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Bloc-Notes

Une culture de corruption qui pervertit le bien public

Il est intéressant de constater que c’est dans les colonnes du Financial Times, quotidien réputé pour être un grand défenseur du monde des affaires, qu’on trouve l’une des critiques les plus tranchantes de l’affaire BAE/Yamamah qu’on ait pu lire. On la trouve sous la plume de l’éditorialiste Wolfgang Munchau et, effectivement, la conclusion est sans appel. Munchau examine en parallèle l’affaire BAE et une récente affaire de corruption chez Siemens, qui a conduit la semaine dernière à l’arrestation d’un ancien membre du conseil d’administration. Il observe qu’il s’agit là, non de cas isolés mais d’une attitude de système, impliquant une culture d’entreprise qui embrasse sans… Une culture de corruption qui pervertit le bien public

L’analyse de la psychologie de GW bat son plein à Washington

Il semble, devant la désespérance d’une situation washingtonienne complètement bloquée face à la descente dans le chaos irakien, que l’analyse de la psychologie du Président des Etats-Unis reste l’occupation centrale des forces politiques de la capitale de l’hyperpuissance. Quel feu habite donc GW ? Comment est-il possible que cet homme, dans la position où il se trouve, conduisant cette désastreuse aventure militaire où les USA peuvent perdre une partie importante de leur puissance et de leur influence, se trouve en si bonne forme et dans un état d’esprit si optimiste, et plus déterminé que jamais pour continuer dans la même voie catastrophique? «Don’t worry, it’s… L’analyse de la psychologie de GW bat son plein à Washington

“On-va-ga-gner”…

Les indices s’accumulent pour nous signaler que le président des Etats-Unis est en pleine forme et qu’il entend bien déterminer une politique et une stratégie de victoire complète en Irak. Des indications se sont répandues ce week-end annonçant le déploiement prochain, au Koweït, d’une brigade (3.500 hommes) de la 82ème division aéroportée. Cette unité formerait un élément d’un renforcement général des forces US en Irak, notamment à Bagdad, pour y rétablir l’ordre et reprendre le contrôle de la capitale. Le Pentagone racle ses fonds de tiroir pour trouver d’autres unités, pour que le renforcement final et victorieux ait tout de même l’air d’un vrai renforcement.… “On-va-ga-gner”…

Si nous ne sommes pas en train de gagner, c’est que nous sommes en train de perdre …

Toujours dans sa manière prudentissime, avec la volonté de dire certaines choses définitives sans définitivement perdre la possibilité de ne pas les dire complètement, Colin Powell vient de nous dire tout de même que les USA sont en train de perdre la guerre en Irak. L’ancien général, l’ancien secrétaire d’Etat de GW Bush, l’ancien procureur et accusateur de l’Irak et de ses armes de destruction massive devant l’ONU rassemblée le 5 février 2003, Colin Powell, donc, vient de confier ses doutes fondamentaux à CBS.News lors de l’émission Face the Nation du 17 décembre. L’audace de Powell se mesure bien à la façon dont il a… Si nous ne sommes pas en train de gagner, c’est que nous sommes en train de perdre …

Confirmation : tout le monde attend le JSF dans son rôle de composition de “bill payer

Les premières indications concernant l’évolution budgétaire du Pentagone dans les circonstances très nouvelles de 2007 un Congrès complètement contrôlé par les démocrates, un nouveau secrétaire à la défense confirment le peu d’estime où l’on tient le JSF. Defense News a publié une analyse sur cette question, sur son site, le 11 décembre. Les grandes lignes de la nouvelle situation concernent évidemment trois grandes lignes : un affaiblissement du pouvoir exécutif central (administration, secrétaire à la défense et, surtout, son adjoint Gordon England chargé de la gestion des acquisitions) ; un renforcement des pouvoirs des intérêts particuliers et des bureaucraties correspondantes, c’est-à-dire, notamment, des trois armes… Confirmation : tout le monde attend le JSF dans son rôle de composition de “bill payer

L’enquête sur Yamamah arrêtée in extremis par Blair tout seul

Il apparaît que la décision d’arrêter l’enquête en Suisse sur le scandale Yamamah a été prise en catastrophe, par Blair lui-même, parce qu’elle était sur le point d’aboutir au cur du problème : l’implication directe de membres de la famille royale saoudienne. (Selon The Times du 15 décembre : The Prime Minister said that he took full responsibility for the decision to drop the Serious Fraud Office inquiry into bribery allegations involving arms manufacturer BAE Systems.») Il s’agit donc du cas exemplaire d’une enquête sur un énorme fait de corruption internationale arrêtée par le pouvoir politique mais plus précisément, on va le voir, par un… L’enquête sur Yamamah arrêtée in extremis par Blair tout seul

Une action légale contre la décision d’arrêter l’enquête sur Yamamah? — En plus de la crainte et de l’“honneur” des Saoudiens

En restera-t-on à la décision abrupte d’abandonner l’enquête du SFO sur le scandale Yamamah? Le Guardian, qui est toujours le relais privilégié de groupes opposés aux ventes d’armes, donne aujourd’hui des indications selon lesquelles des actions juridiques ont été décidées. «The government’s controversial decision to drop a Serious Fraud Office investigation into allegations that Saudi officials were bribed to win a lucrative order for a British arms firm could be challenged in the high court, it emerged last night. »Anti-arms trade campaigners yesterday instructed lawyers to consider a legal action against Lord Goldsmith, the attorney general, after he halted the SFO inquiry into allegations of… Une action légale contre la décision d’arrêter l’enquête sur Yamamah? — En plus de la crainte et de l’“honneur” des Saoudiens

Le sens de la crise

On notera combien l’éditorial du New York Times du 13 décembre, repris ce même jour par l’International Herald Tribune, donne une sensation très forte, à la fois que les USA (Washington) sont en crise, et que cette crise est très pressante. Accessoirement, on a la déploration d’un gouvernement qui temporise, en fait qui manuvre pour écarter les recommandations de la commission Baker (ISG). Mais cette critique, même si elle semble s’adresser à l’administration et à GW, concerne toutes les magouilles et les manoeuvres qui caractérisent comme jamais Washington, où l’on magouille et manuvre, aujourd’hui, comme l’on danse sur un volcan. (Voyez par exemple ce commentaire… Le sens de la crise

A tout prendre, on préférait l’Armée Rouge…

Intéressante appréciation d’un vieux combattant afghan, vétéran de la lutte contre l’Armée Rouge dans les années 1980-1988, qui compare les capacités de combattants des Soviétiques hier et des Américains aujourd’hui. Ce témoignage, qui apparaît dans un article de Syed Saleem Shahzad dans Atimes.com du 13 décembre, est également intéressant par la personnalité du témoin, dont on ne sait, finalement, de quel côté il se situe aujourd’hui, pour ou contre les Américains. (Mais la question est sans doute théorique. On imagine qu’il n’a plus aucune activité de combattant puisqu’il nous est présenté comme amputé d’une jambe et des deux bras depuis ses combats contre les Russes.)… A tout prendre, on préférait l’Armée Rouge…

Portrait de soldat (I) …

Le lieutenant général Peter Chiarelli, U.S. Army, quittait avant-hier son poste de commandant en second du théâtre irakien pour les forces armées US. Il s’agissait de son second séjour en Irak, pour y faire la guerre, et son deuxième retour aux USA. Le général comprend aussi peu ce qui se passe en Irak que ce qui se passe aux USA… Selon une agence américaine, dont un journaliste assista à la conférence de presse ultime du général, avant son départ, «At times, Chiarelli in charge of day-to-day combat operations throughout Iraq sounded exacerbated, almost despairing, over what he said were misperceptions that American forces were fighting… Portrait de soldat (I) …

Portrait de soldat (II)…

Sont-ils dans la même réalité? De quelle réalité parlons-nous ? Qu’est-ce que ça, la réalité? Après le lieutenant général Chiarelli, qui s’écroule devant les journalistes, presque en larmes, à son départ d’Irak, voici le brigadier général Mark O. Schissler, de l’Air Force (toujours U.S., of course). Changement complet de ton. L’un s’effondre, l’autre tient droitement le monde dans ses mains. Avec Schissler, ça va marcher droit. Pardon, avec Schissler, c’est la guerre apocalyptique, la guerre de cent ans, la guerre de tous les temps, avec cette angoisse du formidable guerrier du Pentagone : tiendront-ils, à l’arrière, ces connards de civils? Car Schissler, lui, tient et… Portrait de soldat (II)…

Finalement la guerre est “gagnable” et ceux qui n’y croient pas n’ont qu’à partir

GW Bush continue à organiser la riposte contre le rapport de l’Iraq Study Group de James Baker. Il a reçu un groupe constitué pour apprécier le rapport ISG, composé de trois généraux à la retraite et deux experts académiques. Ce groupe, tout en considérant la situation en Irak comme difficile, considère que la guerre est gagnable et que le problème repose en bonne partie sur l’équipe de sécurité nationale du président qui n’a pas réussi à mener la guerre d’une façon efficace. Ce dernier point semble indiquer que d’autres départs devraient suivre celui de Rumsfeld, ce qu’indique précisément l’article en annonçant la possibilité du départ… Finalement la guerre est “gagnable” et ceux qui n’y croient pas n’ont qu’à partir

L’U.S. Army et le Marine Corps vont être gâtés

Nous reprenons un détail du texte, du Washington Post du 12 décembre, que nous avons cité pour la nouvelle précédente. Voici l’extrait, avec, souligné en gras par nous, le passage qui nous importe. «The group disagreed on the key issue of whether to send more troops to Iraq, with retired Gen. John M. Keane arguing that several thousand additional soldiers could be used to improve security in Baghdad, and others expressing doubt about that proposal, according to sources at the meeting. But the five agreed in telling Bush that the Army and Marine Corps both need to be bigger, and also need bigger budgets.» Cette… L’U.S. Army et le Marine Corps vont être gâtés

Israël a la bombe, dit Olmert, — par inadvertance ou intentionnellement?

C’est au cours d’une émission d’un chaîne de télévision allemande que le Premier ministre israélien Elmut Olmert a admis qu’Israël avait la bombe nucléaire. Une gaffe ou une déclaration intentionnelle? L’interprétation générale est celle d’une gaffe, ce qui montre le peu d’estime qu’on cultive pour la maîtrise du Premier ministre israélien. Le Guardian rapporte aujourd’hui l’incident : «Israel’s prime minister, Ehud Olmert, was yesterday trying to fend off accusations of ineptitude and calls for his resignation after he accidentally acknowledged for the first time that Israel had nuclear weapons. () »[Olmert] told Germany’s Sat.1 channel on Monday evening: Iran, openly, explicitly and publicly, threatens to… Israël a la bombe, dit Olmert, — par inadvertance ou intentionnellement?

Google vaut bien la CIA, puisque la CIA s’en lave les mains

Voilà un épisode typique de l’antagonisme et des cloisonnements existant à Washington au sein des diverses bureaucraties de sécurité nationale. Il est rapporté par le Guardian, relayant le Washington Post. L’information vient d’un jeune officier du département d’Etat, qui a travaillé quelques mois sur l’Iran et les personnes connectées au programme nucléaire. Le département d’Etat voulait mettre à jour ses dossiers sur la question. Le jeune officier se tourna vers la CIA. Refus. «The agency claimed that agents on the Iran desk were already overworked, and that such a disclosure could compromise its intelligence sources on Iran. »But it is also believed that the CIA… Google vaut bien la CIA, puisque la CIA s’en lave les mains

“Manque d’expérience” ou “incompétence” : est-ce l’atout irrésistible ?

Une nouvelle vedette politique est en train de s’affirmer aux USA : le jeune sénateur démocrate Barack Obama. Sa victoire massive dans l’Illinois, le 7 novembre, a été marquante. Le Guardian observe aujourd’hui que les pressions grandissent pour qu’il envisage une candidature présidentielle. Les commentaires deviennent enthousiastes, comme un rayon de soleil dans la morosité ambiante : «As Joe Klein put it in his Time profile: Obama seemed the political equivalent of a rainbow a sudden preternatural event inspiring awe and ecstasy.» Première remarque, d’une importance évidente : Obama est noir, ou plutôt : demi-noir Grosse affaire aux USA. Quelques mots là-dessus. «His mother was… “Manque d’expérience” ou “incompétence” : est-ce l’atout irrésistible ?

Chevènement avec Ségolène : un signal ?

Jean-Pierre Chevènement s’est rallié à la candidature de Ségolène Royal. Au-delà des questions internes, électorales, etc., observons qu’il y a le projet que l’ancien ministre de la défense accompagne la candidate socialiste dans diverses capitales européennes pour expliquer la politique européenne de cette dernière. Quelle politique européenne ? On peut alors se référer à l’interview donnée par Gilles Savary au Daily Telegraph, sur la politique européenne de la candidate Royal. L’entrée en piste de Chevènement (connu comme un souverainiste de gauche sans ambiguïté) et son intention d’appuyer cette politique européenne de Ségolène Royal paraissent confirmer l’orientation mise en évidence dans cette interview (noyau dur, une… Chevènement avec Ségolène : un signal ?

Cela va sans dire mais comme c’est mieux en le disant : Washington, meilleur allié du Hezbollah…

Il paraît qu’à Washington, on n’ose pas vraiment le dire tout haut, selon cet article de Tom Lasseter, de McClatchy Newspapers et de State.com, site d’un quotidien de Californie du Sud. Cela nous paraissait aller sans dire. Il semble qu’à Beyrouth on le dise sans vergogne et qu’à Washington on le chuchote. Le soutien US à Israël a considérablement renforcé le Hezbollah, pour deux raisons, dans l’ordre : Ce soutien n’a pas du tout permis à Israël de l’emporter, donc de réduire le Hezbollah, mais Israël a au contraire été battu. Cela renforce le Hezbollah. Les attaques d’Israël ont également eu pour conséquence d’affaiblir le… Cela va sans dire mais comme c’est mieux en le disant : Washington, meilleur allié du Hezbollah…

Est-il donc si difficile de dire : “nous avons perdu” ?

Habitués à l’hypocrisie structurelle de la politique anglo-saxonne (y compris la branche américaniste, cela va de soi), souvent relayée par la presse officielle, saluons avec d’autant plus de respect le commentaire de Matthew Parris dans le Times de Londres du 9 décembre. Le titre illustre l’état d’esprit de l’auteur, que nous essayons pour une fois de rendre en bon français : «Je devrais applaudir le rapport Baker. Alors, pourquoi est-ce qu’il me rend malade?» Cette chronique ne dissimule rien des formidables hypocrisies de la politique US-UK en Irak. Elle ne dissimule rien de la formidable hypocrisie du rapport Baker qui prétend rejeter la responsabilité de… Est-il donc si difficile de dire : “nous avons perdu” ?

Bush-père a-t-il pleuré en public sur le sort et le malheur de GW et de la Grande République?

Il y a une semaine, au cours d’un discours public qu’il donnait et dans le cours duquel il évoquait une bataille électorale de son fils Jeb, on vit Bush-père s’effondrer un instant en larmes avant de se reprendre. Ce moment d’intense émotion avait d’abord été attribué à l’évocation qu’il faisait directement, à propos de Jeb, larmes d’émotion sans interprétation tragique nécessaire. Le Times de Londres en donne une autre interprétation, à partir d’une déclaration d’une ancienne collaboratrice de Bush-père. Les larmes de Bush-père ont jailli lorsqu’il a dit cette phrase sibylline, qui convenait à la description qu’il faisait de la situation passée de Jeb mais… Bush-père a-t-il pleuré en public sur le sort et le malheur de GW et de la Grande République?

Le destin annoncé du rapport de l’ISG : l’accélérateur paradoxal du désordre washingtonien

Le rapport de l’Iraq Study Group (ISG) de James Baker est sans doute promis à un destin étrange. Composé comme un document parfait du consensus bipartisan habituel à l’establishment US quand les choses vont mal, il pourrait se révéler comme la pomme de discorde idéale, la référence même du désordre washingtonien. Ce serait alors le signe de la profondeur de la crise. Aujourd’hui, le désordre est si grand à Washington que les médecines éprouvées qu’on y applique pour résorber ce désordre, au contraire l’alimentent, l’accroissent. Le texte de Jim Lobe, le 8 décembre sur Antiwar.com, nous paraît excellent à cet égard. Il décrit implicitement cette… Le destin annoncé du rapport de l’ISG : l’accélérateur paradoxal du désordre washingtonien

Mobilisation générale sur le front du gros temps…

L’Europe s’éveille à la crise climatique. Le global warming est aujourd’hui le mot d’ordre d’une alerte générale qui parcourt des institutions aussi diverses que la Commission européenne ou l’OSCE. Le sens de l’urgence de la crise s’est installé en quelques jours, après le coup d’envoi lancé par le rapport Stern, décidément perçu comme le facteur déclenchant de la prise de conscience en cours. Le thème est désormais d’une actualité brûlante et dépasse tous les autres en urgence. Attendez-vous à voir ce problème de la crise climatique prendre une place centrale dans la planification bureaucratique européenne, dans ce cas relayée (sinon précédée dans plusieurs cas) par… Mobilisation générale sur le front du gros temps…

L’Iraq Study Group qui ne perd pas le nord

Certes, le climat (au sens politique) est tragique ; certes, Junior en prend un peu à son aise avec les vieux sages de l’establishment. Pour autant, l’ISG (Iraq Study Group) ne perd pas du tout le nord. Une sacrée boussole, même Hier, la station de radio Democracy Now!, avec Amy Goodman comme excellente animatrice, recevait l’activiste Antonia Juhasz pour l’interroger sur un aspect très particulier du rapport de l’ISG : la privatisation du pétrole irakien. Ce détail du rapport est à vous couper le souffle. Dans cette tragédie immense qui secoue les USA aujourd’hui, avec des enjeux humains et politiques considérables, avec la perspective de… L’Iraq Study Group qui ne perd pas le nord

Les projets du Sud…

Après la victoire de Hugo Chavez à l’élection présidentielle vénézuélienne, Pépé Escobar, de Atimes.com s’attache à la situation du continent sud-américain. Il estime que Chavez, après sa victoire, voit son statut considérablement renforcé, et apparaît plus que jamais comme l’inspirateur des mouvements anti-américanistes. La popularité de Chavez dépasse très largement l’Amérique Latine et se marque aujourd’hui dans des régions aussi diverses que le Moyen-Orient (Irak, Palestine, Iran) qu’en Russie, voire en Chine. Ce que semble indiquer Escobar, c’est que des mouvements internationaux sérieux vont être développés autour des thèmes que développe Chavez, sinon à partir de son inspiration. On cite ci-après quelques précisions intéressantes à… Les projets du Sud…