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Russie

La modération de Gates devient une politique exprimant les contradictions du CMI

Le secrétaire à la défense Robert Gates est décidément un étonnant oiseau dans le contexte de l’administration GW Bush et de la radicalisation systématique, au niveau dialectique, qu’on observe dans cette administration et dans l’establishment washingtonien en général, par ailleurs, cette radicalisation signe convaincant de la paralysie de l’action des USA qu’on observe également. Gates a, on le sait, déjà fait des siennes à propos de l’Iran. Il s’avère à cet égard, selon des sources US de la communauté de sécurité nationale particulièrement dignes de foi, que son intervention, en même temps que celle de l’amiral Mullen, président du JCS, a été décisive pour casser… La modération de Gates devient une politique exprimant les contradictions du CMI

Une perception prudentissime de l’Article 5

Le secrétaire à la défense Gates est en voyage. Après l’Irak et l’Afghanistan, il s’est rendu à Londres pour une réunion des ministres de la défense de l’OTAN. En Afghanistan, avant son départ, il a dit quelques mots à des journalistes, dont le New York Times du 19 septembre se fait l’écho. On retrouve dans les interventions de Gates, notamment sur la Russie et la crise géorgienne, sa modération désormais légendaire. Pour notre propos précisément, un passage nous intéresse particulièrement, venu d’un contact du journaliste Thom Shanker avec un >officiel du département de la défense< durant ces rencontres et déplacements. Cela concerne l'Article 5 de… Une perception prudentissime de l’Article 5

Rumeurs polonaises, ou un écho de la non-Guerre froide

Il y a beaucoup de réunions en ce moment dans les pays autour du front, c’est-à-dire les pays directement concernés par la crise géorgienne. C’est notamment le cas en Pologne. Les réunions, séminaires, etc., réunissent souvent des gens qu’on n’imagineraient pas voir ensemble selon les normes impliquées par nos vitupérations sur la nouvelle Guerre froide, en l’absence d’autres qu’on imaginerait au contraire très présents si l’on s’en tenait à la logique de ces mêmes vitupérations dont ils sont coutumiers. A partir de certaines confidences, plus chaleureuses que secrètes d’ailleurs puisque ces réunions ne charrient guère de secrets d’Etat, nous mentionnons quelques points sur les attitudes,… Rumeurs polonaises, ou un écho de la non-Guerre froide

La “bonne gouvernance” de l’UE en recul, sinon en crise

On connaît le grand cas que fait l’UE de ce qu’elle estime être la vertu même de l’Europe; qui a nom, cette expression fameuse et quelque peu prétentieuse en même temps que domestique, de bonne gouvernance. L’un des aspects essentiels de cette bonne gouvernance, qui en principe proscrit l’emploi de la force sauf lorsque c’est pour le bon motif, et l’on sait que certains s’y retrouvent, c’est le moralisme que représente la révérence absolue, quasiment de l’ordre du réflexe conditionné, pour l’expression magique des droits de l’homme. Eh bien, les droits de l’homme version-UE sont en crise. Un rapport du Council of Foreign Affairs in… La “bonne gouvernance” de l’UE en recul, sinon en crise

Le “oui MAIS” de l’OTAN à la Géorgie, et l’attaque (de l’OTAN) contre l’UE

L’OTAN a fait son show grandiloquent à Tbilissi, avec une réunion du Conseil de l’Atlantique Nord dans la capitale géorgienne. L’OTAN prend donc la posture offensive qui sied à une alliance responsable, mais dans le champ médiatique. C’est moins imprudent que les chars avec leurs chenilles qui cliquètent. Le secrétaire général de l’OTAN a marqué l’intention (théorique) de l’Alliance de poursuivre, de concert avec la Géorgie, dans la voie menant vers une adhésion de la Géorgie mais il a observé également que la route est longue, d’autant qu’on découvre certains obstacles inattendus. C’est ainsi qu’un fort grand cas est fait désormais de la posture nettement… Le “oui MAIS” de l’OTAN à la Géorgie, et l’attaque (de l’OTAN) contre l’UE

L’Ouest commence à douter

Des indications commencent à se manifester sur des doutes sérieux qui apparaissent à l’Ouest vis-à-vis de Saakachvili et de sa version de la courte guerre de Géorgie, avec les conséquences inévitables sur le crédit qu’on peut accorder au personnage. Le Spiegel a publié, le 15 septembre, une longue analyse des circonstances de la guerre telles qu’elles commencent à être révisées, en défaveur de la version que Saakachvili ne cesse de répéter. Dans cette perspective, la confirmation, le 15 septembre, du vu de l’UE d’une enquête internationale indépendante sur les circonstances de la guerre va évidemment dans ce sens, dans la mesure où elle indique un… L’Ouest commence à douter

Les grandes manœuvres autour de la Mer Noire et dans le Caucase

L’excellent commentateur M K Bhadrakumar, ancien diplomate indien (notamment en Turquie) devenu commentateur de politique extérieure, publie sur Atimes.com, le 12 septembre 2008 une superbe analyse sur la situation dans le Mer Noire et le Caucase. M K Bhadrakumar décrit notamment l’évolution de la Turquie et de son projet d’alliance dans le Caucase, basée sur un axe Ankara-Moscou. L’évolution de la Turquie, l’activisme de la Russie dans la région, rendent compte d’une situation qui change en profondeur. Comme le souligne M K Bhadrakumar, il s’agit de l’exact contraire de ce que décrit la propagande anglo-saxonne (isolement de la Russie). On trouve également dans cette analyse… Les grandes manœuvres autour de la Mer Noire et dans le Caucase

Medvedev existe, il a rencontré son 9/11

Medvedev existe, il a rencontré son 9/11 13 septembre 2008 — Nous nous concentrions hier sur les déclarations de Medvedev (et de Poutine) concernant les préoccupations de la Russie pour la dégradation des relations internationales et la recherche de ce qu’on pourrait désigner comme un >nouvel ordre mondialnouvelle Russie< post-soviétique, ne reculera pas. Nous ferions bien d'en tenir compte, car c'est une information extrêmement importante sur la situation. Poutine n'a jamais dit cette chose incroyablement dure que dit Medvedev: si la Géorgie avait été membre de l'OTAN, il aurait tout de même ordonné la riposte. Quelle détermination et quelle conviction, toutes choses qui manquent désespérément… Medvedev existe, il a rencontré son 9/11

Poutine, Medvedev et la petite fille qui tient la main de sa maman

Les Russes poussent méthodiquement leur raisonnement sur la situation du monde, comme une sorte de commentaire qu’ils feraient de la crise dont ils sont eux-mêmes un protagoniste essentiel. Cette attitude se retrouve dans deux communications faites par Poutine et Medvedev, hier et aujourd’hui, lors de rencontres des deux dirigeants russes avec le club international de rencontre Valdaï. Ces interventions pourraient s’emboîter l’une dans l’autre, disons comme des poupées russes. Poutine parle de l’Union Européenne et de sa politique extérieure qui n’existe pas, Medvedev de l’ordre international qui est moribond. Ceci n’est pas loin d’expliquer cela. Poutine rencontre donc jeudi le Club Valdaï et dit tout… Poutine, Medvedev et la petite fille qui tient la main de sa maman

Lavrov en Pologne: maudit soit le BMDE … et soyons amis

Le ministre russe des affaires étrangères russe Lavrov était en Pologne hier, le 11 septembre. Cette visite prévue fin août avait été annulée par le Russe le jour où la Pologne signait avec Rice l’accord d’installation du système BMDE en Pologne, le 20 août. La visite de Lavrov constitue un événement étrange pour celui qui considère la crise géorgienne d’un point de vue abrupt, en noir et blanc, puisqu’on ne peut rêver pays plus antagoniste en apparence que la Pologne et la Russie dans la logique de cette crise. Cela semble évident depuis la signature de l’accord BMDE, qui a été violemment dénoncé par la… Lavrov en Pologne: maudit soit le BMDE … et soyons amis

“Sarah who?” est évidemment “Sarah hawk

Le phénomène Sarah Palin est en train d’être intégré en tant que tel, un phénomène d’enthousiasme complètement inattendu et, surtout, imprévu dans cette ampleur. Si Palin a été sélectionnée soigneusement par les services de communication du GOP (Great Old Party, parti républicain), selon des critères de promotion et de relations publiques et nullement des critères politiques, l’important pour le GOP, pour l’instant, est de gagner, le succès extraordinaire qu’elle a remporté, jusqu’à faire beaucoup d’ombre à McCain, était complètement imprévu parce qu’imprévisible par sa nature même. Il impose une stratégie nouvelle qui n’est pas de tout repos puisque cette stratégie partirait d’une situation où le… “Sarah who?” est évidemment “Sarah hawk

“Victoire mineure” mais la cacophonie est plus ample

Victoire mineure mais la cacophonie est plus ample 10 septembre 2008 Nous avons pris le temps de reprendre notre souffle. Quatre heures de négociation, cela fatigue. Un journaliste, français et attentif, observait que Sarko donnait, en évoquant son interlocuteur à la conférence de presse, du président Medvedev, après tout, très gaullien, non? Medvedev, assez badin, presque ironique, plutôt souriant, tout cela qui est un comble pour un personnage qui nous avait semblé jusqu’alors balader une allure de mannequin engoncé et plastronné dans des costard à ne pas croire, Medvedev parlait lestement de Nicolas. En général, les commentaires médiatiques ont été discrets, du type bout des… “Victoire mineure” mais la cacophonie est plus ample

Une nouvelle alliance dans le Caucase, avec principalement la Turquie et la Russie?

Nous ne nous avancerons pas trop pour tenter de donner une analyse claire de la situation dans le Caucase. Nous n’avons certainement pas les capacités de le faire et nous avons de toutes les façons quelques doutes qu’on puisse y parvenir d’une façon satisfaisante dans les conditions présentes. Nous rapportons l’information ci-dessous plutôt dans l’intention de montrer combien des facteurs régionaux importants peuvent donner un éclairage différent de la situation générale créée par la crise géorgienne et ses suites, et combien le rôle de certains pays peut recéler, sinon de surprises, du moins de positions ambiguës par rapport à la vision conventionnelle, et donc occidentale,… Une nouvelle alliance dans le Caucase, avec principalement la Turquie et la Russie?

Le songe ukrainien de TGA et de l’Occident libéral-interventionniste

L’un des grands inspirateurs du libéralisme interventionniste occidental et transatlantique (les liberal hawks dans le jargon anglo-américaniste), cette doctrine qui triompha avec Tony Blair durant les jours heureux (pour ces gens-là) de la guerre du Kosovo, c’est l’intellectuel britannique Timothy Garton-Ash, disons toujours TGA pour faire bref. Dans le Guardian du 4 septembre 2008, TGA nous donne une tribune tourmentée où il décompte les blessures du libéralisme interventionniste après l’affaire géorgienne suivant le reste et décrète qu’il faut désormais toujours plus de libéralisme et toujours plus d’interventionnisme mais en beaucoup plus discret, par la force des choses, qui pourrait bien être celle des chars russes.… Le songe ukrainien de TGA et de l’Occident libéral-interventionniste

La crise se précise

La crise se précise 8 septembre 2008 — Depuis le sommet de Bruxelles, la crise a changé de forme. On a noté (Bloc Notes, le 5 septembre) l’activisme soudain des pays-membres de l’UE qui ont soutenu le plus fermement la tendance majoritaire affirmée par ce sommet de la recherche d’une entente avec la Russie. L’Italie et l’Autriche, la Belgique, même la Pologne ont été mentionnés, et bien entendu la France qui est à la tête de l’UE pour la période. Cet activisme est une marque certaine de l’engagement des diverses diplomaties concernées pour la recherche d’une entente avec la Russie. Les signes sont suffisamment nombreux… La crise se précise

De la médiocrité des origines de la crise

De la médiocrité des origines de la crise 5 septembre 2008 — Il devrait apparaître évident à tout esprit normalement critique et normalement informé que l’OTAN est aujourd'hui une >machine de guerre< américaniste anti-russe, destinée à encercler la Russie et à exercer une pression grandissante sur ce pays. Elle l'est principalement au travers de la dynamique d'élargissement, que les Américains aimeraient voir poussée au moins jusqu'à la Géorgie et l'Ukraine. Sans doute, sans aucun doute l’OTAN l’est-elle aujourd’hui, cette >machine de guerre< anti-russe. Cela admis, les mêmes esprits en tirent la conclusion évidente, sinon rationnelle, qu'il en est ainsi depuis l'origine, que l'élargissement de l'OTAN… De la médiocrité des origines de la crise

Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

Le sommet de Bruxelles a introduit, pour nombre de participants, un esprit différent correspondant à la troisième phase de la crise que nous décrivions dans notre F&C du 2 septembre. Il s’agit de la sortie de la phase de la rhétorique d’affrontement qui a présidé à la politique (ou la non-politique) occidentale dans la crise géorgienne à partir du 17-18 août. Le sommet de Bruxelles a montré qu’une large majorité des pays de l’UE approuvait une politique tendant à tenter de relancer une politique de concertation et de négociation avec la Russie. Parmi ces pays, on trouve notamment l’Italie et l’Autriche. Ces deux pays ont… Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

L’“Ouest”, combien de vieux chars démodés?

Les leçons militaires du conflit de la Géorgie sont diverses et incertaines, tant il est difficile de parfaitement ajuster le facteur de la qualité et de l’efficacité des forces militaires à l’autre facteur des résultats politiques obtenus, tant aussi il apparaît que la crise de Géorgie, qui a commencé par une guerre avec toutes ses caractéristiques, est effectivement d’abord une crise dont l’un des composants est une guerre, chronologiquement le premier de ses composants mais ni le plus important, ni le plus décisif. Par contre, cette guerre a permis de fixer certaines références nouvelles. Ce qu’a montré avant toute chose la guerre de Géorgie, ce… L’“Ouest”, combien de vieux chars démodés?

Une incertitude de plus: les rapports entre l’armée russe et le Kremlin

La situation en Géorgie, du point de vue militaire russe, dépend également d’un facteur extrêmement important et qui apparaît selon diverses informations plutôt incertain: les relations entre l’armée russe et la direction politique à Moscou. Un article du Financial Times du 1er septembre donne des indications sur une situation qui serait loin d’être claire à cet égard. Brièvement dit, il apparaîtrait possible que l’armée russe ait sa propre politique, plus dure que les consignes du pouvoir politique, ou, dans tous les cas, l’ait eu par instant, notamment au moment de l’annonce du cessez-le-feu (le 12 août). Cette circonstance expliquerait évidemment, au moins en partie, la… Une incertitude de plus: les rapports entre l’armée russe et le Kremlin

Crise, troisième phase

Crise, troisième phase 2 septembre 2008 L’Europe s’est réunie hier à Bruxelles et cette réunion ne fut pas inutile. L’Europe s’y est montrée à la fois suffisamment divisée et suffisamment contrainte à un arrangement entre ses membres pour nous signaler que la situation est grave et qu’on commence à mesurer la chose. L’espèce d’unité qu’a montrée l’Europe hier n’est pas un signe de santé mais un signe de l’extrême gravité de la situation, telle qu’elle est de plus en plus nettement perçue par les Européens. Le désarroi schizophrénique a laissé place à une anxiété sous-jacente qui est la mesure de cette situation. Cette rencontre marque… Crise, troisième phase

La Géorgie agite déjà nos théoriciens et nos experts de l’armement

On dit dans les milieux proches de l’OTAN que la réunion des ministres de la défense des pays de l’OTAN, les 18 et 19 septembre à Londres, devrait prendre une orientation nouvelle par rapport aux prévisions initiales qui cantonnaient cette réunion à un débat d’idées. La crise géorgienne et l’intervention russe sont passées par là. L’évolution possible serait qu’on pourrait plutôt commencer à se tourner, ou en tout cas débattre de la possibilité de se tourner vers un travail de defense planning, un nouvel effort de planification portant sur l’évolution des forces dans les pays de l’OTAN dans la perspective de développer une infrastructure de… La Géorgie agite déjà nos théoriciens et nos experts de l’armement

La contre-attaque médiatique de la Russie

Au milieu de la semaine dernière, une source à l’OTAN nous disait son étonnement: «C’est fascinant, c’est complètement nouveau Les Russes sont désormais partout dans les médias occidentaux, Medvedev, Poutine, Rogozine, à toutes les TV, sur CNN, sur la BBC, sur la chaîne ARD allemande. L’armée russe a même institué une conférence de presse quotidienne et son porte-parole est très bon, très sérieux, très ouvert. C’est vraiment une nouveauté.» La chose est vraiment apparue de manière éclatante avec la longue interview de Poutine à la CNN, réalisée le 27 août (texte en ligne le 29 août) au cours de laquelle il a accusé les Américains… La contre-attaque médiatique de la Russie

L’énigme, suite fortissimo

L’énigme, suite fortissimo 30 août 2008 Pourquoi la Russie a-t-elle reconnu l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud? La décision a surpris considérablement les autres acteurs de la crise et n’a pas eu encore d’explication complète et satisfaisante, tant s’en faut. Les hypothèses s’échangent donc avec vivacité. Ce ne sont pas elles précisément qui nous intéressent, mais le prolongement de la réflexion qui les accompagneraient éventuellement. Dans ce cas, nous demandons à nos lecteurs de placer cette réflexion intuitive, ou post-intuitive dans la logique, ou dans le prolongement de notre texte du 26 août. Ce texte mentionnait la reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, mais… L’énigme, suite fortissimo

L’“isolement” de Douchanbé

C’est en effet à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, que l’Organisation de Coopération de Changhaï (officiellement SCO en anglais) a tenu un sommet qui était important pour la Russie. Cette organisation allait-elle soutenir, comme la Russie devait sans doute l’espérer, l’action russe dans la crise géorgienne? On allait pouvoir faire le point sur l’isolement de la Russie. Les médias occidentaux furent prompts pour annoncer un revers sérieux de la Russie parce que le communiqué du sommet n’annonçait pas un soutien à toute l’action russe, particulièrement la reconnaissance de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. (Cette simple phrase de CNN.News, dans un texte du 28… L’“isolement” de Douchanbé