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Bloc-Notes

L’argument du dérangement mental, ou la “thèse Thelma & Louise”

C’est de plus en plus un argument avancé pour juger que l’attaque contre l’Iran est très probable et pour donner une assise paradoxalement rationnelle à la possibilité de cette attaque, à côté des arguments stratégiques, politiques, etc., pour ou contre qui sont avancés. C’est l’argument du dérangement mental, de l’idée fixe ou de la paranoïa du président des USA. On parle d’assise rationnelle à la possibilité de l’attaque (et non à la cause de l’attaque) parce que c’est bien là la grande question. Il est bien plus difficile de trouver un argument solide pour affirmer que cette attaque aura lieu dans des circonstances aujourd’hui très… L’argument du dérangement mental, ou la “thèse Thelma & Louise”

Sur les traces de Zbig

Près de trois semaines plus tard, qu’est devenue la déclaration tonitruante de Zbigniew Brzezinski au Sénat? On se rappelle nos troubles divers à ce propos. Un autre auteur notamment, Barry Grey sur le site Global research, s’est avisé de l’étrangeté de ces circonstances où de telles déclarations, venues d’une telle personnalité, rencontrent une discrétion si grande. Discrétion, certes, mais pas discrétion complète. Les déclarations de Zbig, sous forme d’un article (cela fait moins solennel et c’est moins compromettant) qui nous semble reprendre mot pour mot une partie de son témoignage, notamment la partie incriminée de l’hypothèse de la provocation, sont reprises par un grand média,… Sur les traces de Zbig

Scowcroft dans la lutte contre la crise climatique et la radicalisation de l’opposition des modérés à GW Bush

Le général Brent Scowcroft fut conseiller de sécurité nationale de Bush-père et reste activement engagé dans le camp modéré, contre l’extrémisme de Bush-fils. Steve C. Clemons, sur son site The Washington Note découvre et nous fait découvrir que Scowcroft est également très actif dans la lutte contre la crise climatique, aux côtés de Al Gore. Clemons se félicite qu’un ancien militaire (Scowcroft était général de l’USAF) s’intéresse à cette question d’une façon si appuyée, parce qu’il s’agit d’une matière de sécurité nationale fondamentale : «It’s important to get generals, strategists, national security types in general thinking about climate change in their roster of threats facing… Scowcroft dans la lutte contre la crise climatique et la radicalisation de l’opposition des modérés à GW Bush

L’IED, ou l’apocalypse à portée de toutes les bourses

On sait que l’IED (Improvised Explosive Devices, en gros et notamment, les voitures-piégées, suicides, etc.) est tout en haut sur la liste des menaces pour le Pentagone, largement au-dessus des sous-marins lanceurs d’engins balistiques et des bombardiers furtifs bourrés de bombes thermonucléaires. Cette catégorisation menaçante a pris des proportions étonnantes. L’IED n’est rien moins que l’équivalent de la bombe atomique en 1942-45, en fric sans aucun doute. Pour en savoir encore plus et savourer l’amertume de la sottise technologique et postmoderniste, lisez l’article de Patrick Cockburn dans The Independent du 18 février. Cockburn nous fait un rapide et court rappel historique puis une récente évolution… L’IED, ou l’apocalypse à portée de toutes les bourses

Le grand mystère du MoU UK-USA sur le JSF

Bien entendu, toute notre attention continue à être concentrée sur le destin du JSF. Ainsi avons-nous apprécié ce courrier de notre lecteur P4, en ligne sur notre Forum à la date du 17 février. Il nous procure le lien d’un extrait d’un rapport de la Commission de la défense des Communes sur les problèmes des futurs porte-avions de la Royal Navy. On y trouve un paragraphe consacré au JSF et à son MoU entre les Britanniques et les Américains, que voici : «The Committee welcomes the Memorandum of Understanding signed with the US in December on the Joint Strike Fighter following US assurances that the… Le grand mystère du MoU UK-USA sur le JSF

Il est raisonnable de penser que la bataille de Washington a commencé

Le vote de la Chambre des Représentants hier, par 246 voix contre 182, ressemble effectivement à une ouverture officielle des hostilités entre le Congrès et le Président. La résolution votée est non biding, c’est-à-dire qu’elle ne contient aucune contrainte constitutionnelle. (Elle désapprouve la décision du Président d’envoyer des forces supplémentaires en Irak, tout en réaffirmant son soutien aux forces qui se trouvent en Irak.) Mais sa force symbolique est très grande, en ce sens qu’elle est le premier acte constitutionnel du nouveau Congrès contre le Président sur sa politique en Irak. Comme d’habitude, la différence est très grande entre les spéculations concernant l’acte annoncé mettant… Il est raisonnable de penser que la bataille de Washington a commencé

La “menace” iranienne n’impressionne pas le citoyen de base aux USA

Le problème de GW est qu’il ne parvient pas à faire prendre ses propres lubies pour du comptant. L’échec à l’égard de l’Iran est patent. Depuis un an que Washington et son habituelle machine de communication sont en marche pour peindre l’Iran en diable de première classe, la perception des citoyens US n’a pas varié, elle a même reculé de 2% par rapport à 2006 (27% des personnes interrogées considérant l’Iran comme the greatest danger pour les USA en février 2006, contre 25% en février 2007). Selon le site MyDD.com du 15 février : «President Bush and his administration have expended a great deal of… La “menace” iranienne n’impressionne pas le citoyen de base aux USA

Une constante étrange des craintes des Américains depuis 9/11 : l’Amérique est plus dangereuse pour l’Amérique que la Russie

Découverte en passant des résultats des sondages du PEW Research Center, cette fois concernant un point particulier des craintes des citoyens US : en 2005-2007, les USA eux-mêmes sont perçus par les Américains comme plus dangereux pour les USA que la Russie. La question est ainsi libellée : Le pays représentant le plus grand danger pour les USA. L’évolution comprend des résultats en mars 1990, février 1992, septembre 1993, août 2001, octobre 2005, février 2006, février 2007. Les USA eux-mêmes sont mentionnés comme ce pays représentant le plus grand danger pour les USA à hauteur respectivement de 4%, 3%, 0%, 2%, 7%, 5%, 5%. Il… Une constante étrange des craintes des Américains depuis 9/11 : l’Amérique est plus dangereuse pour l’Amérique que la Russie

GW, de la réalité perdue au virtualisme

Interrogé lors de sa conférence de presse du 14 février par un journaliste de ABC sur la question de savoir s’il y avait ou non la guerre civile en Irak, GW a enchaîné avec ce commentaire (rapporté par RAW Story) pour expliquer pourquoi il ne pensait pas qu’il y avait vraiment la guerre civile en Irak: «It’s hard for me living in this beautiful White House to give you an assessment, a first hand assessment. I haven’t been there. You have, I haven’t. But I do talk to people who are and people whose judgment I trust and they would not qualify it as that.… GW, de la réalité perdue au virtualisme

Mais l’Iran n’est pas l’Irak, et 2007 est bien différent de 2002

A propos de la conférence de presse du 14 février à la Maison-Blanche, au cours de laquelle GW nous donnait ses considérations sur sa solitude, Robert Dreyfuss tire une réflexion sur TomPaine.com, le 15 février, où il constate les difficultés considérables du Président dans la tâche qu’il semble s’être confiée de réduire à merci, d’une façon ou l’autre, les Iraniens. (On comprend combien la faiblesse de l’argument de Bush est en rapport direct avec ses considérations sur sa solitude, sur sa difficulté d’évaluer la situation sur le terrain, en Irak.) Dreyfuss met en évidence que le Président est isolé ; que les puissantes structures d’influence… Mais l’Iran n’est pas l’Irak, et 2007 est bien différent de 2002

Ivanov, le poids lourd qui monte, échange son ministère contre une place de choix pour préparer les élections russes

Le ministre russe de la défense, Sergeï Ivanov, vient d’échanger son poste de ministre de la défense contre celui de premier vice-Premier ministre. Sa position au sein du gouvernement russe est renforcée, et aussi sa position comme dauphin et successeur de Poutine en 2008. Il devrait gagner un peu en popularité, sa position politique à cet égard étant jusqu’ici handicapée par son incapacité à réduire les scandales et abus au sein de l’armée. (Un aspect positif, du point de vue des militaires mais beaucoup moins du point de vue du public, est qu’Ivanov a fait quadrupler le montant du budget de la défense russe pendant… Ivanov, le poids lourd qui monte, échange son ministère contre une place de choix pour préparer les élections russes

La presse américaniste “de référence” retrouve sa vertu de conformisme

Il est vrai que depuis qu’il est question de preuves des vilenies iraniennes en Irak, donc qu’il est question de nous refaire le coup de l’Irak, la presse US de référence change de ton. Elle semble abandonner bien vite ces attitudes critiques qu’il lui sembla devoir adopter après le 7 novembre 2006 et l’expression de la colère populaire, pour se réfugier dans l’habituel suivisme conformiste des bonnes nouvelles données par l’autorité suprême. (Quelle meilleure bonne nouvelle que d’apprendre que les Iraniens sont bien ces crapules qui méritent qu’on les attaque?) Greg Mitchell, de Editor & Publisher, nous le signale dès le 11 février, à propos… La presse américaniste “de référence” retrouve sa vertu de conformisme

Instantanés de la vie courante à la Maison-Blanche

GW donne une conférence de presse à la Maison-Blanche. Cela se passe avant-hier. On parle du procès Libby, le chef de cabinet du vice-président Cheney, procès au cours duquel il a été question d’appeler Cheney pour témoigner, avant qu’on ne se ravise semble-t-il. Extrait de la conférence de presse. Question Sir, we’ve now learned through sworn testimony that at least three members of your administration other than Scooter Libby leaked Valerie Plame’s identity to the media. None of these three is known to be under investigation. Without commenting on the Libby trial, then, can you tell us whether you authorized any of these three to… Instantanés de la vie courante à la Maison-Blanche

GW et Kim, même triste combat

Après avoir, selon les meilleures sources, frôlé l'apocalypse à plusieurs reprises l'année dernière, la crise nord-coréenne se dégonfle piteusement ou heureusement c'est selon. Les commentateurs MSM se trouvent obligés de mettre GW Bush, président des USA, et Kim Jong Il, dictateur notoire, crasseux et décoiffé, dans la même galère, — celle des batailles ratées et des retraites honteuses. Ainsi l’accord USA-Corée du Nord termine-t-il, temporairement ou pas c’est selon, d’une manière piteuse une crise à répétition, et autant de fois gonflée artificiellement. L’entame de l’article de David E. Sanger sur le sujet, aujourd’hui dans l’International Herald Tribune, donne la mesure de la chute de la… GW et Kim, même triste combat

La stratégie de l’enchaînement automatique de l’attaque

La crise iranienne et la possibilité d’une attaque contre l’Iran sont désormais le pot commun et la rengaine de notre actualité. Le 13 février, Ken Silverstein, de Harper’s Magazine, a mis en ligne les avis de trois experts indépendants. Nous retenons celui de A. Richard Norton, professeur de relations internationales à l’université de Boston. Il a été un des conseillers de l’Iraq Study Group. Il doit publier prochainement Hezbollah: A Short History (Princeton University). Norton présente la thèse de l’automatisme de la crise et de l’attaque. Pour lui, à partir du moment où des forces US sont rassemblées dans une position stratégique d’attaque face à… La stratégie de l’enchaînement automatique de l’attaque

Sacré outsider

Comme chacun sait, le parti démocrate mène la course des présidentielles US pour 2008. Comme chacun sait, les deux principaux candidats pour la désignation du parti sont respectivement Hillary Clinton et Barack Obama qui ont comme vertus fondamentales respectives d’être femme et d’être à demi Noir (c’est-à-dire, semble-t-il, à demi-African-American). Le troisième candidat à la désignation est le sénateur Edwards, qui n’a rien de particulier à cet égard. Mais voilà que surgit un outsider. Le dernier sondage (Gallup, dans le Wall Street Journal du 14 février) donne effectivement Clinton, Obama et Edwards, avec 45%, 37% et 28% chez les électeurs démocrates, effectivement pour la désignation… Sacré outsider

«A state within a state in the United Kingdom»

On a déjà développé diverses remarques sur l’importance de BAE dans la vie politique britannique. On peut notamment consulter notre Analyse du 19 janvier sur la Saga Yamamah, où l’on retrouve cette phrase du Guardian (la meilleure source d’information sur l’aspect politique de l’activisme de BAE) du 16 décembre : «The sway BAE Systems holds over the top of the British establishment is extraordinary.» George Monbiot, cet excellent chroniqueur du même Guardian, ajoute une pièce puissante au dossier, avec sa chronique du jour. Le sujet concerne le fait que BAE est un Etat dans l’Etat, que son influence se double d’une organisation qu’on pourrait définir… «A state within a state in the United Kingdom»

Rien ne va dans les budgets, l’avion ne marche pas, — achetons plus de F-22 conclut l’USAF

Essayons de traiter ce sujet rébarbatif sous une forme plaisante, comme on peut, à notre façon un peu poussive. Faisons cela sous forme de charade. Mon premier est que l’USAF ne va pas bien du tout, qu’il lui manque au moins $20 milliards par an pendant vingt ans. (Pas temps de faire des dépenses inutiles.) Mon second est que le F-22 Raptor nous fait des drôles de surprises. Il ne marche pas dans les guerres actuelles. (Citation immortelle, à relire : «The stealthy Raptor fighter and intelligence-gathering aircraft is ready for war, but probably not the war we’ve got, says Air Combat Command’s chief, Gen.… Rien ne va dans les budgets, l’avion ne marche pas, — achetons plus de F-22 conclut l’USAF

Poutine à la une

C’est un fait assez rare pour être signalé, et pour être tenu pour politiquement significatif. Le discours de Vladimir Poutine, dont nous avons parlé

Thinking the unthinkable”, vraiment ?

L’affaire de la crise iranienne est très surréaliste. Elle est compréhensible seulement par l’acceptation d’hypothèses inhabituelles comme celle d’un système avançant par sa propre dynamique d’une part ; celle de l’existence d’un virtualisme alimenté par une machinerie massive de désinformation consentie déformant totalement la perception des milieux dirigeants d’autre part. Ainsi voit-on la dynamique de la guerre continuer à avancer tandis que les manifestations évidentes de l’absurdité de ce projet, directement liées à la réalité, s’accumulent sans qu’il semble y avoir la moindre connexion possible entre les deux situations. Il y a notamment, pour la manifestation de la réalité, sinon de la vérité, le domaine… Thinking the unthinkable”, vraiment ?

Enfin des preuves

C’est donc la première fois que les USA fournissent des preuves de l’implication iranienne en Irak, conformément au plan de la nouvelle stratégie en Irak présentée au peuple américain le 10 janvier dernier. L’opération est en tous points similaire à celle qui mit l’Irak en accusation en 2002-2003 et mena à l’invasion de mars 2003. Elle est aussi élaborée, aussi précise, aussi imaginative, aussi fondée et aussi corroborée par les faits. A la place des armes de destruction massive de Saddam et de l’uranium enrichi pour construire la bombe des Irakiens, on trouve les IED (Improvised Explosive Devices) qui tiennent en échec la plus puissante… Enfin des preuves

Gates sympathise et calme le jeu avec habileté

Le secrétaire US à la défense Robert Gates, qui se trouvait à la conférence de Munich (43rd Munich Conference on Security Policy, ex-Wehrkunde), a parlé hier et tout le monde a jugé que son discours était une réponse à celui de Poutine. Ce n’est pas notre avis. Poutine a parlé du problème fondamental de civilisation que les USA posent au monde, Gates a parlé de Poutine en tant qu’homme politique et Président de la Russie. Le discours de Poutine était stratégique, celui de Gates tactique. Gates a montré de l’humour et de la bienséance. Manifestement, il entend se démarquer de Rumsfeld, d’une façon presque abrupte… Gates sympathise et calme le jeu avec habileté

GW et Ahmadinejad, les copains de la crise

Il semble qu’on puisse voir aussi la crise en Irak comme une pochade politicienne où les deux principaux acteurs s’entendent comme larrons en foire. On parle ici de GW et Ahmadinejad. Pour GW, on savait combien il compte sur la crise iranienne pour gagner en Irak, pour continuer sa croisade, pour ligoter le Congrès, pour remonter dans les sondages, pour laisser son nom dans l’Histoire et pour faire plaisir à Dick Cheney. Il semble, selon le Los Angeles Times (repris par le San Francisco Chronicle), que cela soit la même chose pour Ahmadinejad. De plus en plus en difficultés dans le pays, de plus en… GW et Ahmadinejad, les copains de la crise

FY2008 : la chasse au JSF est ouverte et les termites sont au boulot

On connaît désormais le grand cas qu’il faut faire du budget du Pentagone pour l’année 2008, et comment ce budget gargantuesque est en même temps un budget de famine. Il est intéressant de voir, dans ce contexte budgétaire si étonnant, ce qu’on dit en général de l’avenir de notre programme préféré, le JSF/F-35. Rassurez-vous, la comédie n’est pas finie. Nous ne sommes pas au bout de notre chronique des aventures du JSF. L’excellente et authoritative publication Jane’s Defence Weekly (en date du 14 février) consacre une partie de son analyse du FY2008 au JSF, sous le titre de «JSF is new target». «However, the JSF… FY2008 : la chasse au JSF est ouverte et les termites sont au boulot