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Bloc-Notes

BAE dans le collimateur du Congrès

Il semblait que la puissance même du groupe britannique BAE le mettrait à l’abri de querelles trop vives de la part de l’édifice juridique du système. Au contraire, le plus remarquable dans les suites du scandale Yamamah dont BAE est le principal accusé et la décision d’abandon de l’enquête du Serious Fraud Office (SFO) contre BAE, le 15 décembre 2006, c’est la constance et la pugnacité de l’attaque contre BAE. On croyait que cette affaire serait enterrée par cette décision de décembre 2006 dont l’iniquité semblait garantir l’efficacité. Il n’en est rien. A côté de l’attaque de l’OCDE, il y a désormais un front américain… BAE dans le collimateur du Congrès

L’esprit du temps

Nous extrayons des interventions de quelques historiens britanniques sur le souvenir historique de Tony Blair un passage de celle de Linda Colley, professeur d’histoire à l’université de Princeton. Il n’a pas à voir directement avec Tony Blair, bien qu’il prétende évidemment en faire indirectement l’apologie, c’est là l’une des missions d’une historienne installée, aujourd’hui, mais plus certainement avec ce que nous désignerions comme l’esprit du temps, mode anglo-saxon cela va de soi. Voici le passage : «Britain is now far more prosperous. No one is saying that there isn’t poverty, but if one goes to visit Paris and walks around there, and then does the… L’esprit du temps

Un lapsus bouleversant à force d’être révélateur : Bush démissionne…

Le 10 mai, sur CNN, commençait une émission sur l’annonce de la démission de Tony Blair, sa succession par Gordon Brown et ainsi de suite. Comme d’habitude, des panneaux et des annonces concernant d’autres nouvelles défilaient dans le bas de l’image. Soudain apparut un panneau rouge avec ces mots en majuscules : BUSH RESIGNS. Un lecteur du site RAW Story, Brian, a signalé cet incident, en donnant un lien qui montre l’image, et qui est repris le 11 mai sur RAW Story, avec ce commentaire : «This appeared on screen for 12 seconds. (Two seconds before, President Bush had appeared on screen, but the chyron… Un lapsus bouleversant à force d’être révélateur : Bush démissionne…

Le vigoureux jugement de Tariq Ali

Effectivement, l’image de Tony Blair est définitivement colorée par l’aventure irakienne. A côté des jugements des historiens qui renforcent pourtant cette idée, il y a des appréciations plus polémiques. Celle de Tariq Ali, ancien leader étudiant extrémiste des années 1960 et critique constant de la politique expansionniste et belliciste anglo-saxonne, est polémique et vigoureuse. Le fait est qu’elle nous semble également se rapprocher le plus de la réalité. Peut-être est-ce là le drame de Tony Blair. Il voulait, il devait être un personnage consensuel, comme le peignait effectivement son service de communication. (Comme il l’est encore en France, qui est sans doute le dernier pays… Le vigoureux jugement de Tariq Ali

L’OTAN marque sa différence

Les précisions particulièrement précises données mercredi par le porte-parole de l’OTAN James Appathurai à propos d’un bombardement aérien qui a tué 21 civils en Afghanistan sont terriblement révélatrices de l’état d’esprit régnant aujourd’hui au sein de l’Alliance. Appathurai a insisté d’une façon très claire sur le fait que cette attaque n’était pas le fait de l’OTAN elle-même mais d’une coalition menée par les USA. Devant la presse, Appathurai a donc précisé : «Ce n’était pas une opération de l’OTAN, mais une opération de la coalition dirigée par les Etats-Unis.» Il a également observé que la question des dommages infligés aux civils afghans dans les opérations… L’OTAN marque sa différence

Ils commencent à mesurer l’ampleur de la catastrophe, — l’exemple de Holbrooke

Une communication de Richard Holbrooke, le 10 mai lors d’un séminaire américano-turc, est remarquable par la tonalité alarmiste qu’elle montre, et indique que l’establishment washingtonien prend de plus en plus la mesure de l’ampleur de la catastrophe irakienne. (Holbrooke, diplomate d’expérience après plusieurs postes de haut niveau dans l’administration Clinton [Bill], est donné favori comme secrétaire d’Etat d’une autre administration Clinton [Hillary], si Hillary est élue en 2008.) Holbrooke estime que la situation en Irak est pire qu’elle n’était au Vietnam (il y fut en poste comme jeune fonctionnaire). D’ores et déjà, il s’agit d’une guerre civile hors de contrôle («a civil war raging out… Ils commencent à mesurer l’ampleur de la catastrophe, — l’exemple de Holbrooke

La politique extérieure de Sarko selon Pfaff

L’analyse de l’historien américain William Pfaff est toujours une référence importante. Son analyse de ce qu’il juge que sera la politique extérieure du nouveau président français est, par conséquent évidemment, une indication très importante. Il la donne dans un texte du 8 mai sur son site personnel. Elle est conforme, à notre sens, à la lucidité et à la mesure de l’historien, grand connaisseur des nécessités de toute politique extérieure, et particulièrement celle de la France. Elle expose un scepticisme fondé pour l’hypothèse de changements importants dans cette politique, parce que les intérêts de la France restent ce qu’ils sont. (Bien entendu, et fort justement,… La politique extérieure de Sarko selon Pfaff

Que restera-t-il de Blair ?

TB nous a donc annoncé son départ. Dans sept semaines, il donnera sa démission. (Dernier cadeau : ce curieux intermède de sept semaines, avec un Premier ministre sans aucune autorité. Mais Tony Blair tenait à être le PM britannique au sommet du G8 et au sommet européen de juin.) En attendant, on commence à faire les comptes. Le Guardian a interrogé quelques historiens. Le jugement est beaucoup, beaucoup plus nuancé que l’enthousiasme habituellement déchaîné à l’évocation du Premier ministre. La plupart de ces historiens ont une attitude assez proche : tout serait acceptable s’il n’y avait l’Irak. L’aventure irakienne a complètement perverti le destin historique… Que restera-t-il de Blair ?

Dans l’affaire des anti-missiles, les Russes profitent aisément des lourdeurs US

Les Russes profitent évidemment des faiblesses et des lourdeurs du Pentagone et de Washington dans l’affaire des anti-missiles. Il y sont aidés, tout aussi évidemment, par l’agacement montant chez les Européens. Les deux notes ci-dessous, de nos sources internes, illustrent cette évolution. D’une part, les Russes (en la personne du ministre des affaires étrangères Lavrov), soudain très faciles, très ouverts, très arrangeants, essentiellement parce qu’ils s’adressent aux Européens. Ils savent que les Américains s’embourbent de plus en plus dans leurs contradictions internes, dont celle de l’intervention du Congrès n’est pas la moindre. Pour eux, la tactique est évidente : on parle amicalement aux Européens sans… Dans l’affaire des anti-missiles, les Russes profitent aisément des lourdeurs US

Retour d’escapade, vite fait (le petit Nicolas, suite)

Dans l’émission C dans l’air (sur la Cinq), aujourd’hui à 17H50, on a parlé du retour précipité de Nicolas Sarkozy de son escapade maltaise, à bord d’un luxueux yacht. Qu’on s’en afflige ou qu’on s’en réjouisse, le séjour a été commenté d’une façon extrêmement critique. Dans un premier contact avec des journalistes opportunément placés sur un parcours de jogging, Sarko avait bien laissé entendre qu’il ne regrettait rien, qu’il n’avait pas à s’excuser, qu’il était vraiment un grand maintenant, etc. Mais le fait est là : le séjour prévu pour dix jours s’est trouvé réduit à deux. Remarque de Raphaëlle Bacqué, du Monde, qui participait… Retour d’escapade, vite fait (le petit Nicolas, suite)

Une vue prudente (et britannique) de Sarko le réformateur

Bronwen Maddox, spécialiste des affaires internationales au Times, donne aujourd’hui une vision prudente de Sarko le réformateur, cette fois dans le domaine strictement intérieur et par rapport aux évaluations selon lesquelles le nouveau président voudrait changer la France de fond en comble. Vue britannique et prudente sur Sarkozy, une fois n’est pas coutume, mais ce n’est pas inintéressant. Maddox remet les pendules à l’heure. Elle détaille aussi bien les contraintes que les véritables projets de Sarkozy et conclut que nous serons loin, très loin de Margaret Thatcher au bout du compte, lorsqu’il aura achevé son programme, s’il l’achève. Bref, la fête est finie, les lampions… Une vue prudente (et britannique) de Sarko le réformateur

Holà, petit Nicolas ! Première piqûre de rappel maistrienne…

Sarko va plus vite que son ombre. Il avait le programme jusqu’à son élection, élection incluse, mais pas après mais il a pourtant enchaîné. D’où la retraite monacale sur le yacht de l’ami Bolloré. Aussitôt, le ciel a tonné. Prenez, par exemple, l’inévitable Libé qui se fait pour la bonne occasion le porte-voix des électeurs frontistes ayant voté pour Sarko et l’interpelle («Boat People», titre de la une sous une photo du superbe navire) au nom de la misère des banlieusards accablés par la racaille ambiante. Sarko ne s’excusera pas pour autant, ce qui montre que l’héroïsme du personnage pointe sous Bonaparte. Libé est-il l’instrument… Holà, petit Nicolas ! Première piqûre de rappel maistrienne…

Les antimissiles US en Europe : apparition des thèses “complotistes”

C’est un signe qui ne trompe pas. Lorsque, dans une affaire qui prend les allures d’une crise, apparaissent des théories de complot, c’est que l’affaire devient sérieuse. L’affaire des antimissiles US (la crise euromissiles-II) devient sérieuse puisque des arguments sur des complots apparaissent. C’est le cas avec cet article de Sergei Karaganov, publié le 8 mai par SpaceWar.com relayant l’agence Novosti. Sergei Karaganov estime que les USA poursuivent trois buts spécifiques en cherchant à déployer ces systèmes, buts sans rapport avec la soi-disant menace iranienne ni même avec l’arsenal stratégique russe. «America’s primary goal is to provoke a mini-crisis and remilitarization of European policy in… Les antimissiles US en Europe : apparition des thèses “complotistes”

On sait maintenant qui le futur F-22 nippon menace : la Corée du Sud

Une phrase récente avait échappé à notre sagacité, ou, dans tous les cas, nous l’avions interprétée dans un sens un peu trop conventionnel, d’une autre époque. Evoquant la volonté japonaise d’acquérir des F-22 Raptor, la mention avait été faite dans plusieurs articles de la possibilité que d’autres pays alliés des USA réclament cet appareil, notamment la Corée du Sud. Des sources à Séoul ont même été jusqu’à estimer que le gouvernement pourrait envisager d’abandonner une partie de sa commande de F-15 passée il y a quelques années, en se reportant sur le F-22. Notre naïveté (ou notre inattention) avait pris le dessus. Nous avions interprété… On sait maintenant qui le futur F-22 nippon menace : la Corée du Sud

On cherche toujours un “Czar war”

Cela fait près de cinq mois que l’administration GW Bush cherche un tsar pour ses guerres en cours. Le Observer fait le point, ce 6 mai, sur cette affaire absolument et totalement surréaliste. On argumente effectivement sur l’intérêt désormais évident d’avoir un coordinateur pour toutes ces guerres, principalement l’Irak et l’Afghanistan, qui durent depuis 3, 4, 5 ans et plus. On se demande pourquoi maintenant un tel personnage, à une telle fonction, est-il nécessaire ? Après tout, les guerres vont bien assez mal sans lui et il suffirait de laisser aller. Mais non, il semble bien qu’une impulsion supplémentaire soit nécessaire pour que les choses… On cherche toujours un “Czar war”

Des précisions sur le F-22 nippon et stratégique

L’affaire de la vente possible de F-22 Raptor au Japon doit être confirmée comme une affaire stratégique de la plus haute importance. Un article de David Isenberg sur le site Atimes.com, le 5 mai, confirme cette orientation en même temps qu’il nous apporte quelques détails supplémentaires. (Isenberg travaille notamment avec BASIC et le Center of Defense Information, des instituts de recherche plutôt réformistes et hostiles à la politique extérieure de l’administration.) Isenberg rapporte que les Japonais voudraient cent F-22A à un prix qui pourrait atteindre $300 millions par avion. Un point négatif très précis est soulevé, rapporté par Reuters, qui a interrogé le lieutenant général… Des précisions sur le F-22 nippon et stratégique

Seul contre tout et contre tous, GW ira jusqu’au bout

Il doit nous apparaître de plus en plus évident que le président GW Bush est déterminé à aller jusqu’au bout dans la guerre en Irak, c’est-à-dire jusqu’au bout de sa présidence, sans plus vraiment s’inquiéter du résultat, des conséquences et des réalités de cette guerre. Un article de commentaire de Joseph L. Galloway, datant du 3 mai et mis en ligne par McClatchy Newspapers, présente l’image d’une extraordinaire détermination chez ce président des Etats-Unis. «The time for bumper-sticker bombast, sound-bite strategizing and gotcha politics as practiced by the politicians who infest the nation’s capital needs to end right now, at least where it intersects with… Seul contre tout et contre tous, GW ira jusqu’au bout

Obama fait recette chez les républicains et chez les neocons

Le candidat à la désignation démocrate, le sénateur Barack Obama, attire des soutiens de points en apparence inattendus de l’échiquier politique aux USA. Le Sunday Times de ce jour signale plusieurs ralliements de parlementaires républicains. «Disullisoned supporters of President George W Bush are defecting to Barack Obama, the Democratic senator for Illinois, as the White House candidate with the best chance of uniting a divided nation. »Tom Bernstein went to Yale University with Bush and co-owned the Texas Rangers baseball team with him. In 2004 he donated the maximum $2,000 to the president’s reelection campaign and gave $50,000 to the Republican National Committee. This year… Obama fait recette chez les républicains et chez les neocons

La Russie et les présidentielles, ou l’“énigme enrobée dans un mystère” du pouvoir français

Jusqu’au bout, nous aurons eu confirmation sans cesse du trouble où les présidentielles françaises plongent les commentateurs extérieurs, surtout s’il s’agit de déterminer les orientations, surtout de politique extérieure, des candidats. Un texte de Reuters, repris par The Moscow Times le 4 mai, confirme ces difficultés. Le titre paraît sans ambiguïté : «Russia Faces Rougher Ride After French Vote». La conclusion, à sa façon, semble n’en avoir pas non plus : «While the new president is likely to adopt a more critical stance toward Russia and to promote integration with Europe, most observers believe business will continue as usual. »I think we will come to… La Russie et les présidentielles, ou l’“énigme enrobée dans un mystère” du pouvoir français

Antimissiles US (en Europe) : le Congrès entre dans la danse

Le casting de l’affaire des antimissiles (BMD) US en Europe se complète. Un des acteurs principaux, jusqu’ici l’esprit ailleurs, intervient dans le débat. C’est le Congrès des Etats-Unis, dominé par les démocrates. Une décision (qui peut être annulée dans le processus budgétaire très complexe) a été prise le 2 mai par la sous-commission des forces stratégiques de la Chambre, de réduire de $160 les $310 millions demandés par l’administration pour le développement d’une tête explosive du programme, et de $764 millions le budget général de $8,9 milliards du programme de missiles antimissiles. Les explications données par les parlementaires sont à la fois techniques (budgétaires) et… Antimissiles US (en Europe) : le Congrès entre dans la danse

A la gloire de la France

Il est bien entendu bien rare, et plus que rare, de rencontrer tant d’opinions extrêmes, et éventuellement dithyrambiques sur la France, de la part des Anglo-Saxons, en général pour discréditer l’un ou l’autre candidat français, sans que l’on sache pourtant, indeed, si c’est bien de la France dont il s’agit. La dernière pierre à ajouter à cet édifice est celle de Martin Jacques, commentateur régulier dans le Guardian, aujourd’hui même. Le but de Martin Jacques est d’appeler aux armes, citoyens d’Europe, progressistes et libéraux dans le sens politique, contre la menace fasciste, raciste, néo-conservatrice, pro-américaniste, de Nicolas Sarkozy. Ce qui est somme toute intéressant est… A la gloire de la France

Lugubre OTAN

A l’OTAN, l’atmosphère est crépusculaire. Les déclarations explosives du ministre italien des affaires étrangères, le pourtant-très-prudent Massimo D’Alema, mercredi, constituent une indication précise pour comprendre la cause du climat qui règne à l’OTAN. Elle a nom : Afghanistan, mais pas seulement. »U.S.-led raids that killed dozens of civilians in western Afghanistan in recent days are worrying NATO allies and could jeopardise Afghan civilian support, Italian Foreign Minister Massimo D’Alema said on Wednesday. Italy heads NATO’s Herat-based regional command in western Afghanistan and has contributed 1,900 troops to the NATO-led peacekeeping mission there. »We cannot hide that the ways in which this operation was conducted, which… Lugubre OTAN

La revanche du SFO? Washington veut inculper BAE pour corruption

La situation est intéressante : les USA semblent de plus en plus déterminés à lancer des poursuites contre BAE, s’il s’avère que les conditions juridiques le permettent. Actuellement, selon le Times d’aujourd’hui, le département de la Justice (DoJ) est en conversation avec le Serious Fraud Office (SFO) britannique pour déterminer la possibilité d’une telle action. «The US Department of Justice (DoJ) is in talks to establish whether it can launch a formal inquiry into alleged bribery and corruption in BAE Systems, The Times has learnt. Mike O’Brien, the Solicitor-General, acknowledged that the UK’s Serious Fraud Office (SFO) has met the DoJ to discuss allegations of… La revanche du SFO? Washington veut inculper BAE pour corruption

Un saisissant parallèle : de Valmy à Iéna

Nous détachons un aspect de l’important article du lieutenant-colonel Yingling, dont nous proposons une rapide analyse par ailleurs. Il s’agit des deux paragraphes qui terminent l’article, qui pourraient effectivement être intitulés : De Valmy à Iéna. «This article began with Frederick the Great’s admonition to his officers to focus their energies on the larger aspects of war. The Prussian monarch’s innovations had made his army the terror of Europe, but he knew that his adversaries were learning and adapting. Frederick feared that his generals would master his system of war without thinking deeply about the ever-changing nature of war, and in doing so would place… Un saisissant parallèle : de Valmy à Iéna