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L’“Ouest” en déroute

L’Ouest en déroute 10 août 2008 Les Occidentaux s’agitent, mais un peu dans tous les sens, en observant certaines limites, en alternant des semi-condamnations et des offres pressantes de médiation, ceci et cela mesurant leur impuissance. Depuis le 8 août l’Ouest observe avec stupéfaction ce monstre qu’est la guerre géorgienne, accouché par 17 années d’une politique (occidentale) qui semblerait avoir été conçue exactement pour susciter de tels points d’affrontement. Désormais, la question que se posent les Occidentaux est de savoir où s’arrêteront les Russes. A première vue, il semble que la Russie n’est pas exactement inclinée aux concessions ou à la modération. Cette perspective était… L’“Ouest” en déroute

Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

Parmi les experts consultés, l’avis de Jonathan Eyal, directeur des études au Royal United Services Institute (RUSI), est intéressant dans la mesure où il résume bien la position dominante à l’Ouest, fortement influencée par les Anglo-Saxons. Il s’agit de la position dominante simplement par absence d’alternative, parce qu’aucune alternative ne s’est révélée à l’Ouest. La France et l’Allemagne sont principalement fautives à cet égard, qui sont les deux seuls pays qui auraient pu, ces dernières années, formuler et appliquer effectivement une telle alternative politique. Même le couple Chirac-Schroëder (avant Chirac-Merkel et Sarkozy-Merkel) n’a pas pu établir cette alternative, s’il a prétendu suivre une politique recherchant… Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

La souris du mois d’août

La souris du mois d’août 9 août 2008 D’une façon générale, il ne fait guère de doute, dans les appréciations des uns et des autres, que la Géorgie a déclenché le conflit en Ossétie du Sud. Cette reconnaissance, à l’Ouest, est contrainte ou gênée, parfois furieuse ou simplement réaliste, mais elle est surtout inévitable. Qui plus est, l’appréciation de l’action géorgienne n’est pas vraiment laudative, du point de vue froidement réaliste. On donne ici l’analyse du Times, ce jour, parce qu’elle nous semble bien révélatrice. Le Times est loin d’être défavorable à la Géorgie, sa ligne éditoriale est animée d’une hargne anti-russe exemplaire pour les… La souris du mois d’août

La non-escale de Bruxelles

On l’a vu et on l’a dit, le voyage de Barack Obama dans le reste du monde (ROW) n’était pas vraiment calibré pour des projets d’information et de délibération politiques. Une appréciation politique de ce voyage inspire donc diverses critiques. Ce fut le cas le 16 juillet, lorsque Steve Clemons, de The Washington Note, s’étonnait que Obama n’ait pas songé à faire une escale à Bruxelles. «I’m worried. While some have become distracted by a silly discussion inside Germany on whether Obama should speak at the Brandenburg Gate in Berlin and whether he should defer to Angela Merkel, most seem to have forgotten that Obama’s… La non-escale de Bruxelles

S’il n’a rien dit, on n’en entend pas moins (notamment à propos du KC-45)

D’accord, Obama n’a guère parlé substance durant son voyage en Europe, mais on en sait assez sur lui, on a saisi assez de détails ici et là, pour se faire une idée. Et ce n’est pas précisément encourageant, oh non, pas du tout. Ainsi en conclut Steven Erlanger, dans l’International Herald Tribune, ce 25 juillet. «But for all the rock-star excitement abroad – reminiscent of the European embrace of the last Democratic president, Bill Clinton – Obama was vague on crucial issues of trade, defense and foreign policy that currently divide Washington from Europe and are likely to continue to do so even if Obama… S’il n’a rien dit, on n’en entend pas moins (notamment à propos du KC-45)

Globalisation et symbolisation d’Obama

Globalisation et symbolisation d’Obama 23 juillet 2008 Obamamania? Nous dirions plutôt: globalisation d’Obama, en même temps qu’une transmutation de l’homme politique par sa symbolisation. Obama poursuit sa tournée pré-électorale dans le monde, pardon: le président Obama effectue sa visite présidentielle dans les terres extérieures de l’Empire. Le phénomène est remarquable. Aucune substance, certes, mais un tintamarre extraordinaire, tant dans les directions politiques que dans le monde médiatique qui donne l’orientation. Les peuples observent, plutôt amusés, voire enthousiastes par instant; après tout, le spectacle vaut le détour. Lisons le début de l’analyse d’AP (via RAW Story le 22 juillet). On y trouve les signes de tous… Globalisation et symbolisation d’Obama

La Géorgie ne cesse de nous inquiéter…

Dans les chancelleries occidentales mais également américanistes, il ne fait aucun doute que l’inquiétude devant l’évolution de la situation entre la Géorgie et la Russie ne cesse de grandir. «Il y a une crainte générale qu’un conflit éclate cet été, les Russes sont terriblement sérieux dans cette affaire et ils considèrent qu’on atteint le seuil de l’inacceptable», dit-on et ne cesse-t-on de répéter dans des milieux européens de haut niveau. Du côté US, on n’en est pas moins inquiet de la situation en Géorgie, ce qui est une chose relativement nouvelle. Les sources européennes en question rappellent la déclaration de l’ambassadrice US à l’OTAN Victoria… La Géorgie ne cesse de nous inquiéter…

Déstructuration et restructuration?

Déstructuration et restructuration? 19 juillet 2008 Depuis le discours de Medvedev de Berlin, le 5 juin dernier, l’ensemble occidental, l’Europe en particulier, est placé devant une situation nouvelle. Le président russe réitère régulièrement le thème de ce discours originel, en général ou en détails, selon les occasions. L’idée russe d’un grand traité de sécurité européenne, amorçant in fine une nouvelle structure de sécurité européenne et euro-atlantique, est devenue l’axe principal de la diplomatie russe. Après avoir renouvelé cette proposition le 15 juillet, dans son discours au corps diplomatique, Medvedev l’a encore développé le 16 juillet, lors de sa rencontre avec le président de la république… Déstructuration et restructuration?

Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA

Prenons le cas de la Géorgie. La situation entre la Russie et la Géorgie est aujourd’hui décrite dans les milieux européens institutionnalisés, comme «très intense, au bord de la confrontation. C’est un des plus graves points de crise aujourd’hui en Europe, qui peut conduire à une confrontation au niveau européen et de l’OTAN». L’analyse faite en interne de cette crise dans ces milieux est à deux niveaux, correspondants au phénomène du triple langage que nous avons tenté de définir, c’est-à-dire, à côté du langage de la réalité (premier langage), en plus d’une censure du conformisme totalitaire de la bureaucratie et de l’establishment vers le public… Le débat sur la sécurité européenne, le “triple langage” et l’absence des USA

L’Europe et le futur président

Les échanges sont intenses entre Bruxelles et Washington, essentiellement dans ce sens (Bruxelles-Washington). Les Européens veulent suivre précisément l’évolution de la situation washingtonienne durant la dernière phase de la campagne électorale, pour mieux préparer ce qu’ils espèrent être la grande réconciliation transatlantique. Les derniers bruits ne sont pas vraiment encourageants. Le premier constat est que l’évolution actuelle tendrait vers une homogénéisation des projets de politique extérieure des deux candidats. C’est comme si le système tendait à reprendre le dessus après les excès des primaires, ou bien comme si l’intérêt pour la politique extérieure allait décroissant et qu’on tendait à se fixer sur des orientations bipartisanes.… L’Europe et le futur président

Mélange des genres

Mélange des genres 24 juin 2008 L’intérêt de cette étonnante époque se trouve dans la forme de l’enchaînement entre les causes et les effets, parce que les causes et les effets n’ont souvent que peu de rapports apparents entre eux. Pour se dépêtrer de l’imbroglio, pour y comprendre quelque chose, reste l’explication systémique centrale, c’est-à-dire les vrais problèmes dont on refuse de parler parce qu’ils mettent en cause, justement, notre légitimité et, par conséquent, notre système dans son ensemble. (De même, comme vu dans notre F&C d’hier, la proximité entre la crise alimentaire et la crise du pétrole est une notion qui était, malgré son… Mélange des genres

Le chaos sarkozien

Le chaos sarkozien 21 juin 2008 Le président de la République française a incontestablement dominé le sommet de Bruxelles des 19-20 juin, sommet de crise suite au non irlandais. Ce fut un sommet de chaos et il est donc logique, en vertu de ce qui précède, d’avancer l’hypothèse que ce fut un chaos sarkozien. Le non irlandais a permis de faire ressurgir tous les antagonismes feutrées, les contradictions dissimulées, les arrangements douteux de l’UE. Le premier jour (le 19) avait vu une mise en accusation futile et grotesque du gouvernement irlandais, duquel on exigeait finalement qu’il fît rapidement et sans délais changer d’avis son peuple… Le chaos sarkozien

L’Europe et la logique de l’Histoire

L’Europe et la logique de l’Histoire 19 juin 2008 Voici deux points de vue remarquables concernant le sort de l’Europe et l’attitude de la France. Les deux analystes sont deux personnalités très différentes, aux conceptions également différentes ; leurs analyses diffèrent également, dans la forme et sur le fond ; pourtant, ils arrivent, sur un point essentiel, dans l’esprit de la chose sans aucun doute, à une proximité si remarquable qu’elle nous paraît significative. On dirait que cette similitude reflète une attente, ou une exigence de l’Histoire. Il s’agit de William Pfaff et de George Friedman (de Stratfor.com). Les deux hommes sont Américains. Pfaff est… L’Europe et la logique de l’Histoire

Braves Européens, GW vous manquera

Alors que l’Europe se lamente sur ses beaux projets de puissance unie quelque peu compromis par la Verte Irlande, la perspective européenne est de plus en plus sur une restauration des liens avec les USA avec le nouveau président US, cette perspective d’ailleurs également mise en question. Que se passera-t-il, s’inquiète-t-on à Bruxelles, si l’UE n’est pas au rendez-vous des retrouvailles à cause de l’affaire irlandaise? Mais non, posez-vous la question autrement, ou, plutôt, ajoutez-y cette autre question, plus décisive: les USA seront-ils au rendez-vous des retrouvailles? L’avis de Gerard Baker, du Times, en date du 13 juin, est particulièrement intéressant. Il se résume à… Braves Européens, GW vous manquera

L’Irlande et notre American Dream

L’Irlande et notre American Dream 14 juin 2008 L’époque est celle de la confusion, mais nous allons essayer tout de même de comprendre, c’est-à-dire de nous faire une religion, sans l’aide des canaux officiels, surtout pas. Il s’agit de comprendre nos éminences qui nous dirigent, ceux que nous nommions hier, dans un accès d’incivilité: «…les copies conformes et autres copiés-collés qui nous gouvernent.» Un courant pressant et sans surprise est en train de se développer en Europe, c’est-à-dire dans les élites européennes. L’idée traverse aussi bien l’UE elle-même, dans le chef de ses institutions, que certains pays ambitieux. Un député de la majorité UMP, qui… L’Irlande et notre American Dream

On panique, modèle “grand soir”

Cet après-midi, depuis quelques heures, l’effervescence est de mise dans toutes les institutions européennes. La cause en est ce terrible possible non irlandais, cet affreux probable non venu de ce misérable petit bout d’Europecomme on dit misérable petit tas de secrets. (Pensez : un peu plus de 4 millions de démocratiques créatures contre on ne sait combien de centaines de millions dans l’UE, dictature de la minorité [l’Irlande par rapport à l’Europe] venue par la dictature de la majorité [le référendum en Irlande], ce que Libé nommait aimablement et démocratiquement, avant que la catastrophe ne fût quasiment consommée, «le despotisme irlandais».) Les Irlandais ont donc… On panique, modèle “grand soir”

Séquence de désordre passagère et révélatrice

Séquence de désordre passagère et révélatrice 12 juin 2008 Au fait, vous ne le saviez peut-être pas, mais George Bush est en Europe. Il regrette d’avoir paru parfois fort abrupt dans ses intentions guerrières. Les éminences européennes ont rencontré l’ex-président (pardon : le président) américaniste. Le président russe Medvedev vient de passer à Berlin, soulevant des gloussements de plaisir. L’ambassadrice des USA à l’OTAN dit des choses bien étranges («odd, very odd», dit une source euro-atlantique, mise en présence des déclarations de Victoria Nuland). Que se passe-t-il? Pas de réponse. En attendant, voyons les pièces du dossier dont on ne sait s’il faut songer à… Séquence de désordre passagère et révélatrice

Tiens, il se passe quelque chose…

Tiens, il se passe quelque chose 23 mai 2008 Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin. Deux articles successifs dans Le Monde, et voilà, on vous l’assure, les couloirs de la Commission européenne bouleversés. (Ce sont effectivement des textes qui circulent et qui font hocher les têtes.) Il faut dire qu’assemblés, ils constituent une belle volée de bois vert contre la mondialisation. (Que nous persisterions à nommer plutôt globalisation, qui est un terme complètement différent, et profitant ainsi de l’antique vertu de la langue française, elle qui dispose de ces deux mots, au contraire de l’anglais par exemple.) Les titres nous en disent beaucoup. «La… Tiens, il se passe quelque chose…

Au temps de Gorbatchev et de la glasnost

Au temps de Gorbatchev et de la glasnost Nous parlons beaucoup de Gorbatchev en ce moment, notamment à propos de la situation américaniste, de ces élections présidentielles de 2008. Dans ce contexte d’actualité, l’action politique du dernier dirigeant de l’URSS, de 1985 à 1991, >fait sensméthode< du >gorbatchévisme< est évidemment la glasnost (en général traduit par le mot >transparencepublicité de la paroleen discussion

L’Europe libre-échangiste inquiète devant les perspectives protectionnistes US

Le courant général des élections présidentielles US et du climat actuel aux USA indique la probabilité d’un durcissement protectionniste. Les deux candidats démocrates sont au moins d’accord sur une chose: la nécessité de renforcer la protection économique des USA. Le Congrès, à majorité démocrate, est dans un état d’esprit similaire. Les Européens partisans du maintien des rapports économiques actuels commencent à s’inquiéter de cette évolution aux USA, d’autant qu’ils savent que le durcissement US conduirait à un renforcement, en Europe, de ceux (notamment les Français) qui réclament une plus grande protection de l’économie européenne. La sortie de Peter Mandelson, le commissaire européen chargé du commerce,… L’Europe libre-échangiste inquiète devant les perspectives protectionnistes US

En attendant Saint-Malo-II

En attendant Saint-Malo-II 16 février 2008 — Deux hebdomadaires de langue anglaise de la capitale belge et européenne ont repris et développé l’idée d’une force européenne d’intervention structurée, développée sur initiative française dans un cadre de contraintes d’engagement de défense, avec des objectifs larges dépassant la seule constitution de cette force. Il s'agit de The European Voice du 14 février et de EUObserver du 15 février, tous deux à Bruxelles. EUOberver reprend la substance de l'article de son confrère. Tous deux se réfèrent à un article de Pierre Lellouche, écrivant ès-qualité en tant que >délégué général de l'UMP pour la défensenoyau dur< regroupant six pays… En attendant Saint-Malo-II

“Reconquête sans fin de la chose déjà conquise”

Ceux qui considèrent avec gourmandise chaque déclaration complotiste des américanistes pour la conquête de l’Europe et se tiennent à elle seule pour leur commentaire ratent sans aucun doute un des aspects les plus intéressants de la psychologie américaniste. Nous voudrions compléter par ce commentaire le F&C que nous publions par ailleurs ce même jour. Lorsqu’on nous annonce, comme c’est le cas ici, que Gates va prendre l’Europe dans ses rets ou que McCain s’y prépare, il est intéressant de détailler les orientations du projet qui nous est présenté à ciel ouvert, sans la moindre dissimulation. Mais il faut aussitôt considérer l’absurdité de la démarche si… “Reconquête sans fin de la chose déjà conquise”

Blair jusqu’à la lie

Blair jusqu’à la lie 11 février 2008 Tony Blair est-il inoxydable, indestructible, insubmersible? Certains Européens doivent le penser. Ce représentant par excellence du libéralisme hyper-libéral (cela existe), anglo-saxon, libre-échangiste, pro-américaniste, est également et paradoxalement l’un des Britanniques les plus détestés des dirigeants européens. C’est un paradoxe parce que, après tout, ces dirigeants européens font la plupart du blairisme en le sachant, hyper-libéraux et pro-américanistes comme on va à l’église le dimanche, et pourtant, non, la détestation passe tout. Enfin, depuis juin dernier et l’arrivée du corpulent et infiniment moins sexy Gordon Brown à Downing Street, on croyait être quitte du sémillant Blair. Pas si vite.… Blair jusqu’à la lie

La Slovénie et l’Europe, même combat

L’affaire de la fuite d’un document US (d’un adjoint au secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes nommé Freed) donnant ses instructions à la Slovénie pour sa présidence de l’UE fait grand bruit dans les couloirs et provoque des effets discrets mais non négligeables. La chose elle-même n’est pas sans conséquence possible. Dans une interview à l’agence slovène STA, le chef de l’Etat slovène, Danilo Turk, a demandé au gouvernement de son pays d’être plus prudent, notamment sur le dossier du Kosovo après les révélations de la presse sur la directive US. Danilo Turk est en poste depuis deux mois après avoir battu à l’élection présidentielle… La Slovénie et l’Europe, même combat