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economique

L’homme doute

L’homme doute 15 juillet 2010 S’il y a une chose qu’on peut apporter au crédit de Barack Obama, c’est son détachement presque olympien à force d’être indifférent ; s’il y a une chose qu’on peut reprocher à Barack Obama, c’est son détachement presque indifférent à force d’être olympien Le caractère de BHO, c’est donc le fameux adage de la bouteille à moitié pleine ou la bouteille à moitié vide. Après plus de dix-huit mois comme président, l’homme reste une énigme, pour ses amis comme pour ses adversaires, comme pour ses alliés, comme pour les généraux, comme pour les Israéliens. («[Obama]is not motivated by historical-ideological sentiments… L’homme doute

L’agenda de Rasmussen

Il y a plusieurs points intéressants à noter concernant les premières activités du nouveau secrétaire général de l’OTAN (depuis le 1er août), le Danois Anders Fogh Rasmussen. En général, on peut assez bien apprécier, dans ses premières semaines, ce que pourrait être le mandat d’un secrétaire général de l’OTAN, notamment par certains choix à caractère symbolique, par les premiers contacts, les premiers échos, etc. La période est d’autant plus intéressante que Rasmussen succède à un secrétaire général effacé, médiocre, sans réelle politique après avoir été installé à son poste par raccroc; que la succession se fait à un moment extrêmement important, notamment selon trois circonstances:… L’agenda de Rasmussen

Hillary, sa sébille à la main

La visite d’Hillary Clinton, en Chine, symbolise et marque à la fois, par la forme de la visite, une évolution aussi bien de la politique extérieure des USA que du rôle du secrétaire d’Etat. (Clinton a bien pris la précaution de préciser que, dans le dialogue stratégique qui allait s’établir entre les USA et la Chine, le secrétaire au trésor US aurait sa place avec elle, à égalité avec elle.) La principale matière de la visite fut la crise économique et la principale demande US fut pour la poursuite du soutien financier de la Chine aux USA par l’achat de bons du trésor. Ce thème… Hillary, sa sébille à la main

La “turbo-crise” accélère (comme c’est son rôle)

La turbo-crise accélère (comme c’est son rôle) 9 janvier 2009 Les occasions sont rares (mais de moins en moins, après tout) où l’on peut voir simultanément les événements se presser sur des fronts différents, en une occurrence qui semble être l’Histoire même en train de se faire. Un jour comme ce 9 janvier 2009, avec les nouvelles qui sont publiées, ressemble à une telle occasion, illustrant d’ailleurs une période d’une intensité extraordinaire, mais l’extraordinaire tendant à devenir notre ordinaire, après tout (bis). La période de la transition entre deux présidents aux USA, qui est actuellement l’événement qui borne la période et qui impliquait traditionnellement une… La “turbo-crise” accélère (comme c’est son rôle)

Absence et urgence

Absence et urgence 6 janvier 2009 Les événements mettent de plus en plus en évidence ce qui semble devoir être une orientation radicale de la présidence Obama, et une caractéristique de plus en plus marquée, renvoyant à une tendance historique des USA. Cette orientation radicale comprend deux composantes qui, elles aussi, prennent des aspects radicaux avec des événements qui favorisent cette orientation générale. La chose est résumée, notamment, par deux textes du Times, du même jour (aujourd’hui), qui sembleraient à première vue concerner la même question, et qui ne la concernent pas du tout. Dans l’un, il nous est dit que le monde attend qu’Obama… Absence et urgence

Un “Pearl Harbor économique”, – bien vu

Voici enfin une image qui a toute sa force, toute sa réalité, qui nous épargne par bonheur la référence geignarde et auto-compatissante sur 9/11: la crise de Wall Street représentée comme an economic Pearl Harbor. L’image est du milliardaire Warren Buffett, le roi des investissements et grand ami de Bill Gates. Buffett porte l’honneur dont il se passerait bien d’avoir annoncé la crise du crédit dans toute son ampleur. Cet homme avisé, nous dit The Independent aujourd’hui, est inquiet, plus qu’inquiet; si l’on n’adopte pas d’extrême urgence la mesure décidé par l’administration, aussi mal foutue soit-elle, la panique la semaine dernière nous semblera un paradis… Un “Pearl Harbor économique”, – bien vu

Une Grande Dépression rampante, comme la première…

L’observation à la mode dans la caste des dirigeants financiers du monde, surtout les institutionnels dont on nous assure qu’ils sont responsables, c’est ceci: la crise est en train de toucher l’économie réelle. C’est ce que dit, par exemple, Dominique Strauss-Kahn, socialiste français parfaitement globalisé made in IMF, dans le documentaire, diffusé sur Arte le 1er juillet, sur la crise financière. Et cela est dit, la crise est en train d’atteindre l’économie réelle, comme si la nouvelle était rassurante, sinon encourageante, rejoignant la remarque du même Strauss-Kahn selon lequel le pire de la crise financière est derrière nous. (Encore qu’on puisse se demander à quelle… Une Grande Dépression rampante, comme la première…

Climat contre économie

L’aggravation constante de la situation économique rend de plus en plus pressante et aiguë la question des rapports entre la lutte contre la crise économique et la lutte contre la dégradation de l’environnement (contre le global warming par l’émission de gaz à effets de serre). La chose est très bien mise en évidence avec la crise du prix du pétrole. Les pressions des hommes politiques pour interrompre la hausse du prix du pétrole ou pour faire accélérer la production du pétrole sont un bon exemple de ce dilemme, puisqu’elles impliquent évidemment l’augmentation de la consommation de pétrole. L’incitation à l’augmentation de la consommation du pétrole,… Climat contre économie

Réalités sociales US: la crise est là

Les chiffres du chômage aux USA ont toujours constitué, dans tous les cas ces vingt dernières années, un argument de grand poids en faveur du modèle américain, et par conséquent du modèle libéral. La chose est utilisée dans un but de propagande évident. Mais il y a une méthodologie, d’ailleurs connue et qu’on ne sollicite guère, qui permet de dissimuler une réalité sociale qui contredit le modèle américain. Dans le New York Times du 12 avril Floyd Norris publie un article où il détaille les récents chiffres des jobless (sans travail), catégorie différente des unemployed (non-employé, terme désignant l’équivalent de chômeurs officiels inscrits dans les… Réalités sociales US: la crise est là

Le rapport entre la guerre et la crise de l’économie US: la thèse se répand

Nous avons déjà noté combien nous jugions essentielle l’observation de l’économie Joseph Stiglitz sur le rôle fondamental du coût de la guerre en Irak comme l’une des causes principales de la crise financière/écionomique aux USA. (Voir nos F&C du 8 mars et du 17 mars.) Il est intéressant d’observer que cette thèse est aujourd’hui en train de se répandre. C’est le cas pour Richard Vague, dont la formation est intéressante par rapport à cette prise de position puisque ce républicain modéré est un businessman, co-fondateur et CEO de First USA Bank, qui généralisa l’usage des cartes de crédit. Vague est aussi l’auteur de Terrorism: A… Le rapport entre la guerre et la crise de l’économie US: la thèse se répand

La guerre des $3.000 milliards (au moins)

L’ancien Prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz est devenu, en travaillant en équipe avec l’économiste Linda Bilmes, le spécialiste du décompte du coût réel de la guerre en Irak. Les deux auteurs viennent de publier The Three Trillion Dollar War, livre qui analyse le coût réel de cette guerre dans toutes ses implications et toutes ses dimensions. Aida Edemariam, du Guardian, publie aujourd’hui une analyse du livre, ponctuée par une interview de Stiglitz. L’impression qui en ressort est celle d’une catastrophe aux dimensions extraordinaires, qui dépasse les caractères d’un événement spécifique (une guerre) pour prendre les allures d’un événement systémique, une catastrophe du système tout entier,… La guerre des $3.000 milliards (au moins)

Airbus est-il un casus belli?

Désormais, l’alarme ne connaît plus aucune nuance parce que l’affaire est une question de vie ou de mort. Les déclarations de Tom Enders, patron d’Airbus, reprise aujourd’hui notamment par le Financial Times, sont sans la moindre nuance: Airbus est menacé de mort, par qui? Par le dollar, bien entendu. On appréciera l’amertume du sel de la situation, qui met en évidence l’absurdité de cette même situation. Le système international est tout entier organisé autour de la piraterie de l’hégémonie US (la position arbitraire du dollar), laquelle menace ce que l’Europe a sans doute de plus puissant par le fait même de son propre affaiblissement dramatique.… Airbus est-il un casus belli?

Sarko est-il venu leur annoncer la “guerre économique”?

Considérant la visite de Sarkozy à Washington, la presse britannique s’attache essentiellement au climat économique dans lequel elle s’est faite, climat de crise, bien sûr. On cite ici le Times et le Financial Times, qui centrent leurs commentaires sur les avertissements de Sarkozy à propos de la politique US, ou la non-politique US, concernant le dollar. Le Times d’aujourd’hui écrit : «President Sarkozy of France inflamed transatlantic tensions over the slumping dollar yesterday as the latest steep falls in the US currency fuelled fears over its destabilising impact on the global economy. »As the dollar sank to new record lows, propelling the pound to levels… Sarko est-il venu leur annoncer la “guerre économique”?

La “sortie de crise” cahote de plus en plus et inquiète le FT

Le Financial Times est l’organe le plus sûr pour nous donner le sentiment général, et souvent bien informé et explicité, du monde financier devant la marche des marchés. Ce matin, le malaise est patent. Divers signes sont signalés, donnant une impression de détérioration rampante et surtout profonde après le sauvetage en catastrophe du 20 août, et la reprise acclamée mais bien plus mitigée qu’il n’y paraît. Ces signes renforcent le sentiment des pessimistes qui jugent qu’on s’est rassurés un peu trop vite, de ceux qui voient dans la période actuelle un enchaînement structurel avec des variations conjoncturelles en train de se mettre en place vers… La “sortie de crise” cahote de plus en plus et inquiète le FT

Gros temps et souvenirs de crise

Gros temps et souvenir de crise 13 août 2007 A l’heure où l’on lira ces lignes, on saura On saura quoi? Si les marchés poursuivent leur chute vertigineuse ? S’ils se reprennent? Si c’est une crise ou simplement une correction comme disent les perroquets de service? On ne saura rien. La particularité la plus marquante d’une crise économique, sa spécificité la plus remarquable, c’est qu’elle n’est pas économique. Il est aisé de dire: une crise va éclater un de ces jours, tous les indicateurs le disent. Il est même possible (plus difficile mais possible) de dire : une crise va éclater tel mois ou telle… Gros temps et souvenirs de crise

Les Allemands et leurs contradictions face au défi du “patriotisme économique” à-la-Sarkozy

C’est fait : dans le langage politique et économique européen et libéral courant, l’expression honnie patriotisme économique est désormais employée pour le président Sarkozy, mais aussi pour caractériser le débat européen. C’est un pas en avant géant dans la dialectique du débat. Cette expression, officiellement employée par les Français avec le gouvernement Villepin, est désormais utilisée par le Financial Times et le patron des patrons allemands (Jürgen Thumann, président de la fédération des industries BDI), interviewé par le quotidien financier dans un article ce 1er août. La continuité française est donc complètement rétablie et l’orientation à la fois souverainiste et nationale de Sarkozy symboliquement marquée.… Les Allemands et leurs contradictions face au défi du “patriotisme économique” à-la-Sarkozy

Londres fourbit ses armes (contre le nationalisme économique et Sarko)

Le Financial Times, toujours lui, continue à remplir ses colonnes de diatribes anti-françaises et anti-Sarko. Cette fois, il s’agit d’une très longue interview du nouveau Chancelier de l’Echiquier (ministre du trésor), sur sa politique alors qu’il entre en fonction. Bien sûr, l’essentiel du propos concerne la situation britannique mais l’on termine sur les questions européennes. Cela permet à Alistair Darling de lancer quelques attaques sévères contre le nationalisme économique, chose absurde puisque quasiment du protectionnisme. Sur Sarkozy lui-même et sur la France, les mots sont plus mouchetés car une attaque trop directe présenterait quelques inconvénients. Pour le FT, il ne fait aucun doute que les… Londres fourbit ses armes (contre le nationalisme économique et Sarko)

Horizon Project”, ou le patriotisme économique à l’américaine

Il est aujourd’hui admis, quoique encore assez peu connu, que le nouveau Congrès à majorité démocrate est largement méfiant, voire hostile au libre-échange déchaîné tel que la globalisation actuelle l’implique. Robert Kuttner, de l’Economic Policy Institute, nous donne les dernières nouvelles à cet égard, dans un article du Boston Globe (repris le 3 février sur CommonDreams.org) Kuttner écrit que les nouveaux parlementaires (freshmen) sont dans une écrasante majorité des fair-traders (partisans du fair-trade de préférence au free-trade : un libre-échange contrôlé d’une main ferme par les autorités du pays qui le pratique) : «Thirty-nine of the 42 freshman Democrats in the House recently sent a… Horizon Project”, ou le patriotisme économique à l’américaine

Le revers de la médaille

Le revers de la médaille 7 novembre 2006 Le monde civilisé (see BHL) se réjouit de la victoire annoncée, style-tsunami, des démocrates. (Au reste, le tsunami pourrait être moitié coup d’épée dans l’eau. Aux dernières nouvelles, les républicains remontaient. Le prodigieux pas en avant de la démocratie que constitue la condamnation de Saddam l’aurait peut-être été aussi pour l’Amérique suspens) Quoi qu’il en soit, il paraît infiniment probable que le Congrès aura, demain, une allure différente ; et assez probable, surtout, que la Chambre des Représentants sera à majorité démocrate. Le monde civilisé respirera mieux. Ce constat vaut essentiellement pour la vertueuse Europe, ses ors… Le revers de la médaille

Une défense du “patriotisme économique”

Une défense du patriotisme économique 21 mai 2006 Voici un texte, paru d’abord sur le site YaleGlobakOnline le 16 mai puis, en version abrégée, le 18 mai dans l’International Herald Tribune, dans la page Ops/Ed. Pour plus de sûreté et d’autres raisons mentionnées plus ci-après dans le cours de notre texte, nous publions ces deux versions dans notre rubrique Nos choix commentés. (Nous ne parlons néanmoins et pour l’instant que d’un texte. Nous considérons les deux textes comme un seul, pour la commodité du raisonnement, jusqu’à un certain point. Pour autant, nos lecteurs ne devront pas en rester là. Nous nous en expliquons plus loin… Une défense du “patriotisme économique”

Surprise à l’italienne?

Surprise à l’italienne? 17 avril 2006 Vendredi, Romano Prodi prit le train, en première classe, pour passer le week-end de Pâques à Bologne, où il vit. Sans doute un intermède de détente après une campagne électorale, toujours épuisante ; avant de poursuivre, dès demain, la grande bataille de son arrivée au pouvoir face au Cavaliere qui refuse toujours de concéder sa défaite malgré la futilité de la poursuite du recomptage (le nombre de bulletins soumis à une vérification ne pourrait lui donner la victoire). Dans le train, ce ne fut pas encore tout à fait la détente puisqu’il avait en face de lui John Follain,… Surprise à l’italienne?

Juncker se paye la Commission

La France a un allié de petit poids mais de grand prestige et d’une influence certaine, avec l’un des dirigeants européens les plus écoutés prenant parti en sa faveur dans la querelle qui l’oppose à la Commission. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker fait une critique précise et aiguë de la position de la Commission européenne. (Dans une interview à Financial Times Deutschland, citée par EUObserver aujourd’hui.) « Mr Juncker said I criticise the communication strategy of the commissionIt gives the impression that everyone who puts questions to planned or ongoing mergers should automatically be a protectionist. That is a very a-political approach. » While… Juncker se paye la Commission

Nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique

Un nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique 2 avril 2006 Ces derniers jours, cette semaine écoulée, il y eut un déluge d’interventions, de déclarations, de conférences et de discours de dirigeants de la Commission européenne. La tonalité est radicale. La cible favorite est la France, mais l’Espagne, la Pologne et le Luxembourg ont leur part. La cause est le Mal absolu qui s’affirme partout, et qui se nomme : protectionnisme (néo-protectionnisme ou patriotisme économique). « Cette offensive est sans précédent, observe une source à la Commission. Le contenu de ces attaques est d’un radicalisme à couper le souffle. A les entendre, on se… Nouveau cru de notre temps historique : L’Europe-panique

La France, modèle as usual

La France, modèle as usual 26 mars 2006 Ces mots nous paraissent significatif de la crise française (la crise du CPE élargie à d’autres événements), à la fois pour l’incompréhension de la crise et pour la compréhension du problème que la crise française pose à l’Europe et au système en général : « This really was a signal that the French have chosen to be isolationists in Europe, Koopmann said. You need to cooperate with France, and, at the moment, I just don’t see how. » La citation est extraite d’un texte de Richard Bernstein, dans l’International Herald Tribune du 24 mars, sur la crise… La France, modèle as usual