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Bloc-Notes

Selon l’expression consacrée, ce serait grotesque si ce n’était tragique

La situation en Irak est en train d’atteindre des domaines inexplorés jusqu’ici, dans le grotesque et le bouffon, en même temps que se poursuit la tragédie quotidienne dans les rues et les campagnes. L’épisode actuel suit la visite non moins grotesque, et dérisoire pour le compte, du couple Condi-Straw représentant le monde anglo-saxon venu à Bagdad faire rentrer ses ouailles dans le rang. Les ouailles rechignent. Le premier ministre Jaafari, nommé évidemment par les Anglo-Saxons pour établir la transition conforme aux vux de la Maison-Blanche, acclamé in illo tempre (assez proches) comme un collaborateur modèle de la démocratie, refuse de s’en aller comme lui enjoignent… Selon l’expression consacrée, ce serait grotesque si ce n’était tragique

Dans la série “heurs et malheurs” : la popularité de l’idéologie du marché libre en France

Dans l’article, publié ce jour sur notre site, sur les réactions de la presse US aux manifestations françaises, se glisse un détail très révélateur que nous signalons à l’attention de nos lecteurs. Voici le passage en question : « The Post reporter disparagingly notes the results of a recent poll by the University of Maryland on international policy attitudes showing that only 36 percent of French respondents felt that the free enterprise system and free market economy is the best system. This was the lowest percentage of any of the 22 countries polled and compared with 59 percent in Italy, 65 percent in Germany, 66… Dans la série “heurs et malheurs” : la popularité de l’idéologie du marché libre en France

Tony Blair pense qu’il a des occupations à Downing Street pour au moins jusqu’en 2008

Tony Blair a beaucoup à faire et, par conséquent, aucune raison de partir avant au moins 2008. Cela ne fait pas l’affaire de Gordon Brown, qui espère devenir Premier ministre à la Noël. L’impopularité actuelle de Blair? Le Premier ministre s’en arrange : « While he acknowledged his present unpopularity with the public, admitting that he could not even please some of the people some of the time, he said he had so much still to do as Prime Minister. In a series of hastily arranged television interviews, he tried to reassert his authority after renewed infighting between his supporters and those of the Chancellor.… Tony Blair pense qu’il a des occupations à Downing Street pour au moins jusqu’en 2008

Voici “the New McCarthysm

Excellente enquête dans Guardian d’aujourd’hui sur ce qui nous est présenté comme the new McCarthysm. Objectif avéré et parfaitement identifié : l’université et le monde de l’éducation, bastion supposé de ce qui reste de pensée libérale (au sens américain et intellectuel du terme) aux USA. Processus connu, basé sur l’extraordinaire conformisme du comportement américain quand il devient américaniste. Tout se déroule selon un schéma connu. The new McCarthysm a ses McCarthys postmodernes et au petit pied, dont l’un des plus actifs est David Horowitz, ancien trotskiste élevé dans une famille de militants marxistes, et qui a suivi le parcours de ses amis néo-conservateurs. L’article est… Voici “the New McCarthysm

Washington s’aperçoit qu’il se passe quelque chose du côté de la Guerre froide

Finalement, il semble bien que l’idée d’une nouvelle Guerre froide commence à faire son chemin. Washington s’est aperçu, par la voix majestueuse du Washington Post ce matin, que le retour du Dr.Strangelove ne fait pas que des heureux. « In this city, it’s beginning to feel like a new Cold War, driven by what many people here see as an old American impulse: to encircle, weaken or even destroy Russia, just as the country is emerging from post-Soviet ruins as a cohesive, self-confident and global power. » The specter of a U.S. nuclear first strike even resurfaced this month. An article in Foreign Affairs magazine,… Washington s’aperçoit qu’il se passe quelque chose du côté de la Guerre froide

Kevin Phillips décrit la coalition de la Fin des Temps au pouvoir à Washington

Nous revenons sur l’article de Kevin Phillips, déjà mentionné dans Nos choix, article publié hier dans le Washington Post. Phillips est un formidable politologue américain, avec une expérience pratique (il fut le conseiller politique de la campagne Nixon en 1968) et une orientation politique nettement conservatrice. C’est lui qui identifia la nouvelle majorité conservatrice américaine qui élut Nixon et qui, plus tard, élut Reagan, majorité regroupant les républicains et une partie des démocrates du Sud. Cette majorité s’est transformée. Phillips pose son regard de politologue sur ce nouveau phénomène, c’est-à-dire un regard rationnel, presque scientifique, sur un phénomène qu’on juge en général trop irrationnel pour… Kevin Phillips décrit la coalition de la Fin des Temps au pouvoir à Washington

Juncker se paye la Commission

La France a un allié de petit poids mais de grand prestige et d’une influence certaine, avec l’un des dirigeants européens les plus écoutés prenant parti en sa faveur dans la querelle qui l’oppose à la Commission. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker fait une critique précise et aiguë de la position de la Commission européenne. (Dans une interview à Financial Times Deutschland, citée par EUObserver aujourd’hui.) « Mr Juncker said I criticise the communication strategy of the commissionIt gives the impression that everyone who puts questions to planned or ongoing mergers should automatically be a protectionist. That is a very a-political approach. » While… Juncker se paye la Commission

Inquiétudes britanniques

Voilà deux articles britanniques sur les relations USA-UK qui nous ont paru intéressants, autant par leur simultanéité de parution que par leur complémentarité de contenu. Ils viennent d’horizons différents, l’un dans The Observer, l’autre dans The Sunday Times de ce jour. D’une façon générale et quelle que soit l’approche choisie, ils témoignent de la très forte inquiétude britannique actuelle pour les relations privilégiées avec les USA. • L’éditorial de The Observer (centre-gauche) fait un panégyrique à couper le souffle des relations USA-UK à l’occasion du passage de la visite de Condi Rice au Royaume Uni (visite décrite comme ceci par Michael Portillo [voir ci-dessous] :… Inquiétudes britanniques

Perspectives iraniennes

D’une façon générale, la perspective politique de la crise iranienne est extrêmement sombre. Des sources européennes qui suivent directement cette affaire à la Commission européenne estiment qu’avec la résolution de l’ONU, et sans préjuger d’autres dispositions qu’on aurait pu prendre, « nous allons dans le mur car il n’y a pour l’instant aucune perspective d’accord, absolument aucune. Plus encore, les divergences à l’intérieur du soi-disant front européen sont très grandes et ne tarderont pas à apparaître en pleine lumière. Du point de vue européen et transatlantique, cela pourrait bien valoir la crise irakienne ». Une autre interprétation (ou une interprétation de plus, l’une n’excluant pas… Perspectives iraniennes

Diversité délicieusement contradictoire des arguments miraculeusement impératifs pour illustrer notre confusion pro-américaniste

Rapide commentaire de deux articles que nous avons présentés dans un autre Bloc Notes aujourd’hui. Il s’agit du commentaire de Michael Portillo dans The Sunday Times et de l’éditorial de The Observer. Les deux veulent nous convaincre que les special relationships USA-UK doivent durer, perdurer et durer encore. Tous les arguments sont excellents. Quand nous en arrivons au principal, ils sont tellement excellents qu’ils s’emmêlent un peu. Résumons. Portillo nous dit: « None of the world’s great problems can be ameliorated without America’s engagement. Even today, Europe’s security rests on an American guarantee. » L’ Observer nous dit : « The tectonic plates of world… Diversité délicieusement contradictoire des arguments miraculeusement impératifs pour illustrer notre confusion pro-américaniste

La popularité de Poutine au zénith

Le journal Pravda a publié les résultats d’une enquête réalisée en Russie sur la popularité du président Poutine. L’article, publié le 31 mars, montre un sentiment général extrêmement favorable à Poutine, qui bénéficie d’une popularité sans précédent depuis qu’il est au pouvoir. On notera que nombre des causes des réponses favorables portent sur des questions fondamentales d’identité et de souveraineté. « It appears that the majority of those surveyed believe that the president is going a good job and is strengthening the sovereignty. 81% agreed with this view. At the same time 74% think that he is bringing Russia closer to countries in the West.… La popularité de Poutine au zénith

JSF : la crise après la crise

Un récent rapport du Government Accountability Office (GAO) met en évidence les risques considérables pris par le Pentagone dans le développement et la production du JSF (F-35) dans les années à venir. Le rapport recommande avec force des modifications substantielles, avec un allongement des délais de production et un report des dates de mise en service, afin que les avions produits incorporent les enseignements des essais en vol de l’avion en configuration opérationnelle. Le Pentagone a d’ores et déjà rejeté ces recommandations. Nous désignerions cette situation prospective comme la crise après la crise pour le JSF. L’actuelle crise qui oppose le Pentagone et certains pays… JSF : la crise après la crise

La langue de bois Condi-Straw

Le 30 mars, Condi Rice, en visite dans l’arrondissement parlementaire (Blackburn) de son homologue britannique Jack Straw, à l’invitation personnelle de ce dernier, visitait une usine où doivent être produits des composants du JSF. Visite délicate, à forte dimension de relations publiques, destinée à réaffirmer l’alliance USA-UK dans le cadre du programme après les remous de ces dernières semaines. Les déclarations inévitables faites à l’occasion de cette visite ont, elles, ressorties d’une stricte langue de bois. Condi Rice « We are working on any problems about technology sharing. It’s a complicated matter, everyone wants to protect technology, but these issues are being worked out as… La langue de bois Condi-Straw

“Climat groupthink” et le moteur de notre temps : une trouille kilométrique

Le phénomène qualifié aux USA de groupthink (écrit en un seul mot par certains) est désormais cité de façon habituelle, sans précision particulière. Il est devenu une référence courante. Dans son article du 19 mars dans le New York Times, le général Paul D. Eaton écrit : « In the five years Mr. Rumsfeld has presided over the Pentagon, I have seen a climate of groupthink become dominant and a growing reluctance by experienced military men and civilians to challenge the notions of senior leadership. » Un intéressant article de Danny Schechter, en date du 27 mars sur mediachannet.org, décrit le climat groupthink à l’intérieur… “Climat groupthink” et le moteur de notre temps : une trouille kilométrique

Les Russes et la “supériorité nucléaire” type-Foreign Affairs

Il est vrai que les Russes ont pris très au sérieux cette affaire du >retour du Dr. Strangelove, par l’intermédiaire d’un article de Foreign Affairs sur la >supériorité stratégique< US dont il ne serait pas absurde d'envisager de se servir. Leur réaction est typique d'une logique de dissuasion: tenter de convaincre les Américains que leur arsenal nucléaire est puissant et moderne, donc capable de résister aisément à une première frappe et de riposter. Outre l’article du Financial Times de Yegor Gaidar, on peut découvrir une avalanche d’articles sur la puissance nucléaire russe, du côté des organes d’information officiels, jusqu’à des déclarations de Vladimir Poutine hier… Les Russes et la “supériorité nucléaire” type-Foreign Affairs

Que penser de la France dans ce “mois des fous”? Et de Evans-Pritchard?

Finalement, c’est, par certains côtés, un article étrange ou/et ironique que celui de Ambrose Evans-Pritchard, dans le Daily Telegraph d’hier. Il décrit la situation française, pas loin d’être hors de contrôle selon lui ; il retranscrit les avertissements de la patronne des patrons, Laurence Parisot, commentant curieusement ses paroles comme étant celle d’une féministe, tendance tradition française de l’apaisement: « We’ve reached a point of crisis that is dangerous for the country, said Laurence Parisot, head of employers’ group MEDEF. It’s terribly dangerous for our economy. I really don’t think a woman would have felt the need to go to such extremes, she said, suggesting… Que penser de la France dans ce “mois des fous”? Et de Evans-Pritchard?

Diversité éventuellement vertigineuse des chiffres et des analyses

Le 28 mars, à Bruxelles, l’OCDE présentait uneradiographie basée sur 150 indicateurs de ses trente pays membres (Factbook 2006). Le principal auteur du rapport, Enrico Giovannini, statisticien en chef de l’OCDE, a précisé superbement qu’il ne s’agit pas d’aligner des chiffres gratuitement. « Il y a une corrélation entre la connaissance et la capacité des gens à accepter les réformes. Si vous ne pouvez pas aider les gens à comprendre les changements qui les affectent, il n’y a aucun moyen de forger un consensus sur les réformes. » Ces dernières remarques concernaient la situation française, avec le constat implicite qu’il n’y a pas eu de… Diversité éventuellement vertigineuse des chiffres et des analyses

A propos du JSF, la Norvège fait durer l’étrange plaisir

La Norvège devait se prononcer après-demain sur la poursuite de sa participation au programme JSF. Elle renvoie au 1er juin sa décision, selon les confidences du secrétaire d’État à la défense Espen Barth Eide faites à Aviation Week (numéro du 27 mars). D’une façon générale, le climat est plutôt morose et la décision norvégienne apparaît plus comme une amabilité diplomatique pour éviter une rupture trop brutale qu’une marche vers la réconciliation. « Norway is providing Lockheed Martin with an eight-week stay of execution before it decides whether to abandon participation in the Joint Strike Fighter program. » Originally due to deliver its verdict Apr. 1,… A propos du JSF, la Norvège fait durer l’étrange plaisir

Y a-t-il une énigme italienne ?

Les Italiens sont actuellement les meilleurs élèves d’une classe JSF International particulièrement dissipée. D’une façon générale, les Italiens se disent assez satisfaits et il n’y a rien chez eux qu’on puisse comparer à la colère, à la grogne ou à l’inquiétude qu’on trouve chez les Britanniques, chez les Norvégiens et chez les Australiens, voire chez certains Hollandais. Au contraire, les Italiens étudient les options d’achat et envisagent des suppléments au chiffre de 131 commandes théoriques (102 F-35A et 22 F-35B). Les optimistes parlent de la possibilité de 120-140 exemplaires de plus pour la mission d’attaque (remplacement du Tornado). Tout cela se fait sans la moindre… Y a-t-il une énigme italienne ?

La langue d’acier de Lord Drayson

Notre (toujours) ami Richard North, spécialiste ès-JSF outre-Manche et eurosceptique, est, comme nous, attentif aux tentatives de damage control de l’affaire JSF suite à la visite de Lord Drayson à Washington. Dans ses commentaires d’hier, il confirme l’échec de ces tentatives, et la situation toujours aussi incertaines du programme dans sa composante britannique. North rapporte les débats à la Chambre des Communes, avec les agitations diverses témoignant de la nervosité exceptionnelle des Britanniques. Les députés et les Lords sont de plus en plus passionnés par cette affaire, de plus en plus inquiets, agressifs, etc., et le gouvernement de plus en plus mis sur la défensive.… La langue d’acier de Lord Drayson

Les déserteurs US au Canada

Un article du Guardian signale la prochaine décision sur des demandes d’asile politique de déserteurs américains qui refusent de participer à la guerre en Irak. Dans l’article, divers chiffres et précisions sont donnés sur cette question. Si l’on se réfère aux informations disponibles il y a un an et demi, il semblerait que l’on soit passé de plus de 5.500 à plus de 9.000. « Hundreds of deserters from the US armed forces have crossed into Canada and are now seeking political refugee status there, arguing that violations of the rules of war in Iraq by the US entitle them to asylum. » A decision… Les déserteurs US au Canada

La survie du système à 50-50

Ceci se passe lors d’une réunion très récente et très restreinte dans un organisme européen, à Bruxelles, dont nous dirons simplement, pour (ne pas) l’identifier, qu’il est de création récente et s’occupe d’armements. (Comme on dit, Dieu reconnaîtra les siens.) On discute d’une étude prospective à long terme de cet organisme. On a demandé à chaque pays membre une contribution, ainsi qu’à des organismes européens déjà installés. Voici la contribution d’un organisme européen de sécurité qui n’est pas à Bruxelles, présentée par la personne qui le dirige. (La personne qui le dirige, expression volontairement présentée en mode neutre, pour continuer à brouiller modérément les pistes… La survie du système à 50-50

Des F-14 sur le pont du porte-avions, en croisière dans le Golfe Persique…

Des photos prises par satellites ont montré récemment un porte-avions américain faisant route, dans le Golfe Persique, vers les côtes iraniennes. Le porte-avions présentait la caractéristique inhabituelle d’avoir son pont couvert de chasseurs Grumman (Northrop-Grumman) F-14 Tomcat, selon un schéma de stationnement habituellement réservé aux revues, démonstrations portuaires ou cérémonies, mais évidemment proscrit en conditions opérationnelles. Cet empilement de F-14, par rapport aux dotations classiques des porte-avions américains, impliquait que l’essentiel des unités affectées au porte-avions devait se trouver dans les hangars, et que ces F-14 pouvaient être transportés en sus. La direction signalée dans cet incident est aussi intéressante, parce que l’Iran est le… Des F-14 sur le pont du porte-avions, en croisière dans le Golfe Persique…

Les vaincus seront les vainqueurs et inversement : le quadrille de la post-Guerre froide

Signalons une intéressante analyse de l’ancien ambassadeur indien en Turquie, M K Bhadrakumar, sur atimes.com en date du 24 mars 2006. Le thème est : réchauffons la Guerre froide (Reheating the Cold War), et qui est le maître queue ? Cheney & Cie, jamais en retard d’une hystérie. Mon Dieu, jamais les USA n’ont eu autant d’Ennemis favoris. M K Bhadrakumar nous décrit par le menue l’imbroglio de la question de l’énergie, entre producteurs et consommateurs, entre anciens (les USA, les Européens) et nouveaux (Chine, Inde) sur l’échiquier du grand jeu énergie/capitalisme globalisé. Et, trônant au milieu de tout cela, la Russie, dont le retour… Les vaincus seront les vainqueurs et inversement : le quadrille de la post-Guerre froide