Aller au contenu

irak

Que pense l’establishment modéré US de la catastrophe irakienne?

On peut admettre que Anthony H. Cordesman (professeur de stratégie au CSIS de Georgetown University) représente une opinion qui traduit le sentiment de la tendance modérée (il y en a encore une) de la communauté des experts dans l’establishment washingtonien. Il est par conséquent intéressant de lire ce qu’il dit des perspectives de la situation en Irak, et qu’on peut lire dans un article qu’il publie sur le site World Peace Herald (UPI) le 2 juin. Cet article est un condensé de son dernier rapport : « Winning the Long War in Iraq: What the U.S. Can and Cannot Do ». Les conseils de Cordesman… Que pense l’establishment modéré US de la catastrophe irakienne?

A propos de notre “irakisation de l’Afghanistan”

A propos de notre irakisation de l’Afghanistan 4 juin 2006 Notre lecteur Knell a donné une contribution très intéressante à notre texte F&C du 30 mai sur l’irakisation de l’Afghanistan. Voici le texte de cette intervention (*): « Pour avoir passé un peu de temps là-bas, assez récemment (Fin 2002 pour être exact) je me permet de réagir a votre article car je pense que votre intervention est teintée d un peu trop d anti-américanisme. Non pas que cet anti-américanisme ne soit pas justifié dans la plupart des cas, mais plutôt qu il fausse un peu l’analyse de la situation que vous pouvez faire. Autant… A propos de notre “irakisation de l’Afghanistan”

Le nouveau gouvernement irakien choisit son camp

L’amabilité des propos du ministre des affaires étrangères irakien pour l’Iran, lors d’une rencontre avec son collègue iranien la semaine dernière, contraste avec la dureté des interventions de ce même gouvernement pour les exactions américanistes. Ces trois derniers jours, on observe : • Deux interventions du Premier ministre irakien Maliki. Hier,« Maliki said the killings in Haditha in the insurgent stronghold of Anbar province had to be investigated and that civilians had to be protected. We emphasise that our forces, that multinational forces will respect human rights, he said. It is not justifiable that a family is killed because someone is fighting terrorists. We have… Le nouveau gouvernement irakien choisit son camp

Les Britanniques et le massacre d’Haditha

Les Britanniques, surtout au niveau de la presse, ont une attitude très remarquable vis-à-vis du massacre d’Hathita. Il y a une volonté implicite de démarquer le Royaume-Uni des USA par rapport à la réputation du comportement des forces US que ce massacre est en train de renforcer. (Cette volonté renforce une attitude politique générale qu’on perçoit actuellement dans divers domaines, de mise en cause implicite des relations spéciales avec les Etats-Unis.) Cette attitude caractérise aussi bien la presse conservatrice que la presse travailliste. Il est remarquable de constater que, dès hier et encore aujourd’hui, le Times accorde une part très importante à une enquête qu’il… Les Britanniques et le massacre d’Haditha

Cadeau du nouveau gouvernement irakien à ses parrains US et UK: soutien au programme nucléaire iranien

Le virtualisme, le triple langage, le désordre américaniste de l’époque nous procurent des circonstances cocasses et réjouissantes. N’en est-ce pas une de voir le nouveau ministre des affaires étrangères Hoshyar Zebari du nouveau gouvernement irakien bruyamment acclamé par ses parrains UK et USA se précipiter pour rencontrer son collègue iranien Manouchehr Mottaki et proclamer avec lui que l’Iran a tous les droits du monde de développer son programme nucléaire comme il l’entend? Bien entendu, le devoir de vertu virtualiste nécessitait que les Anglo-Saxons présentassent ce gouvernement comme une victoire de la démocratie occidentale et tout le toutim qui va avec. Ce nouveau gouvernement irakien, lui,… Cadeau du nouveau gouvernement irakien à ses parrains US et UK: soutien au programme nucléaire iranien

La vision 2006 de l’IISS est crépusculaire

La vision 2006 de l’IISS est crépusculaire 25 mai 2006 — L’IISS de Londres (International Institute of Strategic Studies) est connu comme un des piliers du système militaro-politique occidental et anglo-saxon. Qualifié d’>indépendantMany parts of the world are engaged in brutal combat … Overall, the dangerous triptych of Iraq, Afghanistan and Iran continues to dominate the security agenda as do the wider, iconic problems of terrorism and proliferation.the Bush administration is not serious about negotiations and [has] hostile intentThere is a consensus emerging that an Iranian nuclear capability is both inevitable, and certainly bad,< said the IISS director, John Chipman, presenting an assessment of the… La vision 2006 de l’IISS est crépusculaire

La guerre en virtualisme

L’excellent chroniqueur et auteur Tom Engelhardt a entrepris une série d’interviews sur son site TomDispatch.com. Celui (première partie) qui paraît aujourd’hui, sur son site et repris par Antiwar.com, est du plus haut intérêt. Engelhardt interroge Andrew Bacevich, un des auteurs les plus qualifiés et les plus critiques de la politique impériale et militariste des USA. Bacevitch est un conservateur qui fut un faucon interventionniste, proche des néo-conservateurs, particulièrement engagé dans une politique de très grande fermeté durant la Guerre froide (il fut un collaborateur régulier de National Review

L’U.S. Army en gangs organisés

Tandis qu’on célèbre la formation du gouvernement irakien dans une débauche discrète et obscène d’espérances démagogiquement démocratiques, arrivent des précisions sur la transformation de l’U.S. Army. Les gangs y prolifèrent désormais, à partir de l’engagement dans l’armée de membres de gangs organisés aux USA. Dans sa chronique du jour sur Antiwar.com, Justin Raimundo décrit le phénomène qui explique encore plus clairement le nombre de crimes de guerre commis par l’U.S. Army en Irak, ainsi que son comportement général prédateur et nihiliste. Raimundo cite notamment un article du Chicago Sun Times : « An extensive piece in the Chicago Sun-Times reports: » The Gangster Disciples, Latin… L’U.S. Army en gangs organisés

Retour de Basra

Les pertes britanniques en Irak (et en Afghanistan) sont un sujet très sensible pour une opinion publique majoritairement opposée à ces guerres. The Independent décrit, aujourd’hui, le retour de cercueils de la région de Basra, avec, partout présentes, l’impopularité de cette guerre et celle de Tony Blair. L’impopularité de Blair est telle qu’il évite systématiquement tout contact avec le public, surtout dans des circonstances si dramatiques que le retour de cercueils, et cette absence est dénoncée. The Independent note : « Rose Gentle, whose son Gordon died two years ago, and Reg Keys, whose son Thomas died in 2003, have received letters inviting them to… Retour de Basra

A la recherche du paradis (“haven”) sans doute égaré

Au-delà de la logique fermée et de la cruauté psychologie complète du système, il y a la drôlerie de type nonsense, comme disent les Britanniques, dans la dialectique de la bureaucratie pour expliquer la réalité en la maquillant comme il se doit. C’est la bataille, épuisante pour cette même bureaucratie, entre virtualisme et réalité. Nous avons ici un exemple de cette bataille autour des grandes questions qui préoccupent les experts du State department: les US en Irak, est-ce vraiment un succès de la guerre contre la terreur? Ne risque-t-on pas de croire que c’est un échec? Pour le dernier rapport du State department sur le… A la recherche du paradis (“haven”) sans doute égaré

La Turquie comme pour l’Irak

La Turquie commence à prendre ses marques pour la prochaine crise dans la région, l’attaque contre l’Iran qui est le sujet des dîners en ville. Cette fois, le gouvernement turc ne semble même pas attendre un vote du Parlement pour prendre la position qu’il prit avant l’attaque US contre l’Irak (refus du transit d’une division américaine pour une attaque complémentaire de l’Irak par le Nord). Un rapport très bref du site israélien ynetnews.com/, relaie une interview du ministre turc des affaires étrangères à un journal émirati. Il y est dit que les Turcs refusent que les Américains utilisent leur territoire pour une attaque contre l’Iran.… La Turquie comme pour l’Irak

L’horreur technologique

L’horreur technologique Dans un F&C du 15 mars, nous nous attachions à une information concernant les moyens technologiques employés pour lutter (notamment) contre les voitures-suicide piégées en Irak. La somme de $6,1 milliards prévue pour cette lutte spécifique nous avait impressionnés. Nous sommes toujours impressionnés. Nous avons développé notre analyse dans la rubrique To The Point de notre Lettre d’Analyse Context. En voici le texte français original. Impasse de la technologie ? Un nouveau Manhattan Project Détaillons ce qui nous a frappés et constituera à la fois le prétexte et la cause de cette analyse, et l’esquisse de la logique qui la conduira. Il s’agit… L’horreur technologique

Madeleine en est malade

Lors du lancement de l’aventure irakienne, l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright avait une vue critique de ce projet mais restait modérée dans cette critique. Elle fit son devoir de membre éminent de l’establishment et apporta un soutien du bout des lèvres au moment de l’attaque. Les termes qu’elle emploie désormais pour décrire son sentiment sont d’une singulière violence. Ils rendent compte de l’état d’esprit d’affrontement, de frustration, de férocité qui règne aujourd’hui dans l’establishment américaniste devant le désastre de l’entreprise bushiste. Madeleine Albright a 69 ans. Ses réponses sèches et sans réplique à quelques questions du New York Times, le 23 avril, ajoutent encore à… Madeleine en est malade

Stallone, John Wayne et l’U.S. Army : mais, finalement, qui imite qui ?

Le très sérieux et britannique brigadier général Alan Sharpe, 46 ans, porteur de médailles telles que la OBE évidemment britannique et la Bronze Star américaine, a écrit un rapport critique étonnant sur ses frères d’armes, les généraux américains. Sharpe s’est battu à leurs côtés, en Irak. Il qualifie le régime mis en place par les Américains en Irak d’ autocratique et de dictature transitoire. Le document trace un éblouissant et extraterrestre portrait psychologique indirect du général américain standard, sorte de fils naturel de John Wayne et Sylvester Stallone, sans préciser lequel des deux est le géniteur mâle. Le plus étonnant dans la façon dont ce… Stallone, John Wayne et l’U.S. Army : mais, finalement, qui imite qui ?

Que représentent les généraux révoltés ?

David Ignatius, l’un des commentateurs attitrés du Washington Post, a été partisan de la guerre en Irak. Il a souvent effectué des visites dans ce pays depuis son invasion par les troupes US. Il a eu beaucoup de contacts avec les militaires. C’est un témoin intéressant pour une matière qui concerne une critique violente de la guerre chez les militaires, puisqu’on peut être raisonnablement assuré qu’il ne biaisera pas son jugement en faveur de cette critique. Dans son plus récent commentaire, le 14 avril, il traite de la révolte des généraux. L’intérêt de son texte, nous semble-t-il, est d’abord de donner une appréciation de ce… Que représentent les généraux révoltés ?

Ça bouge sérieux dans les rangs

Si l’on voulait une indication sérieuse du très grave malaise qui est en train de gagner les rangs des militaires américains, on l’a avec cette réaction du président du JSC (le général du Marine Corps Peter Pace) à la suite d’une tribune (le 9 avril) du général Gregory Newbold (récemment retiré) dans Time Magazine. C’est une querelle de famille, et de quelle prestigieuse famille! Pace et Newbold sont tous deux des généraux des Marines. La grande nouveauté apportée par Newbold, c’est qu’il ne recommande rien moins que la révolte : les militaires doivent parler, ils doivent dire ce qu’ils pensent. Pace s’exclame : « We… Ça bouge sérieux dans les rangs

Le mouvement anti-guerre US est-il en train de l’emporter?

Le mouvement anti-guerre US est-il en train de l’emporter? 9 avril 2006 Dans les quelques derniers jours, plusieurs événements sont survenus, qui font penser à certains qu’on pourrait être à ce fameux tipping point, ce tournant à la fois de tendance et d’opinion devenant un enchaînement politique qui conduirait au retrait US d’Irak. Ce n’est pas la première fois qu’on annonce la chose. Pourquoi cette fois plus que les autres? Contentons-nous d’enregistrer la rumeur tout en notant, comme ferait monsieur de La Palisse, que chaque fois qu’on annonce le tipping point il a plus de chance de se concrétiser parce que la situation en Irak… Le mouvement anti-guerre US est-il en train de l’emporter?

Condi ? Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle…

Certains ont eu le cur réchauffé par les déclarations de Condoleeza Rice, le 31 mars en Angleterre. Elle avait admis qu’il y avait eu des « milliers d’erreurs tactiques en Irak ». Manifestement, elle parlait de la guerre et des opérations militaires. Il était judicieux de se tourner vers l’homme qui connaît le mieux les opérations militaires pour avoir quelques précisions là-dessus. Il s’agit de Donald Rumsfeld. Stupéfaction sans bornes du secrétaire à la défense. De quoi parle donc Condi? Rapide résumé des réactions typiquement rumsfeldiennes, d’après le Daily Digest de l’Air Force Association de ce jour : « The Great Divide. Defense Secretary Donald… Condi ? Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle…

Et GW? De quoi il parle, celui-là?

Entre-temps, il y a du nouveau dans le jeu des milliers d’erreurs en Irak. GW lui-même s’est aperçu que les militaires américains avaient fait des erreurs en Irak. Des erreurs ? Les militaires ? I don’t know what [he is] talking about? Voici quelques mots de Reuters à propos de cet étrange aveu de GW, sans consultation préalable de Rumsfeld : « President George W. Bush admitted on Thursday the U.S. military made mistakes in Iraq but defended his domestic eavesdropping program, insisting to a hostile questioner he had no reason to apologize for it. Beset by low approval ratings dragged down by pessimism over… Et GW? De quoi il parle, celui-là?

Finalement… Condi savait de quoi elle parlait, mais “figurativement”

Voici le fin mot de l’histoire sur les milliers d’erreurs identifiées par Condi, qui ont tant étonné Rumsfeld, lors d’une conférence de presse du même Rumsfeld, le 5 avril en fin d’après-midi. De Reuters, dans le New York Times du 7 avril : « Rumsfeld also said he spoke to Rice about her comment last week that the United States had made thousands of tactical errors’ in the Iraq war. I talked to Condi about that, and she pointed out the transcript, where she said she was speaking figuratively, not literally, Rumsfeld said. (In a radio interview on Tuesday, Rumsfeld said labeling as errors changes… Finalement… Condi savait de quoi elle parlait, mais “figurativement”

Selon l’expression consacrée, ce serait grotesque si ce n’était tragique

La situation en Irak est en train d’atteindre des domaines inexplorés jusqu’ici, dans le grotesque et le bouffon, en même temps que se poursuit la tragédie quotidienne dans les rues et les campagnes. L’épisode actuel suit la visite non moins grotesque, et dérisoire pour le compte, du couple Condi-Straw représentant le monde anglo-saxon venu à Bagdad faire rentrer ses ouailles dans le rang. Les ouailles rechignent. Le premier ministre Jaafari, nommé évidemment par les Anglo-Saxons pour établir la transition conforme aux vux de la Maison-Blanche, acclamé in illo tempre (assez proches) comme un collaborateur modèle de la démocratie, refuse de s’en aller comme lui enjoignent… Selon l’expression consacrée, ce serait grotesque si ce n’était tragique

Le calvaire de l’“anglosphère”, section UK

Le calvaire de l’anglosphère, section UK 3 avril 2006 L’Irak, l’Irak Ce mot devient une malédiction pour les dirigeants anglo-saxons. Une fois les séquelles de l’Irak ont-elles frappé à Londres qu’elles frappent à Washington à nouveau, puis à Londres à nouveau. Aujourd’hui, nous sommes donc à Londres, et les Anglais en ont assez. Ils le disent par un sondage. Pour la première fois, une majorité substantielle de Britanniques veut un départ des troupes britanniques d’Irak, immédiatement ou dans un an au plus tard. « For the first time, a substantial majority wants troops to be withdrawn, either immediately or within 12 months, regardless of conditions… Le calvaire de l’“anglosphère”, section UK

Inquiétudes britanniques

Voilà deux articles britanniques sur les relations USA-UK qui nous ont paru intéressants, autant par leur simultanéité de parution que par leur complémentarité de contenu. Ils viennent d’horizons différents, l’un dans The Observer, l’autre dans The Sunday Times de ce jour. D’une façon générale et quelle que soit l’approche choisie, ils témoignent de la très forte inquiétude britannique actuelle pour les relations privilégiées avec les USA. • L’éditorial de The Observer (centre-gauche) fait un panégyrique à couper le souffle des relations USA-UK à l’occasion du passage de la visite de Condi Rice au Royaume Uni (visite décrite comme ceci par Michael Portillo [voir ci-dessous] :… Inquiétudes britanniques

Tactiques américaines en Irak

Tactiques américaines en Irak 2 avril 2006 Ci-dessous, on trouve un texte de John Chuckman sur les tactiques extrêmement brutales que suivent les Américains en Irak. On complète ce commentaire par l’information très récente publiée sur les circonstances et la cause de l’attaque américaine contre une mosquée de Bagdad, le week-end dernier (16 à plus de 40 morts selon les sources). C’est notamment un commentaire (en date du 30 mars) de U.S. News.com qui nous éclaire. Il y a deux choses remarquables dans ce commentaire : que cette attaque ait pu être conçue par les militaires américains, simplement comme un avertissement tactique (« a little… Tactiques américaines en Irak