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Bloc-Notes

Madeleine en est malade

Lors du lancement de l’aventure irakienne, l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright avait une vue critique de ce projet mais restait modérée dans cette critique. Elle fit son devoir de membre éminent de l’establishment et apporta un soutien du bout des lèvres au moment de l’attaque. Les termes qu’elle emploie désormais pour décrire son sentiment sont d’une singulière violence. Ils rendent compte de l’état d’esprit d’affrontement, de frustration, de férocité qui règne aujourd’hui dans l’establishment américaniste devant le désastre de l’entreprise bushiste. Madeleine Albright a 69 ans. Ses réponses sèches et sans réplique à quelques questions du New York Times, le 23 avril, ajoutent encore à… Madeleine en est malade

Les Anglais révisent-ils leur copie ?

Dans l’article du quotidien londonien Daily Telegraph en date du 19 avril, que nous donnions en référence de notre Bloc Notes du 20 avril, on trouve deux membres de phrase, anodins à la première lecture, situant le cadre dans lequel le rapport dont il est question dans l’article fut réalisé. Voici les deux membres de phrase situés à une certaine distance l’un de l’autre et que nous rapprochons intentionnellement: le Brigadier Général Sharpe « wrote the comments in a paper on Britain’s influence on US foreign relations [His paper was] written during a year-long course with other leading military figures from around the world, run… Les Anglais révisent-ils leur copie ?

… Et les politiques prennent leurs distances

Le complément de l’hypothèse envisagée ci-dessus sur une réévaluation de l’engagement stratégique britannique pro-américain, c’est la position des dirigeants politiques. D’une façon générale, on ne surprendra personne en observant que Tony Blair reste un partisan passionné de l’engagement inconditionnel derrière les USA. Mais Tony Blair est de plus en plus isolé et son influence est en déclin. Tony Blair doit quitter son poste avant la fin de la législature et il a cru habile de ne pas préciser quand. Au lieu de renforcer son pouvoir en prolongeant sa perspective de Premier ministre, l’idée l’a affaibli en réduisant justement cette perspective. Irrémédiablement lié au désastre irakien,… … Et les politiques prennent leurs distances

Raptor à la tronçonneuse

Quelques nouvelles étonnantes, distrayantes, préoccupantes, abracadabrantes du F-22A Raptor, l’avion à plus $250 millions l’unité, l’avion au-delà de toutes les descriptions possibles parce que nous sommes à court de superlatif. • D’abord, celle du pilote du Raptor qui n’arrivait plus à sortir de son cockpit. Allez voir sur le site POGO ce qui lui est arrivé, photos à l’appui qui valent le déplacement. On a téléphoné à Lockheed Martin. Cinq heures d’intenses discussions, d’interrogations des ordinateurs, de convocation et de délibération de diverses équipes, d’entretiens et d’encouragement au son de Stars & Stripes Forever avec le pilote, toujours coincé dans son cockpit et pressé de… Raptor à la tronçonneuse

C’est grâce a Mary O. McCarthy, de la CIA, que nous savons que la CIA opérait comme chez elle en Europe, — virée, Mary O. McCarthy !

Voici le pot aux roses. Le New York Times nous apprend, dans son édition d’aujourd’hui, que Mary O. McCarthy est l’officier de la CIA qui donna au Washington Post les informations pour le fameux article du 2 novembre 2005, qui déclencha une fureur de quelques semaines (temps maximum des fureurs européennes lorsqu’il s’agit des USA) concernant les vols, transits et interrogatoires robustes de prisonniers illégaux par la CIA dans l’espace aérien et sur le sol européens. McCarthy a été en conséquence déchargée de ses fonctions. Elle n’était pas n’importe qui. « The C.I.A. would not identify the officer, but several government officials said it was… C’est grâce a Mary O. McCarthy, de la CIA, que nous savons que la CIA opérait comme chez elle en Europe, — virée, Mary O. McCarthy !

Les républicains abandonnent GW

GW Bush continue à baisser dans les sondages, on dit sombrer pour être mieux accordé à l’événement. Dans le sondage publié hier par Fox News, on trouve seulement 33% d’Américains pour se dire satisfaits de GW. Le signe le plus inquiétant, c’est la défection des républicains qui est, pour la première fois, très significative. Dans la perspective des élections de novembre prochain, sur le renouvellement de l’essentiel du Congrès, la nouvelle est catastrophique et devrait accroître les tensions à Washington entre la Maison-Blanche et sa base parlementaire. « President Bush’s job approval rating slipped this week and stands at a new low of 33 percent… Les républicains abandonnent GW

Doha et la globalisation, — en route vers l’échec et les funérailles

Les Européens, par la voix de leur très libre-échangiste Commissaire au Commerce Peter Mandelson, prennent leurs précautions. Ils annoncent que l’échec probable de l’accord de libre-échange dit de Doha (Doha Round) ne pourra leur être imputé, mais bien être imputé aux Américains. Tactique classique pour préparer sa sortie tête haute d’une négociation difficile et aboutissant à un échec. Les funérailles de la globalisation se poursuivent donc selon le plan prévu. C’est le Financial Times d’hier qui nous signale la chose, à partir du texte d’un discours que Mandelson doit prononcer ce jour en Finlande. « In a speech in Finland on Friday, Mr. Mandelson says… Doha et la globalisation, — en route vers l’échec et les funérailles

Même Friedman…

Le gros et pétulant Thomas Friedman, considéré en général comme le commentateur le plus influent en Amérique, est resté fameux pour certaines de ses objurgations sympathiques (« Give war a chance »). Libéral cachant difficilement (il est corpulent) un belliciste patenté, Friedman n’est pas un tendre, pas un de ces Munichois qui devraient avoir honte. Il a soutenu la guerre contre l’Irak, à laquelle il a trouvé bien du charme. Eh bien, c’est tout dire : même Friedman commence à avoir des sueurs froides Dans sa chronique du 19 avril (accès payant), Friedman nous confie toutes les frayeurs considérables que suscitent chez lui l’équipe GW… Même Friedman…

Chavez, Castro et le coup d’avril 2002 : retour sur image(s)

Lisez sur le site MichelCollon.info un extrait du livre d’entretien d’Ignacio Ramonet et de Fidel Castro (à paraître : Biographie à deux voix, éditions Débats). L’épisode abordé est celui du putsch (avril 2002) lancé contre Chavez, qui échoua en deux jours. L’épisode avait attiré de façon décisive l’attention du monde sur Chavez, donnant au leader populiste vénézuélien sa véritable dimension populiste et anti-globalisation. A noter dans cet entretien le rôle essentiel de l’armée, avec des éléments fidèles à Chavez qui jouèrent le rôle décisif pour contrer le putsch ; le rôle également essentiel de l’information pour renverser le cours des événements et faire savoir que… Chavez, Castro et le coup d’avril 2002 : retour sur image(s)

La fin de la globalisation (la première et la deuxième) et la cause de la Grande Dépression aux USA

Nombre d’articles et d’analyses s’attachent, aujourd’hui, à une question simple : sommes-nous à la fin du processus de globalisation ? Ce serait historiquement la seconde fois. De façon très caractéristique et somme toute logique, le débat sur la fin de la (seconde) globalisation (version XXIème siècle) se réfère historiquement aux événements qui ont causé la fin de la (première) globalisation, avec l’accent mis sur une loi passée au printemps 1930 aux Etats-Unis, alors que ce pays entrait, ou allait entrer, c’est le fond de ce débat historique, dans la Grande Dépression. On appréciera les différences d’interprétation importantes dans deux articles parus à trois jours d’intervalle… La fin de la globalisation (la première et la deuxième) et la cause de la Grande Dépression aux USA

Quelques notes complémentaires de Van Creveld

On peut lire sur le site du magazine américain Forward, principal magazine de la communauté juive US, une tribune libre de Martin Van Creveld. Le sujet est la crise iranienne. Van Creveld, professeur à Jérusalem, est un stratège très connu quoique médiatiquement discret. Comme on le lit dans sa biographie, il est le seul auteur non-US dont la lecture est requise dans les manuels destinés aux officiers de l’U.S. Army. Pour compléter son texte de Forward, on trouve ici quelques commentaires de Van Creveld recueillis au début mars par la lettre d’information stratégique EIR (accès payant). « J’ai du mal à comprendre pourquoi Washington est… Quelques notes complémentaires de Van Creveld

Stallone, John Wayne et l’U.S. Army : mais, finalement, qui imite qui ?

Le très sérieux et britannique brigadier général Alan Sharpe, 46 ans, porteur de médailles telles que la OBE évidemment britannique et la Bronze Star américaine, a écrit un rapport critique étonnant sur ses frères d’armes, les généraux américains. Sharpe s’est battu à leurs côtés, en Irak. Il qualifie le régime mis en place par les Américains en Irak d’ autocratique et de dictature transitoire. Le document trace un éblouissant et extraterrestre portrait psychologique indirect du général américain standard, sorte de fils naturel de John Wayne et Sylvester Stallone, sans préciser lequel des deux est le géniteur mâle. Le plus étonnant dans la façon dont ce… Stallone, John Wayne et l’U.S. Army : mais, finalement, qui imite qui ?

Straw-Blair, un duo jamais vu

La situation est étrange. Nous voulons parler de la situation éventuelle de mésentente entre Blair et Straw sur la question de la crise iranienne. Si l’on en croit The Independent d’aujourd’hui, le secrétaire au Foreign Office Jack Straw peut se prévaloir du soutien européen dans ce qui apparaît, selon le quotidien, comme un affrontement avec Tony Blair sur la question du soutien de la position US (toutes les options sont sur la table, y compris une attaque militaire). C’est ainsi qu’on pourrait interpréter ce commentaire de The Independent, notant, à propos de la position de Straw (c’est nous qui soulignons en gras le passage qui… Straw-Blair, un duo jamais vu

Humala complète le tournant sud-américain

Dans son analyse du jour sur le site PINR, Michael A. Weinstein situe le candidat populiste en tête au Pérou, Ollanta Humala, dans le contexte d’un monde latino-américain en ébullition. Parti il y a quelques mois d’une base très réduite (11% des intentions de vote), Humala est en tête depuis le premier tour de l’élection présidentielle et a de fortes chances d’être élu. Se présentant comme populiste, Humala est plus un nationaliste qu’un socialiste. Weinstein définit le personnage politique, notant par conséquent les différences par rapport à la référence (Chavez) de l’actuelle dynamique du continent latino-américain : « Although Humala has sometimes expressed support for… Humala complète le tournant sud-américain

Prépare-t-on le remplacement de Rumsfeld ?

William Matthews, de Defense News, accorde un certain crédit à la théorie selon laquelle on préparerait le remplacement de Donald Rumsfeld par son adjoint, n°2 au Pentagone, Gordon England. La nomination de England était bloquée depuis huit mois. En décembre, Bush l’avait nommé unilatéralement (pour un an) selon la procédure de recess appointment. Le 6 avril, sans bavure ni trompette, England était confirmé par la commission des forces armées du Sénat de John Warner. Le même Warner avait fait un intense lobbying auprès des adversaires de la confirmation, en promettant les habituelles compensations (contrats du Pentagone pour leurs États, pure pork-barrel politics). « Is it… Prépare-t-on le remplacement de Rumsfeld ?

Remplacer Rumsfeld, vous êtes sûrs ?

Il semble que le jeu de qui va remplacer Rumsfeld ? commence à faire fureur à Washington. Dans sa chronique du jour, Jim Lobe met en évidence le sérieux extrême de l’affaire des généraux révoltés, et la façon dont cette affaire semble avoir acquis son propre rythme. En passant, il sacrifie donc au jeu. Dans ses hypothèses, on ne retrouve pas le nom de Gordon England, mais de quelques autres qu’il est donc intéressant d’avoir en mémoire. Quelques extraits des remarques de Jim Lobe : « Given Bush’s record low approval ratings as well as the dissent Rumsfeld’s performance has stirred up among the military… Remplacer Rumsfeld, vous êtes sûrs ?

Le soutien bien structuré du général Myers

Parmi les généraux qui ont tenu à prendre la défense de Donald Rumsfeld, il y a le général Myers, qui était président du Comité des Chefs d’état-major jusqu’à l’automne dernier. Cette prise de position est caractéristique de la campagne déclenchée par les amis de Rumsfeld, essentiellement par la description de certains détails accompagnant la fin de carrière de Myers. Ces détails sont rapportés par Wayne Madsen, pour renforcer son idée déjà citée dans un F&C du 16 avril. Il y a d’abord l’idée déjà vue que Myers appartient à un service (l’USAF) beaucoup moins concerné que l’U.S. Army (et le Marine Corps) par la catastrophe… Le soutien bien structuré du général Myers

Joyeuses Pâques: le JSF à $115 millions

L’évaluation officielle du prix du programme JSF a augmenté de 7,7% en 2005, selon le Selected Acquisition Report (SAR) qui est le rapport trimestriel d’actualisation des évaluations de coût des programmes du Pentagone. Le coût total du programme, pour 2.400 exemplaires produits est de $276,5 milliards pour les trois versions du JSF (F-35A pour l’USAF, F-35B pour le Marine Corps, F-35C pour l’U.S. Navy). La précédente évaluation (pour 2004) était de $256 milliards. Cela donne un coût-programme du JSF de $115 millions. Cette nouvelle nous parvient du quotidien Star Telegram de Fort Worth (où se trouvent les usines Lockheed Martin produisant le F-16 et promises… Joyeuses Pâques: le JSF à $115 millions

Le Royaume-Uni envisage de défendre son industrie gazière, serait-ce au prix des principes qui font sa gloire internationale

Le Financial Times du 16 avril nous annonce que le gouvernement britannique repense son attitude vis-à-vis de son industrie gazière (énergie) dans le sens d’une protection de cette industrie contre les acquisitions étrangères. Voici le texte accessible du FT (le reste payant) : « The UK considered changing its merger control regime this year to block a potential takeover of Centrica, the UK’s biggest gas supplier, by Gazprom of Russia, a move that remains an option to thwart any bid that threatens energy security. » Alan Johnson, the trade and industry secretary who has been a vocal critic of protectionism in the US and Europe,… Le Royaume-Uni envisage de défendre son industrie gazière, serait-ce au prix des principes qui font sa gloire internationale

Prodi et le JSF (suite)

Les intentions de Prodi de débarrasser la politique italienne des outrances atlantistes de Berlusconi, en même temps que de relancer l’idée d’un noyau dur de l’Europe, notamment au niveau de la défense, conduisent à renforcer l’interrogation qu’on peut répéter à propos de l’implication de l’Italie dans le programme JSF. Lorsqu’il était président de la Commission, Prodi avait été avisé informellement, surtout sur la fin de son mandat, des réelles caractéristiques du programme et de ses implications politiques fondamentales. (Contrairement à ce que le bon sens pourrait faire croire, ce n’est pas une règle générale. L’ignorance des réalités de cette polémique JSF, dans le chef volage… Prodi et le JSF (suite)

Iran : les attitudes ambiguës du public américain

Les résultats d’un récent sondage auprès du public américain sur l’éventualité d’une attaque de l’Iran ont été publiés dans le Los Angeles Times du 13 avril. Les trois principaux résultats du sondage rendent des perspectives extrêmement contradictoires, montrant l’incertitude des jugements. • 48% des Américains sont favorables à une action militaire éventuelle si la production d’uranium iranien doit conduire à une arme nucléaire. 40% sont contre. • 61% des Américains pensent que les Iraniens auront de toutes les façons une arme nucléaire. 15% pensent qu’ils peuvent en être empêchés par l’action diplomatique, 12% par l’action militaire. • Il y a un remarquable manqu de confiance… Iran : les attitudes ambiguës du public américain

Blair refuse la participation UK à une attaque contre l’Iran

Tony Blair refuse la participation britannique à une éventuelle attaque US contre l’Iran, selon le site news.scotsman.com du quotidien The Scotsman. Plus encore, les Britanniques disent qu’ils sont hostiles à l’option de la force et qu’ils croient à la possibilité d’une solution diplomatique. « Tony Blair has told George Bush that Britain cannot offer military support to any strike on Iran, regardless of whether the move wins the backing of the international community, government sources claimed yesterday. […] …in the midst of international opposition to a pre-emptive strike on Tehran, and Britain’s military commitments around the world, the government maintains it cannot contribute to a… Blair refuse la participation UK à une attaque contre l’Iran

Pour Rumsfeld, avec les bons vœux de l’U.S. Army

Il y a fort à penser que la fuite ayant permis à la publication Salon.com de disposer d’un rapport de décembre 2005 impliquant indirectement Rumsfeld dans un interrogatoire renforcé doit être considérée dans la logique de l’affrontement entre le secrétaire à la défense et les généraux. Dans la querelle publique actuelle entre Rumsfeld et les généraux, l’U.S. Army est la première des trois armes impliquée (avec le Marine Corps). Le rapport a été rédigé par l’U.S. Army. A propos de ce rapport, Human Rights Watch a fait le commentaire suivant: « The question at this point is not whether secretary Rumsfeld should resign, it’s whether… Pour Rumsfeld, avec les bons vœux de l’U.S. Army

Souvenir de la raison d’une mort

Au cours de nos vaticinations sur le Web, nous avons rencontré cet article d’un souvenir inédit du journaliste Doug Thompson, éditeur du site Capitol Hill Blue. Thompson est un journaliste d’une vaste expérience, disposant d’un crédit certain dans le monde de l’information, un esprit indépendant hors des sentiers piétinés du conformisme de la presse mainstream. Nous reproduisons une partie de cet article publié le 29 mars 2006 sur le site de CHB, sous le titre : « Is Deception the best way to serve your country? », à partir de notes prises par Thompson près d’un quart de siècle plus tôt. L’année de la rencontre… Souvenir de la raison d’une mort