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Bloc-Notes

Mais qu’allaient-ils donc faire à Bassorah?

La crise à allure de quasi-guerre civile de Bassorah (puis dans d’autres points en Irak), commencée le 25 mars, s’est achevée, dans tous les cas temporairement, le week-end dernier. La crise s’avère être une victoire substantielle de celui qu’on jugeait pouvoir liquider rapidement, le chiite radical Al Sadr, et s’achève sur une interruption des combats négociés par les Iraniens. Pendant ce temps, le gouvernement régulier irakien, secondé par la fameuse coalition, a vu s’écrouler tous ses espoirs de régler rapidement la question, après avoir obtenu un soutien emphatique du président des Etats-Unis. Il y a dans ces événements une sorte d’archétype des erreurs et de… Mais qu’allaient-ils donc faire à Bassorah?

L’Afghanistan et le “parler vrai” on/off the record

On parle assez tristement en ce moment des perspectives que nous ménage l’Afghanistan. Le vénérable Frank Carlucci, vieux routier de la CIA des années congolaises (circa 1960, autour de la liquidation de Lumumba) reconverti dans le conglomérat Carlyle, ou ce qu’il en reste, s’est exclamé en martelant ses mots d’un dentier allègre: «Je me fous que cela prenne encore 10 ou 20 ans, mais nous ne pouvons nous permettre de laisser tomber l’Afghanistan», sous-entendu mais dit explicitement: parce que l’OTAN y laisserait sa peau. C’est Arnaud de Borchgrave qui nous en instruit, à partir d’un séminaire auquel il a assisté, dans une analyse pour UPI… L’Afghanistan et le “parler vrai” on/off the record

Face à la crise systémique, le conformisme systémique imposé par le virtualisme

La vigueur initiale de la campagne présidentielle US s’abîme de façon régulière dans une confusion partisane. Du côté démocrate, c’est un affrontement fratricide entre Clinton et Obama, qui porte essentiellement sur des sujets de polémique évitant systématiquement la substance des problèmes innombrables qui affectent les USA. Du côté républicain, McCain navigue à partir de positions personnelles qui sont suspectées par une partie importante de l’électorat républicain, pour tenter de rassembler cet électorat, selon des programmes fourre-tout où l’extrémisme conformiste de sécurité nationale côtoie l’alignement également conformiste sur les lignes classiques du parti. Un point d’une particulière importance, dont nous avons tous les jours l’écho bruyant,… Face à la crise systémique, le conformisme systémique imposé par le virtualisme

Le “modèle britannique” qui nous séduit tant, décrit par un historien des idées, – ou l’extrême de notre crise identitaire

A Londres, le président Sarkozy, qui n’en est pas à une contorsions du langage et de l’idée près, a célébré l’entente formidable (Sarko-Gordon Brown) en célébrant le modèle britannique dont il a affirmé qu’il était un de ses guides et un de ses objectifs. Parallèlement à sa visite mais certainement sans intention de nuire, The Spectator publie le 26 mars un essai de l’auteur de théâtre et l’historien des idées David Selbourne, décrivant l’état de crise profonde où se trouve plongé le Royaume-Uni, le modèle britannique en question. En fait, Selbourne dépeint la crise des démocraties occidentales et du système libéral, dont effectivement le Royaume-Uni… Le “modèle britannique” qui nous séduit tant, décrit par un historien des idées, – ou l’extrême de notre crise identitaire

Candide et la crise

L’un dans l’autre, sur quelque sujet que ce soit, Tom Engelhardt, sur son site TomDispatch.com, nous présente une vue des choses singulière de bon sens, que ce soit par ses propres textes ou en commentaire d’introduction de ses invités, eux-mêmes toujours d’excellent niveau. Ce commentateur met en évidence combien l’existence des réseaux d’information et de commentaire d’Internet constitue aujourd’hui un apport vital pour la compréhension du monde Voici donc la vision de la crise économique US par Tom Engelhardt, le regard de Candide. On la trouve sur son site, à la date du 27 mars. «No one was prepared for the storm when it hit.… Candide et la crise

La trêve est finie, le pire a triomphé

Depuis trois jours, un nouveau courant de violence se répand en Irak, ajoutant une nouvelle dimension à cette guerre. Pour William S. Lind, le 27 mars sur SpaceWar.News (UPI), c’est la fin de la trêve (lull) «Most wars move not at a steady pace but in a series of fits and starts. For about half a year, we have been enjoying something of a lull in the war in Iraq. Anything that reduces casualties is to be welcomed. But the bulletins’ claims that the downward trend in violence will continue should be seen more as political vaporing than military analysis. Events begin to suggest that… La trêve est finie, le pire a triomphé

Les douceurs de GW pour Sarko, son presque-“meilleur allié”

La France meilleure alliée des USA? La possible Grande Nouvelle a encore été évoquée dans une interview de GW Bush par le Times de Londres, dans un article publié aujourd’hui. La chose était évoquée en même temps que la question de savoir si l’Angleterre est encore ou n’est plus l’alliée au traitement privilégié qu’elle avait coutume d’être. Grande interrogation à ce propos. Le débat, grotesque comme tout ce qu’il y a autour de cette question d’image de communication sans la moindre substance (sinon les liens de servilité automatiques des Britanniques vis-à-vis des USA établis du temps de la Deuxième Guerre mondiale et de la Guerre… Les douceurs de GW pour Sarko, son presque-“meilleur allié”

Enfin! Qu’est-ce que les Iraniens attendent pour nous aider avant qu’on les bombarde?

Le cloisonnement des procédures, des jugements, des intérêts et fondamentalement des psychologies, est un phénomène avec des effets quotidiens, dans le côtoiement et les rapports logiques des nouvelles, des plus intéressants. Il s’agit de nos amis US, de loin les plus performants dans ce sport du cloisonnement qui représente finalement l’aspect bureaucratique de l’irresponsabilité de la psychologie américaniste. Dans une dépêche AFP relayée par RAW Story le 26 mars, on apprend que le porte-parole des forces armées US à Bagdad adorerait que les Iraniens, enfin conscient de leur statut international respectable et respecté de tous, de leur position internationalement reconnu comme chacun sait puisqu’ils ont… Enfin! Qu’est-ce que les Iraniens attendent pour nous aider avant qu’on les bombarde?

Ainsi ce jour fut-il le jour de la Fin des Temps

Les commentaires de plus en plus affirmatifs se multiplient désormais, pour nous dire l’Histoire telle que nous l’avons vue se dérouler sous nos yeux. Il s’agit précisément de ce 14 mars 2008, le jour où Bernanke mit la main à la poche pour sauver Bear Stearns et marquer la fin de l’illusion capitaliste et libre-échangiste d’un monde sans régulation, sans interventionnisme, sans chose publique pour empêcher le marché de tourner en rond, seul, sans entrave ni interférence. Ainsi en est-il, d’une façon assez solennelle, du prestigieux commentateur Martin Wolf, du Financial Times, dans cet article du 25 mars, qui écrit effectivement comme un historien entamant… Ainsi ce jour fut-il le jour de la Fin des Temps

La jubilation de l’idéologue qui vous l’avait bien dit

Revenons-en à notre ami Gerard Baker, du Times, grand connaisseur de l’Amérique, des affaires économiques et des vertus capitalistiques, du libre-échange et du marché qui se débrouille tout seul. Grand admirateur de tout cela, également. Baker jubile, ce 25 mars, parce qu’il est positivement admiratif de l’action de la Fed (rachat de Bear Sterans, par JP Morgan interposé, par filouterie interposée d’actions incroyablement dévaluées et depuis réévaluées, et d’une ligne de crédit de $30 milliards de bel et bon argent du contribuable). Pour Baker, qui exulte, l’action de la Fed paraît presque churchillienne. En voilà des qui ont des cojones, ce n’est pas comme les… La jubilation de l’idéologue qui vous l’avait bien dit

Le choix du KC-45 de l’USAF et la base industrielle US

La critique contre le choix (Northrop Grumman et EADS) de l’USAF pour son programme KC-45 se précise et devient plus sophistiquée. Un exemple de cette évolution se trouve dans l’analyse de Martin Sieff pour UPI, du 24 mars. L’intérêt de cette analyse est qu’elle déborde largement la question du programme KC-45, voire de Boeing versus Northrtop Grumman/EADS, pour embrasser la question plus fondamentale de la base industrielle US. Sieff démarre d’un argument favorable au choix fait par l’USAF, selon lequel il ne serait pas mauvais que les Européens, ces grands alliés naturels des USA, aient eux aussi des capacités de production de systèmes stratégiques globaux.… Le choix du KC-45 de l’USAF et la base industrielle US

L’apocalypse selon Paul Craig Robert

On connaît la verve et la furia de Paul Craig Roberts, ancien secrétaire adjoint au trésor de Reagan, ancien commentateur-vedette du Wall Street Journal reconverti dans la polémique anti-système dans les réseaux dissidents sans rien perdre de ses conceptions de conservateur classique. Simplement, Roberts pointe le doigt vers la direction américaniste, essentiellement depuis 9/11 bien sûr, et il affirme in fine: ce sont eux qui ont trahi les conceptions classiques du conservatisme américain. Le 20 mars, sur OnLine Journal, Paul Craig Roberts publie un de ces articles qui reprennent toute une pensée critique des événements courants, en leur appliquant sa vision désormais eschatologique pour ce… L’apocalypse selon Paul Craig Robert

John McCain, “vive la France!”

Les attaques contre John McCain sont passées à la vitesse supérieure avec la diffusion d’une vidéo réalisée par le comité Campaign for American’s Future (CAF). McCain est pris à partie à propos de l’affaire du programme KC-45 de l’USAF. (D’après ce que nous pouvons en juger, le CAF est un groupe libéral de gauche ou de centre gauche [étiquettes approximatives], qui s’attaque surtout aux matières économiques, sur un ton populiste et néo-protectionniste. L’orientation de ce comité est certainement à considérer dans le contexte de la campagne présidentielle actuelle. On y trouve autant des associations ou représentants d’associations économiques de tendance anti-libre-échangiste et partisanes d’une régulation… John McCain, “vive la France!”

2008 aussi important que 1907 et 1933

Collaborateur institutionnel du Times, Irwin Stelzer, conseiller en pratiques d’affaires et directeur des études de politique économique au Hudson Institute, est un commentateur bien informé des affaires financières US. Son avis sur la crise présente est tranché. Du point de vue de la politique financière structurelle US, la crise actuelle est, dit-il, aussi importante que 1907 et 1933, 1907, quand le banquier JP Morgan sauva Wall Street d’une épidémie de faillites bancaires retentissante, puis cette crise conduisant le président Wilson, quelques années plus tard, à mettre en place la Féderal Reserve, qui jouerait désormais officiellement le rôle de JPM; 1933, avec l’entrée en fonction de… 2008 aussi important que 1907 et 1933

Petite leçon d’histoire par le professeur Krugman : nous ne sommes pas en 1929

Pour comprendre le véritable sens de la crise actuelle, pour la dégager de sa gangue d’économisme qui en limite le sens justement, il est nécessaire de se référer à l’histoire plus qu’à l’économie. C’est ce que fait Paul Krugman, le 21 mars, dans l’International Herald Tribune. En un mot: nous ne sommes pas en 1929, contrairement aux images qui viennent trop rapidement sous la plume du commentateurs. «If Ben Bernanke manages to save the U.S. financial system from collapse he will rightly be praised for his heroic efforts. »But what we Americans should be asking is: How did we get here? »Why does the financial… Petite leçon d’histoire par le professeur Krugman : nous ne sommes pas en 1929

Hagel: il faut un nouveau parti politique aux USA

On a déjà vu combien, à l’intérieur d’un système dont il est certes comptable (ce qui implique des limites à la critique, sans aucun doute), le sénateur républicain Chuck Hagel représente une des personnalités les plus proches de la lucidité critique et de l’honnêteté intellectuelle. Le livre (America: Our Next Chapter) que vient d’écrire Hagel et qui sera en vente le 25 mars nous donne ses réflexions sur l’état de l’Amérique. Raw Story (Associated Press) nous en fait rapport le 20 mars: «U.S. Sen. Chuck Hagel writes in a new book that the United States needs independent leadership and possibly another political party, while suggesting… Hagel: il faut un nouveau parti politique aux USA

Le rapport entre la guerre et la crise de l’économie US: la thèse se répand

Nous avons déjà noté combien nous jugions essentielle l’observation de l’économie Joseph Stiglitz sur le rôle fondamental du coût de la guerre en Irak comme l’une des causes principales de la crise financière/écionomique aux USA. (Voir nos F&C du 8 mars et du 17 mars.) Il est intéressant d’observer que cette thèse est aujourd’hui en train de se répandre. C’est le cas pour Richard Vague, dont la formation est intéressante par rapport à cette prise de position puisque ce républicain modéré est un businessman, co-fondateur et CEO de First USA Bank, qui généralisa l’usage des cartes de crédit. Vague est aussi l’auteur de Terrorism: A… Le rapport entre la guerre et la crise de l’économie US: la thèse se répand

Le GAO entre JSF et KC-45, – et Walker s’efface

Le 13 mars, le n°2 du Government Accounting Office (GAO, ou Cour des Comptes US), Gene L. Dodaro, a été installé comme faisant fonction de Contrôleur Général des Etats-Unis, titre officiel du patron du GAO. En même temps était annoncée la démission du Contrôleur Général, David M. Walker. Selon le communiqué du GAO, de ce même jour (13 mars): «Gene L. Dodaro became Acting Comptroller General of the U.S. Government Accountability Office on March 13, 2008, succeeding David M. Walker, who appointed him upon resigning. Mr. Dodaro will serve in this position until the President nominates and the Senate confirms a successor from a list… Le GAO entre JSF et KC-45, – et Walker s’efface

L’état de l’USAF: quelques faits & chiffres de la crise

C’est un point sur lequel nous avons pris l’habitude de revenir avec la plus grande attention parce qu’il nous paraît aussi important que fort peu réalisé. Il s’agit de la crise de l’USAF, qui tient une place particulière au sein de la crise du Pentagone. Nous allons nous attacher à deux aspects de cette crise, l’un documentaire et l’autre de circonstance. Ils doivent permettre de mieux mesurer les implications de cette crise, tant du point de vue de ses origines que du point de vue de ses perspectives. Un aspect documentaire nous vient d’un article de Rebecca Grant, dans Air Force Magazine, numéro de mars… L’état de l’USAF: quelques faits & chiffres de la crise

Le JSF de plus en plus agacé par le GAO

C’est une démarche assez inhabituelle mais significative qu’ont fait Lockheed Martin (LM), constructeur du JSF, par la bouche de son porte-parole John Smith, et la direction du programme JSF au Pentagone, par la voix du capitaine de vaisseau Wade Knudson qui dirige effectivement ce programme. Il semble bien, d’après le rapport qu’en fait Defense News le 18 mars, qu’il s’agisse d’une démarche conjointe et d’une démarche coordonnée pour mettre en cause les deux rapports du Government Accounting Office (GAO, Cour des Comptes US) rendus publics le 11 mars. Ces deux rapports mettent eux-mêmes gravement en cause le programme JSF, affirmant que son évolution durant l’année… Le JSF de plus en plus agacé par le GAO

Une petite déprime anglo-américaine: on est un peu moins “spéciaux”

Le temps n’est plus au flamboyant Tony Blair, certes. Remplacé par le bougonnant, le beaucoup moins sexy Gordon Brown, du coup la spécial relationship l’est beaucoup, beaucoup moins. Le Daily Telegraph consacre un article très travaillé (le 16 mars), avec témoignages, confidences, etc., sur la disparition de la magie post-9/11 du couple Tony-GW. La nouvelle est bien celle-ci: disparition de l’expression spécial relationship du vocabulaire de la communication des diplomates britanniques. Affaire sérieuse, presque une révolution. «British diplomats in Washington have quietly dropped the use of the phrase special relationship in what some see as a symbol of the drift in relations with the US… Une petite déprime anglo-américaine: on est un peu moins “spéciaux”

Un flot de pétrole pour conquérir le pétrole

La guerre contre l’Irak a-t-elle été lancée pour verrouiller l’accès à des réserves importantes de pétrole (6% des réserves mondiales de pétrole en Irak)? Les arguments, les théories de complot et le reste ne manquent pas pour une réponse qui se veut être le contraire de négative. On connaît le débat et les débatteurs qui sont en général honorables et péremptoires. Cette sorte de débat écarte en général certains aspects du problème irakien qui ne manquent pas d’intérêt. L’un des plus paradoxaux et certainement le plus symbolique et le plus révélateur nous est détaillé par Robert Bryce, directeur de la rédaction de Energy Tribune. Voici… Un flot de pétrole pour conquérir le pétrole

La polémique du programme KC-45: “toutes les options sont sur la table”

La polémique autour du programme de ravitailleurs en vol KC-45 de l’USAF remporté par l’association EADS/Northrop Grumman a quitté la première page des journaux et les analyses des agences de presse mais elle n’est nullement apaisée. Elle est entrée dans sa deuxième phase, qui est celle de l’élaboration des tactiques et de la préparation de diverses manuvres. La situation du programme KC-45 se caractérise par un mot de la sénatrice Patty Murray, une démocrate de l’Etat de Washington, farouche adversaire de la décision prise par l’USAF puisque représentante l’Etat natal de Boeing, mot qui paraphrase le toutes les options sont sur la table de Bush… La polémique du programme KC-45: “toutes les options sont sur la table”

Pauvre GW Hoover

L’analogie commence à faire des ravages, celle de GW Bush et de Herbert Hoover. Le second est le président de la Grande Dépression, comme chacun sait, et le souvenir qu’il a laissé est à la fois piteux et désespérant. Herbert Hoover reste, dans l’histoire des USA, et peut-être avec une certaine injustice car il ne faisait que représenter un courant dominant de son temps, comme le dirigeant absolument incapable de percevoir, de mesurer, d’appréhender la puissances des événements qui secouaient son pays. Nous-mêmes n’avons pas résisté à cette comparaison, à l’occasion des dernières déclarations de GW Bush placé devant l’ouragan de la crise. Cette comparaison… Pauvre GW Hoover