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La “culture-Armageddon” et la pensée stratégique US

La culture-Armageddon et la pensée stratégique US Un article paru dans The Atlantic Monthly de ce mois sous le titre de The Armageddon Plan nous apprend, nous confirme plutôt, combien la culture de l’apocalypse, ou culture-Armageddon si l’on veut, a pénétré les couches dirigeantes washingtoniennes. Indirectement, cela nous dit beaucoup sur la politique américaine aujourd’hui, sur ses racines, sur sa solidité par conséquent : l’épisode GW, malgré l’inconsistance du personnage (ou, peut-être, à cause de cela ?), n’est en aucune façon un accident. Il y a une logique qui conduit cette politique, et cette logique remonte directement à l’ère Reagan et, au-delà, à l’intermède Ford… La “culture-Armageddon” et la pensée stratégique US

L’attaque la plus violente contre GW, — et le système menacé ?

L’attaque la plus violente contre GW, et le système menacé ? 24 mars 2004 A Washington, les déclarations de Richard A. Clarke dimanche à l’émission Sixty Minutes de CBS, puis la parution de son livre de mémoires Against All Enemies: Inside America’s War on Terror, constituent l’attaque la plus violente portée à ce jour contre l’administration GW, qui met complètement la Maison-Blanche sur la défensive. En fait, on n’imagine pas la possibilité d’une attaque plus violente. (Il y a eu un crescendo d’attaques directes ou indirectes, qui ne sont en fait que l’exposé de certaines situations réelles par d’ex-protagonistes de l’administration, ou des agents de… L’attaque la plus violente contre GW, — et le système menacé ?

“Plus ça change, plus c’est la même chose”

Plus ça change, plus c’est la même chose 5 février 2004 Des indications ont été publiées dans la presse, concernant un rapport officiel du Pentagone sur le comportement de l’armée américaine durant la guerre contre l’Irak. (L’expression guerre contre l’Irak doit être prise avec précaution. Le rapport a été commandé et réalisé l’année dernière. Il incorpore des enseignements de l’après-guerre, après la chute du régime Saddam Hussein, signifiant justement que cette période fait partie de la guerre, sorte de continuation de la guerre par d’autres moyens. Le rapport est donc nécessairement incomplet puisque cet après-guerre se poursuit ; il est pourtant alimenté par un volume… “Plus ça change, plus c’est la même chose”

… et JSF’s Panic

JSF’s Panic 15 janvier 2004 Il faut lire ces appréciations en ayant, bien sûr, notre précédent texte sur le sujet du JSF à l’esprit, tout comme l’hebdomadaire Defense News avait à l’esprit le texte qu’il publie par ailleurs sur le sujet. Mais plus, sans doute, certainement, Defense News avait plus à l’esprit. Il s’agit d’un éditorial sur la même question du programme JSF, paru dans le numéro du 12 janvier de Defense News. Ce texte est extrêmement dur et par conséquent remarquable pour éclairer le sujet du programme d’avion de combat JSF. Pour cette raison autant que pour les raisons pratiques habituelles avec Defense News… … et JSF’s Panic

Désarroi et amertume de Rumsfeld, deux ans plus tard (après 9/10…)

Désarroi et amertume de Rumsfeld, deux ans plus tard (après 9/10…) 23 octobre 2003 USA Today a publié le texte d’un memorandum du secrétaire à la défense Rumsfeld, en date du 16 octobre, adressé à ses principaux collaborateurs (Wolfowitz et Feith, les généraux Myers et Pace, successivement président et vice-président du Comité des Chefs d’état-major). Il s’agit d’un texte destiné à susciter la réflexion avant une réunion (le 18 ou le 20 octobre) où l’on en discuterait. USA Today publie également un commentaire du memorandum. Ce texte est, dans sa sécheresse, dans le style habituel de cette sorte de correspondance, très révélateur. Nous dirions même… Désarroi et amertume de Rumsfeld, deux ans plus tard (après 9/10…)

La non-existence du président devient une “bipartisan issue

La non-existence du président devient une bipartisan issue 13 octobre 2003 C’est sans aucun doute la plus violente attaque portée contre l’équipe au pouvoir à Washington. C’est aussi la plus importante et la plus grave parce qu’elle vient de l’establishment du Congrès, essentiellement les deux ministres des affaires étrangères des deux groupes au Sénat, le républicain Lugar, président de la commission des affaires étrangères, et le démocrate Biden, président de la minorité démocrate de la même commission, qui ont fait des déclarations publiques dimanche à la NBC. Les deux hommes agissent ès qualité, de concert, comme s’ils entendaient affirmer une position bipartisane sur la question… La non-existence du président devient une “bipartisan issue

De la Californie à Washington, l’Amérique se réveille en colère

De la Californie à Washington, l’Amérique se réveille en colère Divers événements s’accumulent aux États-Unis depuis quelques jours, pour faire penser que le centre de la crise a définitivement quitté l’Irak pour les USA, avec différents centres annexes. La rapidité des événements transforme un pays qui était menacé d’autoritarisme il y a un an encore en un pays qui s’oriente vers un désordre civique aux conséquences difficiles à mesurer. Voici les principaux de ces événements américains. Le vote de Californie, événement extraordinaire de la vie politique US Une façon de prendre l’élection californienne du mercredi 8 octobre est celle qu’on trouve en général dans les… De la Californie à Washington, l’Amérique se réveille en colère

La solitude de GW au coeur de l’ouragan washingtonien

La solitude de GW au coeur de l’ouragan washingtonien 28 septembre 2003 GW est bien seul ces jours-ci à Washington. Il l’ignore encore mais quelqu’un finira bien par le sortir de sa bulle pour l’en aviser. Ou bien non, peut-être, on verra. Reste, et c’est le sujet de cette semaine sans doute, que l’évolution des forces et des opportunités, aujourd’hui à Washington, est de quitter le bateau qui pourrait bien se mettre à couler, et de tirer sur le pianiste. Plus personne ne s’étonne d’événements pourtant extraordinaires. L’achat d’une pleine page du New York Times pour demander la démission de Rumsfeld est un de ces… La solitude de GW au coeur de l’ouragan washingtonien

Il faut se donner les moyens de faire ce que l’on veut faire

Il faut se donner les moyens de faire ce que l’on veut faire 11 août 2003 Le débat devient sérieux désormais, au sein de la droite radicale et idéologique qui inspire et soutient GW et sa politique. Comme on peut s’y attendre, il se fait entre la branche conservatrice (Rumsfeld et compagnie), représentant les nationalistes américanistes, et la branche libérale-interventionniste (néo-conservateurs, ralliant enfin les ex-libéraux et les ex-progressistes dans une politique d’intervention impérialiste maximale). Le débat devient sérieux parce qu’il porte sur l’essentiel pour cette administration et pour les forces bureaucratiques qui s’affrontent, les perspectives budgétaires, la structure des forces armées US, leur avenir, par… Il faut se donner les moyens de faire ce que l’on veut faire

Il semblerait bien que “les fous dirigent l’asile”

… >Les fous dirigent l’asileWhat I saw was aberrant, pervasive and contrary to good order and discipline,'< Kwiatkowski wrote. >If one is seeking the answers to why peculiar bits of ‘intelligence’ found sanctity in a presidential speech, or why the post-Saddam (Hussein) occupation (in Iraq) has been distinguished by confusion and false steps, one need look no further than the process inside the Office of the Secretary of Defence< (OSD). » Kwiatkowski went on to charge that the operations she witnessed during her tenure in Feith’s office, and particularly those of an ad hoc group known as the Office of Special Plans (OSP), constituted >a… Il semblerait bien que “les fous dirigent l’asile”

Mesure morale de Notre-Président GW

Mesure morale de Notre-Président GW 27 mai 2003 — Désormais, c’est annoncé de source officieuse mais avec une insistance et des détails convaincants : GW ne veut plus ni ne peut plus voir Schröder, ni en peinture, ni en pied d’ailleurs. Il l’évitera, à Évian comme ailleurs. Joska Fisher, c’est un cas un peu différent mais à peine, car le président GW n’ignore plus (il en a été informé sans doute par l’OSP de Rumsfeld) que le ministre allemand des affaires étrangères est originaire d’un milieu catégorié >evil

Face à face, Rumsfeld et les journalistes

Face à face, Rumsfeld et les journalistes 3 mai 2003 Rumsfeld, on ne le présente plus, certes, mais certains l’attendent au tournant. Sa rencontre avec la presse britannique (et quelques journalistes américains), vendredi 2 août, à Heathrow après une rencontre avec le ministre à la défense britannique Geoffrey Hoon, valait le déplacement. Elle a donné le ton à un texte d’ambiance plutôt caustique de The Independent, que nous nous permettons de publier ci-dessous, avec les réserves d’usage. Nous y ajoutons, à la suite, le compte-rendu officiel de cette conférence de presse. On pourra ainsi juger sur pièces, du rythme, de la tension des échanges, de… Face à face, Rumsfeld et les journalistes

« Gingrich est un idiot, et vous pouvez me citer »

« Gingrich est un idiot, et vous pouvez me citer » 28 avril 2003 Après la sortie de Newt Gingrich contre le département d’État, dans sa conférence prononcée le 22 avril 2003 devant le think tank néo-conservateur American Enterprise Institute, il y a eu des réactions notables et qu’on doit apprécier comme extrêmement significatives. Nous en citons deux. • Ce week-end, le secrétaire d’État Powell a fait des déclarations qui tendent à relativiser l’importance d’une punition éventuelle contre tel ou/et tel pays s’étant opposé aux USA dans la poussée vers la guerre. A la télévision canadienne (chaîne CBC), Powell a déclaré qu’il n’y avait aucune… « Gingrich est un idiot, et vous pouvez me citer »

Mais pourquoi sont-ils partis en guerre ?

Mais pourquoi sont-ils partis en guerre ? 23 avril 2003 Il se passe un phénomène étrange. On proclame l’Amérique victorieuse et certains stratèges vont jusqu’à voir dans cette victoire un triomphe et une révolution dans l’histoire militaire. On convoque les plus prestigieuses références. Tommy Franks devient un Patton postmoderne (quoique Georgie ne restait pas le cul à son QG pendant que ses chars fonçaient). L’Amérique devrait être délirante de bonheur, heureuse, fière, flamboyante. L’administration devrait se rengorger, à la limite fourbir ses armes pour un nouveau round (on ne parle plus guère de la Syrie sinon pour la féliciter de se conduire bien). Il se… Mais pourquoi sont-ils partis en guerre ?

Avec les compliments du général Shinseki

Avec les compliments du général Shinseki 9 avril 2003 Nous entretenant avec un de nos correspondants (européen, pour ne pas dire français) travaillant dans les questions de contrôle des armements, notamment le chimique et le biologique, nous l’entendions nous dire au moment du déclenchement de la guerre : « Il est bien probable qu’ils vont nous planter l’un ou l’autre système chimique, pour nous prouver qu’ils avaient raison sur la question des armes de destruction massive en Irak. » Bien, ils, ce sont les Américains, quant aux systèmes qu’il s’agit de planter, il s’agit de faux bien assez maquillés pour faire croire que Saddam avait… Avec les compliments du général Shinseki

On demande capitulation sans condition

On demande capitulation sans condition 3 avril 2003 — C’est le signe le plus sûr que les choses vont mal à Washington (sans que cette appréciation préjuge en quoi que ce soit de la situation sur le terrain, et même au contraire dans bien des cas — il faut absolument séparer les deux situations, la réalité à Bagdad et la virtualité washingtonienne ; mais il est de fait que les décisions sur la conduite de la guerre, le contrôle de la puissance, se font dans le Washington virtualiste, en fonction des soubresauts de Washington virtualiste). L’exigence de >capitulation sans conditionaffaiblissement moral< possible des USA (c'est-à-dire… On demande capitulation sans condition

La guerre de tous les tournants

31 mars 2003 La guerre comme un château de cartes ? Mais alors, les cartes risquent de se répandre partout, et le jeu apparaître bien confus. Aujourd’hui, personne, plus personne ne contrôle la guerre, aussi semble-t-elle perdre sa fonction de guerre pour une fonction nouvelle de révélatrice de nos crises. Elle rassemble sur elle toutes les autres crises possibles, sur le terrain, une crise de l’armée américaine, une crise humanitaire, et bien sûr tout ce qui peut sortir de la résistance irakienne elle-même ; autour d’elle, les crises qui enflent, avec la montée de la tension entre Américains d’une part, Syriens et Iraniens d’autre part,… La guerre de tous les tournants

De sang-froid

De sang-froid 13 mars 2003 Contrairement à l’apparence qu’il nous laisse voir si souvent comme on alimente un rideau de fumée, Rumsfeld n’est pas une brute. Ce n’est pas un imbécile non plus, encore moins un impulsif. Ce qu’il a dit mardi sur les Britanniques était très précisément mesuré, et aussi le démenti qui n’en était pas vraiment un. Rappel des faits : « Pressed by reporters at a news briefing on whether Washington might go ahead without British military help because of rising political pressure on Prime Minister Tony Blair, Rumsfeld said it would be a decision for President Bush to make. »  »I… De sang-froid

Au tour de la Corée

Au tour de la Corée 7 mars 2003 L’histoire sur les chapeaux de roue, ces derniers jours. Cette fois, c’est la Corée du Sud, après l’Allemagne, qui est concernée : Donald Rumsfeld vient d’y déclarer qu’ il serait temps de réaménager le déploiement des forces US, ce qui signifie, retirer les forces des premières lignes de contact avec la Corée du Nord, où elles se trouvent maintenant, ou bien, de façon beaucoup plus radicale, retirer ces forces de Corée du Sud. « During a town hall-style meeting with Defense Department employees at the Pentagon, Rumsfeld said that to some extent the location of U.S. forces… Au tour de la Corée

Rumsfeld versus Europe

Rumsfeld versus Europe 20 février 2003 Les heurts Europe-USA s’étendent, la crise suit le trajet normal de l’aggravation systématique. Le linkage est effectivement systématique, de la part des Américains, ce qui est aussi un signe de la gravité de la crise. (Le linkage est ce mot qui désigne, dans la diplomatie américaine, le fait de lier deux domaines différents dans une hostilité commune : puisque vos relations sont mauvaises au niveau politique, vous prenez une mesure de rétorsion au niveau commercial. Dans les années 1970, Kissinger, qui avait popularisé le mot, avait fait du refus du linkage le point essentiel de sa politique de détente… Rumsfeld versus Europe

Salut, l’OTAN

Salut, l’OTAN 11 février 2003 L’événement qu’a constitué hier le vote négatif (en fait, l’objection par lettre) de trois pays (France, Allemagne, Belgique) à l’OTAN n’est pas nouveau, puisque le même acte, sous forme de votes, a eu lieu les 22 janvier et 6 février. La publicité considérable qui en a été faite, due à la machine de communication anglo-saxonne (US et secrétariat général de l’OTAN, dirigé par le Britannique Robertson), a dramatisé l’événement. En fait, il a achevé de le légitimer et la chose existe désormais, quels que soient les arrangements auxquels on aboutirait. Les dirigeants anglo-saxons, qui n’ont désormais plus aucun sens de… Salut, l’OTAN

La révolte du “monde réel”

Le 9 février 2003 Jamais autant que ce week-end (mais des jamais autant, il va en pleuvoir tous les jours, ces prochains jours) n’est apparu le phénomène impressionnant de la rupture entre le monde légal et le monde réel (comme on parlait du pays légal et du pays réel). La rupture entre les dirigeants des pays d’Europe occidentale (et, à un degré moindre, des USA) et le reste de leurs nations est impressionnant : ils ont contre eux le peuple, les intellectuels, les experts, leurs service de renseignement (le MI6, las d’être manipulé, qui s’emploie à organiser ses propres fuites). D’ailleurs, si vous allez au… La révolte du “monde réel”

Entre amis

Entre amis 9 février 2003 — A Munich avait lieu la Wehrkunde, grand séminaire annuel en Allemagne, sur les questions de sécurité, où ont l’habitude de parler quelques-uns des ministres les plus importants des pays occidentaux. Rumsfeld était présent, le ministre des affaires étrangères allemand Fischer, Michèle Alliot-Marie, ministre française de la défense. De ces trois-là, nous allons parler à propos de leur ton, de leur attitude psychologique, de ce que cela dit des convictions et des équilibres des uns et des autres, — plutôt que du fond de leurs interventions, qui n’apporte rien de nouveau, ce qui est logique. (C’est dans tous les cas… Entre amis