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Bloc-Notes

L’invasion du Pakistan et l’ironie un peu lasse de William Pfaff

Les agitations washingtoniennes concernant la dernière en vogue (ah oui, il s’agit de l’invasion du Pakistan) provoquent désormais l’ironie fatiguée de l’historien. C’est ce qu’il semble apparaître dans la présentation que fait William Pfaff, ce 20 novembre, des deux plans actuellement discutés. (Il se dit que ces projets d’invasion s’appuient sur un certain sérieux ou bénéficient d’un certain crédit. Oui, cela se dit.) Il y a quelque chose comme une ironie un peu lasse dans l’évocation que fait Pfaff d’Alexandre le Grand comme prédécesseur des plans inspirés du général Petraeus en Irak, comme dans l’appréciation qu’il nous donne de l’inévitable plan neocon («[It]possesses the relationship… L’invasion du Pakistan et l’ironie un peu lasse de William Pfaff

Washington impérial, — ou provincial?

John Brown est un ancien officier du Foreign Service, c’est-à-dire un fonctionnaire du département d’Etat formé à l’école diplomatique US. Il démissionna peu avant l’attaque de l’Irak, pour protester contre cette guerre. Depuis, il observe et commente la scène diplomatique de Washington, avec une précision critique extrêmement fine de la décadence de la diplomatie US. Concernant la guerre en Irak et le comportement de certains des acteurs principaux autour de GW Bush, il écrit, mettant en évidence le caractère fondamentalement et pathétiquement dérisoire de cette aventure, malgré toutes les pompeuses explications qu’on s’empresse de lui donner: «Had Rice and Powell been capable of a global… Washington impérial, — ou provincial?

Les F-15 interdits de vol: semi-montage… mais dans quel sens?

L’information doit aujourd’hui se déplacer à égale distance entre la probable réalité et les possibles nécessités du lobbying et des relations publiques, surtout à Washington, surtout au Pentagone. Ces constats nous ramènent à l’affaire des F-15 suspendus de vol et à la crise de l’USAF. Un article d’Aviation Week & Space Technology du 12 novembre, donne un éclairage ambigu sur cette affaire. D’abord, on note que les conséquences de cette mesure ont été considérables. Près de 700 F-15 de l’USAF ont été interdits de vol. La même mesure a été prise dans divers pays qui utilisent le F-15, notamment le Japon et Israël. Des F-15… Les F-15 interdits de vol: semi-montage… mais dans quel sens?

Fallon en porte-à-faux

L’exercice biannuel Bright Star a lieu tous les deux ans en Egypte et coordonne dans des manoeuvres grandioses l’action des forces de pays arabes amis (principalement l’Egypte) et les forces US de Central Command. L’amiral Fallon, désormais une star lui-même, dirigeait les manuvres. Il a fait des déclarations politiques caractérisées cette fois, au contraire de son habitude, par une fermeté très affirmée à l’encontre de l’Iran. Il a dénoncé le comportement de l’Iran et a exprimé l’idée, particulièrement révélatrice, que cette attitude n’était pas d’une grande aide pour la réduction des tensions dans la région. Extraits de armytimes.com, dépêche AP du 19 novembre «Speaking at… Fallon en porte-à-faux

Le retrait d’Afghanistan est-il en train de devenir une option?

Rétrospectivement, on pourrait penser que l’arrivée de Gordon Brown au pouvoir à Londres représente un tournant pour la situation en Afghanistan. C’est l’idée qui flotte autour de cette remarque, dans un article significatif du Financial Times du 18 novembre: «In the UK, a review of Afghan strategy has followed Gordon Brown’s takeover as prime minister from Tony Blair in June. The outcome represents, officials say, a scaling back of Blairite ambitions to help Afghans create a stable, prosperous and democratic future. It supports exploring, under Afghan leadership, reconciliation with members of insurgent groups.» Il est évident que l’actuelle campagne de l’OTAN en Afghanistan ne se… Le retrait d’Afghanistan est-il en train de devenir une option?

La passion-fric du croisé passionné, – passionnément

Il faut bien vivre, y compris les croisés, les believers. Tony Blair est l’homme qui nous dit avec passion «I believed in it. I believed in it then, I believe in it now.» ; l’homme qui se raconte et se vit comme le croisé d’une bataille ultime de la civilisatioon («The enemy that we are fighting I am afraid has learnt . . . that our stomach for this fight is limited and I believe they think they can wait us out.»). C’est aussi le parfait organisateur de sa vie post-Downing Street, dont on dit qu’il pourrait bien ramasser autant d’argent que Bill Clinton a… La passion-fric du croisé passionné, – passionnément

Clin d’œil sur l’“industrie de la conférence”

Nous nous doutions que cette sorte d’entreprise existait mais point que cela irait jusqu’à être nommé industrie de la conférence (lecture industry). Mais quoi, manque de réflexe américaniste et postmoderniste. Cela existe, et même depuis 1979, et la ruche laborieuse, le centre de cette industrie se nomme Washington Speaker Bureau (WSB), et vous saurez tout en allant sur son site. Vous saurez qu’il y a, dans le catalogue de WSB, les grands formats à plus de $15.000 la conférence, et ceux qui traînent, les seconds couteaux à moins de $15.000. Vous saurez que les plus demandés actuellement, dans la catégorie + $15.000 évidemment, sont: John… Clin d’œil sur l’“industrie de la conférence”

“Non, rien de rien…”, il ne regrette rien

Tony Blair n’est pas un poodle (un caniche), comme on l’accuse d’être vis-à-vis des USA. Tony Blair n’est pas un pro-américaniste servile. Cet homme a cru, il croit et il croira, et son alliance avec l’Amérique fut une alliance entre croisés postmodernes où la foi commune écarte toute idée de calcul et de servilité. Sur les écrans où d’aventure on brancherait la BBC, on verra une série consacré aux Années Blair (The Blair Years, premier épisode sur BBC-1, dimanche à 22H15). L’on sera convaincu de cette psychologie de Tony Blair. Le Times a recueilli les bonnes paroles, comme on dit les bonnes feuilles, de ces… “Non, rien de rien…”, il ne regrette rien

Affreuse nouvelle : le dollar n’est plus à la mode

Or, c’est une mode qui dure depuis près d’un siècle. C’est lors de l’entre-deux guerres, notamment par la vogue commençante des films hollywoodiens (leur exportation explosa dans les années 1920) qui portaient le mythe du dollar, et parallèlement par l’établissement de la puissance financière des USA face à des puissance européennes épuisées par la Grande Guerre, que la mode du dollar comme mythe de la richesse s’imposa dans les psychologies. Les deux causes se justifiaient l’une l’autre: la mode et le mythe étaient justifiés par la puissance, tandis que la puissance était magnifiée par la mode et le mythe, donnant sa sa légitimité à l’hégémonie… Affreuse nouvelle : le dollar n’est plus à la mode

Il y en a même (aux USA) pour se réjouir de la crise du dollar

Certains analystes US ne sont pas mécontents de la crise du dollar. Ils en font une analyse géopolitique et estiment que cette crise forcera les USA à renoncer à leurs engagements militaro-stratégiques dans le monde. C’est un raisonnement quasiment ron-paulien (Ron Paul, dénonciateur et adversaire de l’hégémonie du dollar). Il apparaît essentiellement dans la conclusion de l’analyse développée par Edward A. Olsen, professeur des affaires de sécurité nationale à la Naval Postgraduate School à Monterey, en Californie, dans un article mis en ligne le 16 novembre, sur Antiwar.com. Selon ses conceptions, Olsen apparaît proche des tendances libertariennes. Son raisonnement conduit à proposer une sorte d’isolationnisme… Il y en a même (aux USA) pour se réjouir de la crise du dollar

Musharraf, comme le Shah? – c’est si tentant

C’est à nouveau, c’est toujours le temps des analogies, comme si l’Histoire recommençait sans que nous en ayons rien appris après tout. Aux premières lueurs de la crise pakistanaise entrée dans son paroxysme, nous nous sommes rappelés de l’arc de crise cher à Brzezinski dans les années 1978-1980. Une nouvelle analogie fait florès, de la même époque, subsidiaire à la précédente mais bien plus précise, et bien peu encourageante pour le brav’ général Musharraf et pour la politique occidentale/américaniste: l’analogie du Shah. Deux auteurs choisissent cette analogie, pour commenter la situation pakistanaise et, surtout, pour caractériser l’aveuglement extraordinairement persistant de la politique extérieure US. Le… Musharraf, comme le Shah? – c’est si tentant

Moscou fourbit ses Iskander, – un peu, beaucoup…

Moscou fourbit ses Iskander, un peu, beaucoup Un général russe, le général Vladimir Zaritsky qui commande les unités de missiles de l’armée de terre russe, a déclaré que des missiles sol-sol à courte portée Iskander (SS-26) pourraient être déployés en Belarus si les USA, la Pologne et la Tchéquie poursuivent dans leur intention supposée de déployer des éléments de la BMDE sur les territoires des deux pays européens. La nouvelle est présentée aujourd’hui par le Daily Telegraph (le déploiement en Belarus est présenté comme un deuxième possible point de déploiement du Iskander). «Russia threatened to site short-range nuclear missiles in a second location on the… Moscou fourbit ses Iskander, – un peu, beaucoup…

Les Américains ne se rendent pas compte de ce qui est en train d’arriver à leur dollar

C’est l’automne du gouffre sombre pour le dollar, mais la chose n’a pas vraiment l’air de préoccuper Washington, ses augures et ses stratèges. Comme le reste, comme la guerre, comme la puissance sans fin des USA, les américanistes vivent comme si rien ne devait jamais changer. C’est de ce point de vue que Hamish McRae aborde la question du dollar, dans The Independent du 14 novembre. Il explique ainsi ce qui lui paraît être le fond du problème psychologique: «I don’t think Americans get it. I don’t think they realise quite how serious the collapse of the dollar is for the global economy, nor the… Les Américains ne se rendent pas compte de ce qui est en train d’arriver à leur dollar

Dr. Paul, ou la campagne en charentaises contre le cœur du système

Ron Paul est un sacré numéro. En un seul jour (le lundi 5 novembre), il vient de ramasser $4,2 millions de donations spontanées, ce qui représente un record absolu pour ce type d’opération sur Internet. Il approche à grands pas de son objectif financier pour pouvoir lancer sa campagne des primaires. Il veut $12 millions pour le 31 décembre et il se trouvait, hier à 16H46 (heure de Washington) à $8.122.609,23 (pour suivre la progression, et même y participer si vous voulez, allez sur le site de Ron Paul, le total de la somme étant monté à $8.134.412,65 le même jour, hier, à 22H59). Les… Dr. Paul, ou la campagne en charentaises contre le cœur du système

La guerre-vertigo

Savoir si la guerre en Irak se poursuit, si c’est une victoire à la Petraeus, une cessation des combats fautes de combattants, une défaite par le vide, une guerre dissimulée derrière l’absence d’activité des journalistes les plus libres du monde, qui peut savoir et qui s’y intéresse encore? La guerre en Irak semble s’être enfouie dans le grand trou noir qu’elle était devenue, comme une poche qu’on retourne. La bataille se poursuit sur d’autres terrains et d’autres champs. Désormais, il y a notamment le front du coût de la guerre. Trois semaines après que le CBO ait annoncé $2.400 milliards pour 2016 pour la guerre… La guerre-vertigo

Les projets européens si anti-américanistes d’une présidence française si pro-américaniste

A l’occasion de la rencontre Merkel-Sarkozy, le ministre français Hervé Morin donne une interview à la FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung). EUObserver.com d’aujourd’hui nous en fait un rapport succinct. La chose est dominée par une confirmation: la défense européenne sera un point central, fondamental, voire révolutionnaire de la présidence française de l’UE en juillet-décembre 2008. «In an interview with German newspaper Frankfurter Allgemeine Zeitung, French defence minister Hervé Morin said that Paris will put defence high on the agenda when it takes over the rotating presidency of the EU in the second half of 2008. »Mr Morin described European defence as an absolute priority which is… Les projets européens si anti-américanistes d’une présidence française si pro-américaniste

Panique F-15

A la suite de l’accident d’un F-15C de la Missouri Air National Guard le 2 novembre et de l’immobilisation des F-15 en attendant les résultats de l’enquête (voir notre F&C du 11 novembre), l’équipe du vice-président Cheney aurait réagi très vivement. L’ordre d’immobilisation concernant toute la flotte des F-15, touche notamment les F-15 de la défense continentale des USA (NORAD, pour North American Aerospace Defense). Cheney aurait objecté d’une façon très pressante qu’une telle mesure pouvait susciter la tentation d’une attaque terroriste. C’est pour cette raison que, dès le 7 novembre, le commandement CONR qui est chargé des activités régionales de défense aérienne de NORAD,… Panique F-15

Les experts sortent de plus en plus du bois pour nous dire : la bombe iranienne? Bof…

Il est vrai que, depuis quelques semaines, le sentiment général est que la perspective jusqu’alors cataclysmique d’une arme nucléaire iranienne est en train de s’évader vers une certaine relativité de la chose. On l’a déjà signalé et il est bon d’observer que cette évolution se poursuit. Une analyse en date du 11 novembre de McClatchy Newspapers développe ce thème. «Would I like Iran to have a nuclear bomb? No, said Robert Jervis, a Columbia University professor of international politics who has written widely on nuclear deterrence. But, the fears (voiced) by the administration and a fair number of sensible people as well, just are exaggerated.… Les experts sortent de plus en plus du bois pour nous dire : la bombe iranienne? Bof…

Fallon choisit le Financial Times

Fallon choisit le Financial Times L’amiral Fallon, chef de Central Command, est en passe de devenir une star médiatique. On se demandera bientôt s’il n’est pas en passe de détrôner son commandant en chef, GW, pour ce qui est de l’accès aux médias, et plus encore pour exprimer une opinion qui ne s'accorde guère avec celle de l'administration. La situation extraordinaire d'une telle liberté prise par des officiers généraux dans l'expression de leur opinion est illustrée aujourd’hui par une interview de Fallon au Financial Times. L'amiral y développe ses thèses habituelles, où il dénonce ces gens qui lancent inconsidérément des plans et des scénarios de… Fallon choisit le Financial Times

Gorbatchev parle de Poutine, et de la Russie par conséquent

Nos lecteurs ont déjà remarqué que nous avons, hors de toute considération politique partisane, une réelle affection pour Mikhaïl Gorbatchev. Le dernier dirigeant de l’URSS fut, selon nous, le véritable artisan de la fin de la Guerre froide (bien plus que les fariboles américanistes sur la course aux armements forçant l’URSS à évoluer puis à se désintégrer). Il le fut, notamment, grâce à sa poussée réformiste (perestroïka) et, particulièrement, le volet psychologique (glasnost) de cette poussée. Gorbatchev est à notre sens un des grands hommes d’Etat de la fin du XXème siècle. Gorbatchev est resté très impopulaire en Russie, ce qui est une situation très… Gorbatchev parle de Poutine, et de la Russie par conséquent

Précisions sur Gorbatchev et la fin de la Guerre froide

Un nouveau livre sur la fin de la Guerre froide vient d’être publié : Arsenals of Folly : The Making of the Nuclear Arms Race, de Richard Rhodes (qui a gagné la Triple Crown des prix littéraires US avec The Making of the Atomic Bomb : Pulitzer Prize, National Book Award and National Book Critics Circle Award). Une recension du livre a été publiée, le 4 novembre, par Charles Matthews dans le quotidien régional US San Jose Mercury News. L’intérêt de ce livre est qu’il donne une appréciation des tenants et aboutissants de la fin de la Guerre froide et complète certains aspects des positions… Précisions sur Gorbatchev et la fin de la Guerre froide

L’USAF aura ses F-22 supplémentaires

Il semble désormais assuré que l’USAF aura des F-22 au-delà des 183 exemplaires prévus. La chose peut être tenue pour acquise après la prise de position du député John Murtha, un démocrate qui préside la sous-commission des appropriations de défense de la Chambre. Murtha est extrêmement influent pour les questions de sécurité nationale, et extrêmement respecté. Defense News écrit le 7 novembre: «It’s time to consider building more than 183 F-22 stealth fighters, the chairman of the U.S. House Appropriations’ subcommittee on defense said Nov. 6. »A rising China and a U.S. F-15 fleet grounded by age and possible metal fatigue may mean Congress will… L’USAF aura ses F-22 supplémentaires

Bernanke au Congrès et panique à Washington

L’atmosphère à Washington devient de plus en plus tendue, voire proche de la panique (near-panic), à mesure de l’aggravation de la crise générale et systémique, boursière, financière, économique, en même temps que la crise du dollar. Le site WSWS.org décrit, aujourd’hui la déposition du président de la Federal Reserve Ben Bernanke, au Congrès le 7 novembre: «Near-panic atmosphere» Le discours au Congrès de Sarkozy le lendemain, la déclaration d’un des vice-présidents de la banque centrale chinoise (le dollar est en train de perdre son statut de devise mondiale de référence) ont également contribué à la détérioration du climat. «On Thursday, one day after American stock… Bernanke au Congrès et panique à Washington

Retour à l’“arc de crise”, — mais il ne nous a jamais quittés

Qui est assez vénérable pour avoir été actif dans l’attention pour les affaires du monde se souviendra de l’expression favorite de Zbigniew Brzezinski des années 1978-1980: arc de crise. C’est ce croissant des terres bordant l’Océan Indien, de la Somalie à la frontière avec l’Inde, de l’Afrique australe au sous-continent indien. C’était, en Iran en 1978, la révolution khomeyniste (de l’ayatollah Khomeiny, au nom duquel le Shah avait été renversé), que l’amiral Turner, patron de la CIA, n’avait pas vu venir parce que l’ayatollah Khomeiny était un monsieur âgé; l’aggravation incessante de la situation en Afghanistan, avec un régime communiste et une rébellion islamiste en… Retour à l’“arc de crise”, — mais il ne nous a jamais quittés