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Wall Street, une situation parfaite de crise eschatologique

Les nouvelles de Wall Street et de Washington, hier en fin de journée, n’étaient pas du tout excellente. Il n’y avait plus rien de l’euphorie nerveuse du 19 septembre, jour où fut annoncé le gifgantesque sauvetage (bailout, terme qui tend à devenir générique pour ce cas) de $700 milliards en argent du contribuable du système financier au bord de l’effondrement à cause de ces excès en marge de toute légalité régulatrice de la puissance publique. Le New York Stock Exchange de Wall Street a connu une chute importante, comme le décrit le Times de Londres ce matin (3% de pertes pour le Dow Jones, ce… Wall Street, une situation parfaite de crise eschatologique

Le pessimisme comme façon d’être

Après le ouf de soulagement de vendredi 19 septembre, suite à la décision de l’administration US de mobiliser des fonds considérables pour éponger les créances pourries, avec la détente, le rebond, etc., qui ont suivi, il était intéressant d’avoir une idée du sentiment du public aux USA. Nous avons choisi un poste de vote d’internautes important, sur le site de CNN.News. Nous avons donc voté (nous ne vous dirons pas dans quel sens) à 19H00 ce jour, 12H00 aux USA, et avons eu accès aux résultats du vote à ce moment. Le vote portait sur 7676 réponses, ce qui est un chiffre significatif, et il… Le pessimisme comme façon d’être

La fable des termites et des conduites pourries

La fable des termites et des conduites pourries Nous avons attendu que la crise financière en ait temporairement fini avec nos nerfs pour proposer en lecture ce texte de Charlie Cook, du National Journal, mis en ligne le 2 septembre sur Government Executive.com, sous le titre finalement très rythmé de Trouble, trouble, trouble. Ce texte constitue une sorte de feuille de route des problèmes intérieurs innombrables qui attendent le prochain président des USA. Un aspect intéressant de cette feuille de route est, après tout, que cette même crise financière illustrant la crise immobilière et la crise du crédit n’y apparaît que presque comme un post-scriptum… La fable des termites et des conduites pourries

Notes autour de l’apocalypse

Notes autour de l’apocalypse Pour ces quelques notes sur la semaine de crise du 15 septembre 2008, commençons par une observations qui nous renvoie aux temps bénis où l’on croyait encore au socialisme, moins anachroniques qu’on pourrait croire, après tout. Ministre du commerce dans le gouvernement bolchévique, le frère de Kroupskaïa, femme de Vladimir Illitch Oulianov, dit Lénine, disait en 1918 de son beau-frère : «Volodia est très intelligent, mais c’est surprenant le nombre de sottises qu’il peut dire». Ainsi en est-il en général, dans notre modernité, de l’intelligence en place, reconnue et bénie. Ainsi en est-il de nombre de commentaires sur la crise, après… Notes autour de l’apocalypse

Verdun, ou la répétition générale

[…] Avec la bataille de Verdun, en vérité, ils entrèrent, secoués par un fracas épouvantable, accablés de souffrances indescriptibles, dans le vrai conflit de nos temps historiques et modernistes. Est-ce donc cela, cette bataille qui n’a pas de sens ? Paul Valéry, dans son discours de réception du maréchal Pétain à l’Académie française, en 1931, marqua son extrême compréhension de ce que fut la bataille, lorsqu’il parla d’«une guerre toute entière insérée dans la Grande Guerre». En avril 1919, il avait conceptualisé par avance son propos, dans sa Crise de l’esprit, que tous nous retenons pour sa première phrase fameuse («Nous, civilisations, nous savons maintenant… Verdun, ou la répétition générale

La crise a tué le diktat

La crise a tué le diktat 20 septembre 2008 Six jours qui ébranlèrent le monde, pour paraphraser le titre fameux; «A week that shook the system to its core», a choisi aujourd’hui le Financial Times. Et puis, sans aucun doute, aussitôt, la sensation que les choses pourraient être, en vérité, qu’elles sont comme si rien n’était fini «As markets rallied on Friday morning, there was fresh support from the US Treasury with a $50bn temporary insurance scheme for money market funds. Even so, not everyone is convinced the crisis has hit rock bottom yet. »The crisis is far from over, the government action will buy… La crise a tué le diktat

FDR, au secours

FDR, au secours 18 septembre 2008 Roger Cohen est un dur de dur de la plume, dans les colonnes de l’International Herald Tribune, un pur guerrier de l’américanisme qui ne déteste pas de faire la leçon à tout le monde, aux autres, à la France rétrograde, à la Russie non-démocratique. Aujourd’hui, le temps n’est plus aux leçons à faire aux autres mais, paraît-il, aux leçons pour soi-même. Ainsi en est-il de son article du 17 septembre intitulé «The king is dead». Certes, le roi est mort, et nous lisons d’abord son oraison funèbre D’abord, appel au groupe Coldplay, britannique (cela sauve l’esprit anglo-saxon, non?) et… FDR, au secours

On ne fait rien pour l’instant parce que «no one knows what to do»

Le sauvetage d’AIG par l’administration GW Bush, en bon français on dit : nationalisaton, répand à la fois l’incertitude et la colère dans les rangs de l’establishment washingtonien. Personne n’a rien vu venir, tout le monde s’interroge sur les conditions de l’intervention et les diverses responsabilités. Certains, chez les républicains, au Congrès, sont furieux de cette initiative, comme le rapporte CNN.News dans une analyse, ce 17 septembre : «Once again the Fed has put the taxpayers on the hook for billions of dollars to bail out an institution that put greed ahead of responsibility and used their good name to take risky bets that did… On ne fait rien pour l’instant parce que «no one knows what to do»

Panique chic à bord

Dans un sens très technique et avec mesure, avec la raideur et la sûreté de soi qui caractérise sa plume, le Financial Times nous dit, sans doute sans le vouloir ni le savoir, que le monde qu’il a tant servi, que l’esprit même de ce que Churchill nommait au début du XXème siècle l’anglo-saxonisme est en train de suivre la pente d’un effondrement peut-être fatal avec la courbe abyssale de Wall Street. Il prononce le décès d’une culture, d’une conception du monde où le terme de bien public n’avait plus aucun sens, où le culte de l’individualisme comme vertu cardinale, la puissance du profit comme… Panique chic à bord

La “bonne gouvernance” de l’UE en recul, sinon en crise

On connaît le grand cas que fait l’UE de ce qu’elle estime être la vertu même de l’Europe; qui a nom, cette expression fameuse et quelque peu prétentieuse en même temps que domestique, de bonne gouvernance. L’un des aspects essentiels de cette bonne gouvernance, qui en principe proscrit l’emploi de la force sauf lorsque c’est pour le bon motif, et l’on sait que certains s’y retrouvent, c’est le moralisme que représente la révérence absolue, quasiment de l’ordre du réflexe conditionné, pour l’expression magique des droits de l’homme. Eh bien, les droits de l’homme version-UE sont en crise. Un rapport du Council of Foreign Affairs in… La “bonne gouvernance” de l’UE en recul, sinon en crise

La crise, crescendo et fortissimo

La crise financière US entre dans une nouvelle phase, crescendo et fortissimo, avec la situation de l’effondrement de la banque institutionnelle de Wall Street (fondée en 1850 par les trois frères) Lehman Brothers. Après l’échec des négociations pour une reprise, le climat ce matin annonçait une faillite qui est déjà, avant même d’exister, retentissante. L’élément nouveau de la crise à cette étape, après de multiples étapes précédentes, c’est le retrait du jeu du gouvernement US, refusant désormais de prendre à son compte le renflouement des divers effondrements de l’institution financière US. C’est ainsi que Jeremy Walters qualifie cette situation ce matin: >perdre patience

Le Pentagone en panne sèche au cœur du cyclone

Le Pentagone en panne sèche au cur du cyclone 11 septembre 2008 On a l’anniversaire qu’on peut Pour le Pentagone, ce sera plutôt le 10 septembre que 9/11. Le 10 septembre 2001, Donald Rumsfeld prononçait ce discours mémorable où il désignait l’adversaire principal des USA et, par conséquent, du Pentagone, un ennemi plus dangereux que n’avait été l’Union Soviétique, évidemment plus dangereux que la narrative concernant l’attentat du lendemain, qui allait bercer nos curs attendris et remplir nos colonnes d’imprécations vertueuses: «The topic today is an adversary that poses a threat, a serious threat, to the security of the United States of America. This adversary… Le Pentagone en panne sèche au cœur du cyclone

“Victoire mineure” mais la cacophonie est plus ample

Victoire mineure mais la cacophonie est plus ample 10 septembre 2008 Nous avons pris le temps de reprendre notre souffle. Quatre heures de négociation, cela fatigue. Un journaliste, français et attentif, observait que Sarko donnait, en évoquant son interlocuteur à la conférence de presse, du président Medvedev, après tout, très gaullien, non? Medvedev, assez badin, presque ironique, plutôt souriant, tout cela qui est un comble pour un personnage qui nous avait semblé jusqu’alors balader une allure de mannequin engoncé et plastronné dans des costard à ne pas croire, Medvedev parlait lestement de Nicolas. En général, les commentaires médiatiques ont été discrets, du type bout des… “Victoire mineure” mais la cacophonie est plus ample

Notes autour de la crise

Notes autour de la crise Ce texte a une forme inhabituelle. C’est plutôt une sorte de bric-à-brac qu’une Analyse mais il a sans aucun doute un fil conducteur, peut-être mêmes plusieurs, ce qui montre peut-être une ubiquité sympathique. Il est bien entendu relié à la grande crise qui remplit nos ondes depuis le 7 août d’une part, il est suscité ou inspiré dans certaines de ses parties par certaines réactions de nos lecteurs d’autre part. Nous ne voulons pas être systématique, c’est-à-dire nous lier à une formule qui pourrait devenir une obligation ou une prison, ou bien une prison parce qu’une obligation. Aussi gardons-nous toute… Notes autour de la crise

Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

Le sommet de Bruxelles a introduit, pour nombre de participants, un esprit différent correspondant à la troisième phase de la crise que nous décrivions dans notre F&C du 2 septembre. Il s’agit de la sortie de la phase de la rhétorique d’affrontement qui a présidé à la politique (ou la non-politique) occidentale dans la crise géorgienne à partir du 17-18 août. Le sommet de Bruxelles a montré qu’une large majorité des pays de l’UE approuvait une politique tendant à tenter de relancer une politique de concertation et de négociation avec la Russie. Parmi ces pays, on trouve notamment l’Italie et l’Autriche. Ces deux pays ont… Retombées et opportunités du sommet de Bruxelles

Nous allons libérer l’Ukraine! Certes, mais qui en Ukraine allons-nous libérer?

En d’autres mots: l’Ouest, d’un seul mouvement, se lève pour prendre l’Ukraine dans son sein, dans l’OTAN, dans l’UE, dans tout ce que vous voulez, dans le Manchester United ou le dans le Standard de Liège puisqu’on y est, pourvu qu’il échappe, ce beau pays, aux griffes de Moscou! Mais quelle Ukraine? Celle du président Ioutchenko, bien sûr, l’homme de la révolution oranger, l’homo democraticus par excellence selon l’Ouest? Le problème est qu’aujourd’hui même, lorsque le président Ioutchenko convoque l’habituel conseil des ministres du mercredi, 11 des 12 ministres du gouvernement de la sémillante Première ministre Tymochenko boycottent la réunion, et Ioutchenko fait à conseil… Nous allons libérer l’Ukraine! Certes, mais qui en Ukraine allons-nous libérer?

Crise, troisième phase

Crise, troisième phase 2 septembre 2008 L’Europe s’est réunie hier à Bruxelles et cette réunion ne fut pas inutile. L’Europe s’y est montrée à la fois suffisamment divisée et suffisamment contrainte à un arrangement entre ses membres pour nous signaler que la situation est grave et qu’on commence à mesurer la chose. L’espèce d’unité qu’a montrée l’Europe hier n’est pas un signe de santé mais un signe de l’extrême gravité de la situation, telle qu’elle est de plus en plus nettement perçue par les Européens. Le désarroi schizophrénique a laissé place à une anxiété sous-jacente qui est la mesure de cette situation. Cette rencontre marque… Crise, troisième phase

Le troisième larron

Le troisième larron 1er septembre 2008 Obama a été désigné candidat dans une atmosphère de liesse trop arrangée pour restituer la densité et la qualité de la fièvre de la campagne des primaires. Signe de la chose, cette convention ne lui apporté aucun avantage dans les sondages. Le candidat démocrate est entré dans l’arène, définitivement peut-être, au prix de ce que la représentation médiatique et la perception de sa première campagne avaient laissé penser être son authenticité. (On sait les conditions de cette transformation: virage vers le centre, qui est aux USA un centre extrémiste, adoption de toutes les thèses conformes du système et ainsi… Le troisième larron

Désarroi schizophrénique

Désarroi schizophrénique 29 août 2008 L’UE se réunit lundi, sous la présidence de la France. Les Français, sous la direction de Sarkozy, sont, comme les autres Européens, embourbés dans le marigot de la montée aux extrêmes. La France, présidente de l’UE, qui avait entamé cette crise dans une certaine improvisation créatrice, en est désormais réduite à envisager de refuser de prendre des initiatives pour le sommet, dans tous les cas pour ce jour (hier après-midi à Bruxelles, à la réunion ministérielle préparatoire du sommet), parce que dans le climat actuel prendre l’initiative reviendrait à proposer des sanctions contre la Russie. Une fois cela mis en… Désarroi schizophrénique

Qui est isolé, et comment?

Qui est isolé, et comment? 28 août 2008 Un des enjeux de la crise géorgienne semble être, dans l’esprit des divers acteurs, le facteur de l’isolement. Qui est isolé? L’Ouest ou la Russie? L’Ouest, dans tous les cas ses diverses directions politiques, agit comme à l’accoutumée; il se congratule lui-même en observant son apparente unité d’appréciation de la crise, il se baptise communauté internationale, il juge qu’il exprime l’indignation internationale et conclut évidemment que la Russie est isolée. La Russie argumente d’une façon plus nuancée: d’une part, elle affirme qu’elle ne craindrait pas un isolement éventuel, de la même façon qu’elle affirme ne pas craindre… Qui est isolé, et comment?

L’énigme russe

L’énigme russe 26 août 2008 Que font les Russes en Géorgie? Ils se sont retirés, mais pas vraiment complètement puisqu’ils semblent devoir conserver une présence dans la zone du port de Poti, point stratégique naval (la Flotte de la Mer Noire y avait des droits d’escale jusqu’en 1998); l’on débat sur l’ampleur des diverses zones de sécurité ou autres. Il a semblé et continue à sembler, depuis les deux semaines qui nous séparent de l’acceptation du cessez-le-feu, que les Russes s’accommodent assez bien de provoquer des réactions hostiles du côté occidental (Europe et USA), voire même qu’ils n’hésitent pas une seconde à les susciter. Poursuivent-ils… L’énigme russe

Du Sud au Nord, la crise bascule

Du Sud au Nord, la crise bascule 25 août 2008 Décidément, l’affaire géorgienne apparaît d’une importance considérable. Rien ni personne dans le monde des autorités politiques, notamment en Occident, ne semble capable d’en prendre la mesure, a fortiori d’envisager une initiative ou l’autre qui puisse relancer la marche des choses vers une matière plus constructive. Effectivement, comme l’écrivait d’une plume angoissé le Britannique Michael Binyon du Times (le 16 août), la crise n’évolue nullement comme font d’habitude les crises lorsqu’on est parvenu à les contenir sur le terrain et sa tension reste plus que jamais active et proliférante («This conflict threatens to trigger a struggle… Du Sud au Nord, la crise bascule

Lire et relire Pfaff, de toute urgence

Il est trop rare de découvrir un texte court, percutant, irradiant la culture et la connaissance de l’histoire du monde, pour résister au plaisir de revenir à celui de William Pfaff, du 19 août, déjà cité hier dans notre texte sur l’OTAN, combien de divisions ?. Il est si rare de trouver en si peu de lignes, magnifiquement présenté en allant au cur de la chose, avec les références historiques imparables qui importent, une présentation aussi juste de la dérisoire et considérable catastrophe qu’est la crise géorgienne pour la politique occidentale. Pfaff fait un historique impeccable, d’une part de l’attitude de l’Ouest vis-à-vis de la… Lire et relire Pfaff, de toute urgence

L'OTAN, combien de divisions?

L’OTAN, combien de divisions? 20 août 2008 — Selon des sources bienveillantes, le sommet de mardi de l’OTAN fut un succès. L’abondance fut sans aucun doute médiatique, avec près de 300 journalistes >du monde entier>. On trouva une unité de bon aloi et les échanges furent courtois et consensuels, y compris en session à huis clos. Les délégations étaient réduites, montrant qu’il s’agissait de dire vite des choses tonitruantes mais sans conséquences considérables malgré les apparences du communiqué. Pour la première fois depuis très, très longtemps, il n’y avait pas de représentant européen, qui est normalement le Haut Représentant Solana. Plus qu’une intrigue anti-européenne, nous… L'OTAN, combien de divisions?