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Puisque mieux vaut toujours en rire

Quand les choses vont trop mal en Irak et que les familles de soldats qui se font canarder là-bas éprouvent quelque angoisse, on leur conseille ceci: riez, riez et tout ira mieux. C’est le travail de l’ancien colonel de l’U.S. Army James Scotty Scott. Le Pentagone a accepté d’intégrer dans ses programmes de soutien psychologique celui de Scott, qui est laughter training specialist à l’organisation World Laughter Tour, dans l’Ohio. Voici des précisions, d’après un article du 13 janvier, de USA Today : « A Pentagon spokeswoman, Lt. Col. Ellen Krenke, says the Pentagon is committed to the program and values Scott’s skills. We sent… Puisque mieux vaut toujours en rire

Les milliards de milliards de Stiglitz ne surprennent pas vraiment

La couverture médiatique de l’étude de Linda Bilmes (Kennedy School, Harvard University) et de Joseph E. Stiglitz (Columbia University) nous annonçant que la guerre contre l’Irak coûtera autour de $2.000 milliards a été assez réduite. Cela indique l’embarras de nombre de médias de devoir mettre en évidence la pharamineuse comptabilité de la folie du roi George, ou bien, peut-être, plus simplement, cela montre leur indifférence pour les informations qui ne sont pas de sources officielles ou qui n’ont pas l’approbation officielle. Par contre, les compte-rendus parus, s’ils sont peu nombreux, sont assez favorables. Le Christian Science Monitor nous en donne une appréciation. On peut peut-être… Les milliards de milliards de Stiglitz ne surprennent pas vraiment

Comment former des “insurgés”

L’interview du général John R. Vines qui commande l’U.S. Army en Irak, paru le 6 janvier, dans le New York Times, fait beaucoup de bruit. Il s’agit surtout du passage où le général Vines avertit que les forces irakiennes qui ont été constituées (220.000 hommes) pourraient se transformer en milices ou en gangs armés si le gouvernement irakien ne veillait pas à leur entretien et à leur rétribution. « The ability of the ministries to support them, to pay them, to resupply them, provide them with water, ammunition, spare parts and weapons is not as advanced as the competence of the forces in the field,… Comment former des “insurgés”

Que voulez-vous dire de plus sinon que notre civilisation est cruellement et mortellement stupide?

Le FMI en Irak! Ils ont trouvé ça Le général Sanchez dit, après plus d’un an de commandement dans le pays : « Country’s on the verge of civil war » Pour le reste, on sait ce qu’il est de la situation en Irak aujourd’hui. C’est nous qui sommes venu installer ce désordre cruel et sanglant, qui l’aggravons chaque jour, avec notre vanité et notre arrogance aveugles. (Bons princes, donnons-nous de ce nous qui nous assimile aux barbares postmodernes.) Que faire ? Ils ont trouvé : le FMI est arrivé. Voyez ci-après les conséquences. Ces gens sont irrémédiablement stupides. Le sort cruel, inhumain et sacrilège… Que voulez-vous dire de plus sinon que notre civilisation est cruellement et mortellement stupide?

Partez, partez vite

Retour d’Irak, Simon Jenkins en donne dans The Sunday Times d’aujourd’hui un description impressionnante. La situation là-bas? Une description d’apocalypse, une situation bien pire qu’au Viet-nâm. « On December 22 Tony Blair paid his Christmas call on British troops in Basra to tell them how much things were improving. This time he said security was completely changed from last year. What he meant was unclear. It was as if Gladstone had visited Gordon during the siege of Khartoum. Did it not seem strange to Blair that he could not move outside his walled fortress, could not drive anywhere or talk to any Iraqis? Did he… Partez, partez vite

La technologie dans la tête

La technologie dans la tête 29 décembre 2005 — On signale ici l’intérêt que nous trouvons au texte du Dr Richard Drayton, >senior lecturer< en histoire à l'université de Cambridge, auteur de Nature's Government. L’intérêt de l’analyse de Drayton est dans ce qu’elle marie la psychologie et la technologie, — et cela concerne, on s’en doute grandement, nos amis les américanistes. (Même si Drayton adresse son texte aux néo-conservateurs, il faut admettre qu’il correspond parfaitement à la psychologie américaniste.) En effet, le développement maximal, absolu, de la technologie, surtout (mais pas seulement) dans les domaines de l’armement, constitue quelque chose qui se rapproche d’une pathologie,… La technologie dans la tête

Irak-Iran, le temps des complots

Irak-Iran, le temps des complots 26 décembre 2005 Deux rumeurs persistantes depuis des mois prennent de plus en plus de consistance des derniers jours. Il est intéressant de les lier l’une à l’autre, comme elles le sont dans les milieux bellicistes de Washington, selon des sources indépendantes. • La première de ces rumeurs, ponctuée de déclarations officielles souvent imprécises, concerne un retrait américain d’Irak, pour l’instant un retrait partiel, mais qui peut enchaîner sur des décisions plus conséquentes. Ce retrait est présenté ici comme une gâterie de Noël (spécialité de Rumsfeld), là comme une nécessité des pressions irakiennes et d’une sorte de volonté populaire. Ce… Irak-Iran, le temps des complots

Élections commentées

Bien entendu, il s’est trouvé quelques commentateurs (assez peu, il faut dire, le feu sacré commence à faiblir) pour annoncer les lendemains irakiens qui chantent après les élections du 15 décembre. Commentaire de Juan Cole, incontesté spécialiste US de l’Irak, pas assermenté du tout à la ligne officielle, sur son site personnel: « Since Bush is going to say Sunday that the Sunni Arab participation in the elections suggests a near end of major guerrilla violence, let me just repeat what I said Thursday: the history of guerrilla insurgencies is replete with groups that simulaneously fought on both the political and paramilitary fronts. Listen to… Élections commentées

Le pronostic de Pépé

Nous ne résistons pas au plaisir de préciser les appréciations de l’excellent Pépé Escobar, sur atimes.com aujourd’hui, à propos de la farce irakienne. Nous laissons à d’autres, ils sont payés pour ça, le soin de prendre au sérieux cette mascarade tellement grotesque que cela finit par nous attendrir. Voici donc ce qui se passera en Irak une fois le scrutin démocratiquement clos à l’heure dite, à moins que les vagues enthousiastes de votants nous obligent à prolonger l’ouverture des bureaux de vote : « The US would be left with little more than the Green Zone which is not exactly an oil lake and a… Le pronostic de Pépé

Une guerre de mille milliards de dollars et la crise du Pentagone

Une guerre de mille milliards de dollars et la crise du Pentagone 14 décembre 2005 Un jeu passionnant : le coût de la guerre en Irak (et accessoirement l’Afghanistan et les opérations anti-terreurs diverses; mais ces interventions annexes comptent pour beaucoup moins, un peu plus de 5% du budget global discuté ici; d’autre part, certains coûts en Afghanistan et dans d’autres zones, notamment d’installation et d’entretien de bases nouvelles, ne sont pas repris dans le budget  »de guerre »). Ce qui est (quasi) sûr : nous devrions être à $427 milliards, au moins, à la fin de 2006, lorsque les militaires auront demandé et obtenu les… Une guerre de mille milliards de dollars et la crise du Pentagone

Pour quelques milliers de morts de plus, “plus ou moins”…

Lundi dernier, dans un discours à Philadelphie, Bush a parlé des pertes en Irak : « 30,000 have died, more or less ». C’est la première fois qu’un chiffre est avancé officiellement à Washington. Jusqu’ici, la consigne renvoyait à la phrase célèbre du général Tommy Franks : « We don’t do body counting. » Le chiffre de 100.000 morts est aujourd’hui reconnu, d’après les estimations de la revue scientifique très respectée The Lancet. Un groupe indépendant, Iraq Body Count, travaillant d’après les seules informations des médias, estime les pertes civiles à 30,892 personnes. Fataliste et sans espoir, Luke Harding écrit dans le Guardian aujourd’hui: «… Pour quelques milliers de morts de plus, “plus ou moins”…

Plus cher que la Grande Guerre, bientôt plus cher que le Viet-nâm…

Le site Think Progress signale une interview télévisée du député républicain Murtha, désormais fameux pour ses positions contre la guerre. Voici l’extrait significatif, où Murtha parle du coût de la guerre: MURTHA: Twenty years it’s going to take to settle this thing. The American people is not going to put up with it; can’t afford it. We have spent $277 billion. That’s what’s been appropriated for this operation. We have $50 billion sitting on the table right now in our supplemental, or bridge fund we call it, in the Appropriations Committee. They’re going to ask for another $100 billion next year. (…) QUESTION: Can we… Plus cher que la Grande Guerre, bientôt plus cher que le Viet-nâm…

Quand la victoire vous met en déroute

Quand la victoire vous met en déroute 28 novembre 2005 Avant, quand tout allait mal, on disait à Washington : Proclamons la victoire et partons. Aujourd’hui, à Washington on fait mieux : Proclamons la victoire dans six mois et nous partirons vite fait. Conclusion à ce point : les six prochains mois verront le plus formidable déchaînement de virtualisme qu’on puisse imaginer. Il existe désormais un plan à la Maison-Blanche pour se retirer d’Irak, en annonçant par avance que cette déroute se fera sous la pression de la victoire. Tout l’establishment est à l’uvre pour sauver le bébé (la réputation des USA) qu’on avait jeté… Quand la victoire vous met en déroute

Mystères et perspectives du “Murtha moment”

Mystères et perspectives du Murtha moment 22 novembre 2005 Les grandes manuvres ont-elles commencé subrepticement à Washington, pour un retrait d’Irak? Tout tourne pour l’instant autour d’un homme: le député démocrate John Murtha, dont les déclarations, jeudi dernier, ont constitué un grand événement pour l’establishment washingtonien. (Il faut bien noter que Murtha est intervenu, non seulement en disant : il faut s’en aller, mais également : voici comment il faut s’en aller, puisqu’il présente un plan de retrait assez rapide d’Irak.) L’idée se résume autant qu’elle est symbolisée par l’interrogation de savoir s’il ne s’agit pas du Murtha moment, comme il y eut, pour le… Mystères et perspectives du “Murtha moment”

Les troupes US hors d’Irak pour les élections de novembre 2006?

Les déclarations du député républicain John Murtha ont fait sensation à Washington. Murtha, un conservateur pro-guerre, a demandé un retrait d’Irak. Il a d’abord été attaqué très vigoureusement par l’administration (le porte-parole de la Maison-Blanche l’a comparé à Michael Moore, l’auteur du film Fahrenheit 9/11), puis beaucoup plus aimablement devant les réactions à son intervention (« He’sa fine man and a good man », nous dit GW, mais il se trompe) Peu importe. Hier, Murtha a fait son petit tour des émissions télévisées dominicales. A l’émission Meet the Press de NBC, il a renouvelé son appel au retrait d’Irak, sans céder un pouce. Puis il… Les troupes US hors d’Irak pour les élections de novembre 2006?

La solide et terrible vérité

Au milieu de toutes les agitations washingtoniennes, les attaques contre GW Bush, les déclarations solennelles contre la politique irakienne, ce désarroi mesurable au jour le jour, il est bon et sain de retrouver écrite droitement la vérité simple : ils sont tous complices. Tout l’establishment washingtonien, les démocrates en premier, avec une présidence Clinton qui organisa le pilonnage systématique et illégal de l’Irak et l’embargo, cette arme de la lâcheté des puissants, le plus meurtrier et le plus obscène de l’époque moderne. Le texte de Jeremy Scahill, de Democracy Now !, a le mérite de nous rappeler cette vérité : « The reality is that… La solide et terrible vérité

Un vote aux abois

« A disgrace, declared House Minority Leader Nancy Pelosi, D-Calif. The rankest of politics and the absence of any sense of shame, added Rep. Steny Hoyer of Maryland, the No. 2 House Democrat. » (selon ABC.News)… Voilà où se trouve réduite la démocratie parlementaire américaine après le vote-surprise imposé par les républicains à la Chambre des Représentants, hier 18 novembre. La motion votée, qui rejette le retrait immédiat des forces américaines d’Irak, est une caricature scandaleuse de ce que proposait le représentant démocrate Murtha. Elle déforme complètement la démarche du parlementaire républicain, pour forcer les démocrates à soutenir leur texte (vote favorable 403 voix contre… Un vote aux abois

Suivez bien Washington : les digues sont en train de céder

Suivez bien Washington : les digues sont en train de céder 18 novembre 2005 Le vote bipartisan du Congrès de mardi est salué par le sénateur républicain Chuck Hagel comme « un tournant historique ». C’est une législation anti-Bush sur l’Irak (voir plus loin) qui est ainsi saluée par un républicain respecté. « Le barrage a cédé », observe The Independent en rapportant la première condamnation explicite de la guerre d’Irak par l’ancien président Clinton. Venue du prudent Clinton, qui n’aime rien moins que peaufiner son image de jeune-vieux sage en ne heurtant surtout pas l’establishment washingtonien tout en gardant le vernis de liberté du… Suivez bien Washington : les digues sont en train de céder

Désordre et inefficacité organisés

Lors d’une conférence organisée début novembre par l’Army War College (U.S. Military Operations in Iraq: Planning, Combat and Occupation), divers orateurs ont détaillé les conditions d’impréparation et de désordre dans lesquelles s’est établie l’occupation américaine en Irak. Le plus surprenant est que nombre de ces conditions perdurent, au vu et au su de tout le monde, et qu’on ne parvient pas à les modifier. L’hebdomadaire Defense News expose notamment ceci : « [T]he U.S. administration never planned for or expected a long-term occupation: The original plan was that American troops would stay for three to four months after the fall of Baghdad and turn the… Désordre et inefficacité organisés

Kafka-neocon perdu dans la jungle du Pentagone

Kafka-neocon perdu dans la jungle du Pentagone Cet article de Stephen F. Hayes est profondément ironique et profondément révélateur. Il est publié dans le numéro du 21 novembre du Weekly Standard, Volume 011, n°10. Il narre les aventures de l’auteur, Stephen F. Hayes, pour tenter d’obtenir des documents du Pentagone, la plupart étant des documents >déclassifiés< (non secrets). Le malheureux Stephen F. Hayes a commencé sa quête en 2003, il n'a toujours pas de résultats. Peut-être, sans doute, mourra-t-il en regrettant de n'avoir jamais rien su de la situation chez Saddam avant la guerre. Son constat général est fait d'une ironie amère : « It… Kafka-neocon perdu dans la jungle du Pentagone

$30 milliards d’investissements dont $8 milliards pour protéger les investissements

Au cours d’une audition de la sous-commission de la Chambre des Représentants sur les réformes gouvernementales, le 18 octobre, l’inspecteur général spécial de la reconstruction en Irak Stuart Bowen a donné un aperçu de la situation des investissements pour la reconstruction en Irak ($30 milliards d’argent public investis). Malgré des considérations générales qui évitent le pessimisme, Bowen a donné des précisions qui décrivent une situation complètement bloquée, avec de nombreux projets abandonnés: « In the coming year money needed to operate Iraq’s existing health, water, oil and electrical infrastructure and to complete planned reconstruction projects will outstrip the available revenue. Though the causes may be… $30 milliards d’investissements dont $8 milliards pour protéger les investissements

La politique (éditoriale) de l’autruche

Le Lieutenant général Odom est en général classé comme conservateur. (Il fut directeur du renseignement à l’état-major de l’U.S. Army puis directeur du National Security Council dans les années-Regan, de 1981 à 1988.) Il est également, aujourd’hui, considéré comme un des commentateurs les plus compétents en matière de stratégie militaire (il est expert au Hudson Institute). Ses prises de position ont un intérêt public évident. Odom s’est opposé à la guerre en Irak au nom de l’absence d’impératif ou d’intérêt stratégique de ce conflit pour les USA. Depuis quelques semaines, il défend l’argument du désengagement inconditionnel, dit cut and run (on arrête et on s’en… La politique (éditoriale) de l’autruche

Le malaise palpable dans l’orwellien parti du stalinien Tony Blair

Le malaise palpable dans l’orwellien parti du stalinien Tony Blair 30 septembre 2005 L’un des aspects le plus grotesque de nos commentaires continentaux, c’est l’étiquette de libéral, en tant qu’état d’esprit et caractère libéraux, qui s’attache à l’image charmante et roborative que s’est fabriquée Tony Blair. Au travers du comportement du parti qu’il a lui-même façonné, le New Labour en congrès, Blair doit nous apparaître pour ce qu’il est devenu: un pur stalinien, poudré, sémillant, plaisant aux dames, pur stalinien postmoderne. Ou bien, vu autrement, avec le couple de fer qu’il forme avec sa femme Cherie, une sorte de couple Ceaucescu new age, le sang… Le malaise palpable dans l’orwellien parti du stalinien Tony Blair

Qu’on se le dise: le Parti n’aime pas les gentlemen de 82 ans qui s’écrient “nonsense!

Certains détails en disent plus que les longues tirades apologétiques auxquelles nous habitue la presse convenue lorsqu’il s’agit de Tony Blair. En effet, on parle ici de Tony Blair, du Parti (majuscule évidente) et de la conférence annuelle du Parti actuellement en cours. Les adversaires de Blair ont surnommé cette chose: « the don’t mention the war conference » et The Independent nous précise que « the party avoided a separate debate and vote on Iraq and the Prime Minister made only a short reference to the issue in his keynote speech. Mr Blair also blocked a motion for the conference to pay tribute to… Qu’on se le dise: le Parti n’aime pas les gentlemen de 82 ans qui s’écrient “nonsense!