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Faits et commentaires

Une rubrique qui s’attache aux faits et aux commentaires les plus en relation avec l’actualité immédiate. Les faits sont mentionnés rapidement, éventuellement avec les liens nécessaires, le tout assorti éventuellement d’un commentaire de présentation ou/et d’appréciation.

Pourquoi ne pas refaire 1954-57 à l’envers?

Pourquoi ne pas refaire 1954-57 à l’envers? 1er juin 2005 — Il y a quelques mois, un expert allemand proche de la direction du parti social-démocrate, expert de très haut niveau, confia à un collègue socialiste belge que, pour les Allemands, depuis très récemment, l’ordre des priorités en matière de défense et de sécurité avait été renversé : ce n’est plus l’OTAN en numéro un, puis l’UE, mais le contraire. L’interlocuteur belge répliqua : « Tu parles pour le SPD, mais que se passerait-il si la CDU arrive au pouvoir? — Non, non, je parle pour tous les partis allemands, c’est un accord entre partis.noyau… Pourquoi ne pas refaire 1954-57 à l’envers?

Abracadabrantesque? Après tout, pourquoi pas…

Abracadabrantesque? Après tout, pourquoi pas 1er juin 2005 Hier, 20H00, Chirac, l’homme qui est comme la France, « qui ne sait plus où il est ni où il va » (Eric Zemmour), a fait l’apologie du modèle français, modèle dynamique, entreprenant, social, modèle de dialogue, rien à voir comme chacun sait avec le modèle anglo-saxon qu’une sorte de complot prétendrait nous imposer Ah ça non alors! Les non n’avaient donc pas tout à fait tort. On les a entendus, on leur donne même, aux dernières nouvelles, de Villepin, l’homme qui dit non (une sorte de prescience, non?) à l’Amérique, devant le monde rassemblé en ONU… Abracadabrantesque? Après tout, pourquoi pas…

La rupture est consommée

La rupture est consommée 31 mai 2005 — La fureur de l’establishment français est éclatante, du visage fermé et rageur de Ségolène Royal lors des débat du 29 au soir à l’éditorial (le 30 mai) de Serge July dans Libération, avec le titre qui en dit long de « chef d’œuvre de masochisme ». La version officielle de la campagne, telle qu’exprimée doucereusement et démocratiquement par Jacques Paoli lors d’un interview sur I-Télé le 30, est que le >non< a pu s'exprimer en toute liberté et équité sur tous les médias pendant la campagne, et que certains argument du >non< (par exemple, le fait de… La rupture est consommée

Les Américains s’inquiètent: et la défense européenne si le “non” l’emporte ?

Les Américains s’inquiètent: et la défense européenne si le non l’emporte ? 29 mai 2005 Pendant que l’on vote, et en anticipant un possible résultat négatif de ce vote, le site EUObserver.com nous rapporte les inquiétudes paradoxales de diverses personnes proches l’industrie US de défense en cas de vote négatif aujourd’hui. Cela se disait et se passait le 26 mai, à Bruxelles, à une réunion du New Defense Agenda, et cette étonnante inquiétude américaniste était assortie d’une reconnaissance clairement dite des limites dramatiques des capacités militaires des USA. « A possible French no to the European Constitution referendum is causing some US defence industry chiefs… Les Américains s’inquiètent: et la défense européenne si le “non” l’emporte ?

“The Gulag of our times” et ses conséquences: combien de temps l’Europe tiendra-t-elle?

The Gulag of our times et ses conséquences: combien de temps l’Europe tiendra-t-elle? 29 mai 2005 Un sujet devrait devenir particulièrement sensible en Occident (surtout en Europe), malgré toutes les tentatives faites pour l’écarter : la question du système de prison et de torture mis en place par les USA, prétendument contre le terrorisme, et qui s’avère actif contre une tranche indéfinissable mais certainement conséquente de certaines populations, notamment en Afghanistan et en Irak, et contre des citoyens de nombreux autres pays. Le système a été qualifié de Gulag of our times par le président d’Amnesty International, ce qui a particulièrement ému la presse conformiste… “The Gulag of our times” et ses conséquences: combien de temps l’Europe tiendra-t-elle?

EADS versus Boeing : McCain veille mais Hunter ne chôme pas

EADS versus Boeing : McCain veille mais Hunter ne chôme pas 26 mai 2005 On va vers un affrontement entre le Sénat et la Chambre à propos de l’affaire des tankers de l’USAF et de l’attitude du Congrès vis-à-vis d’Airbus. Le livret est simple : Boeing, dégommé du marché de $23 milliards pour des tankers KC-767 à cause de malversations diverses, tient à prendre tout de même ce marché. Le seul concurrent possible de Boeing, c’est EADS (Airbus). Si EADS/Airbus est bloqué par punition et pour mauvaise conduite transatlantique, comme le voudraient la Chambre et le député Norm Dicks (de l’État de Washington, où Boeing… EADS versus Boeing : McCain veille mais Hunter ne chôme pas

Session de décryptage : ce que Washington pense de ses relations avec l’Europe à l’heure de la menace du “non”

Session de décryptage : ce que Washington pense de ses relations avec l’Europe à l’heure de la menace du non 25 mai 2005 Le petit messager John Vinocur nous ayant livré un texte d’atmosphère sur ce qu’on pense à Washington de la possibilité d’un non à la Constitution, allons-y de notre travail de décryptage. Ainsi, in illo tempore, les kremlinologues s’attelaient-ils à la tâche de comprendre ce qu’on pensait au Kremlin, à telle ou telle occasion, avant 1985 (jusqu’à l’arrivée de Gorbatchev, l’homme de la glasnost) ; ainsi faudrait-il officialiser le pléonasme assez lourdingue de washingtonologue (américanologue serait d’un abord sémantique plus sympathique mais il… Session de décryptage : ce que Washington pense de ses relations avec l’Europe à l’heure de la menace du “non”

la souveraineté d&#39;Israël face à la menace US

La souveraineté d'Israël face à la menace US 24 mai 2005 — Nous aurions pu présenter le texte ci-dessous, du Dr. P.R. Kumaraswamy, de PINR, comme ce qu’il est d’abord : une analyse des relations entre les USA et Israël en fonction des liens entre Israël et la Chine dans le domaine de l’armement (l’activité importante d’Israël comme fournisseur de systèmes d’armement de technologies avancées à la Chine). Nous pensons que l’approche basée sur la souveraineté nationale est plus enrichissante : il faut lire ce texte avec à l’esprit ce qu’il nous dit du problème de la souveraineté nationale, — et, pour ce problème, Israël… la souveraineté d&#39;Israël face à la menace US

Le “non”, ou le nihilisme tactique de l’électeur contre le nihilisme fondamental des dirigeants

Le non, ou le nihilisme tactique de l’électeur contre le nihilisme fondamental des dirigeants 23 mai 2005 Il n’y a rien de plus significatif, de plus caractéristique que ce texte de Richard Bernstein dans l’IHT (New York Times) d’aujourd’hui, sur le non, plus européen que français, puisque l’enquête s’effectue à partir des Pays-Bas où, là aussi, le non est menaçant pour le référendum du 31 mai. Ce texte est archi-conventionnel et n’apporte rien de nouveau, mais il ajoute une touche de plus au climat de désarroi qui, aujourd’hui, secoue l’Europe conventionnelle et conformiste de nos dirigeants. Bernstein mélange des avis de Néerlandais anonymes rencontrés au… Le “non”, ou le nihilisme tactique de l’électeur contre le nihilisme fondamental des dirigeants

Karzaï ou les limites de la servilité

Karzaï ou les limites de la servilité 22 mai 2005 — Être un allié des USA n’est pas chose aisée. Blair le sait bien. Mais être un allié installé et directement manipulé par les USA, >une marionnette< (pupett) comme l’on dit, devient quasiment impossible. L’Afghan Karzaï s’en aperçoit, alors que son pays est plongé dans un nouveau scandale des tortures US, qui vaut bien celui d’Abou Ghraib, en Irak, il y a exactement un an. Karzaï arrive aujourd’hui aux USA pour des entretiens et il annonce qu’il soulèvera la question des tortures et, plus généralement, du comportement et du contrôle des forces armées US. The… Karzaï ou les limites de la servilité

Ah oui, ils ont un “plan B” : prier pour un “petit non”, faire comme si rien ne s’était passé et recommencer…

Ah oui, ils ont un plan B : prier pour un petit non, faire comme si rien ne s’était passé et recommencer 22 mai 2005 Le Daily Telegraph d’aujourd’hui annonce que Bruxelles a un plan B, finalement. Le plan est si compliqué ou si inconsistant, c’est selon, qu’on reconnaît bien la pâte de la bureaucratie des 25 et de la Commission européenne, aussi bien que l’esprit de la Constitution elle-même, même si la paternité en est donnée aux Luxembourgeois, actuels présidents de l’UE. Voici en quoi consiste le plan B : attendre, prier et espérer que ce soit un petit non, c’est-à-dire un non par… Ah oui, ils ont un “plan B” : prier pour un “petit non”, faire comme si rien ne s’était passé et recommencer…

“Oui” ou “non” en France : voilà un Anglais qui a tout compris

Oui ou non en France: voilà un Anglais qui a tout compris 20 mai 2005 Un mémorandum pour Tony Blair de l’ancien ministre britannique pour l’Europe, Dennis MacShane, vient de parvenir à la presse. Fuite classique mais qui tombe à point. (MacShane a perdu son poste dans le nouveau gouvernement britannique issu des élections du 5 mai. Il ne semble certainement pas que ce départ soit lié au mémo.) Quelques mots du Guardian d’aujourd’hui: « The memo, dated April 8 and also sent to the prime minister’s European adviser, Kim Darroch, accused the French political class of a lack of leadership in explaining, defending, promoting… “Oui” ou “non” en France : voilà un Anglais qui a tout compris

L’ouragan Galloway ridiculise le maccarthysme transatlantique

L’ouragan Galloway ridiculise le maccarthysme transatlantique 19 mai 2005 La presse britannique en fait des gorges chaudes, même si elle n’aime pas souvent George Galloway et exerce contre lui un ostracisme bien dans les méthodes de l’establishment libéral et démocratique. Le député britannique anti-guerre et beau parleur est venu à Washington moucher les dignes sénateurs du Congrès des Etats-Unis. La scène valait son pesant d’or, ou bien de maccarthysme Effectivement, à une question du président de la commission, le sénateur républicain Norm Coleman, Galloway répondit : « Senator, I am not now nor have I ever been an oil trader and neither has anyone on… L’ouragan Galloway ridiculise le maccarthysme transatlantique

“La presse la plus libre du monde” et la réalité

La presse la plus libre du monde et la réalité 18 mai 2005 Ci-dessous, nous publions un texte de l’organisation FAIR (Fairness & Accuracy In Reporting), court mais édifiant sur l’extraordinaire silence qui a accompagné, dans la presse US, la diffusion publique (le 1er mai) d’un mémorandum qui nous dit que l’attaque de l’Irak est bien un montage de toutes pièces de Bush-Blair, avec le renseignement nécessaire à cette guerre, organisé en fonction du but de cette guerre, dès le début de l’été 2002. Mais si le texte de FAIR est court, c’est parce que le tour est vite fait, des journaux américains ayant publié… “La presse la plus libre du monde” et la réalité

“America has been taken hostage… America may already be in real danger…”

America has been taken hostage… America may already be in real danger… 17 mai 2005 Quand Paul Krugman quitte le commentaire économique dont il est un excellent spécialiste, il se montre souvent d’une audace rare et d’une lucidité peu habituelle pour le commentaire politico-militaire aux USA. Son article de ce 17 mai dans l’International Herald Tribune en est un cas illustratif. En quelques paragraphes, Krugman nous propose quelques constats révolutionnaires : • L’Amérique est devenue otage de la crise irakienne. • Ses capacités militaires se dégradent. • L’Amérique est désormais en danger, notamment face à d’autres menaces auxquelles elle ne saurait faire face. • Alors,… “America has been taken hostage… America may already be in real danger…”

GW a besoin de Bolton à l’ONU pour attaquer l’Iran

GW a besoin de Bolton à l’ONU pour attaquer l’Iran 16 mai 2005 « Stay tuned, especially during June and July », nous recommande Gordon Prather, dans sa rubrique du 14 mai sur Antiwar.com (il confirme sa recommandation dans sa chronique du 16 mai). Autre recommandation du même type, sur le même site aujourd’hui, celle de Jude Wanniski sous la forme d’un mémo aux sénateurs républicains à qui on s’apprête à faire voter la confirmation de John Bolton comme ambassadeur des USA à l’ONU. Pourquoi cette urgence? Parce que Bolton doit être sur place en juin-juillet, pour la grande bataille onusienne qui devrait déboucher sur… GW a besoin de Bolton à l’ONU pour attaquer l’Iran

Pas de “Plan B”? Voire…

Pas de Plan B? Voire… 13 mai 2005 Les deux grands arguments politiques des partisans du oui en France sont de l’ordre de la rupture. Le premier est une spéculation dramatique, outrancière et passionnée, dans tous les cas déformée (qui ignore le vrai poids et la place de la France en Europe), sur la marginalisation de la France en Europe en cas de non. C’est un sophisme : on ne marginalise pas dans un système un composant de ce système qui lui est central. Les Britanniques, montrant en cela leur finesse des affaires diplomatiques, ont fait un sort à cette affirmation lorsqu’une source au Foreign… Pas de “Plan B”? Voire…

Comment l’Amérique devient subrepticement une forteresse

Comment l’Amérique devient subrepticement une forteresse 11 mai 2005 En plus des mesures de protection et de restriction sur les grands domaines stratégiques et politiques, comme les transferts de technologies par exemple, les USA sont en train de s’enfermer, au niveau de la population et des simples courants humains et culturels, dans une structure de Fortress America par les effets de l’obsession sécuritaire et les lourdeurs extraordinaires de la bureaucratie. Les effets importants de cette évolution rencontrent évidemment une attitude psychologique très spécifique des Américains eux-mêmes, marquée par un sentiment de la différence repoussant l’ouverture au reste du monde et déniant l’accès de l’Amérique à… Comment l’Amérique devient subrepticement une forteresse

L’utile insignifiance de l’actuel président des USA et de sa politique

L’utile insignifiance de l’actuel président des USA et de sa politique 9 mai 2005 L’une des deux choses les plus remarquables avec GW Bush est la façon dont une personnalité si médiocre, si insignifiante effectivement, parvient à rassembler fermement sur elle et à symboliser un mouvement, une politique, un élan agressif caractérisés par un poids et une puissance extraordinaires; la deuxième chose, et alors ceci explique cela d’une façon très satisfaisante, est la façon dont ces phénomènes d’un poids et d’une puissance extraordinaires sont, à leur tour, dans leurs effets réels, d’une médiocrité humaine et d’une insignifiance intellectuelle extrêmes. Le résultat est que les manifestations… L’utile insignifiance de l’actuel président des USA et de sa politique

Washington a-t-il vraiment perdu le contrôle de l’OEA?

Washington a-t-il vraiment perdu le contrôle de l’OEA? 9 mai 2005 Le 2 mai, l’OEA (Organisation des États Américains) s’est choisi un nouveau secrétaire général qui n’est pas exactement celui qu’espérait Washington. Peut-on parler pour autant de défaite de Washington ? Ou bien les Américains ont-ils, au dernier moment, limité les dégâts au point qu’on puisse parler d’une victoire par raccroc et, dans tous les cas, de la conservation du contrôle de l’organisation? Les deux textes ci-dessous exposent les deux analyses contraires, avec en plus la garantie d’une équivalence de fond dans le jugement sur l’action de Washington (les deux analystes sont plutôt nettement critiques… Washington a-t-il vraiment perdu le contrôle de l’OEA?

Le Royaume-Uni est devenu “a travesty of democracy”

Le Royaume-Uni est devenu a travesty of democracy 8 mai 2005 La vertu du gouvernement et du système britannique est la stabilité. Le problème est qu’aujourd’hui, la stabilité devient une caricature d’elle-même avec l’affrontement Blair-Brown à l’intérieur du parti vainqueur. D’autre part, cette caricature est en train d’avoir raison de la légitimité du système. Un court et excellent article du Financial Times (FT) mesure l’étendue du problème, qui se lit dans les chiffres, au dernier décompte d’hier soir. • Les travaillistes ont 35,2% des voix et 356 sièges (61% des sièges pour 32,2% des voix). • Les conservateurs ont 197 sièges pour 32,3% (34% des… Le Royaume-Uni est devenu “a travesty of democracy”

L’Irak inflige une victoire-défaite à Blair

L’Irak inflige une victoire-défaite à Blair 6 mai 2005 La dernière (troisième) victoire de Tony Blair a une allure lugubre. Son parti remporte une confortable majorité. En d’autres temps, cela eût été un motif de célébration et une situation propre à conduire une politique sérieuse, voire même radicale. Dans le cas présent, d’abord par comparaison aux victoires précédentes, ensuite par le climat psychologique qu’elle entérine, cette victoire contient toutes les réserves possibles pour peser sur la psychologie du Premier ministre prolongée. C’est une curieuse victoire sur la défensive, une victoire-défaite qui fera du troisième terme de Blair une époque incertaine et chaotique pour lui, peut-être… L’Irak inflige une victoire-défaite à Blair

Le coup de Santiago

Le coup de Santiago 4 mai 2005 Les Etats-Unis ont connu une défaite historique avec la nomination d’un nouveau secrétaire général de l’Organisation des États Américains qui n’était manifestement pas leur candidat, bien qu’ils s’y soient ralliés in extremis. L’organisation WSWS.org présente de façon complète l’événement, ce jour. « For the first time in its 57-year history, the Organization of American States Monday elected a secretary general whose candidacy had initially been opposed by Washington. » The Bush administration found itself compelled to back down from a standoff over the election and accept the installation of Chilean Interior Minister Jose Miguel Insulza. The vote was… Le coup de Santiago

Le Pentagone est fou: comment s’en sortir?

Le Pentagone est fou: comment s’en sortir? 3 mai 2005 Ci-dessous, un extrait d’un article de Defense News du 2 mai relate l’atmosphère d’une audition, le 27 avril, entre les sénateurs de la commission des forces armées et le secrétaire à la défense Rumsfeld. Le sujet : les dépenses devenues incontrôlables du Pentagone, et comment s’en sortir. Réaction piteuse du bouillant Rumsfeld, pour une fois plutôt discret: « Something is wrong. » Le constat est rapidement fait: • Le DoD reçoit plus d’argent qu’il n’en a jamais reçu depuis la Deuxième Guerre mondiale. (A notre sens, il en reçoit plus que dans la plupart des… Le Pentagone est fou: comment s’en sortir?