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Après l’Irak ? «Il n’y a plus d’après…»

Après l’Irak ? «Il n’y a plus d’après» 30 décembre 2006 Avec une plume teintée d’une sombre désespérance, William Pfaff nous confie, le 28 décembre, que l’année nouvelle s’annonce comme la plus lugubre dont il puisse se rappeler («This New Year opens to bleaker prospects than any I can remember».) Cet historien d’expérience, qui connut la Grande Dépression dans sa prime enfance, situe ainsi le caractère historique du Moment que nous traversons. «The 1940 and 1950s were hopeful years», et même le drame vietnamien, dix ans plus tard, serait encore loin de l’atmosphère crépusculaire qui prévaut aujourd’hui. Dit courtement, l’Amérique du Washington d’après-9/11 s’est fabriqué… Après l’Irak ? «Il n’y a plus d’après…»

L’Irak comme Grand Guignol sanglant

«The worst diplomatic blunder since Suez? By comparison, Suez had a happy ending.» Quand on sait à quel degré de dérision catastrophique est placée (le plus souvent de manière injuste) l’expédition de Suez de 1956 par les historiens britanniques, le jugement de Roy Hattersley dans le Guardian d’aujourd’hui pèse de tout son poids. Hattersley parle de l’attaque de l’armée britannique, aidée par des éléments de la police de Basra, contre le poste de la police irakienne de Basra que cette même armée britannique a puissamment contribué à mettre en place il y a près de quatre ans, lors de la libération du pays. Déjà, la… L’Irak comme Grand Guignol sanglant

Appel à un putsch postmoderne

Appel à un putsch postmoderne 27 décembre 2006 — La crise irakienne et le blocage washingtonien vont de pair aujourd’hui. La première accentue l’autre, le second aggrave la première. L’>option iranienne< (une possible attaque contre l'Iran) couronne le tout en aggravant les deux cas. Les conditions politiques à Washington à partir du 1er janvier 2007 (un président républicain à la fois affaibli, irresponsable et entêté, un Congrès démocrate puissant mais irrésolu) sont également idéales pour l'aggravation générale. Nous approchons de l’année 2007 avec la sensation que toutes les conditions d’un drame majeur sont réunies. William S. Lind, le stratège et gourou de la >guerre de… Appel à un putsch postmoderne

La défaite du complexe militaro-industriel

L’historien Gabriel Kolko est un spécialiste des questions militaro-politiques et des problèmes de la guerre (Another Century of War?, Anatomy of a War: Vietnam, the United States and the Modern Historical Experience, The Age of War). Il suit attentivement la situation militaire des USA, et, dans le cas que nous présentons, s’arrête à la situation du complexe militaro-industriel (CMI) avec le départ de Donald Rumsfeld. Dans cet article du 26 décembre, sa conclusion est radicale. Le CMI, préoccupé de tout autre chose que de gagner les guerres réelles, est engagé dans une impasse tragique, et il se trouve peut-être dans sa phase terminale. L’analyse de… La défaite du complexe militaro-industriel

Politique d’époque (l’ère psychopolitique)

Politique d’époque (l’ère psychopolitique) La politique extérieure américaniste présente aujourd’hui des caractères très particuliers dans sa forme, qui nous permettent de mieux identifier et définir la nouvelle époque où nous estimons nous trouver (voir notre rubrique de defensa, 25 novembre 2006). Il s’agit de l’hypothèse que nous faisons selon laquelle nous sommes passés de l’ère géopolitique à l’ère psychopolitique. Nous parlons ici de la forme de la politique extérieure US, et nullement du fond. Certes, la forme détermine le fond dans la mesure où elle permet d’atteindre ou de ne pas atteindre les objectifs qu’on s’est fixés. Nous prenons comme point de départ le 11… Politique d’époque (l’ère psychopolitique)

Surge” : explication de texte des néo-conservateurs

Surge : explication de texte des néo-conservateurs 25 décembre 2006 Surge (accélération, renforcement très rapide, montée accélérée en puissance, etc.) est le mot-clef à Washington, aujourd’hui. Il définit les intentions de GW Bush vis-à-vis de l’Irak : un renforcement rapide des forces US en Irak, pour frapper un coup décisif (à Bagdad), qui permettrait de renverser le cours de la guerre. Certains jugent que ce surge-là doit être du court terme (short term surge), le changement de la situation militaire devant permettre aux Américains de passer la main aux Irakiens et de s’en aller, vite, le plus vite possible. Il est assez juste de dire… Surge” : explication de texte des néo-conservateurs

Si Hillary avait su

Finalement, elle n’aurait pas voté pour les pleins pouvoirs qui donnèrent au président Bush le droit d’attaquer l’Irak. D’autres, dit-elle, auraient fait comme elle. Est-ce bien sûr? Aujourd’hui, dans tous les cas, elle le dit, sinon haut et fort du moins à voix audible. Les explications qu’elle donne implicitement font accepter ses déclarations comme crédibles . Son «if we knew then what we know now» apparaît simplement comme une restriction de type si nous avions su que la guerre serait si mal faite et aboutirait à une quasi-défaite. La réserve concerne l’habileté du metteur en scène et nullement le fondement moral et politique de l’acte.… Si Hillary avait su

L’ISG a perdu la guerre

L’ISG a perdu la guerre 19 décembre 2006 Les indices s’accumulent, l’entêtement de GW se confirme, la guerre de Washington arrive à son terme. Il semble maintenant très probable que l’administration GW Bush entend renforcer l’engagement US en Irak, au moins temporairement. Certains, les neocons en tête évidemment, jugent qu’il s’agit d’un tournant stratégique vers la victoire en Irak. Rien que ça. Les esprits sont toujours prompts à s’enflammer, le désordre continue à régner. Par guerre de Washington, nous entendons bien entendu la bataille principale : l’ISG et les modérés contre le radicalisme bushiste. Effectivement, le destin du rapport de l’ISG qui devait tout changer… L’ISG a perdu la guerre

Le sens de la crise

On notera combien l’éditorial du New York Times du 13 décembre, repris ce même jour par l’International Herald Tribune, donne une sensation très forte, à la fois que les USA (Washington) sont en crise, et que cette crise est très pressante. Accessoirement, on a la déploration d’un gouvernement qui temporise, en fait qui manuvre pour écarter les recommandations de la commission Baker (ISG). Mais cette critique, même si elle semble s’adresser à l’administration et à GW, concerne toutes les magouilles et les manoeuvres qui caractérisent comme jamais Washington, où l’on magouille et manuvre, aujourd’hui, comme l’on danse sur un volcan. (Voyez par exemple ce commentaire… Le sens de la crise

La thèse de “la fuite en avant”

La thèse de la fuite en avant 14 décembre 2006 Un peu d’imagination et vous renversez la proposition. Du pour sauver l’Irak, vous devenez copains avec l’Iran (thèse de l’ISG-Baker, où l’Iran est appelé à collaborer en Irak) au pour sauver l’Irak, vous attaquez l’Iran, il n’y a qu’un tout petit pas. Il est déjà franchi, sauté, éliminé. Pour certains esprits, cela ne fait aucun doute, et, sans doute, pour celui de GW Bush. (Il est possible que la prochaine crise institutionnelle des USA soit : faut-il destituer le président pour avoir illégalement attaqué l’Iran ? Nous avons deux bonnes années pour cela.) Arnaud de… La thèse de “la fuite en avant”

Portrait de soldat (I) …

Le lieutenant général Peter Chiarelli, U.S. Army, quittait avant-hier son poste de commandant en second du théâtre irakien pour les forces armées US. Il s’agissait de son second séjour en Irak, pour y faire la guerre, et son deuxième retour aux USA. Le général comprend aussi peu ce qui se passe en Irak que ce qui se passe aux USA… Selon une agence américaine, dont un journaliste assista à la conférence de presse ultime du général, avant son départ, «At times, Chiarelli in charge of day-to-day combat operations throughout Iraq sounded exacerbated, almost despairing, over what he said were misperceptions that American forces were fighting… Portrait de soldat (I) …

Est-il donc si difficile de dire : “nous avons perdu” ?

Habitués à l’hypocrisie structurelle de la politique anglo-saxonne (y compris la branche américaniste, cela va de soi), souvent relayée par la presse officielle, saluons avec d’autant plus de respect le commentaire de Matthew Parris dans le Times de Londres du 9 décembre. Le titre illustre l’état d’esprit de l’auteur, que nous essayons pour une fois de rendre en bon français : «Je devrais applaudir le rapport Baker. Alors, pourquoi est-ce qu’il me rend malade?» Cette chronique ne dissimule rien des formidables hypocrisies de la politique US-UK en Irak. Elle ne dissimule rien de la formidable hypocrisie du rapport Baker qui prétend rejeter la responsabilité de… Est-il donc si difficile de dire : “nous avons perdu” ?

Un petit air de panique…

Un petit air de panique 8 décembre 2006 GW existe, nous l’avons rencontré. D’une certaine façon, le reste du monde (including Tony Blair et le reste de Washington avec ses salons peuplés de vieux sages) regarde le président US avec un air courroucé et stupéfait. Comment, il résiste? Il prétend, seul contre tous, et surtout contre les vieux sages dépêchés illico presto (quelques mois d’analyse) par Dad (Bush-le-vieux), contre tout cela, il prétend avoir raison? D’un autre côté, quand le vin est tiré il faut le boire. Evénement ordinaire transformé en événement extraordinaire, comme s’il y avait un événement, et pourtant, c’est le cas Quel… Un petit air de panique…

L’Iraq Study Group qui ne perd pas le nord

Certes, le climat (au sens politique) est tragique ; certes, Junior en prend un peu à son aise avec les vieux sages de l’establishment. Pour autant, l’ISG (Iraq Study Group) ne perd pas du tout le nord. Une sacrée boussole, même Hier, la station de radio Democracy Now!, avec Amy Goodman comme excellente animatrice, recevait l’activiste Antonia Juhasz pour l’interroger sur un aspect très particulier du rapport de l’ISG : la privatisation du pétrole irakien. Ce détail du rapport est à vous couper le souffle. Dans cette tragédie immense qui secoue les USA aujourd’hui, avec des enjeux humains et politiques considérables, avec la perspective de… L’Iraq Study Group qui ne perd pas le nord

Une difficile journée pour la situation américaniste en Irak

La journée de mercredi fut symbolique puisqu’on assista à Washington à la remise officielle du rapport du Iraq Study Group (ISG) au président. Elle fut aussi une journée particulièrement difficile, également symbolique (de la difficulté de la situation en Irak), avec deux nouvelles significatives. D’une part, le co-président de l’ISG, le démocrate Lee Hamilton, a annoncé que, d’après les estimations du groupe, le coût de la guerre en Irak dépasserait largement le trillion de dollars ($1.000 milliards). Hamilton ne donne pas de date-butoir pour cette estimation et implique que l’option générale proposée par l’ISG du retrait des forces soit mise en application, d’une façon ou… Une difficile journée pour la situation américaniste en Irak

Irak : comment tout a commencé

A l’heure où le futur secrétaire à la défense américain est en train d’annoncer que les USA ne sont pas en train de gagner la guerre, Tom Pritchard, auteur d’un livre sur la bataille de Nasiraya (Ambush Alley: the Most Extraordinary Battle of the Iraq War), présente dans un article les péripéties de cette bataille commencée le 23 mars 2003, trois jours après le déclenchement de l’invasion de l’Irak. La thèse de Pritchard tend à réconcilier les conceptions diverses sur les événements d’Irak: y a-t-il eu deux guerres, l’une que les USA ont gagnée et la seconde qu’ils sont en train de perdre? Y a-t-il… Irak : comment tout a commencé

Pour Kofi Annan, on peut dire que la situation aujourd’hui en Irak est pire qu’au temps de Saddam

On sent bien que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, va s’en aller (fin de son mandat à la fin de l’année). Il ne se retient plus vraiment pour dire certaines choses que beaucoup n’apprécieront pas, les Américains en premier. On comprend cela, dans l’entretien qu’Annan a donné à la BBC, qui est retransmis aujourd’hui. Quelques extraits le montrent. Guerre civile ou pas? C’est un grand débat dialectique qui agite Washington. Annan répond : mais c’est pire «Etant donné le niveau de violence, le nombre de personnes tuées et l’amertume et la façon dont les forces s’organisent les unes contre les autres, il… Pour Kofi Annan, on peut dire que la situation aujourd’hui en Irak est pire qu’au temps de Saddam

Un système irrémédiablement bloqué

Un système irrémédiablement bloqué 2 décembre 2006 La phrase est hautement significative : «Expectations are out of control», dit une source proche du Iraq Study Group (ISG) de Baker, qui va rendre son rapport public. Un texte de Reuters, du correspondant diplomatique Carol Giacomo, résume les réactions au document de l’ISG qui n’est pas encore rendu public ni officiellement connu. «Even before its release, a high-profile advisory panel’s report on U.S. policy alternatives in Iraq is generating much excitement but some worry that its main recommendations will fall short of expectations and may be ignored by President George W. Bush. »The Iraq Study Group plans… Un système irrémédiablement bloqué

Une leçon de logique des neocons

Personne ne s’est privé d’attaquer et de dénoncer les néo-conservateurs. Aujourd’hui, ils sont partout sur la défensive. Pour autant, ils n’ont pas nécessairement tort dans leurs ripostes. L’opposition des neocons au rapport de l’ISG est furieuse. Elle n’en est pas moins argumentée et, finalement, empreinte d’un certain bon sens. Principalement, disent-ils, le rapport de l’ISG ne fait que reprendre tout ce qui a été précédemment proposé, et qui fut soit refusé, soit confronté à l’échec ou à l’incapacité. Cette critique mérite d’être citée assez longuement, extraite de l’édito (de William Kristoll et Robert Kagan) du numéro du Weekly Standard à paraître le 11 décembre :… Une leçon de logique des neocons

A Washington, rien de nouveau, — c’est-à-dire de pire en pire ?

L’ISG de Baker se prépare à rendre sa copie. On s’interroge sur les intentions de GW : suivra-t-il les conseils, d’ailleurs assez édulcorés, de réalisme et de modération venus du groupe? Aujourd’hui, sur Antiwar.com, Jim Lobe conclut que non. Lobe détaille divers points qui le convainquent que, pour l’instant, Bush reste à fond du parti de Cheney, la dernière citadelle neocon au sein de l’administration. On reste en Irak jusqu’à la victoire finale, boys. L’un des points qui attire particulièrement l’attention de Lobe, c’est sans aucun doute le départ de Philip Zelikow du poste de n°2 au département d’Etat. Pour Lobe, Zelikow a conclut qu’il… A Washington, rien de nouveau, — c’est-à-dire de pire en pire ?

Les chefs d’état-major US favorables à la victoire en Irak : on ne change rien

Un facteur important dans le débat sur la situation en Irak et la possibilité de retrait US. Les chefs d’état-major (Joint Chief of Staff) se sont prononcés unanimement pour un maintien des forces US en Irak, avec un seul but, la victoire. Selon le Washington Times d’ aujourd’hui : «All six members of the Joint Chiefs of Staff, amid an ongoing Pentagon review of strategy for Iraq, oppose pulling out U.S. troops now, and are also against a specific withdrawal timetable, a defense source said yesterday. »The chiefs are solid. They want victory, the source said. There is no dissent.» Cette prise de position constitue… Les chefs d’état-major US favorables à la victoire en Irak : on ne change rien

Le rapport de l’ISG de Baker : faites pour un mieux mais faites assez vite tout de même…

Le rapport de l’Iraq Study Group dirigé par James Baker est bouclé. Il sera présenté la semaine prochaine au président des Etats-Unis. Le New York Times d’aujourd’hui nous en communique la substantifique moelle. En gros : Oui, il vaudrait mieux envisager de quitter l’Irak (Et comment !) Un retrait graduel serait la meilleure chose à faire, qu’il faudrait annoncer assez vite si possible, et qu’il faudrait commencer relatively soon, quelque part en 2007 ce serait bien. Pour autant, retrait sur quoi, et où ? Pas de précisions. Ce pourrait être un retrait sur les grandes bases US en Irak, dans l’un ou l’autre pays voisin… Le rapport de l’ISG de Baker : faites pour un mieux mais faites assez vite tout de même…

Les 1.347 jours de l’Irak…

Les 1.347 jours de l’Irak… 26 novembre 2006 — Puisque nous sommes au 1347ème jour depuis le 19 (ou le 20) mars 2003, puisque la >guerre d’Irak< dépasse désormais en longueur, à partir de ce jour, la Deuxième Guerre mondiale (version >courtemarche< le mieux et qui est la plus sérieuse), — eh bien parlons-en. Il y a la façon conventionnelle quoique sérieusement informée d’en parler. Le Financial Times a publié le 21 novembre un article là-dessus, abordant l’événement de cette durée sur le thème des >conséquences cachées< de cette guerre pour l'Amérique (Hidden costs wait to surface from Iraq war’s depths). «On Sunday the Iraq… Les 1.347 jours de l’Irak…

La guerre s’étend à l’ISG

L’Iraq Study Group, constitué pour enfin trouver une solution à l’épouvantable crise irakienne, se trouve pour l’instant conduit à des querelles internes en constante aggravation. La guerre en Irak n’est pas résolue mais la guerre à l’ISG s’étend. C’est un fascinant processus bureaucratique, parfaitement illustratif de l’état réel du système américaniste. On tente d’encommissionner les crises pour les neutraliser mais bientôt la réalité apparaît. Bien loin de neutraliser les crises (la situation ne cesse de s’aggraver en Irak), l’encommissionnement ne parvient qu’à mettre en évidence les divisions à l’intérieur du système de l’américanisme concernant la crise irakienne. Les contradictions internes du système sont aujourd’hui plus… La guerre s’étend à l’ISG