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Bloc-Notes

Les experts militaires sont pessimistes

En même temps que le rapport de l’ISG est rendu public, les experts s’affairent autour de la principale hypothèse présentée par le document : un retrait des forces US d’Irak. Leurs analyses sont en général pessimistes. L’essentiel de ce pessimisme est alimenté par les problèmes que poserait la prise en main de la sécurité du pays par les forces irakiennes. Defense News publie une analyse de Reuters sur la question. En voici quelques éléments, à partir de l’interview de deux de ces experts. Il faut observer qu’il s’agit d’experts proches des milieux militaires. Leurs analyses recoupent le scepticisme profond des forces armées pour la situation… Les experts militaires sont pessimistes

Une difficile journée pour la situation américaniste en Irak

La journée de mercredi fut symbolique puisqu’on assista à Washington à la remise officielle du rapport du Iraq Study Group (ISG) au président. Elle fut aussi une journée particulièrement difficile, également symbolique (de la difficulté de la situation en Irak), avec deux nouvelles significatives. D’une part, le co-président de l’ISG, le démocrate Lee Hamilton, a annoncé que, d’après les estimations du groupe, le coût de la guerre en Irak dépasserait largement le trillion de dollars ($1.000 milliards). Hamilton ne donne pas de date-butoir pour cette estimation et implique que l’option générale proposée par l’ISG du retrait des forces soit mise en application, d’une façon ou… Une difficile journée pour la situation américaniste en Irak

2007 et l’ombre de la guerre des protectionnismes

Il faudra peut-être oublier les soi-disant bruits de botte du Japon vers le continent asiatique, particulièrement audibles par des pays comme la Corée du Sud et la Chine bien qu’ils sembleraient destinés d’une façon prioritaire à un pays tel que la Corée du Nord. Certains analystes voient des développements complètement différents, notamment et précisément pour 2007. La réalité, disent ces analystes, est que, derrière une apparente hostilité naissante, le Japon est engagé dans des négociations secrètes avec la Chine et la Corée du Sud pour se préparer à ce qui serait appréhendé comme l’événement essentiel de 2007 : une guerre économique passant nécessairement par un… 2007 et l’ombre de la guerre des protectionnismes

La fureur post-impériale de Zbigniew Brzezinski

Certains esprits mal intentionnés vont jusqu’à avancer que l’article publié par Zbigniew Brzezinski dans le Financial Times du 5 décembre reflète également une certaine frustration de cet expert prestigieux (conseiller de sécurité nationale du président Carter, 1977-81), devenu vieux sage entre temps, de n’avoir pas été choisi pour faire partie de l’Iraq Study Group (ISG) de James Baker. Il faut dire que Zbig n’est pas spécialement tendre pour l’exercice de style de l’ISG (noter la remarque de la fin de cette citation): «a lengthy compromise statement reflecting a typical, middle-of-the-road consensus among an elite Washington "focus group", composed of esteemed individuals not handicapped by much… La fureur post-impériale de Zbigniew Brzezinski

Irak : comment tout a commencé

A l’heure où le futur secrétaire à la défense américain est en train d’annoncer que les USA ne sont pas en train de gagner la guerre, Tom Pritchard, auteur d’un livre sur la bataille de Nasiraya (Ambush Alley: the Most Extraordinary Battle of the Iraq War), présente dans un article les péripéties de cette bataille commencée le 23 mars 2003, trois jours après le déclenchement de l’invasion de l’Irak. La thèse de Pritchard tend à réconcilier les conceptions diverses sur les événements d’Irak: y a-t-il eu deux guerres, l’une que les USA ont gagnée et la seconde qu’ils sont en train de perdre? Y a-t-il… Irak : comment tout a commencé

Bye bye, Bolton

Après tout, avec Bolton, il suffit de renverser les titres (celui-ci après notre «Bolton, bye bye» du 11 novembre). La prétention de GW de conserver Bolton comme ambassadeur US à l’ONU, sa tentative de faire passer sa confirmation avec le 109ème Congrès républicain dans ses dernières semaines, avant l’arrivée du nouveau Congrès démocrate (1er janvier 2007), étaient plutôt dérisoires. Sur Bolton, les démocrates avaient fait comprendre qu’ils ne céderaient pas, et même certains républicains : il s’agissait bien autant de vindicte personnelle que de politique, tant l’ambassadeur US à l’ONU s’est fait d’ennemis acharnés parmi ses adversaires politiques, et aussi un nombre non négligeable parmi… Bye bye, Bolton

Les satisfactions de Riga : 20 journalistes pour un soldat de plus

Que s’est-il passé à Riga, outre ce qu’on en a dit ? Il paraît que l’atmosphère y fut particulièrement bonne, ce qui indique bien, selon un commentaire d’une source européenne, «que l’on a évité d’explorer trop au fond les sujets qui fâchent». Sur le plan de l’organisation et du déroulement de la chose, on ne trouve effectivement rien à redire. Il y eut quelques petits frottements imperceptibles, qui marquent tout de même la profondeur des problèmes qui ne furent pas abordés en profondeur. Un de ces petits frottements imperceptibles mais finalement perçus : lorsque le secrétaire général sortit de la salle des conférences, triomphant, pour… Les satisfactions de Riga : 20 journalistes pour un soldat de plus

Yamamah : panique et mobilisation

La mobilisation générale est lancée dans l’industrie britannique de l’armement. L’affaire du scandale Yamamah bouleverse l’industrie autant qu’elle secoue le gouvernement britannique. The Independent d’aujourd’hui nous donne quelques précisions sur la situation : «Britain’s biggest defence companies are writing to the Government to warn that tens of thousands of jobs and orders worth billions of pounds are at risk unless a fraud investigation into an arms contract between BAE Systems and Saudi Arabia is resolved soon. »The letter from the chief executive of Rolls-Royce, Sir John Rose, acting in his capacity as chairman of the Defence Industries Council, is due to go to the Trade… Yamamah : panique et mobilisation

Litvinenko, Poutine et le dilemme de la droite atlantiste

On trouve un très intéressant commentaire dans le Times de Londres de ce matin, sous la plume de Tim Hames. Le thème en est cette affaire Litvinenko (sous-titré : Poutine coupable), l’humeur en est passablement agacée. «Were it not that a man has died, the Litvinenko affair might be viewed as the most extraordinarily effective publicity campaign for the new James Bond movie. It has everything that once made 007 so successful. There are a host of shady spies, unseen masterminds in the background and a mystery poison that has led to luxury hotels, a fleet of aircraft and even an entire football stadium being… Litvinenko, Poutine et le dilemme de la droite atlantiste

Pour Kofi Annan, on peut dire que la situation aujourd’hui en Irak est pire qu’au temps de Saddam

On sent bien que le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, va s’en aller (fin de son mandat à la fin de l’année). Il ne se retient plus vraiment pour dire certaines choses que beaucoup n’apprécieront pas, les Américains en premier. On comprend cela, dans l’entretien qu’Annan a donné à la BBC, qui est retransmis aujourd’hui. Quelques extraits le montrent. Guerre civile ou pas? C’est un grand débat dialectique qui agite Washington. Annan répond : mais c’est pire «Etant donné le niveau de violence, le nombre de personnes tuées et l’amertume et la façon dont les forces s’organisent les unes contre les autres, il… Pour Kofi Annan, on peut dire que la situation aujourd’hui en Irak est pire qu’au temps de Saddam

Le paradoxe de Litvinenko

Cette phrase de conclusion d’un article de Julia Svetlichnaja résume sans doute un aspect essentiel de l’affaire Litvinenko, celui auquel on prend le moins garde parce qu’il ne s’accorde avec aucune doctrine politique et qu’il dépend plutôt des faiblesses de la nature humaine : «Would Litvinenko be pleased with the paradox that since his death he has been taken very seriously?» Philosophe de l’université de Westminster, Svetlichnaja a rencontré Litvinenko à plusieurs reprises et elle écrit là-dessus dans le Guardian, aujourd’hui. Elle espérait que Litvinenko lui donnerait un accès au chef tchétchène Ahmed Zakayev. Elle décrit son comportement comme étrange. Litvinenko jouait à l’espion autant… Le paradoxe de Litvinenko

De l’influence des vérités aussitôt dénoncées comme absolument non-conformes à la ligne officielle : Blair et les special relationships

On a vu l’horreur sans nom qu’ont suscité dans les différents milieux dirigeants et comme il faut les propos sacrilèges du Dr. Myers sur les special relationships. Les mesures idoines contre cet attentat contre la vérité officielle sont en préparation. Tout rentre dans l’ordre. Eh bien non, pas vraiment Le plus étonnant est qu’on trouve dans The Times (Sunday Times) de ce matin quelques observations qui montrent que, malgré le rejet catégorique, méprisant ou furieux, des affirmations du Dr. Myers, notamment dans ce même Times, celles-ci ont finalement eu un effet en profondeur. Elles ont instillé un doute supplémentaire dans un cas déjà douteux (l’influence… De l’influence des vérités aussitôt dénoncées comme absolument non-conformes à la ligne officielle : Blair et les special relationships

On a beau faire et beau dire, rien n’y fait, — GW est bien en tous points le pire des présidents qu’aient eus les USA

Un brave historien, Eric Foner (DeWitt Clinton professor, chaire d’histoire, Université de Columbia), prend la plume, la tourne et la retourne dix fois, et la trempe dans une encre des plus indulgentes. Pourrait-il échapper au sort commun d’un jugement général absolument catastrophique sur la présidence GW? Il le compare aux pires dans chaque catégorie, Andrew Johnson, Franklin Pierce, James Buchanan, Warren G. Harding, Calvin Coolidge, Richard M. Nixon, jugements selon les historiens les plus établis aux USA. Pierce, Buchanan et Johnson (respectivement avant et après la Guerre de Sécession) sont reconnus pour leur entêtement à persister dans l’erreur, malgré le désaveu des électeurs ; Harding… On a beau faire et beau dire, rien n’y fait, — GW est bien en tous points le pire des présidents qu’aient eus les USA

Le Weekly Standard et l’énigme française

Organe attitré des néo-conservateurs, le Weekly Standard a toujours prêté une grande attention à la vie politique française. Les neocons détestent la politique française, ils détestent Chirac et ils détestent la France. Tout cela est temporaire. Ils savent fort bien, beaucoup plus que les Français eux-mêmes, l’importance fondamentale de la France. Les neocons guettent donc désespérément l’arrivée d’un nouveau président selon leur cur. Ce ne serait pas Ségolène, si elle était élue. Un article confié par l’hebdomadaire à deux soi-disant connaisseurs de la vie politique européenne (Alf Ivar Blikberg et Ulf Gartzke), chapeauté du titre Fraternité (in French dans le titre), envisage, pour lancer la… Le Weekly Standard et l’énigme française

Quelques vérités sur le nucléaire britannique

Le Royaume-Uni, puissance nucléaire ? La question est posée aujourd’hui où le gouvernement a l’intention de lancer les premières mesures pour le remplacement des missiles SLBM (missiles stratégiques nucléaires tirés de sous-marins) Trident. Le débat révèle des positions inattendues, avec des vérités qui, si elles ne sont pas nouvelles, sont frappantes lorsqu’elles sont dites d’une façon si crue. Nous parlons du commentaire de Matthew Parris, aujourd’hui dans The Times. Parris est un conservateur, ancien député tory. Il est contre le remplacement des Trident à cause de la dépense que cela implique. Lorsqu’on lui parle de la nécessité du remplacement des Trident pour le maintien en… Quelques vérités sur le nucléaire britannique

Une leçon de logique des neocons

Personne ne s’est privé d’attaquer et de dénoncer les néo-conservateurs. Aujourd’hui, ils sont partout sur la défensive. Pour autant, ils n’ont pas nécessairement tort dans leurs ripostes. L’opposition des neocons au rapport de l’ISG est furieuse. Elle n’en est pas moins argumentée et, finalement, empreinte d’un certain bon sens. Principalement, disent-ils, le rapport de l’ISG ne fait que reprendre tout ce qui a été précédemment proposé, et qui fut soit refusé, soit confronté à l’échec ou à l’incapacité. Cette critique mérite d’être citée assez longuement, extraite de l’édito (de William Kristoll et Robert Kagan) du numéro du Weekly Standard à paraître le 11 décembre :… Une leçon de logique des neocons

Qu’attendez-vous pour lire Charmley?

Nous avons développé hier quelques commentaires acerbes autour de la très brillante intervention du Dr. Myers, Américain, universitaire, analyste du département d’Etat pour quelques temps encore. Myers nous parlait des special relationships. Il nous a rappelé quelques vérités essentielles. Myers confirme ce que nous devrions tous savoir, — ce que vous devriez savoir si vous aviez lu le livre de John Charmley, La Passion de Churchill. Charmley nous donne une enquête extraordinairement minutieuse, documentée d’une façon superbement rigoureuse, sur la façon dont sont nées ces relations spéciales, la façon dont elles se sont développées jusqu’à la crise de Suez de novembre 1956. Ci-après, un passage… Qu’attendez-vous pour lire Charmley?

A cause de ses “scandaleuses vérités”, Myers sera sanctionné…

Comme il était à prévoir, le Dr. Myers, universitaire et analyste au département d’Etat, diseur de vérités exceptionnelles sur les special relationships, sera très probablement sanctionné. Il y a des choses avec lesquelles il ne faut pas jouer, et la vérité, avec les allumettes, est l’une de ces choses. La langue de bois transatlantique a donc fait son office pour condamner, dans les termes les plus noblement vifs, l’écart inqualifiable du Dr. Myers. Il paraît que ce n’est qu’un type en quête de publicité pour son futur bouquin (c’est l’explication du gouvernement Blair, qui s’y connaît). Lisez les attendus divers dans The Independent de ce… A cause de ses “scandaleuses vérités”, Myers sera sanctionné…

Yamamah, l’Eurofighter et l’ultimatum des princes

L’affaire du contrat/scandale Yamamah est définitivement en train de devenir l’affaire Eurofighter et pas loin de se transformer en affaire Eurofighter contre Rafale Le Daily Telegraph a un très important article aujourd’hui sur la question, avec l’affirmation que l’Arabie saoudite a donné dix jours à Tony Blair pour arrêter l’enquête du SFO. Sinon, la commande de 72 Eurofighter (£10 milliards) est annulée, et sans doute remplacée par une commande de 36 Rafale français. Le Telegraph présente de nombreux détails sur la situation, et notamment sur des tractations secrètes entre Français et Saoudiens pour préparer l’éventuelle commande de Rafale «The Saudis are understood to have already… Yamamah, l’Eurofighter et l’ultimatum des princes

Un Américain sur 32 est en prison ou en liberté conditionnelle

La société carcérale n’est pas, aux Etats-Unis, un phénomène marginal. C’est une minorité importante, avec plus de 7 millions de personnes touchées : 2,2 millions en prison, 4,1 millions en période de probation et 784.208 libérés sur parole. Les 2,2 millions de personnes en prison représentent une augmentation de 2,7% par rapport à 2005, ce qui constitue un des taux d’augmentation les plus importants qu’aient connus les USA. Le système carcéral aux USA est sans conteste possible le premier du monde et constitue un aspect important d’une société que le système estime devoir structurer et contraindre légalement à l’aide de mesures très importantes de coercition.… Un Américain sur 32 est en prison ou en liberté conditionnelle

Le docteur Blair excédé par la réalité

Les mots qu’on relève dans les titres et phrases de présentation du Guardian, qui a choisi dans son texte principal de caractériser le sommet de l’OTAN de Riga par la performance on stage du Premier ministre et remarquable acteur de conviction Tony Blair, ces mots (soulignés en gras par nous) sont eux-mêmes remarquables. Ils nous en disent bien plus long qu’un très long commentaire plein de sérieux et d’objectivité : «Blair insists Nato is winning the war in Afghanistan» «PM surprisingly upbeat on progress of conflict.» «Tony Blair made the startling claim yesterday that Britain and other Nato members were winning the war in Afghanistan… Le docteur Blair excédé par la réalité

A Washington, rien de nouveau, — c’est-à-dire de pire en pire ?

L’ISG de Baker se prépare à rendre sa copie. On s’interroge sur les intentions de GW : suivra-t-il les conseils, d’ailleurs assez édulcorés, de réalisme et de modération venus du groupe? Aujourd’hui, sur Antiwar.com, Jim Lobe conclut que non. Lobe détaille divers points qui le convainquent que, pour l’instant, Bush reste à fond du parti de Cheney, la dernière citadelle neocon au sein de l’administration. On reste en Irak jusqu’à la victoire finale, boys. L’un des points qui attire particulièrement l’attention de Lobe, c’est sans aucun doute le départ de Philip Zelikow du poste de n°2 au département d’Etat. Pour Lobe, Zelikow a conclut qu’il… A Washington, rien de nouveau, — c’est-à-dire de pire en pire ?

Les chefs d’état-major US favorables à la victoire en Irak : on ne change rien

Un facteur important dans le débat sur la situation en Irak et la possibilité de retrait US. Les chefs d’état-major (Joint Chief of Staff) se sont prononcés unanimement pour un maintien des forces US en Irak, avec un seul but, la victoire. Selon le Washington Times d’ aujourd’hui : «All six members of the Joint Chiefs of Staff, amid an ongoing Pentagon review of strategy for Iraq, oppose pulling out U.S. troops now, and are also against a specific withdrawal timetable, a defense source said yesterday. »The chiefs are solid. They want victory, the source said. There is no dissent.» Cette prise de position constitue… Les chefs d’état-major US favorables à la victoire en Irak : on ne change rien

Le rapport de l’ISG de Baker : faites pour un mieux mais faites assez vite tout de même…

Le rapport de l’Iraq Study Group dirigé par James Baker est bouclé. Il sera présenté la semaine prochaine au président des Etats-Unis. Le New York Times d’aujourd’hui nous en communique la substantifique moelle. En gros : Oui, il vaudrait mieux envisager de quitter l’Irak (Et comment !) Un retrait graduel serait la meilleure chose à faire, qu’il faudrait annoncer assez vite si possible, et qu’il faudrait commencer relatively soon, quelque part en 2007 ce serait bien. Pour autant, retrait sur quoi, et où ? Pas de précisions. Ce pourrait être un retrait sur les grandes bases US en Irak, dans l’un ou l’autre pays voisin… Le rapport de l’ISG de Baker : faites pour un mieux mais faites assez vite tout de même…