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Brown, l’OTAN et Poutine (et Sarko-Merkel, éventuellement)

Les Britanniques sont face à un problème complexe. Brown est placé face à au moins trois exigences, qui peuvent paraître difficiles à concilier par les temps qui courent. Maintenir de bonnes relations avec les USA, comme toujours, relations spéciales qui ne le seraient plus tout à fait mais qui doivent tout de même le rester un peu… Tout faire pour conserver l’OTAN en bon état de marche. Cette préoccupation renvoie moins au lien avec les USA qu’au poids supplémentaire que l’OTAN, où ils sont formidablement implantés, donne aux Britanniques dans l’ensemble transatlantique. Rétablir des relations acceptables, tant du Royaume-Uni lui-même que de l’Europe, avec la… Brown, l’OTAN et Poutine (et Sarko-Merkel, éventuellement)

Une petite déprime anglo-américaine: on est un peu moins “spéciaux”

Le temps n’est plus au flamboyant Tony Blair, certes. Remplacé par le bougonnant, le beaucoup moins sexy Gordon Brown, du coup la spécial relationship l’est beaucoup, beaucoup moins. Le Daily Telegraph consacre un article très travaillé (le 16 mars), avec témoignages, confidences, etc., sur la disparition de la magie post-9/11 du couple Tony-GW. La nouvelle est bien celle-ci: disparition de l’expression spécial relationship du vocabulaire de la communication des diplomates britanniques. Affaire sérieuse, presque une révolution. «British diplomats in Washington have quietly dropped the use of the phrase special relationship in what some see as a symbol of the drift in relations with the US… Une petite déprime anglo-américaine: on est un peu moins “spéciaux”

Gordon Brown et le monde après GW

Gordon Brown est en Inde après avoir séjourné en Chine. Le Premier ministre britannique visite les nouvelles grandes puissances. Il en profite pour distiller sa vision du monde à venir, du monde à venir dans très peu de temps puisqu’il s’agit, selon The Independent du 22 janvier, d’une «vision for life after Bush». D’une part cela ne nous laisse plus que quelques mois, d’autre part cela nous confirme le peu d’estime pour GW Bush du nouveau Premier ministre britannique. Dans un texte du jour précédent, le 21 janvier, le même journal avait développé cette vision de Gordon Brown. Elle comporte plusieurs points intéressants. «The Prime… Gordon Brown et le monde après GW

Les “couacs” des chaises musicales

Les couacs des chaises musicales 17 décembre 2007 Il était réglé comme du papier à musique que l’élection de Sarkozy et le départ de Blair coïncidant à peu près, l’image du partenariat privilégié qui est une des garantie de la solidité du lien transatlantique allait changer de dessin et de couleurs, mais pas vraiment de type d’hommes. Ainsi, il y aurait continuité. Désormais, continuait la thèse en vogue au printemps dernier, Sarko l’Américain deviendrait l’ami de l’Amérique de service sur le Vieux Continent, tandis que Gordon Brown, bien incapable du dynamisme et du zèle blairiens, entrerait dans la grisaille des amours attiédies. Certes, il s’agit… Les “couacs” des chaises musicales

Courage, rentrons

Courage, rentrons 12 décembre 2007 Gordon Brown a un plan pour quitter l’Afghanistan. The Independent annonce la chose aujourd’hui, avec un éditorial approbateur. Le quotidien annonçait ce matin que le Premier ministre détaillerait ce plan devant les Communes aujourd’hui même. Le plan consiste à parler aux talibans pour trouver un terrain d’entente et envisager un retrait de l’Afghanistan. Bien évidemment, ce programme est très lourdement nuancé du fait que les talibans sont loin d’être ce qu’ils paraissent être lorsqu’on s’en tient à cette étiquette. Les Britanniques pensent qu’il s’agit en fait d’une résistance très fractionnée, très diverse, souvent localisée, et regroupée sous l’étiquette taliban pour… Courage, rentrons

Washington impérial, — ou provincial?

John Brown est un ancien officier du Foreign Service, c’est-à-dire un fonctionnaire du département d’Etat formé à l’école diplomatique US. Il démissionna peu avant l’attaque de l’Irak, pour protester contre cette guerre. Depuis, il observe et commente la scène diplomatique de Washington, avec une précision critique extrêmement fine de la décadence de la diplomatie US. Concernant la guerre en Irak et le comportement de certains des acteurs principaux autour de GW Bush, il écrit, mettant en évidence le caractère fondamentalement et pathétiquement dérisoire de cette aventure, malgré toutes les pompeuses explications qu’on s’empresse de lui donner: «Had Rice and Powell been capable of a global… Washington impérial, — ou provincial?

Le retrait d’Afghanistan est-il en train de devenir une option?

Rétrospectivement, on pourrait penser que l’arrivée de Gordon Brown au pouvoir à Londres représente un tournant pour la situation en Afghanistan. C’est l’idée qui flotte autour de cette remarque, dans un article significatif du Financial Times du 18 novembre: «In the UK, a review of Afghan strategy has followed Gordon Brown’s takeover as prime minister from Tony Blair in June. The outcome represents, officials say, a scaling back of Blairite ambitions to help Afghans create a stable, prosperous and democratic future. It supports exploring, under Afghan leadership, reconciliation with members of insurgent groups.» Il est évident que l’actuelle campagne de l’OTAN en Afghanistan ne se… Le retrait d’Afghanistan est-il en train de devenir une option?

Brown soutiendrait une attaque US contre l’Iran, — mais quelle attaque?

Deux articles successifs du Telegraph (Daily et Sunday) présentent une position secrète de Gordon Brown vis-à-vis d’une possible attaque de l’Iran par les USA. Les articles sont d’hier et d’aujourd’hui. Quoiqu’ils soient présentés tous deux, par leurs titres, comme un soutien actif de Brown à la politique de GW Bush, ils apparaissent surtout comme une mise au point tendant à relativiser ce soutien à et à le lier à des conditions très strictes. Plusieurs points peuvent être mis en évidence. D’une façon générale, l’attaque qui est ici utilisée comme hypothèse confirme totalement l’interprétation de Seymour Hersh selon laquelle on est passé d’une riposte massive, de… Brown soutiendrait une attaque US contre l’Iran, — mais quelle attaque?

L’Iran, la Maison-Blanche, Seymour Hersh et les spéculations sur Sarkozy et Brown

Entre la session annuelle des Nations Unies, les diverses fuites sur l’attaque de l’Iran du jour, le nouvel article de Seymour Hersh, il y a un regain d’intérêt sur divers domaines connectés à une éventuelle attaque de l’Iran. Particulièrement au centre de ces préoccupations, la position de la France vue par les Anglo-Saxons (c’est-à-dire les Britanniques et les Américains), et en connexion avec les relations USA-UK. Il est très difficile de déterminer exactement la réalité des relations entre les uns et les autres, dès lors qu’il est question d’un triangle où la position de chacun, dans cette alliance proclamée emphatiquement, est en fait parcourue de… L’Iran, la Maison-Blanche, Seymour Hersh et les spéculations sur Sarkozy et Brown

La crise et la spécificité britannique

D’autre part et quoi qu’il en soit, il n’est pas indifférent que l’un des pays les plus frappés par la crise venue de nulle part, c’est-à-dire des USA, soit, conformément aux normes des special relationships, le Royaume-Uni. Depuis vendredi, le royaume vit au rythme effréné du chaos de la banque Northern Rock, «Britain’s fifth biggest mortgage lender and the former darling of the financial markets» (souligné sardoniquement en gras par nous), selon un Will Hutton furieux, dans The Observer d’aujourd’hui. C’est la panique dans les rues, pour aller retirer son argent de cette banque aussi solide que le rocher de Gibraltar, «a full-blown run on… La crise et la spécificité britannique

Effectivement, voici «le temps des “Pudding-eating surrender monkeys”»

La situation se détériore à grande vitesse dans la ville de Basra, dans le sud de l’Irak, qui n’est même plus officiellement considérée comme tenue par les Britanniques. Il s’agit désormais d’un retrait qui est déjà une retraite et qui est presque une déroute. Les Américains commencent à s’en aviser sérieusement et nous voilà déjà, encore plus vite que prévu, pas loin du «temps des Pudding-eating surrender monkeys» Au moins deux articles dans la presse londonienne montrent la préoccupation des Américains devant la situation des Britanniques en Irak, alors que le retrait de ces mêmes Britanniques devrait commencer juste après le show Petraeus à Washington… Effectivement, voici «le temps des “Pudding-eating surrender monkeys”»

Merci, “Yo Blair”

Merci, Yo Blair 19 août 2007 On a du mal à suivre les articles de la presse britannique ce matin, en se demandant où se trouve la pire catastrophe en préparation. On passe de l’Afghanistan à l’Irak, de l’Irak aux relations UK-USA Les fruits de la politique de défense de la civilisation de Tony Blair sont déjà amers, épouvantables, insupportables, et ils attendent Gordon Brown à la rentrée en lui réservant de nouvelles mauvaises surprises. On ne peut imaginer, même dans les pires cauchemars, une politique pire pour le Royaume-Uni que celle qu’a suivie Tony Blair depuis le 11 septembre 2001, lorsqu’on en considère aujourd’hui… Merci, “Yo Blair”

Et voici le temps des “Pudding-eating surrender monkeys”

Et voici le temps des Pudding-eating surrender monkeys 10 août 2007 La guerre de tranchées entre Bush et Brown, ou plutôt de Bush contre Brown, a commencé. Elle durera bien au-delà de Bush, à mesure (au moins) de la durée des conflits irakien et afghan qui ne sont pas prêts de se terminer, et même à mesure de la Long War ou guerre sans fin contre la terreur, qui n’a pas de fin, comme chacun sait. Ces questions irakienne et afghane ne sont que l’occasion d’exprimer ce conflit qui est celui de l’exigence insatisfaite et qui ne pourra être satisfaite d’une psychologie américaniste dont le… Et voici le temps des “Pudding-eating surrender monkeys”

Le piège de Menwith Hill

Le piège de Menwith Hill 5 août 2007 Nous allons tenter de prolonger et d’approfondir la réflexion concernant cette affaire de Menwith Hill, qui a soulevé au Royaume-Uni fureur et accusations de trahison. Cette affaire soulève un aspect technique essentiel, mis en évidence par les Américains eux-mêmes, sur la question de savoir à quoi sert ce réseau anti-missiles actuellement en gestation. Les officiels et les militaires britanniques sont eux-mêmes assez mal à l’aise, sur deux points essentiellement : l’affirmation (la tentative d’affirmation) de la souveraineté britannique sur l’ensemble Menwith Hill-Fylingdales (des stations d’écoute qui sont théoriquement sous le contrôle de la RAF et du GCHQ,… Le piège de Menwith Hill

Bolton parle-t-il pour Cheney ?

Un signe de l’importance qu’il faut notamment accorder au commentaire de John Bolton dans le Financial Times du 31 juillet se trouve dans ce commentaire de Jim Lobe, le 2 août sur son site LobLog.com, sur le commentaire de Bolton ; et, aussi, importance confirmée par la reprise de cette même réaction de Lobe par Steven C. Clemons, ce même 2 août, sur son site TheWashingtonNote.com (Clemons : «Jim Lobe has written a terrific response to the stridently arrogant op-ed, Britain Cannot Have Two Best Friends, by John Bolton in yesterday’s Financial Times») Dans les deux cas, on remarque deux choses : D’une part, le… Bolton parle-t-il pour Cheney ?

Trahison à Menwith Hill?

On peut d’une façon très compréhensible, et avec les meilleurs arguments du monde, partager la déception et l’amertume de George Monbiot dans sa chronique du Guardian du 31 juillet, à propos de cette affaire de Menwith Hill. Le gouvernement britannique a agi comme un minable chapardeur de poules, comme un pickpocket à la petite semaine, comme s’il avait conscience de l’infamie qu’il commet. Lisons, écoutons ce que nous dit l’amertume de Monbiot. Après nous avoir rappelé cette pitoyable aventure du réseau anti-missiles en Europe, quel mot la résume plus que celui d’idiocy (nous ne traduirons pas)? il conclut : « In April, Des Browne told… Trahison à Menwith Hill?

Construction des fondements du soupçon US

Construction des fondements du soupçon US 3 août 2007 revenons sur deux textes récents, exprimant les opinions de deux analystes extrémistes US, proches ou très proches des néo-conservateurs, mais aussi très influents à Washington en général. Leurs analyses ont donc du poids. En plus, elles disent la même chose sans invective particulière, sur un sujet spécifique dont le traitement par ces deux auteurs ne souffre ni d’illogisme, ni de passion excessive, ce qui est inhabituel chez eux. On remarquera comme points de départ qu’il y a une sorte de concertation entre eux et que le sujet en est précisément calculé, et que l’argument n’est pas… Construction des fondements du soupçon US

Brown face à GW : quelque chose de vraiment différent

Le commentateur du Guardian Jonathan Freedland est affirmatif : il s’est vraiment passé quelque chose de nouveau dans les relations spéciales USA-UK avec la rencontre GW-Brown. Freedland, dans son commentaire du 1er août, rappelle les différences de comportement, la plus grande froideur, les différence psychologiques plus marquées (que du temps de GW-Blair). Mais il ne s’en tient pas à cela, que les Anglo-Saxons nomment le body languages pour désigner ces constats d’apparence. Pour lui, les différences sont aussi politiques et de conception. «A deeper strategic shift in tackling terrorism is emerging», écrit-il en sous-titre, pour justifier son jugement général d’une «new special relationship». L’analyse de… Brown face à GW : quelque chose de vraiment différent

La déclaration d’indépendance de Gordon Brown

La déclaration d’indépendance de Gordon Brown 31 juillet 2007 La rencontre entre George Bush et Gordon Brown n’a pas été chaleureuse. Elle a confirmé combien le nouveau Premier ministre britannique est différent de son prédécesseur ; elle a encore plus nettement confirmé combien l’alliance presque mystique (mystique de pacotille mais mystique tout de même pour ces esprits enfiévrés) établie entre Bush et Blair sur l’image apocalyptique de l’attaque du 11 septembre 2001 tenait d’abord aux deux hommes ; combien elle fut maintenue grâce à la volonté des deux hommes ; combien elle se trouve maintenant à son terme puisque l’un des deux manque à l’appel… La déclaration d’indépendance de Gordon Brown

Gordon Brown et sa politique US — à ses risques et périls

Il faut suivre la chronique de Irwin Stelzer dans le Daily Telegraph, parce qu’elle est une bonne mesure de l’attitude des milieux idéologiques les plus influents de Washington. Stelzer est un homme de Heritage Foundation et un proche de Rupert Murdoch, c’est-à-dire qu’il reflète une connexion vers deux des milieux les plus importants de la droite idéologique US. On a déjà vu combien l’appréciation de Stelzer pouvait constituer une indication sérieuse du point de vue idéologique US sur le rôle et la politique de Brown. Le commentaire de ce jour du même Stelzer indique que la religion des idéologues washingtoniens évolue de plus en plus… Gordon Brown et sa politique US — à ses risques et périls

Les zestes de l’Empire

Les zestes de l’Empire 19 juillet 2007 Madame Rachel Sylvester parle d’or lorsqu’elle écrit le 16 juillet: «Yesterday, David Miliband prompted a furious reaction from Moscow by announcing that four Russian diplomats would be expelled from this country. But it is relatively easy to decide that you can’t please Vladimir Putin all the time. It is more dangerous to risk alienating the White House.» On dira, c’est de la vraie realpolitik à-la-britannique. Nous dirons : c’est de la vraie realpolitik à-la-britannique, cru-2007, c’est-à-dire cul par-dessus tête. On ajoutera que la remarque nous fait mesurer la solidité de la querelle type-Guerre froide que Londres est en… Les zestes de l’Empire

Cet Ouest-là qui est l’anarchie du monde n’est plus le nôtre

Cet Ouest-là qui est l’anarchie du monde n’est plus le nôtre 17 juillet 2007 Il y eut une vogue des scénarii apocalyptiques à partir du début des années 1990, concernant ces zones et pays de non-droit qui allaient éclater en autant d’horribles pandémies d’anarchie chaotique. Le plus fameux de ces écrits est l’article (février 1992, dans Atlantic monthly) devenu livre de Robert D. Kaplan, The Coming Anarchy. (Plus tard, ce livre publié en 1997 devint un des livres de chevet de GW Bush.) L’argument était que les causes et les fautifs de ces terribles troubles à venir étaient les peuples de l’En-Dehors, Etats-voyous ou dans… Cet Ouest-là qui est l’anarchie du monde n’est plus le nôtre

Malloch Brown : explication de texte

Les déclarations faites au Daily Telegraph par le ministre du gouvernement Gordon Brown, Mark Malloch Brown (que de Brown, sans compter le Browne qui est à la défense), ont soulevé bien des tempêtes discrètes entre Londres et Washington. Nous avons parlé de cette interview dans notre Bloc-Notes du 14 juillet ainsi que dans notre F&C du 15 juillet. A cette lumière, l’article de Rachel Sylvester, de ce jour, dans le même Daily Telegraph, est du plus haut intérêt. Sylvester est l’une des deux journalistes qui ont interviewé Malloch Brown et signé l’article initial. Dans l’article d’aujourd’hui, Sylvester analyse les premières semaines du gouvernement Brown et… Malloch Brown : explication de texte

La nervosité britannique devant la déroute US : le “mouvement brownien” accéléré par le retour à la réalité

Dans l’article du Sunday Times que nous décrivons comme si pessimiste et si catastrophique dans la recension qu’il fait de la déroute de l’esprit à Washington, un passage est consacré à l’attitude britannique, à ce qu’on perçoit de plus en plus comme un tournant de la politique britannique. Le passage donne une version avec des précisions, des détails, la description d’intentions, etc. A lire pour notre information, certes. Mais on ne peut s’empêcher également d’un très fort sentiment. La dégradation de la situation à Washington agit directement sur la situation à Londres, l’esprit de Washington sur l’esprit de Londres. Ce que nous nommons le mouvement… La nervosité britannique devant la déroute US : le “mouvement brownien” accéléré par le retour à la réalité