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Bloc-Notes

La vérité des prix, — style JSF britannique

Récemment, deux sources britanniques ont annoncé implicitement, on veut dire de façon discrète et sans trop insister, le prix du JSF britannique. Il apparaît très probable qu’il s’agisse d’évaluations officielles (MoD) que font les Britanniques pour leur version (le F-35B à décollage vertical), en fonction des plus récentes données dont ils disposent. Bien entendu, ces estimations, déjà pharamineuses puisqu’au delà de $100 millions l’exemplaire, ne sont que temporaires. Nous sommes à 6-8 ans de la fin du développement du JSF, si tout se passe bien. L’on sait que la tendance absolue d’un tel délai est celle d’augmentations supplémentaires du coût. Les conditions budgétaires actuelles au… La vérité des prix, — style JSF britannique

Le budget au sommet de l’empire

Avec le budget du Pentagone 2006, on atteint les sommets des dépenses de défense de la Guerre froide. Nous entrons dans l’histoire des records, budgétaires mais aussi : fraudes et gaspillages. L’administration GW, jamais à court d’arguments fallacieux, fait une comparaison en pourcentages du PNB. Le budget de 1963 de l’administration Kennedy atteignant 9% du PNB ($54 milliards), ceux des autres périodes de la Guerre froide oscillant entre 4% et 8%, celui de FY2006 de l’administration GW Bush ($439 milliards en dépenses et $453 milliards en engagements de dépenses) est quasiment un budget d’austérité : 3,9% du PNB. Interviewé par UPI, Christopher Hellman, défense analyste… Le budget au sommet de l’empire

Neocons in, neocons out

Laissons parler les commentateurs, car les choses vont vite à Washington. • Le 13 décembre 2005, H.D.S. Greenway publie dans le Boston Globe et dans l’International Herald Tribune une analyse avec le titre : « The return of the neocons ». Il y décrivait la tentative en cours des néo-conservateurs, Richard Perle en tête, d’imposer une action contre la Syrie pour changer le régime en place. Greenway disait sa crainte d’un regain de l’influence des neocons. • Le 7 février 2006, Alec Russell, du Daily Telegraph, publie une analyse sur le blog du journal, avec le titre : « neocons no more ». Il y… Neocons in, neocons out

Vite, vite, encore plus d’argent pour le Pentagone

Le Congrès s’est montré généralement assez peu satisfait du budget du Pentagone. Motif : pas assez élevé. L’hystérie patriotarde et électoralistes des parlementaires se traduit en une nouvelle sorte d’idéologie : le bellicisme comptable. Les démocrates ne sont pas les derniers à y souscrire, surtout les soi-disant libéraux, de Joe Lieberman à Hillary Clinton. Leur philosophie : de l’argent, toujours plus d’argent pour le Pentagone. Defense News nous donne un aperçu de la chose. Ambiance, avec Rumsfeld en position de devoir réfuter les arguments pour augmenter le budget. « Democrat Joseph Lieberman of Connecticut acknowledged that the defense budget is going up. That’s not surprising,… Vite, vite, encore plus d’argent pour le Pentagone

Faut-il brûler le sénateur Byrd? Pas la peine…

Lors du débat sur la présentation du budget du Pentagone (officiellement $439,8 milliards), le 8 février, le sénateur démocrates Byrd, le plus vieux parlementaire au Congrès des Etats-Unis et vieux gentleman de Virginie, adversaire de la guerre en Irak et des écarts constitutionnels de l’administration GW Bush, est venu devant le micro. Il a commencé à parler: « $439.3 billion…. » Puis il s’est tu longuement, rendant l’instant très dramatique, avant de poursuivre: « That is $439 for every minute since Jesus Christ was born » Byrd a ensuite précisé sa pensée : « This is a mind-boggling sum of money for national defense. »… Faut-il brûler le sénateur Byrd? Pas la peine…

Et la guerre du budget commence…

Nous avons signalé l’importance de la normalisation des coûts de la guerre contre la terreur, par insertion dans le budget courant du DoD. Tant que ces coûts sont obtenus par requêtes d’urgence, le budget DoD peut être artificiellement maintenu à un niveau plus bas, comment dirait-on? Un niveau budgétaire? Un niveau bureaucratique? Ainsi, les coûtes essentiellement bureaucratiques sont protégés, et l’on vit dans une étrange situation de deux budgets de la défense : un budget de guerre, hors-Pentagone et obtenu sur requête ponctuelle en général avec l’argument de l’urgence de la situation, comme le Pentagone n’avait rien à faire avec la guerre ; et un… Et la guerre du budget commence…

QDR-2005, — ou comment reculer pour mieux se planter

A côté des roucoulades et des rodomontades qui ont accompagné la sortie de la QDR 2005, manipulée pour renforcer la nouvelle thèse publicitaire de the Long War, la réalité est bien confirmée à son propos, par Jane’s Defence Weekly : « As one Department of Defense insider put it, in the end [SDR] became a non-event despite looking at a large number of controversial measures, such as killing several major weapon systems, that would have signalled a new direction. » Plus intéressante, cette précision, recueillie auprès de sources au Congrès : « Congressional sources, however, said they believe that FY06 will be the last period… QDR-2005, — ou comment reculer pour mieux se planter

L’Amérique autiste et sa schizohrénie

L’article de Peter Van Harm, directeur du Global Governance Program de l’Institut de Clidendael (Pays-Bas), ce matin dans l’International Herald tribune, est à retenir pour ses cinq derniers paragraphes. Le corps de l’article est une explication de forme rationnelle de l’anti-européanisme de l’Amérique actuelle. On y trouve des arguments acceptables, d’autres qui sont discutables. Il s’agit de l’expression d’une analyse assez courante dans l’establishment, qui rend compte par ailleurs, mais certainement d’une façon partielle, d’une situation bien réelle (l’anti-européanisme des américanistes). Et puis, il y a la fin de l’article. Van Harm expose que l’Amérique s’est fermée au reste du monde (à l’Europe et au… L’Amérique autiste et sa schizohrénie

Ah, au fait, les gars, se débarrasser de Saddam ce n’était pas vraiment une très bonne idée

Oui , il semble que des spécialistes israéliens commencent à s’interroger sur le (bon) sens de la formidable guerre irakienne. Voir, ci-dessous, quelques nouvelles de l’avis autorisé du grand chef de Shin Bet, le chef des services de sécurité israéliens. Franchement, très franchement, cet avis a-t-il de quoi surprendre? Curieuse époque, indeed. « Shin Bet boss says that toppling Saddam may have been a bad idea » Israeli might have been better off when Saddam Hussein was in power in Iraq, said Shin Bet security chief Yuval Diskin, according to a tape recording broadcast Monday by Channel 10 TV. The TV station said the tape… Ah, au fait, les gars, se débarrasser de Saddam ce n’était pas vraiment une très bonne idée

La fabuleuse politique énergétique (et énergique) de GW

Nous avons déjà dit quelques mots du passage du discours sur l’état de l’Union de GW sur la réduction de la dépendance US au pétrole, avec injonction de réduire cette dépendance du pétrole du Moyen-Orient de 75% d’ici 2025 et patati et patata. Nous avons mentionné la post-censure qui s’est exercée dès le lendemain. Voici un élément de qualité de plus à verser à ce dossier anecdotique mais significatif : le récit que fait Paul Krugman des circonstances qui décidèrent l’équipe de GW à lancer cette courageuse initiative. « …Here’s the story on oil: In the State of the Union address Mr. Bush suggested that… La fabuleuse politique énergétique (et énergique) de GW

Assassiner Chavez? Peut-être pas tout de suite « but one day, one day, one day… »

L’évangéliste Pat Robertson revient sur le sujet, signale Media Matters for America le 3 février. Quel sujet ? Eh bien, liquider Chavez, bien entendu. Robertson a choisi Fox.News, sa chaîne favorite, pour s’en expliquer. Humaniste, Robertson n’est pas pour l’assassinat immédiat, « but one day, one day, one day » Pourquoi la liquidation de Chavez? Mais pour éviter le pire, parce que, comme tout le monde le sait, Chavez est en train d’affûter ses armes nucléaires pour tirer sur l’Amérique, précisément sur la région du Golfe du Mexique et ce sera bien pire que Katrina, on n’imagine pas. On observera la réticence de Paterson, poussé… Assassiner Chavez? Peut-être pas tout de suite « but one day, one day, one day… »

ITAR, ou le cul de sac bureaucratique

La législation ITAR enrage les industriels et officiels non-US qui cherchent à coopérer avec les USA dans le domaine des armements. Les Britanniques sont particulièrement furieux des échecs récents dans ce domaine. La législation ITAR, qui constitue un fantastique imbroglio bureaucratique, porte sur des matières parfois complètement ridicules, au regard de la logique de protection des capacités technologiques de sécurité nationale sur laquelle elle se fonde. La législation ITAR est un des cas exemplaires de dictature de la bureaucratie, si l’on mesure les extraordinaires difficultés, et finalement les échecs jusqu’ici des pouvoirs Les industriels américains eux-mêmes sont opposés à cette législation, qui entrave considérablement leur… ITAR, ou le cul de sac bureaucratique

La guerre à $100.000 par minute

Il y a des chiffres qui frappent parce qu’ils parlent. C’est, bien entendu, le cas de la guerre contre la terreur rebaptisée the Long War, et, à l’intérieur de celle-ci, la guerre en Irak. Le chiffre de $100.000 par minute est parlant Le Seattle Times rapporte que le Pentagone « says it is spending about $4.5 billion a month on the conflict in Iraq, or about $100,000 per minute. » La guerre en Afghanistan est beaucoup plus modeste, elle fait un peu guerre au rabais: « Current spending in Afghanistan is about $800 million a month, or about $18,000 per minute. » Cette comptabilité se… La guerre à $100.000 par minute

Bonne ou mauvaise nouvelle? « The US media is dying »

Intéressant séminaire au Qatar (les 1er-3 février), organisé par Al Jazeera, la chaîne de télévision du Qatar. Parmi les divers sujets abordés (voir notamment The Guardian, le site Al Jazeera et Democracy Now!), l’état de la presse US par rapport à ses divers devoirs d’information, principalement dans le cas de la guerre en Irak. De Christopher Dicker, éditeur régional pour le Moyen Orient et chef (et seul membre) du bureau de Paris de Newsweek : « After 25 years as a foreign correspondent I know what the US wants from the rest of the world: to forget about it. There’s this idea that the US… Bonne ou mauvaise nouvelle? « The US media is dying »

Smoking, no smoking

L’aventure avait bien commencé. La photo du Lance Corporal du Marine Corps James Black Miller, cigarette au bec dans un visage marqué par le combat, au siège de Falloujah en novembre 2004, était une aubaine pour la com’ (les relations publiques, le virtualisme). La photo symbolisait le jeune homme d’Amérique, épuisé par le terrible combat mais assuré que ce combat est juste et que l’Amérique est « a force of the good » ; John Wayne Junior à Falloujah, avec l’avantage que James Black Miller était un vrai. (Wayne ne fit la guerre que dans les studios. Sa réputation était faite. Lorsqu’il visita un hôpital… Smoking, no smoking

Tout va mieux, la menace grandit

C’est une rhétorique perverse et contradictoire qu’on retrouve souvent, comme illustration de la psychologie américaniste (bien plus qu’un machiavélisme éventuel, dont elle est totalement incapable). Cela signifie que nous croyons vraies les nouvelles inquiétudes américanistes à l’égard d’une nouvelle attaque d’Al Qaïda contre les USA (ce qui ne signifie pas que ces menaces soient fondées ; après tout, il s’agit du renseignement US). Cela est mis en évidence par plusieurs déclarations, accompagnées de l’affirmation que la lutte US anti-Al Qaïda progresse quasiment à pas de géant. Tout est vrai dans cette psychologie, tout et son contraire, pourvu que la logique interne soit satisfaite par le… Tout va mieux, la menace grandit

La “brejnévisation” de GW

Qui se rappelle de l’ère Brejnev se rappelle d’une période de stagnation, de paralysie, d’un double langage par des automates étrangers à la gêne, de slogans aussi magnifiques que vides et débités mécaniquement, d’une corruption extraordinaire, etc. Cela ne vous rappelle rien ? Une image qui fait de plus en plus adepte pour caractériser GW Bush et son régime (?), c’est Brejnev. Effectivement l’image lui va mieux que celle d’un Hitler ou d’un Staline. GW est un dictateur raté, une caricature de dictateur, sans la capacité d’action ni la capacité d’entraînement. Trois jours après Anatol Lieven, Sidney Blumenthal fait à son tour appel à l’analogie… La “brejnévisation” de GW

Irak + bureaucratie, la coalition qui a vaincu Rumsfeld

C’est la semaine prochaine que la QDR-2005 sera rendue publique. Les grandes lignes en sont d’ores et déjà connues. On sait qu’il n’y aura aucun grand changement, que la QDR poursuit grosso modo la ligne traditionnelle. Aucun des grands programmes issus de la Guerre froide, dont on sait la complète inutilité, n’est mis en question. C’est une défaite personnelle de Donald Rumsfeld. Arrivé au Pentagone en janvier 2001 avec des idées de réforme presque révolutionnaire, rassemblées sous le nom de transformation, il voit aujourd’hui la dernière chance sérieuse de tenter d’imposer des changements structurels lui échapper avec cette QDR des plus conformistes. Rumsfeld a été… Irak + bureaucratie, la coalition qui a vaincu Rumsfeld

Le discours qu’il fallait écouter entre les lignes plutôt qu’au pied de la lettre

Ceci, c’est une première. Si le discours sur l’état de l’Union de GW n’avait guère d’intérêt, il en avait encore trop. L’une des affirmations de GW, qui a été reprise par certains commentateurs comme l’élément central du discours, et qui l’a été d’autant plus qu’elle constituait une proposition très précise (réduction de la dépendance du pétrole du Moyen-Orient de 75% d’ici 2025), ne signifiait pas exactement, non, plutôt pas du tout, ce qu’elle semblait signifier littéralement et à première vue, c’est-à-dire en suivant ligne par ligne. (Autre hypothèse, plus sérieuse tout de même : il semblerait que l’équipe GW-Cheney a été l’objet de remarques acerbes… Le discours qu’il fallait écouter entre les lignes plutôt qu’au pied de la lettre

L’“euro-Bourse” et le jeu de l’Iran

Le journaliste pakistanais de Londres S. Imam explique, dans le Daily Times (Pakistan) d’aujourd’hui, l’évolution récente de la crise iranienne par la question de l’l’euro-Bourse. Une question intéressante est de savoir comment l’Iran peut arriver verrouiller sa position dans cette crise. S. Imam estime qu’il est bonne position pour le faire. « It is easy to understand therefore why Iran’s nuclear programme has become the cornerstone of the US foreign policy. One of Saddam Hussein’s crimes that infuriated US and precipitated the invasion of Iraq, some analysts believe, was selling oil for euro. But Iran’s crime is even greater. It plans to launch a euro-based… L’“euro-Bourse” et le jeu de l’Iran

Why We Fight”, — à voir (aujourd’hui encore) pour comprendre mieux

Le titre reprend, d’une façon provocante et ironique, le titre de la fameuse série de films de propagande (par Frank Capra & compagnie) de la Deuxième Guerre mondiale. Le film de Edward Jarecki est documentaire plus que polémique. Il analyse d’une façon extrêmement convaincante et sérieuse la structure politique, industrielle et militaire, le complexe militaro-industriel (CMI), en un (trois) mot(s), qui gouverne l’Amérique. Why We Fight a été primé en 2005 au Sundance Festival, organisé par le centre cinématographique indépendant mis sur pied par l’acteur Robert Redford. Why We Fight est passé hier soir sur Arte. Si vous ne l’avez pas vu et si vous… Why We Fight”, — à voir (aujourd’hui encore) pour comprendre mieux

Un vote d’impeachment contre Tony Blair en mars?

La particularité de cette époque est que toutes les complications affectant les autorités engagées dans les montages virtualistes (essentiellement les deux gouvernements anglo-saxons US et UK), alors qu’elles sont ridiculisées sitôt qu’elles apparaissent, montrent une extraordinaire capacité de résistance. Régulièrement, des dossiers oubliés ou jugés sans espoir d’aboutir, reparaissent dans l’actualité, brusquement renforcés. L’exemple du jour est la procédure éventuelle de mis en accusation de Tony Blair. L’intervention de Sir Michael Rose l’avait déjà récemment remise au goût du jour. The Independent du 31 janvier annonce qu’un effort très sérieux est lancé aux Communes par un groupe comptant pas moins de 122 députés des trois… Un vote d’impeachment contre Tony Blair en mars?

Le destin du cas iranien au Conseil de Sécurité

Le dossier iranien va aller devant le Conseil de Sécurité. Pourquoi faire ? La Maison-Blanche se frotte les mains, imaginant qu’il s’agit d’une très grande victoire. Tous les événements, aujourd’hui, ont leurs revers : le transfert du dossier iranien au Conseil de Sécurité, à l’insistance grossière des américains, signifie au moins une chose : les Américains s’engagent dans le processus onusien dans leur croisade contre l’Iran. Par conséquent, il leur sera difficile de se passer de l’aval du Conseil pour quelque initiative que ce soit (on pense évidemment à une attaque). Or, il existe des indications précises selon lesquelles un des cinq membres du Conseil,… Le destin du cas iranien au Conseil de Sécurité

Hansen deviendra-t-il une crise ?

Hier, nous signalions les deux articles parallèles du Washington Post et du New York Times présentant la question du réchauffement climatique à la lumière, notamment mais essentiellement, d’un scientifique de la NASA, James E. Hansen, directeur du Goddard Institute for Space Studies. Aujourd’hui, le cas de Hansen est mis en évidence, notamment dans un article du Daily Telegraph ; et le centre d’intérêt bascule de la question du réchauffement climatique à la question de la censure bureaucratique que Hansen a subie (et continue à subir). La chose était largement signalée dans les deux articles américains, surtout dans celui du New York Times, mais le contexte… Hansen deviendra-t-il une crise ?