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Le magicien envoûté

Les Américains débattent pour savoir quand et comment quitter l’Irak, contre le seul GW Bush, de plus en plus isolé dans sa volonté d’y rester jusqu’à la victoire finale. Les populations arabes de la région, qui voient les USA comme des envahisseurs, sont furieuses et ne songent qu’à une chose : voir les Américains partir. La roi Abdallah d’Arabie a qualifié la présence US en Irak d’illégale et d’illégitime. On pourrait alors croire que des forces puissantes sont à l’uvre pour aboutir effectivement à un retrait US. Hussein Agha, un chercheur de l’université d’Oxford, estime (dans le Guardian, du 25 avril) que c’est le contraire.… Le magicien envoûté

Cho et l’Irak, et la violence selon Carroll (et Arendt)

La violence selon Carroll (et Arendt) 26 avril 2007 — Il faut régulièrement être attentif à ce qu’écrit James Carroll. Son commentaire dans le Boston Globe du 23 avril vaut qu’on s’y arrête. Carroll y traite des >deux types de violence< («The two types of violence») à la lumière de deux événements : l’un, ponctuel et inattendu (le massacre de Virginia Tech), l’autre, on dirait presque >structurel< et quotidiennement prévisible malgré tous les plans et finasseries tactiques et grotesques (l'Irak). • Qu’est-ce que la violence ? Carroll cite Arendt et Clauzewitz : «>Violence is by nature instrumental,< the political philosopher Hannah Arendt wrote. >Like all… Cho et l’Irak, et la violence selon Carroll (et Arendt)

L’honneur perdu de George Tenet

Trois ans après sa démission, l’ancien directeur de la CIA George Tenet s’explique avec une indignation qui n’a pas passé avec le temps sur l’expression qui lui fut prêtée, et constitua l’étendard dialectique, le truc virtualiste sur lequel s’appuya la campagne de propagande de l’administration GW pour préparer l’opinion à la guerre contre l’Irak Il s’agit de l’expression Slam Dunk, intraduisible pour notre compte. Il s’agit d’un panier gagnant à tout coup au basket, lorsque le joueur, au haut de sa détente, surmontant le panier, smashe ou dépose le ballon dans le panier (voir l’encyclopédie Wilkipedia pour une explication de l’expression). L’exclamation de Tenet, au… L’honneur perdu de George Tenet

Vous voyez bien que la modernité progresse : l’Afghanistan était “l’école de la terreur”, l’Irak est l’“université de la terreur”

Al Qaïda confirme : l’Irak est vraiment un établissement d’enseignement de très grande qualité pour fabriquer des terroristes. Cette guerre est considérée comme supérieure à cet égard à celle de l’Afghanistan, ce qui montre que la modernité américaniste progresse : entre Afghanistan et Irak, on est passé de l’école à l’université. C’est un enregistrement mis sur internet, et dont l’Irish Times, parmi d’autres, nous rapporte la substance le 17 avril. Les gens d’Al Qaïda sont d’accord : l’initiative de GW, la façon dont ses soldats se battent, la stratégie appliquée, la tactique, l’appréciation médiatique, les mensonges, la sottise générale, tout contribue à faire du théâtre… Vous voyez bien que la modernité progresse : l’Afghanistan était “l’école de la terreur”, l’Irak est l’“université de la terreur”

Richard Perle, courtier en assurances

Richard Perle fait toujours recette et est toujours régulièrement consulté, selon l’argument incontournable qu’il s’est trompé sur les questions essentielles (Saddam, Irak, ADM, Al Qaïda) avec une exemplaire et rigoureuse régularité. Mais s’est-il vraiment trompé? Ne vous y trompez pas : il y a se tromper et se tromper. Le 15 avril, Perle était l’invité de Wolf Blitzer, dans l’émission de CNN Late Edition. On peut écouter un extrait de l’émission et en lire un résumé sur RAW Story. En gros, Perle nous dit qu’effectivement, de tout ce qui était vrai avant l’invasion rien ne s’est révélé vrai. (Sauf des liens entre Saddam et Al… Richard Perle, courtier en assurances

L’attaque contre la superbe démocratie irakienne et l’indéfectibilité US

Il est toujours réjouissant d’analyser la logique de l’inculpabilité US, ou de sa branche opérationnelle, l’indéfectibilité (du mot indéfectible : «Qui ne peut défaillir, être pris en défaut»). On en a eu un magnifique échantillon après l’attaque du Parlement irakien de Bagdad, c’est-à-dire l’attaque de la démocratie irakienne, cette démocratie concentrée dans la Zone Verte où règne effectivement, ou devrait régner le paradis démocratique et américaniste sur cette pauvre terre irakienne déchirée par les divers méchants. Alors, s’inquiète-t-on, c’est que l’offensive de sécurisation de Bagdad ne marche pas ? Rien compris Par contre, Olivier Knox, de l’AFP, commence à comprendre, qui écrit le 12 avril… L’attaque contre la superbe démocratie irakienne et l’indéfectibilité US

Le poste de “tsar des guerres perdues” n’intéresse personne

Le poste de tsar des guerres perdues n’intéresse personne 12 avril 2007 Un article du Washington Post du 11 avril 2007 détaille l’initiative de l’administration de créer un poste de tsar des guerres en cours (Irak, Afghanistan), avec l’autorité de conduire les guerres d’Afghanistan et d’Irak, autorité exercée sur le département de la défense, le département d’Etat et les diverses agences impliquées. Voici les détails que donne l’article : «The White House has not publicly disclosed its interest in creating the position, hoping to find someone President Bush can anoint and announce for the post all at once. Officials said they are still considering options… Le poste de “tsar des guerres perdues” n’intéresse personne

Deux poids, deux mesures à l’image de notre civilisation extraordinairement vertueuse

Imaginez un peu ce qui se passerait, disons au niveau de l’émotion qui saisirait la communauté internationale, les intellectuels germanopratins, l’éditorialiste du Monde et le secrétariat général de l’OTAN, si un commando de l’armée régulière iranienne, après avoir occupé le Canada pour le libérer en le dotant d’un gouvernement indépendant, pénétrait dans un consulat des USA au Canada pour se saisir d’une poignée de diplomates US, ratant de peu le directeur de la CIA censé s’y trouver. C’est ce qu’ont fait vis-à-vis des Iraniens, le 11 janvier, les militaires américanistes à Abril, au Kurdistan irakien. Andrew Cockburn, dans l’Independent du 3 avril, emploie une image… Deux poids, deux mesures à l’image de notre civilisation extraordinairement vertueuse

Le système piégé, ou le temps des “guerres” ingagnables

Le système piégé, ou le temps des guerres ingagnables 2 avril 2007 C’est plus qu’un hasard et plus qu’une coïncidence si, en deux jours successivement, deux affirmations similaires sont faites concernant les deux guerres en cours, l’Irak et l’Afghanistan, et qu’elles viennent directement ou indirectement de l’establishment anglo-saxon. Le verdict est le même : ces guerres ne sont pas gagnables et elles peuvent être perdues. Un rapport mis en ligne le 31 mars par le site CommonDreams relaie un texte de The Canadian Press sur une audition au Parlement canadien de deux experts (l’un canadien, l’autre américain). Le rapport, mis en ligne le 1er avril… Le système piégé, ou le temps des “guerres” ingagnables

Les Saoudiens prennent leurs aises

L’Arabie Saoudite affirme de plus en plus son rôle au Moyen-Orient. La logique géopolitique la conduit par conséquent à mettre en cause la présence US en Irak, prémisse d’une mise en cause de la même présence US dans toute la région. Le paradoxe est bien sûr que cette démarche saoudienne a été largement appuyée, voire sollicitée par les USA au départ, puisqu’elle était d’abord conçue pour contrer l’extension de l’influence iranienne à l’occasion des déboires US en Irak. L’affirmation de l’Arabie est la conséquence directe, pour la région, du déclin général de l’influence et de la puissance des USA. (Le résultat sera-t-il un partage d’influence… Les Saoudiens prennent leurs aises

Le virtualisme selon Zbig (suite)

Il y a un passage très intéressant, pris dans sa spécificité, dans l’article de Zbigniew Brzezinski auquel nous avons consacré une note dans cette même rubrique hier. Le voici, et nous le donnons à lire, justement, en le détachant du contexte : «But the little secret here may be that the vagueness of the phrase was deliberately (or instinctively) calculated by its sponsors. Constant reference to a war on terror did accomplish one major objective: It stimulated the emergence of a culture of fear. Fear obscures reason, intensifies emotions and makes it easier for demagogic politicians to mobilize the public on behalf of the policies… Le virtualisme selon Zbig (suite)

4 ans après, l’Irak c’est bien plus que l’Irak

4 ans après, l’Irak c’est bien plus que l’Irak 22 mars 2007 Nous avons déjà signalé en lien l’excellent article de Robert Parry analysant l’évolution de la catastrophe irakienne à Washington : «Iraq & Washington’s Systemic Failure». L’emploi du terme systémique est une indication de l’intérêt de ce texte. Le constat qui intéresse Parry, par ailleurs une évidence, mais qui mérite effectivement d’être relevée et analysée, c’est que tous les acteurs, généraux, hommes politiques, commentateurs, analystes, etc., ayant eu leur responsabilité dans ce désastre sont toujours en place, ou bien, s’ils sont partis, ils ont été récompensés, honorés, etc. La chose est évidente au plus… 4 ans après, l’Irak c’est bien plus que l’Irak

L’héroïque John Wayne-Terminator, dans son F-18 des Marines

L’héroïque John Wayne-Terminator, dans son F-18 des Marines Ce texte de Chuck Spinney mérite toute notre attention. Nous y sommes revenus, puisque nous l’avons découvert tardivement (il a été mis en ligne le 25 février sur l’excellent site Defense and the National Interest). Chuck Spinney est une des figures de proue (avec John Boyd) du clan des réformistes, groupe très restreint d’experts et anciens officiers des forces armées US en révolte contre l’écrasant conformisme pentagonesque, ses gaspillages, ses erreurs, ses impasses. Spinney a reçu une copie d’un message électronique envoyé par un pilote d’un F-18 du Marine Corps opérant en Irak. Le pilote décrit dans… L’héroïque John Wayne-Terminator, dans son F-18 des Marines

Hillary signe des deux mains et le couteau entre les dents

Après des semaines de tergiversations pour décider ou ne pas décider si elle devait s’excuser pour son vote en faveur de la guerre en Irak (en 2002), ou pour éviter les questions à ce propos, Hillary Clinton a répondu d’une certaine façon, ou plutôt non, elle a répondu d’une façon certaine. Elle s’est confiée au New York Times en expliquant que, si elle était présidente, elle maintiendrait des forces US réduites mais significatives en Irak. La réponse aux pressions pour qu’elle dise son regret de son vote est qu’Hillary Clinton ne regrette pas d’avoir voté pour la guerre. (Tout juste regrette-t-elle, sans doute, que la… Hillary signe des deux mains et le couteau entre les dents

La position de Dick Cheney et l’avenir de la diplomatie

Jim Hoagland, vieux briscard du commentaire plus ou moins officiel à Washington, soulève ce qui est devenu aujourd’hui quelque chose comme un mystère Dick Cheney, qui concerne la position actuelle du vice-président. Dans sa chronique du 7 mars du Washington Post, Hoagland affirme que l’influence de Cheney est en forte baisse, que le vice-président est peut-être même en train de perdre son équilibre mental (« Is the vice president losing his influence, or perhaps his mind?»). La chose est ainsi résumée par Hoagland : «But what goes up must come down. In the first term, Cheney was styled as the most influential vice president in… La position de Dick Cheney et l’avenir de la diplomatie

Variations autour d’un Plan B

En avril 1973, deux journalistes belges réalisèrent une interview du général Goodpaster, occupant alors la fonction de SACEUR (Supreme Commander Europe, ou commandant en chef des forces de l’OTAN). Il était alors très fortement question du retrait de 100.000 soldats US d’Europe, sur la pression du Congrès (notamment l’action du sénateur Manfield). La question fut posée à Goodpaster de savoir ce qu’il ferait au cas où cette pression aboutirait. Goodpaster répondit off the record qu’il refusait d’envisager cette possibilité parce qu’elle lui paraissait vraiment très menaçante ; comme dernière ligne de défense, il refuserait de s’y préparer en refusant la possibilité d’une alternative. Autre façon… Variations autour d’un Plan B

Sept guerres (victorieuses) en 5 ans

L’histoire récente, surtout celle qui se presse autour du 9/11, est aussi passionnante qu’elle reste à faire. Nous avons suivi le conseil de notre lecteur >RakkSir, you’ve got to come in and talk to me a second.< I said, >Well, you’re too busy.< He said, >No, no.< He says, >We’ve made the decision we’re going to war with Iraq.< This was on or about the 20th of September. I said, >We’re going to war with Iraq? Why?< He said, >I don’t know.< He said, >I guess they don’t know what else to do.< So I said, >Well, did they find some information connecting Saddam to… Sept guerres (victorieuses) en 5 ans

Le rythme s’accélère

Le rythme s’accélère 5 mars 2007 La rencontre, dimanche, entre le président iranien (en visite à Riyad) et les dirigeants saoudiens marque une accélération du processus de régionalisation des conflits au Moyen-Orient, et la marginalisation grandissante des USA. Les rencontres entre les Saoudiens et les Iraniens sont nombreuses en ce moment mais la rencontre d’hier était plus importante parce qu’au plus haut niveau. Ce courant d’échange contraste étrangement avec l’interprétation d’une hostilité profonde entre les deux pays lorsque l’équation de leurs relations est interprétée en fonction de Washington, et selon le point de vue influencé par la perception de Washington, ou rendant compte de cette… Le rythme s’accélère

Un “Ouf” de soulagement un peu rapide et la nomination de Eliot Cohen

Il est vrai que lorsque le fou qui ne cesse de se taper sur la tête avec un marteau s’arrête et s’exclame C’est si bon quand on s’arrête !, tout le monde parle d’un formidable progrès. Ainsi de la soi-disant diplomatie US et de son obsession irakienne devenue iranienne. Depuis l’annonce que les Américains vont participer à deux conférences où il y aura notamment les Iraniens et les Syriens, un courant optimiste est apparu à Washington. On en trouve un écho dans le texte de Helene Cooper dans l’International Herald Tribune du 1er mars, sous le titre prometteur de «In U.S., a new respect for… Un “Ouf” de soulagement un peu rapide et la nomination de Eliot Cohen

Iran, USA et les amis : on va parler dans la confusion

Iran, USA et les amis : on va parler dans la confusion 28 février 2007 On annonce des rencontres sur la question de la stabilisation de l’Irak, auxquelles participeront notamment Américains et Iraniens. Cela permet d’observer qu’il s’agit là d’une concession majeure de l’administration GW, faite aux énormes pressions qui pèsent sur elle à propos de la guerre en Irak (et des contacts, ou plutôt de l’absence de contacts avec l’Iran à ce propos). C’est rejoindre, dans l’esprit, la proposition du groupe Baker-Hamilton, le Iraq Study Group, pour des conversations régionales sur l’Irak, avec l’Iran (et la Syrie) notamment. Le cas est si complexe, les… Iran, USA et les amis : on va parler dans la confusion

Mystères et perspectives de la prochaine rencontre des USA avec la Syrie et l’Iran, — sous le regard de Cheney, en voyage…

Steve C. Clemons est un commentateur souvent bien informé et avisé des questions de politique extérieure US. Son avis sur les projets de conférence où Américains seraient conduits à parler aux Iraniens, hier soir sur son site The Washington Note, nous donne un éclairage instructif. Clemons rapporte notamment nombre de réactions positives, surtout venues de parlementaires tels que Joe Biden et Chuck Hagel. Clemons montre un certain optimisme. Son raisonnement est le suivant (avec l’intéressante précision que l’intervention de l’Européen Javier Solana et du Saoudien Prince Bandar a joué un rôle déterminant) : «This could be a pre-meeting for a true regional conference that draws… Mystères et perspectives de la prochaine rencontre des USA avec la Syrie et l’Iran, — sous le regard de Cheney, en voyage…

Un désastre américaniste, ou l’ “American Air-Conditioned Nightmare

Les USA ont un budget de la défense proche des $650 milliards prévus pour 2008 (proche des $750 milliards, si l’on y ajoute un supplemental pour l’Irak). On connaît la chanson : le budget gargantuesque du Pentagone. Là-dessus, le scandale de l’hôpital Walter Reed, confirmé par l’article-fleuve du Washington Post, le 18 février, ajoute une lumière sinistre sur l’incompétence, la gabegie et l’irresponsabilité du système. (Nous écrivons confirmé car la façon scandaleuse dont sont traités les blessés US d’Irak est connue et archi-documentée. D’autres articles suivant celui du Post, comme celui de Attywood.com du 20 février, donnent toutes les indications nécessaires.) Hier, enquête faite et… Un désastre américaniste, ou l’ “American Air-Conditioned Nightmare

La guerre US en Irak : de plus en plus haute, de plus en plus loin

Les pertes US en hélicoptères atteignent huit appareils en un mois, ce qui représente la période la plus coûteuse à cet égard. Les Américains pensent effectivement que les insurgents ont mis au point des procédures efficaces. Selon Jim Mannion, de AFP, le 22 février : «Lieutenant General Raymond Odierno, the second ranking US commander in Iraq, [] said cells affiliated with Al-Qaeda in Iraq are believed be stalking US helicopters, a vital cog in the US military machine. »Two or three of the eight helicopters that have been downed since January 20 appeared to have been ambushed, he said. I think they’ve probably been trying… La guerre US en Irak : de plus en plus haute, de plus en plus loin

L’IED, ou l’apocalypse à portée de toutes les bourses

On sait que l’IED (Improvised Explosive Devices, en gros et notamment, les voitures-piégées, suicides, etc.) est tout en haut sur la liste des menaces pour le Pentagone, largement au-dessus des sous-marins lanceurs d’engins balistiques et des bombardiers furtifs bourrés de bombes thermonucléaires. Cette catégorisation menaçante a pris des proportions étonnantes. L’IED n’est rien moins que l’équivalent de la bombe atomique en 1942-45, en fric sans aucun doute. Pour en savoir encore plus et savourer l’amertume de la sottise technologique et postmoderniste, lisez l’article de Patrick Cockburn dans The Independent du 18 février. Cockburn nous fait un rapide et court rappel historique puis une récente évolution… L’IED, ou l’apocalypse à portée de toutes les bourses