Aller au contenu

Bloc-Notes

La guerre des subsides Boeing-Airbus est ouverte, — officielle, et dure

Les Américains ont porté l’affaire Boeing versus Airbus devant l’OMC le 30 mai. Le lendemain, hier mardi, la Commission européenne a riposté en déposant plainte à son tour. Les Américains évaluent à 10 milliards d’euros depuis 1992 le montant des subsides qu’ils jugent illégaux ; les Européens situent l’aide directe et indirecte, depuis la même date, à $30 milliards. C’est l’un des litiges commerciaux les plus importants qui atteint l’affrontement ouvert. Les commentaires du commissaire européen Mandelson sont extrêmement amers. « I can assure you Europe’s interests will be fully defended. I am disappointed that the United States has chosen this confrontation with Europe. America’s… La guerre des subsides Boeing-Airbus est ouverte, — officielle, et dure

Le dernier géant de service et sa “spin-équipe” à l’assaut de l’Europe

L’increvable Tony Blair est de nouveau optimiste. Après l’Irak (et l’Amérique in the pocket, cela va sans dire), c’est au tour de l’Europe; un grand dessein chasse l’autre, un succès succédera au précédent. Ainsi raisonne la spin-équipe de Tony Blair. (Spin désignant l’activité de communication poussée à l’extrême qu’on lui connaît, jusqu’au virtualisme.) Le très honorable Jonathan Freedland a recueilli les confidences intéressées de la spin-équipe de Blair, qu’il rapporte dans The Guardian de ce jour, sous le titre de « Last man standing, According to the optimists, events in France have left a Blair-shaped hole right at the heart of Europe ». L’idée est… Le dernier géant de service et sa “spin-équipe” à l’assaut de l’Europe

“The Devil in the details”

Grâce à un coup d’oeil approfondi sur le budget du Pentagone pour l’année 2006, tel que la Chambre des Représentants vient de le voter le 25 mai, on trouve des détails révélateurs d’une situation que les chiffres seuls n’expriment pas (au contraire, ils suscitent les exclamations admiratives des commentateurs européens bien mal avisés, comme à l’habitude). Nous en distinguons deux, extraits d’un récent article de Defense News sur ce sujet du budget 2006. • « During subcommittee markup sessions last week, members decried the rising costs and technological troubles of some of the U.S. military’s most prized weapons, including the Navy’s DD(X) destroyer, the Army’s… “The Devil in the details”

Les Hollandais et l’indépendance nationale

Les Hollandais votent demain. Le non semble devoir l’emporter. L’influence du vote français de dimanche sera importante pour les électeurs, mais sans doute moins qu’on pourrait l’estimer dans la passion de ces deux derniers jours. Du point de vue des derniers arguments de campagne, au contraire, le vote français joue un rôle considérable sinon exclusif. Il s’agit de l’argument final des partisans du oui. Assez curieusement, alors que les critiques anti-françaises, y compris en Hollande chez les partisans du oui, reposent sur l’accusation de nationalisme, cet argument final de ces adversaires du nationalisme repose entièrement sur un appel au nationalisme hollandais. Au nom de l’indépendance… Les Hollandais et l’indépendance nationale

Messieurs les Français, lisez cet Anglais (Jonathan Steele)

Avec les Anglais, tout est possible, y compris qu’ils comprennent mieux que la plupart des Français un événement français aussi fondamental que le référendum du 29 mai. Cet Anglais, c’est Jonathan Steele, à bord du Guardian, le 31 mai, avec son article « The no vote was a shout of defiance Elite group thinking has been defeated in France’s Europe poll » Voici la conclusion de notre Britannique préféré, avec, à la fin, son horrible et sacrilège proposition démocratique: « The real debates about reform should take place elsewhere. The French government was brave enough to launch what became a mature and reasoned nationwide seminar… Messieurs les Français, lisez cet Anglais (Jonathan Steele)

Sur le devant de la scène des hypothèses européennes: le “noyau dur”

Plan B ou pas, c’est l’affaire du noyau dur, dont on a déjà beaucoup parlé, qui est le plus puissamment dans les esprits, sans qu’on n’en sache rien de précis pour l’instant. Une illustration très significative du fait est dans cet article de Nicholas Watt, spécialiste européen du Guardian. L’article parle de beaucoup de choses et n’accorde que trois lignes prudentes et vagues à la question. Pourtant le titre et le sous-titre sont orientés vers cette idée, avec le constat que c’est là la plus grande peur des Britanniques, par conséquent la chose la plus importante pour eux. Titre et sous-titre : « Britain could… Sur le devant de la scène des hypothèses européennes: le “noyau dur”

Chronique du “non” et supputations autour du mythique “plan B”

Il est encore temps, vue l’heure matinale, de spéculer à propos d’une victoire du non. Il s’agit des spéculations sur les prolongements politiques européens si, ce soir, le non l’emporte en France. On s’arrête ici à un article du Daily Telegraph d’hier. L’article nous dit deux choses. • En cas de victoire du non, Chirac tournera sa colère vers son habituel partenaire pour cette sorte de circonstances : Tony Blair. D’abord parce qu’il rend le Britannique responsable de l’Europe anglo-saxonne qui semble avoir émergé comme perception principale de la Constitution, et, à partir de là, a fait l’un des arguments principaux des partisans du non.… Chronique du “non” et supputations autour du mythique “plan B”

Galloway évidemment censuré, — mais en pleine forme

A lire absolument, une tonitruante interview de George Galloway, le député britannique fameux depuis son audition au Sénat des Etats-Unis le 17 mai dernier. (La popularité de Galloway aux USA à la suite de son audition se mesure au courrier électronique qu’il a reçu, selon ses affirmations: plus de 12.000 messages.) Galloway répond aux questions de Thom Hartmann, autre dissident fameux aux USA. (Hartmann s’est notamment spécialisé dans les recherches sur les fraudes électorales lors de l’élection présidentielle de 2004. Il en parle lors de son interview de Galloway, les deux hommes comparant les pratiques respectives des fraudes électorales par les autorités en place, dans… Galloway évidemment censuré, — mais en pleine forme

Notre programme d’assistance aux consultants en programme d’assistance marche le tonnerre

La proportion est belle comme un résultat de référendum : 40% (soit $20 milliards) de l’aide des pays développés aux pays pauvres (soit $50 milliards) va aux consultants (développés) chargés de conseiller les pays pauvres à dépenser l’argent de leur programme d’assistance, amputé du programme d’assistance aux consultants chargés de La nouvelle est mathématique et nous est présentée dans sa pureté postmoderne par l’Observer de ce dimanche. « Consultants are creaming off a staggering $20 billion from hard-won global aid budgets. The $20bn total is 40 per cent of the international communities’ overseas development pot of $50bn money that is meant to relieve poverty in… Notre programme d’assistance aux consultants en programme d’assistance marche le tonnerre

De The Economist aux souverainistes, même combat

The Economist est un hebdomadaire connu, prestigieux et idéologiquement très marqué parce qu’identifié sans hésitationcomme un défenseur de la globalisation, du marché libre et de l’ouverture des frontières. Dans son numéro qui salue les deux référendums, il nous offre un plaidoyer ferme pour le non. C’est un signe convainquant de la confusion qui accompagne la signification et la caractérisation des choix, au contraire de la netteté du caractère révolutionnaire de la campagne référendaire. Un courrier officieux européen nous donne cette analyse du contenu de l’éditorial du magazine britannique: « L’influent hebdomadaire économique britannique The Economist appelle vendredi Français et Néerlandais à voter non à la… De The Economist aux souverainistes, même combat

Tiens, des nouvelles de Bilderberg (I)

Le groupe du Bilderberg fait partie de la légende des complots universalistes et globalisants, avec le Council of Foreign Relations et la Trilatérale. Fondé dans les années 1950 aux Pays-Bas, le groupe est à la fois une légende et une réalité. [Il y a d’innombrables sources sur le Groupe (près de 600.000 entrées sur Google), et l’abondance de documentation rend paradoxalement difficile de se faire une opinion tranchée. Il est certain qu’il s’agit d’un groupe rassemblant une élite transatlantique et de tendance assez atlantiste, et (surtout) partisane de la globalisation. L’orientation vers la finance et l’économie est manifeste. Parmi les sources, on peut consulter le… Tiens, des nouvelles de Bilderberg (I)

Tiens, des nouvelles de Bilderberg (II)

Poursuivons la la nouvelle précédemment développée sur des nouvelles de Bilderbeg, en nous attardant sur quelques remarques de Daniel Estulin, sur OnLine journal, déjà signalé apparemment. Il s’agit d’un aspect particulier de cet article, qu’on trouve exposé dans les remarques citées ci-dessous ; elles nous donnent une indication politique intéressante. « After three straight years of open hostilities and tension amongst the European, British and American Bilderbergers caused by the war in Iraq, the aura of complete congeniality amongst them has returned. Bilderbergers have reaffirmed and remain united in their long-term goal to strengthen the role the UN plays in regulating global conflicts and relations.… Tiens, des nouvelles de Bilderberg (II)

Tiens, des nouvelles de Bilderberg (III)

Une dernière note sur la réunion de Bilderberg telle que nous la rapporte Daniel Estulin, sur OnLine journal. (Voir aussi notre première et notre seconde note sur la réunion.) Il s’agit simplement de signaler, en le reproduisant ci-dessus, l’un des passages qui nous a semblé le plus intéressant, qui concerne l’énergie. Plus précisément, il s’agit de la question extrêmement grave et pressante de l’épuisement des réserves pétrolières (déjà abordée sur ce site). « An American Bilderberger expressed concern over the skyrocketing price of oil. One oil industry insider at the meeting remarked that growth is not possible without energy and that, according to all indicators,… Tiens, des nouvelles de Bilderberg (III)

Le Plan B : le Plan A sans le peuple (entre-temps dissous) ?

En juin 1953, Bertold Brecht, alors largement revenu du communisme, avait commenté l’attitude des dirigeants est-allemands après les émeutes de Berlin-Est par ce mot fameux : « Le Parti prononce la dissolution du peuple. » La formule reste actuelle. Le Times de Londres de ce matin annonce que Jacques Chirac aurait décidé, en cas de victoire du non que tout le monde semble prévoir désormais, d’exhorter les autres pays de l’UE à poursuivre le processus de ratification, pour revenir sur la question en France, en 2007, éventuellement en se contentant d’un vote au Parlement, éventuellement avec l’étrange idée de faire de la formule un engagement… Le Plan B : le Plan A sans le peuple (entre-temps dissous) ?

Français! Françaises! Ici Londres …

La chronique du jour de Timothy Garton-Ash (TGA), l’intellectuel britannique très européen (tendance semi-atlantiste, disons), renvoie à la trame de l’appel du 18 juin 1940. Le lyrisme est donc à mesure de l’événement qui secoue la France et le continent, avec ses élans et ses exagérations (faire de Churchill et de Blair des europhiles fervents dans la tradition britannique, c’est tout de même pousser le bouchon). Les Français, quant à eux, doivent écraser une larme de fierté rétro: ils sont bien le centre de l’Europe. Voici quelques mots de TGA, extrait de ce texte pittoresque bien dans la couleur du temps: « Français! Françaises! Ici… Français! Françaises! Ici Londres …

Après l’OEA, CAFTA : une nouvelle défaite interaméricaine pour Washington?

La situation de l’hégémonie des USA sur le reste des deux Amériques est de plus en plus préoccupante. Les Américains ont perdu le contrôle de l’Organisation des États Américains (OEA) lorsque leur candidat a été éliminé. Désormais, ils sont placés devant la possibilité, voire la probabilité d’un échec de leur proposition de zone de libre-échange de l’Amérique centrale (CAFTA). L’importance de la bataille pour CAFTA est mise en évidence par une rapide analyse de Michael A. Weinstein, dans sa rubrique Intelligence Brief du groupe PINR : « Failure to consummate C.A.F.T.A. would result in a loss of U.S. credibility, decreasing its influence in trade negotiations… Après l’OEA, CAFTA : une nouvelle défaite interaméricaine pour Washington?

Rumsfeld votera-t-il “non” ?

Oui, question amusante : s’il était Français, Rumsfeld suivrait-il les arguments des souverainistes et de la gauche rebelle, et voterait-il non au référendum pour marquer son hostilité à la globalisation? Le secrétaire à la défense a donné une conférence le 24 mai devant le World Affairs Council de Philadelphie, pour se plaindre longuement de la capacité des informations d’atteindre tous les coins du monde quasi-instantanément. C’est donc bien, sans aucun doute, contre la globalisation que s’élève le secrétaire à la défense. Bonne nouvelle pour les anti-globalisation parce que Rumsfeld est un homme de poids, comme nul ne l’ignore, les Afghans et les Irakiens en premier.… Rumsfeld votera-t-il “non” ?

La tentation chinoise, selon Robert D. Kaplan (I)

Nous revenons sur un article déjà signalé indirectement dans cette rubrique, il y a trois jours, pour en recommander fortement la lecture. Il s’agit de l’article de Robert D. Kaplan : « How We Would Fight China ». L’article est publié dans The Atlantic Monthly du mois de juin, mais en accès restreint. On peut avoir accès à l’entièreté de l’article sur le site lanuevacuba.com. Pourquoi cette recommandation renouvelée? Parce que l’article, très long, est évidemment d’un très grand intérêt, avec nombre de détails militaires sur les scénarios de conflits possibles avec la Chine. Mais plus encore, parce que cet article se fait l’écho d’une… La tentation chinoise, selon Robert D. Kaplan (I)

Les obligations de l’OTAN et de l’Europe, selon Robert D. Kaplan (II)

Puisque nous y sommes, poursuivons à propos de l’article de Robert D. Kaplan, décidément très intéressant. Nous nous attachons à deux paragraphes à la fin de ce long article, où Kaplan suggère ce que pourrait être le rôle de l’OTAN dans la perspective générale du changement du centre de gravité des intérêts stratégiques vitaux des USA qu’il évoque, du Moyen-Orient vers le Pacifique. Pour Kaplan, l’Europe n’a de chance (?) de rester à une bonne place dans les préoccupations washingtoniennes que si elle fournit, non pas des bataillons supplétifs, mais des escadres navales supplétives aux ambitions US dans le Pacifique. Donc, l’OTAN, regroupant les Européens… Les obligations de l’OTAN et de l’Europe, selon Robert D. Kaplan (II)

Sur ordre de GW, Karzaï est content

La comédie continue selon le livret. Karzaï a vu GW à Washington, tout s’est bien passé, Karzaï a exposé ses problèmes et GW a confirmé que les troupes US en Afghanistan resteraient évidemment sous contrôle US (qui a pu penser le contraire?) et qu’elles y feraient ce qu’elles voudraient parce que ce qu’elles y font est bien. La rencontre, hier 23 mai, telle que rapportée par The Independent, a été un moment d’intense et sinistre ironie, si l’on considère ce que Karzaï nous avait dit du caractère quasiment insupportable pour lui du comportement des forces US en Afghanistan, et de l’exigence qu’il exposerait à Washington… Sur ordre de GW, Karzaï est content

“Star Wars” avait pressenti GW

Le dernier épisode de Star Wars a fait grand bruit au Festival de Cannes. Habituel coup médiatique, certes, mais beaucoup de choses derrière. Nous vous recommandons la lecture d’un article sur Antiwar.com de ce jour, Star Wars and the American Empire de Scott Horton. Il donne une bonne appréciation du contenu politique fondamental de l’uvre de Lucas. Le plus intéressant est que ce dernier épisode sorti à Cannes (en fait, le troisième épisode de la série, sorti après tous les autres, Lucas ayant fait les épisodes IV, V et VI avant les I, II et III) constitue une allégorie de l’évolution de l’Empire (le vrai)… “Star Wars” avait pressenti GW

Rassurez-vous : le “corrupteur” de Galloway vend des armes US à l’Irak

Il ne faut jamais craindre la complication du monde américanisé et ses ironies sans nombre. En voici une, de taille, révélée par The Independent aujourd’hui: l’homme qui, prétendument, selon les sénateurs néo-maccarthystes qui ont entendu Galloway le 16 mai, a corrompu Galloway pour le compte de Saddam, est pour l’instant occupé à des ventes d’armes américaines à l’Irak. (On parle, rassurons-nous, de l’Irak démocratique débarrassé de l’engeance saddamesque.) La société du corrupteur a confirmé la chose. « The Jordanian businessman at the centre of claims that George Galloway secretly bought oil from Saddam Hussein has a major contract to sell US military technology in Iraq,… Rassurez-vous : le “corrupteur” de Galloway vend des armes US à l’Irak

Bon petit soldat, Barroso continue à appliquer la consigne

Imperturbablement, le président Barroso continue à affirmer qu’aucun plan B n’est possible en cas de rejet de la Constitution. Il l’a redit à Londres, devant la London Economics School vendredi : « I believe [a positive vote] is crucial for France but also for Europe … And we do not have a plan B. » Cet argumentaire, envisageable il y a deux mois quand il commença à être développé, est aujourd’hui complètement discrédité et dépassé, notamment après la cacophonie des Frattini, Wallström et autres Delors. La question n’est plus de savoir s’il y a un plan B, selon l’expression favorite de ceux qui n’en font… Bon petit soldat, Barroso continue à appliquer la consigne

Nous détestons avec rage les Français, — mais que faire sans eux ?

Les textes fleurissent, qui mettent en cause les Français, leur état mental, leur moralité, leur sens des valeurs, leur libéralisme, leur modernité, leur conformité, leur sérieux, leur piété filiale (vis-à-vis de l’Europe), leur originalité, leur loyauté, peut-être bien leur propreté, leur façon de se curer le nez et ainsi de suite. Relisez par exemple le texte de Jon Hensley, correspondant du Guardian, (dont nous vous avons déjà dit quelques mots dans le même sens), qui vitupère avec talent contre ces types (et leurs jolies femmes) qui se baladent sur la planète Mars (ou plutôt, Venus, pour faire plaisir au neocon Robert Kagan) en croyant se… Nous détestons avec rage les Français, — mais que faire sans eux ?