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La bureaucratie victorieuse, ou le “coup d’État postmoderne”

La bureaucratie victorieuse, ou le coup d’État postmoderne 10 juin 2006 L’article de Andrew Bacevitch, déjà évoqué dans notre Bloc-Notes, apporte une lumière particulièrement intéressante sur la situation fondamentale des USA dans le courant de la guerre contre l’Irak et la logique qui y conduisit, avec l’éclairage des conséquences aujourd’hui. Dans son article, Bacevitch développe et commente les thèses contenues dans le livre Cobra II: The Inside Story of the Invasion and Occupation of Iraq, de Michael Gordon et Bernard Trainor. Expliquant la guerre contre l’Irak comme le Premier Front d’un vaste projet de restructuration de la puissance US, la thèse complète ce schéma avec… La bureaucratie victorieuse, ou le “coup d’État postmoderne”

Rumsfeld en Indonésie, réception plutôt fraîche

Rumsfeld fait une grande tournée, conquérante comme à l’habitude, en Asie. Mais le climat n’est plus ce qu’il était. A preuve, le passage en Indonésie, pays pourtant diablement chéri par le Pentagone depuis le tsunami qui a permis de rétablir des liens militaires (si l’on comprend le mécanisme, comprenne qui pourra la logique de la chose, entre tsunami et liens militaires). Bref, passant sur les susceptibilités kaléidoscopiques des conceptions droitdel’hommistes du Congrès qui a toujours tenu l’Indonésie comme suspect (surtout depuis qu’on y a liquidé des centaines de milliers d’indépendantistes sur recommandation de Kissinger en 1976), le Pentagone est aujourd’hui activement engagé dans une cour… Rumsfeld en Indonésie, réception plutôt fraîche

… Pendant ce temps, Bush-le-père complotait pour l’éliminer (Qui? Rumsfeld, bien sûr)

C’est une extraordinaire nouvelle que nous rapporte Sidney Blumenthal, de Salon.com, relayée par RAW Story, une nouvelle digne des imbroglios dynastiques des bas-empires délicieusement décadents. Il s’agit du complot monté par Bush-le-père (George H.W. Bush, dit 41, pour 41ème président des US) contre Bush-le-fils (George W. Bush, dit 43, pour 43ème, etc.). Le complot, qui a pris ses aises durant les cinq derniers mois, avait pour but de faire remplacer Rumsfeld (« Former President George H.W. Bush waged a secret campaign over several months early this year to remove Secretary of Defense Donald Rumsfeld », nous explique Blumenthal). Voici quelques explications qu’on peut prendre avec… … Pendant ce temps, Bush-le-père complotait pour l’éliminer (Qui? Rumsfeld, bien sûr)

Le titre de la pièce est : “No Exit

Comme à l’habitude, William S. Lind nous donne (aujourd’hui, sur Antiwar.com) une excellente analyse, cette fois sur la révolte des généraux. Certes, les généraux ont raison. Mais les défenseurs de Rumsfeld qui disent que les généraux se révoltent parce que le secrétaire à la défense leur impose une réforme révolutionnaire n’ont pas tort, et Dieu sait si le Pentagone a besoin d’être réformé, et d’une façon révolutionnaire. Mais l’on doit aussi savoir que la réforme révolutionnaire que veut imposer Rumsfeld va dans la plus parfaite mauvaise direction qui soit: « Instead of attempting to move from the Second Generation to the Third (much less the… Le titre de la pièce est : “No Exit

Un cas légal pour l’insubordination ?

Un cas légal pour l’insubordination ? 28 avril 2006 — C’est un cas passionnant que met en évidence le professeur Rosa Brooks, associate professor à la School of Law de l’Université de Virginie. Le professeur Brooks examine le cas des >généraux révoltés< face au sacro-saint principe de la subordination du pouvoir militaire au pouvoir civil. Elle examine les principes fondamentaux de cette règle d'or de la démocratie (et particulièrement de la démocratie américaine). Sa conclusion est intéressante parce qu'elle pose un problème fondamental de l'adaptation d'une loi fondamentale à une situation politique considérée comme complètement exceptionnelle, jusqu'à la substance même de cette situation politique. (Son… Un cas légal pour l’insubordination ?

Rumsfeld doit-il partir ?

C’est un sondage opportun et d’une signification intéressante que Army Times a placé sur son site. La question posée concerne Rumsfeld : doit-il démissionner comme l’y invitent les généraux en colère? Le sondage nous a été signalé par un texte mis en ligne ce matin par RAW Story, et qui indiquait : « At the time of this writing, 2985 readers have voted in the latest Army Times poll (link), with 1,889 (63.28%) agreeing that the U.S. war effort is grounds for Secretary Rumsfeld to resign. 996 (33.37%) voted no and 100 (3.35%) had no opinion. » Pour notre compte, à l’heure où nous mettons… Rumsfeld doit-il partir ?

Cette globalisation-là, ça marche

Cette globalisation-là, ça marche 23 avril 2006 La Long War ? La Global War On Terrorism (GWOT) ? Voilà une globalisation qui, au contraire de la vraie, marche à pleins gaz. Aux commandes : l’inoxydable Donald Rumsfeld. Le Washington Post présente aujourd’hui certains détails des plans qui sont en train d’être adoptés par le Pentagone et de la philosophie qui les sous-tend. Ces détails suffisent à nous faire comprendre leur signification générale. D’une façon générale, le plan pour la Long War, en fait composé de plusieurs plans, est ainsi détaillé : « The long-awaited campaign plan for the global war on terrorism, as well as… Cette globalisation-là, ça marche

Prépare-t-on le remplacement de Rumsfeld ?

William Matthews, de Defense News, accorde un certain crédit à la théorie selon laquelle on préparerait le remplacement de Donald Rumsfeld par son adjoint, n°2 au Pentagone, Gordon England. La nomination de England était bloquée depuis huit mois. En décembre, Bush l’avait nommé unilatéralement (pour un an) selon la procédure de recess appointment. Le 6 avril, sans bavure ni trompette, England était confirmé par la commission des forces armées du Sénat de John Warner. Le même Warner avait fait un intense lobbying auprès des adversaires de la confirmation, en promettant les habituelles compensations (contrats du Pentagone pour leurs États, pure pork-barrel politics). « Is it… Prépare-t-on le remplacement de Rumsfeld ?

Remplacer Rumsfeld, vous êtes sûrs ?

Il semble que le jeu de qui va remplacer Rumsfeld ? commence à faire fureur à Washington. Dans sa chronique du jour, Jim Lobe met en évidence le sérieux extrême de l’affaire des généraux révoltés, et la façon dont cette affaire semble avoir acquis son propre rythme. En passant, il sacrifie donc au jeu. Dans ses hypothèses, on ne retrouve pas le nom de Gordon England, mais de quelques autres qu’il est donc intéressant d’avoir en mémoire. Quelques extraits des remarques de Jim Lobe : « Given Bush’s record low approval ratings as well as the dissent Rumsfeld’s performance has stirred up among the military… Remplacer Rumsfeld, vous êtes sûrs ?

Le soutien bien structuré du général Myers

Parmi les généraux qui ont tenu à prendre la défense de Donald Rumsfeld, il y a le général Myers, qui était président du Comité des Chefs d’état-major jusqu’à l’automne dernier. Cette prise de position est caractéristique de la campagne déclenchée par les amis de Rumsfeld, essentiellement par la description de certains détails accompagnant la fin de carrière de Myers. Ces détails sont rapportés par Wayne Madsen, pour renforcer son idée déjà citée dans un F&C du 16 avril. Il y a d’abord l’idée déjà vue que Myers appartient à un service (l’USAF) beaucoup moins concerné que l’U.S. Army (et le Marine Corps) par la catastrophe… Le soutien bien structuré du général Myers

Pour Rumsfeld, avec les bons vœux de l’U.S. Army

Il y a fort à penser que la fuite ayant permis à la publication Salon.com de disposer d’un rapport de décembre 2005 impliquant indirectement Rumsfeld dans un interrogatoire renforcé doit être considérée dans la logique de l’affrontement entre le secrétaire à la défense et les généraux. Dans la querelle publique actuelle entre Rumsfeld et les généraux, l’U.S. Army est la première des trois armes impliquée (avec le Marine Corps). Le rapport a été rédigé par l’U.S. Army. A propos de ce rapport, Human Rights Watch a fait le commentaire suivant: « The question at this point is not whether secretary Rumsfeld should resign, it’s whether… Pour Rumsfeld, avec les bons vœux de l’U.S. Army

La “révolte des généraux” et la Grande République

La >révolte des généraux< et la Grande République 16 avril 2006 — Le camp Rumsfeld a riposté à l’attaque lancée par la >révolte des générauxmémo< du Pentagone généreusement distribué aux amis rassemblés qui doivent disposer d'arguments pour répondre aux mutins. (Il s'agit d'un >fact sheet< bien dans la manière bureaucratique, avec un argumentaire saucissonné sur un seule page, pour faire bref, et rendant compte de la pensée automatique conforme à suivre.) Selon le New York Times : « The one-page memorandum was sent by e-mail on Friday to the group, which includes several retired generals who appear regularly on television, and came as the Bush… La “révolte des généraux” et la Grande République

Que représentent les généraux révoltés ?

David Ignatius, l’un des commentateurs attitrés du Washington Post, a été partisan de la guerre en Irak. Il a souvent effectué des visites dans ce pays depuis son invasion par les troupes US. Il a eu beaucoup de contacts avec les militaires. C’est un témoin intéressant pour une matière qui concerne une critique violente de la guerre chez les militaires, puisqu’on peut être raisonnablement assuré qu’il ne biaisera pas son jugement en faveur de cette critique. Dans son plus récent commentaire, le 14 avril, il traite de la révolte des généraux. L’intérêt de son texte, nous semble-t-il, est d’abord de donner une appréciation de ce… Que représentent les généraux révoltés ?

Surprise, surprise… Les “généraux rebelles” divisent même les neocons

Les signes ne cessent de s’accumuler de l’installation d’un désordre supplémentaire à Washington, par les effets multiples de la révolte des généraux. On ignore s’il s’agit d’un désordre créateur, comme le capitalisme l’affectionne. La division s’installe même au cur du camp néo-conservateur. L’article d’aujourd’hui du Washington Post oppose, malicieusement parce que délibérément, ou par le hasard des choses ? deux néo-conservateurs fameux. L’un (Perle) est pour Rumsfeld et méprisant envers les généraux, l’autre (Kristoll) est contre Rumsfeld et affectueux avec les généraux. « Rumsfeld’s admirers, though, characterized the complaining generals as malcontents unhappy with the secretary’s attempts to restructure the armed forces for the 21st… Surprise, surprise… Les “généraux rebelles” divisent même les neocons

Faire la guerre avec une révolte des généraux?

Faire la guerre avec une révolte des généraux? 14 avril 2006 — Trois autres généraux ont, dans la journée d’hier, demandé le départ du secrétaire à la défense Donald Rumsfeld. Il y a d’abord eu l’intervention du général Batiste à CNN. Cette intervention était encore plus significative que celle des trois précédents (Zunni, Eaton, Newbold) : Batiste a refusé une troisième étoile en novembre. Son départ à la retraite ressemble désormais à une démission. Il n’eut pas cet effet au moment où il eut lieu parce qu’il était resté cantonné aux rapports internes du Pentagone. Aujourd’hui, rétrospectivement, il en prend le poids. Les choses deviennent… Faire la guerre avec une révolte des généraux?

Les généraux “révoltés” et les neocons, même combat…

La complication et le désordre extraordinaires de la vie politique washingtonienne conduisent à des situation inédites. La révolte des généraux est un bon exemple de cette situation. Les généraux se révoltent contre Rumsfeld, certes, mais, d’une façon plus générale, contre la guerre en Irak, la façon dont elle fut conçue, ses motifs (ou absence de motifs) de base, les moyens qui y furent affectés, etc. C’est dire si les neocons en place au Pentagone jusqu’en 2005 (Wolfowitz, Feith) sont aussi visés que Rumsfeld. Pourtant, les premières réactions des neocons en général sont loin d’être défavorables. Le Daily Telegraph d’aujourd’hui interroge un neocon notoire et obtient… Les généraux “révoltés” et les neocons, même combat…

Rumsfeld-Rice, scandale dans la famille

En déroulant les nouvelles hier, sur la divergence de vues entre Rumsfeld et Rice, nous agissions d’un cur léger. Nous ne pensions pas qu’il fallût prendre tout cela trop au sérieux. Julian Borger, du Guardian, s’en charge aujourd’hui. Voici le rapport que Borger fait de cette tempête dans un verre d’eau (en omettant d’ailleurs l’intervention de Rumsfeld pour apaiser les choses, lors d’une conférence de presse, mercredi) : « The US secretary of state, Condoleezza Rice, was attempting to defuse a spat with the defence secretary, Donald Rumsfeld, yesterday over the number of mistakes made by the US so far in Iraq. Ms Rice said… Rumsfeld-Rice, scandale dans la famille

Condi ? Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle…

Certains ont eu le cur réchauffé par les déclarations de Condoleeza Rice, le 31 mars en Angleterre. Elle avait admis qu’il y avait eu des « milliers d’erreurs tactiques en Irak ». Manifestement, elle parlait de la guerre et des opérations militaires. Il était judicieux de se tourner vers l’homme qui connaît le mieux les opérations militaires pour avoir quelques précisions là-dessus. Il s’agit de Donald Rumsfeld. Stupéfaction sans bornes du secrétaire à la défense. De quoi parle donc Condi? Rapide résumé des réactions typiquement rumsfeldiennes, d’après le Daily Digest de l’Air Force Association de ce jour : « The Great Divide. Defense Secretary Donald… Condi ? Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle…

Et GW? De quoi il parle, celui-là?

Entre-temps, il y a du nouveau dans le jeu des milliers d’erreurs en Irak. GW lui-même s’est aperçu que les militaires américains avaient fait des erreurs en Irak. Des erreurs ? Les militaires ? I don’t know what [he is] talking about? Voici quelques mots de Reuters à propos de cet étrange aveu de GW, sans consultation préalable de Rumsfeld : « President George W. Bush admitted on Thursday the U.S. military made mistakes in Iraq but defended his domestic eavesdropping program, insisting to a hostile questioner he had no reason to apologize for it. Beset by low approval ratings dragged down by pessimism over… Et GW? De quoi il parle, celui-là?

Finalement… Condi savait de quoi elle parlait, mais “figurativement”

Voici le fin mot de l’histoire sur les milliers d’erreurs identifiées par Condi, qui ont tant étonné Rumsfeld, lors d’une conférence de presse du même Rumsfeld, le 5 avril en fin d’après-midi. De Reuters, dans le New York Times du 7 avril : « Rumsfeld also said he spoke to Rice about her comment last week that the United States had made thousands of tactical errors’ in the Iraq war. I talked to Condi about that, and she pointed out the transcript, where she said she was speaking figuratively, not literally, Rumsfeld said. (In a radio interview on Tuesday, Rumsfeld said labeling as errors changes… Finalement… Condi savait de quoi elle parlait, mais “figurativement”

Ces “special relationships” pourries

Bien, les temps de la Grande Alliance churchillienne ne sont pas au beau fixe. Il n’empêche, le ton du court commentaire du chroniqueur des problèmes de sécurité du Guardian, Richard Norton-Taylor, est singulier et exceptionnel, et particulièrement frappant par sa vigueur et son mépris (mépris pour l’alliance avec les USA, mais aussi, indirectement mais fortement, pour ceux qui, à Londres, poursuivent cette politique). « The rancid relationship » expose surtout la rancoeur des militaires britanniques, littéralement traités comme des chiens par des gens pour lesquels ils semblent désormais avoir l’estime qu’on a pour des criminels de guerre : « A senior British military commander in… Ces “special relationships” pourries

La chasse au Rumsfeld est (r)ouverte (suite)

Le secrétaire à la défense Rumsfeld a proposé sa démission au président à plusieurs reprises (trois fois au moins, dit-on, la dernière fin 2004, qui nous avait déjà inspiré ce même titre). Il y eut surtout l’épisode d’Abou Grabi, où Rumsfeld songea qu’il lui fallait partir. Chaque fois, GW le retint fermement. Rumsfeld est à nouveau sollicité pour une démission que nombre de spécialistes jugeraient bienvenue. L’article du général Paul D. Eaton, dans le New York Times et l’ International Herald Tribune fait beaucoup de bruit à cet égard. Eaton a entraîné les troupes irakiennes en 2004 et 2003. Il est fraîchement dégagé de ses… La chasse au Rumsfeld est (r)ouverte (suite)

Qui dirige la Grande République ?

Qui dirige la Grande République ? 8 mars 2006 Dans plusieurs domaines essentiels de la sécurité nationale, des signes puissants montrent à Washington un désordre complet et une fragmentation sans précédent du pouvoir. Répondent à ce phénomène une fragmentation des perceptions, voire une fragmentation des réalités selon les factions dans l’administration, les commentateurs extérieurs, le public lui-même. Au désordre de la situation en Irak correspond le désordre des évaluations dans l’administration ; au désordre de l’évolution budgétaire et structurelle du Pentagone répond le désordre des réactions au Congrès, qui garde le pouvoir de modifier complètement le budget de la défense. Ci-dessous, nous présentons les points… Qui dirige la Grande République ?

Avortement et kidnapping de la QDR

Avortement et kidnapping de la QDR La Quadriennal Defense Review (QDR) a fait couler beaucoup d’encre lorsqu’elle a été rendue publique, au début février. Nous nous sommes faits l’écho de l’évolution de cette revue tout au long de son développement, jusqu’à sa conclusion. Ci-dessous, on trouve un développement qui tente de reprendre et de synthétiser l’affaire jusqu’à son terme, avec les deux états où s’est trouvée contrainte la QDR : une trahison de son but initial (avortement) et un détournement de son usage (kidnapping) Ce texte ci-dessous est la version française de la rubrique To The Point de notre Lettre d’Analyse Context, n°92 de février… Avortement et kidnapping de la QDR