadrice US à l’OTAN Victoria… La Géorgie ne cesse de nous inquiéter…

Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA

Prenons le cas de la Géorgie. La situation entre la Russie et la Géorgie est aujourd’hui décrite dans les milieux européens institutionnalisés, comme «très intense, au bord de la confrontation. C’est un des plus graves points de crise aujourd’hui en Europe, qui peut conduire à une confrontation au niveau européen et de l’OTAN». L’analyse faite en interne de cette crise dans ces milieux est à deux niveaux, correspondants au phénomène du triple langage que nous avons tenté de définir, c’est-à-dire, à côté du langage de la réalité (premier langage), en plus d’une censure du conformisme totalitaire de la bureaucratie et de l’establishment vers le public… Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA