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Bloc-Notes

Yamamah” qui chauffe

Le Guardian, qui a beaucoup travaillé dans l’affaire des fabuleux contrats anglo-saoudiens Yamamah, révèle ce matin que l’enquête est proche de son terme. Comme on le sait par ailleurs, cette affaire sème un grand trouble dans les relations entre le Royaume-Uni et l’Arabie Saoudite, tant diplomatiques qu’industrielles (dans le contrat dit Yamamah-3 en cours d’élaboration pour l’achat d’avions Typhoon par les Saoudiens). On peut citer ici quelques indications du Guardian : «The Serious Fraud Office is on the brink of obtaining information from Swiss banks which may implicate the Saudi royal family in secret arms-deal commissions of more than £100m, sources close to the attorney… Yamamah” qui chauffe

Les démocrates commencent en fanfare

Un premier grand affrontement a eu lieu au sein du parti démocrate vainqueur aux élections du 7 novembre, et son leadership a été battu. Nancy Pelosi, Speaker de la prochaine Chambre, soutenait John Murtha à la désignation du nouveau chef de la majorité démocrate ; c’est Steny H. Hoyer qui a été désigné, par un vote catégorique de 149 voix contre 86. A cette occasion, on a pu mesurer la vigueur des tensions qui parcouraient le parti démocrate, malgré les dénégations des différents acteurs. Il s’agit dans tous les cas d’une mise en cause de l’autorité de Pelosi avant que cette autorité ne soit installée.… Les démocrates commencent en fanfare

Pas vraiment Orwell-1984 mais plutôt virtualisme-2006 : comment en sortir?

En un sens, comme on le comprend, les élections du 7 novembre ont considérablement aidé à affaiblir la bulle du virtualisme où vivent Washington et quelques amis extérieurs (Tony Blair, premier d’entre eux). Et alors ? Comment en sortir lorsque toute une politique a été fondée là-dessus, avec des moyens énormes pour l’appliquer, non, pour l’imposer à la réalité ? Lorsque cette politique a installé le piège sanglant et brûlant des flammes de l’enfer qu’est la situation irakienne ? William Pfaff, dans le texte qu’il publie ce jour dans The Observer, est certainement celui qui approche le plus cette étrange réalité, la définit, en mesure… Pas vraiment Orwell-1984 mais plutôt virtualisme-2006 : comment en sortir?

Tony Blair et sa longue bataille avec la désastreuse réalité

Autre rude combattant du virtualisme : le Britannique Tony Blair. De plus en plus en roues libres ces derniers temps. On sent qu’on prépare ses bagages. Alors, on se laisse aller à dire des choses. Son interview à Al Jazeera, avec la fameuse question sur le désastre irakien, a fait des vagues. Le voici donc à la manuvre. Tony Blair explique qu’en réalité il n’a pas dit ce qu’on a dit (et entendu) qu’il a dit, qu’en disant cela, c’était autre chose qu’il disait, que d’ailleurs il n’aurait pu dire ce qu’il a dit puisqu’il dit aujourd’hui que ce qu’on a cru qu’il disait hier,… Tony Blair et sa longue bataille avec la désastreuse réalité

L’Angleterre, l’Arabie, Yamamah, le Typhoon et “Dieu et mon Droit”

Il y a quelques semaines, nous signalions la réapparition du dossier du contrat Yamamah, entre le Royaume-Uni et l’Arabie Saoudite, dans les plus mauvaises conditions et au plus mauvais moment possible pour les relations fructueuses entre les deux royaumes. La chose se confirme. Le Sunday Times nous confirme que les Saoudiens sont furieux, au point d’envisager une rupture des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni. Ils ne supportent pas que la justice britannique puisse envisager de venir fouiller dans les affaires personnelles des princes par myriades qui peuplent le pays, et qui, éventuellement, signent des contrats pour des avions de combat britanniques, et qui, éventuellement, seraient… L’Angleterre, l’Arabie, Yamamah, le Typhoon et “Dieu et mon Droit”

Stealthy” GW, — de toutes les façons, Dad avait tout dit

Le voyage de GW en Asie devrait rester comme une très grande performance en fait de rapidité, de furtivité (stealth technology ou low observable), de profil très bas, tout-terrain et passe-partout. Les Vietnamiens n’ont pas vu passer GW alors que le grand Bill (Clinton), six ans plus tôt, avait joué son numéro jovial et éclatant qui avait conquis les foules. Le New York Times constate avec une amertume même pas dissimulée : «And while the difference says much about the personalities of two presidents who both famously avoided serving in the war here, it reveals a lot about how significantly times have changed and perhaps… Stealthy” GW, — de toutes les façons, Dad avait tout dit

Le presque-lapsus de Blair : «It has, but you know…»

Glorieusement ou de façon symbolique, on ne sait, Tony Blair donnait une interview au premier jour d’émission de la nouvelle chaîne en anglais de la station TV arabe Al Jazeera. Blair était interrogé par Sir David Frost, journaliste fameux, britannique et anobli, recruté par Al Jazeera pour mener la chaîne anglaise de la station. La question a été posée à Blair de savoir si l’aventure en Irak était un désastre et le Premier ministre a laissé échapper un c’est vrai mais, pour aussitôt enchaîner sur des explications tendant à réduire l’effet de cette réponse. Le Guardian, notamment, détaille l’intervention. «Tony Blair conceded last night that… Le presque-lapsus de Blair : «It has, but you know…»

La Grande Dépression de notre temps

Sous le titre bienvenu de America’s great depression, Andrew Solomon, spécialiste de la psychiatrie, analyse la situation et l’impact extraordinaire de la dépression nerveuse aux USA, dans un article publié par le New York Times (et l’International Herald Tribune). Il s’agit évidemment de la maladie la plus profonde, la plus illustrative de notre temps, bien plus que le SIDA qui doit être plutôt considéré d’une façon idéologique comme une maladie symbolique des engagements idéologiques modernistes. Solomon appelle à une croisade nationale contre la dépression, à l’image de celle qui eut lieu dans les années 1970 contre le cancer. Il rappelle quelques chiffres et faits connus,… La Grande Dépression de notre temps

Regard de la raison française sur la politique étrangère de GW

Petite balade risquée dans la grande presse française commentant les dernières initiatives de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et de son ministère. Dans Le Monde du 16 novembre, Cecile Hennion (avec AFP et Reuters) nous avise de ceci : «Condoleezza Rice rejette le principe d’ouverture diplomatique à l’égard de Téhéran et de Damas.» Le même (semble-t-il) 16 novembre, le correspondant à Washington du Figaro Philippe Gélie publie un article dans son journal préféré, avec ceci comme sous-titre : «Devant le risque d’être marginalisé par la commission Baker, le département d’État envisage un dialogue avec l’Iran.» C’est étrange mais nous sommes sûrs, sans lire les textes,… Regard de la raison française sur la politique étrangère de GW

Que peut l’ISG contre le désordre de Washington ?

Ray McGovern, ancien analyste de la CIA devenu commentateur de la scène politique washingtonienne, estime que l’impulsion donnée par l’Iraq Study Group (ISG) de James Baker (qui veut un désengagement d’Irak) ne donnera rien. Nous ne sommes pas loin du tout de partager son avis, jusqu’à le faire nôtre. L’ISG va se heurter, se heurte déjà au chaos washingtonien, au désordre des initiatives en tous sens, où la faiblesse de l’administration est compensée par l’entêtement et l’aveuglement de GW et les manuvres dilatoires des derniers partisans du groupe Cheney-Bush. La nomination d’une commission interne, une sorte d’ISG de la Maison-Blanche, soi-disant pour aider l’ISG de… Que peut l’ISG contre le désordre de Washington ?

La Hollande, le JSF et la signature du MoU

Aujourd’hui 14 novembre, le DMO (Directeur de l’Armement néerlandais) devrait signer le MoU du deuxième palier de l’engagement dans le JSF (MoU dit Production Sustainment and Follow-on Development [PSFD]). C’est ce que rapporte la Lettre d’Information TTU en date du 8 novembre 2006. Le texte reste néanmoins très prudent, comme il convient, signalant que cette prudence elle-même est le reflet de l’attitude officielle néerlandaise. «Ce MoU devrait permettre […] Devrait seulement car, de l’aveu même d’un porte-parole du min.def’, les élections générales du 22 novembre pourraient bousculer la donne, si le succès attendu d’une coalition centre-gauche alliée au PVDA (socialiste) se confirmait. Ces partis ont… La Hollande, le JSF et la signature du MoU

Une évaluation du coût global du système anti-missiles US

Le centre d’étude CDI (Center for Defense Information) a calculé à partir des projections du Congressional Budget Office (CBO) les perspectives de coût du réseau anti-missiles US. Actuellement, ce coût (comprenant certains composants qui ne sont pas repris dans le programme spécifique) est évalué autour de $10 milliards par an. Utilisant les données du CBO, le CDI estime qu’il atteindra $15 à $18 milliards par an en 2016, année du sommet de l’activité budgétaire du programme. «In a new report by the Congressional Budget Office (CBO) that looks at military spending between now and 2024, total investment costs for missile defense are expected to hit… Une évaluation du coût global du système anti-missiles US

Un conseil : n’espérez pas trop des démocrates sur le commerce et la crise climatique

Le chef des services économiques du Guardian, Larry Elliott, publie un article des plus intéressants dans les éditions de ce jour du quotidien. Elliott s’élève contre les espoirs soulevés en Europe par l’arrivée d’une majorité démocrate au Congrès, notamment dans deux domaines : Le commerce, et notamment les négociations multilatérales du Doha Round. On espérerait que l’arrivée des démocrates débloquerait indirectement et a contrario (en convainquant Bush de faire immédiatement des concessions pour aboutir à un accord, avant l’installation du nouveau Congrès) ces négociations, ce qui empêcherait le blocage de la globalisation. Les démocrates seraient perçus comme beaucoup plus favorables à la protection de l’environnement… Un conseil : n’espérez pas trop des démocrates sur le commerce et la crise climatique

Iran : comment stopper l’attaque ?

Les élections du 7 novembre bouleversent nombre des données sur les problèmes et crises qui secouent Washington depuis le 11 septembre 2001. L’une des questions dont personne ne parle beaucoup, qui est pourtant l’une des plus importantes : peut-il y avoir encore une attaque contre l’Iran ? Daniel Ellsberg, fameux au début des années 1970 pour avoir rendu public l’énorme dossier sur la guerre du Viet-nâm (The Pentagon Papers) est persuadé que le risque existe. Interviewé par Amy Goodman, de Democracy Now!, le 10 novembre, Ellsberg s’explique après que Amy Goodman ait exposé l’hypothèse d’une procédure d’impeachment contre le couple Bush-Cheney : «AMY GOODMAN: We’re… Iran : comment stopper l’attaque ?

… Mais ne pas oublier Hillary Hawk et les démocrates bellicistes

Après avoir lu l’éventuelle tactique que pourraient utiliser des adversaires d’une possible attaque contre l’Iran, d’après les propositions de Daniel Ellsberg, il faut ajouter un aspect important qui est le comportement des démocrates. Ellsberg ne dissimule d’ailleurs pas, sans l’aborder vraiment, le fait qu’il n’est nullement assuré que les démocrates soient hostiles à une attaque. Hier, dans un article déjà évoqué ici, William Pfaff termine sa réflexion où il note l’hostilité des Européens à la politique américaniste en observant ceci : «But the distrust seems mutual, even in unexpected places. Senator Hillary Rodham Clinton now is attacking President George W. Bush for outsourcing American Iran… … Mais ne pas oublier Hillary Hawk et les démocrates bellicistes

Les élections du 7 novembre ont posé crûment l’énorme problème des présidentielles de 2008

On trouve une très complète analyse des résultats des élections du 7 novembre, avec une approche très critique de la position de l’establishment, sur le site WSWS.org ce 11 novembre. L’extrait ci-dessous montre bien l’extraordinaire différence de sentiment sur la guerre en Irak entre les électeurs et les élus, particulièrement entre les électeurs et les démocrates qui sont censés représenter et exprimer ce sentiment au travers de leur victoire. «Exit polling on election day confirmed that the central issue in the minds of voters was the war in Iraq, which is opposed by sizeable majorities in every region of the country. Public opinion is far… Les élections du 7 novembre ont posé crûment l’énorme problème des présidentielles de 2008

Sarkozy, le discours de Saint-Etienne et le problème des présidentielles de 2007

Il y a étrangement une certaine similitude entre les présidentielles françaises de 2007 et les présidentielles de 2008 Etrangement, non ; logiquement plutôt. Et, pour cette fois et contrairement à la légende tenace, les Français sont en avance sur les Américains. Cette similitude est dans la contradiction évoquée plus haut pour les Américains. La contradiction n’a rien d’original puisqu’elle oppose électeurs et candidats sur un sujet fondamental. L’originalité est dans la clarté de l’exposé du problème, avec cette opposition clairement identifiable et placée au centre de la tactique électorale. Le discours de Saint-Etienne de Nicolas Sarkozy, le 9 novembre, illustre cette situation. Selon la recension… Sarkozy, le discours de Saint-Etienne et le problème des présidentielles de 2007

Comment les chiffres nous disent l’extrême vertu démocratique et pro-américaniste de la Commission européenne

Avec l’arrivée de Barroso, la Commission européenne est devenue virtuose du langage de la vertu. L’amour de la commission Barroso pour la démocratie est quelque chose qui laisse pantois, et nous rassure certes ; son amour, également pour l’accord entre les institutions et le public, conséquence de la passion précédente, est une des autres préoccupations affectives et intellectuelles de la Commission Barroso, et un autre motif d’espérance pour nos âmes trop souvent désorientées. Par conséquent, l’article de William Pfaff, ce matin dans l’International Herald Tribune, doit nous préoccuper grandement. Parce que Pfaff est une source de très grande qualité et puis parce que, en l’occurrence,… Comment les chiffres nous disent l’extrême vertu démocratique et pro-américaniste de la Commission européenne

Bolton, bye bye

L’étonnant et exotique John Bolton, survivant de la race en voie d’extinction des néo-conservateurs, actuel ci-devant ambassadeur des USA aux Nations-Unies, a toutes les chances (?) de devoir quitter son poste au 1er janvier 2007. Le Congrès démocrate (janvier 2007) n’en veut pas et les démocrates feront tout pour bloquer sa confirmation d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, même les républicains ne sont pas unanimement pour sa confirmation. Ainsi que le note The Independent : «The beleaguered George Bush looks certain to lose another senior appointment his controversial envoy to the United Nations, John Bolton. »The administration’s only real hope of reconfirming Ambassador Bolton… Bolton, bye bye

Non, vraiment, 2006 n’est pas 1994

Le tsunami démocrate de 2006 interrompt une période de domination républicaine du Congrès. Cette domination avait commencé avec les élections mid-term de 1994, qui virent à l’inverse un tsunami républicain. Nous voulons mettre en évidence la différence extraordinaire de climat. Au contraire de la pièce que jouent les démocrates 2006, en 1994 les républicains firent la conquête du Congrès en affirmant un esprit absolu de conquête : Vae Victis. Les Républicains, menés par Gingrich (Speaker élu de la Chambre), affirmèrent aussitôt leur intention de se battre impitoyablement contre Clinton, de tenter de le détruire. C’était le contraire exact d’un bipartisme renouvelé affirmé depuis le 8… Non, vraiment, 2006 n’est pas 1994

Un “nouveau départ” — vers quoi ?

La nomination de Robert Gates à la place de Donald Rumsfeld au Pentagone est présentée comme un nouveau départ, a fresh start, ou encore a fresh perspective. Tout le monde s’accorde là-dessus, semble-t-il, et cela est considéré comme très rafraîchissant. Mais départ vers où? Perspectives de quoi ? Le sens commun, notamment des Européens si prompts à prendre leurs désirs américains pour des réalités américanistes, semble dire : vers un désengagement, un ralentissement de la guerre. Le site WSWS.org, dans une excellente analyse de cette crise née le 7 novembre, cite longuement l’accueil fait à la nomination de Gates par certains leaders du Congrès. Le… Un “nouveau départ” — vers quoi ?

La Hollande, le JSF et le 22 novembre

On connaît le cas hollandais dans la question du programme JSF : un gouvernement minoritaire pressé de signer le MoU que propose Lockheed Martin, des élections le 22 novembre et une Cour des Comptes hollandaise qui vient d’avertir que le programme JSF est hautement incertain. L’intention du gouvernement est, ou était c’est selon, de signer le MoU dans l’urgence vu son importance mais comme s’il s’agissait d’une affaire courante (curieuse contradiction), avant le 22 novembre. Il est en effet très possible qu’une majorité de centre-gauche, autour du PvDA social-démocrate, sorte des élections ; il s’agirait alors d’un gouvernement nettement défavorable au JSF, ce qui compliquerait… La Hollande, le JSF et le 22 novembre

Vivement un syndrome irakien

L’Irak est plus que jamais le cur et le moteur de la crise politique washingtonienne. L’expert réputé des questions stratégiques Andrew J. Bacevich s’attache aux très récentes interventions des néo-conservateurs et juge qu’elles annoncent un débat dévastateur à Washington pour la recherche des responsables de la catastrophe irakienne. Son texte, paru dans le Los Angeles Times le 7 novembre, montre un singulier pessimisme. Bacevich argumente que ce déchirement du débat sur l’Irak qui s’ouvre et le traumatisme qui va l’accompagner sont une excellente chose parce que cela pourrait empêcher une autre aventure (on pense évidemment à l’Iran). C’est la signification, notamment, de cette phrase :… Vivement un syndrome irakien

Les symptômes de la crise

Des échantillonnages de votants américains ont été interrogés sur les raisons de leurs votes par plusieurs instituts et organisations. Il y a au moins deux signes puissants qui témoignent de la profondeur de la crise américaniste, se manifestant comme d’habitude par l’opposition entre le centre (Washington) et le pays. Les sondages et enquêtes ont été réalisés par CNN et un résumé en a été publié ce matin. Le premier point est que les principales raisons des votes sont nationales et non locales. L’Amérique n’a pas voté provincial, contrairement à ce qu’annonçait l’analyse du petit prince BHL reflétant à cet égard le sentiment général, elle a… Les symptômes de la crise