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Bloc-Notes

Courte réflexion anglo-saxonne sur la politique russe

La reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud par la Russie représente un choc de plus pour l’Occident, qui ne cesse d’empiler les chocs subis du fait de la politique russe. Quelques heures après le vote unanime du Parlement russe en faveur de cette reconnaissance, les commentaires étaient unanimes pour estimer que la direction russe ne se presserait pas pour suivre son Parlement, que cette demande de reconnaissance représenterait un atout dans une négociation internationale avec la menace d’éventuellement y souscrire (voir l’avis relayé hier d’un expert russe présenté par le Guardian: «One analyst said it was unlikely that the Kremlin would unilaterally recognise… Courte réflexion anglo-saxonne sur la politique russe

La barbarie en Géorgie, les incidents afghans et l’indignation internationale

Dans un article publié après une visite en Géorgie pour constater les dégâts causés par l’attaque russe, le journaliste Borzou Daragahi du Los Angeles Times, décrivait le 19 août une situation assez modérément catastrophique par rapport aux exclamations de l’indignation internationale: «the 19 international journalists on a daylong tour found just a few signs of Russian destruction, not very evident amid the sleepy resort towns of the Black Sea coast and the lush inland valleys. Just as Russians are suspected of having exaggerated the number of casualties and damage in the initial Georgian offensive that sparked the war in Georgia’s breakaway region of South Ossetia,… La barbarie en Géorgie, les incidents afghans et l’indignation internationale

La Russie invite la crise afghane dans notre grande crise

Le domaine de la crise géorgienne ne cesse de s’étendre, confirmant sa puissance et son importance, et son caractère de crise centrale. Cette crise centrale affecte désormais directement, ou absorbe la crise afghane, avec des déclarations de l’ambassadeur russe en Afghanistan faites au Times de Londres aujourd’hui. Les Russes n’ont pas perdu de temps : ils mettent directement en cause l’accord d’avril dernier entre la Russie et l’OTAN pour le transit par la Russie de ravitaillements et d’équipements de l’OTAN destinés à l’Afghanistan. «Zamir Kabulov, the Russian Ambassador to Afghanistan, told The Times in an interview that he believed the deal was no longer valid… La Russie invite la crise afghane dans notre grande crise

Sébastopol et le goût salée des “mers chaudes”

A côté de la Géorgie, qui serait un baril de poudre, l’Ukraine paraît être une poudrière considérable et bourrée de poudre, qui n’attend qu’une mèche bienveillante. L’arrivée à Sébastopol du croiseur lance-missiles russe Moskva a été une occasion de plus de mesurer cette situation ukrainienne. Le navire fait partie de la Flotte de la Mer Noire, qui a son port d’attache à Sébastopol, ville russe de Crimée rattachée à l’Ukraine par Krouchtchev, qui fait aujourd’hui partie de l’Ukraine dont le président est très hostile à la Russie, qui est peuplée en grande majorité de Russes. L’Ukraine veut que la base navale de Sébastopol soit restituée… Sébastopol et le goût salée des “mers chaudes”

L’ultimatum à peine déguisé de Boeing

Les bruits publiés ici et là se confirment. Boeing se dit très mal à l’aise avec les nouvelles spécifications de l’USAF concernant le programme KC-45, à la suite de la réouverture de la compétition suivant l’appréciation défavorable du GAO, du 18 juin dernier. Boeing estime que les nouvelles spécifications portent sur un avion différent, plus gros et à plus forte capacité d’emport, que celles qui furent considérées pendant la première phase de l’attribution menant à la sélection d’EADS/Northrop Grumman. Boeing demande un délai de six mois pour soumettre sa proposition, et non les deux mois qu’exige le Pentagone. La nouvelle est annoncée par diverses sources,… L’ultimatum à peine déguisé de Boeing

Le système BMDE mis en perspective dans la crise

Il faut noter la publication, aux USA, de divers commentaires qui s’attachent désormais à ce qui pourrait apparaître, en perspective, comme le facteur central de la crise géorgienne, ou un facteur central de la crise européenne déclenchée par la crise géorgienne. La décision de mettre en place le système anti-missiles US BMDE en Pologne est désormais perçu comme un élément directement antagoniste de la Russie, et dont la dimension stratégique est avérée. Ainsi, les commentaires s’attachent-ils à nous décrire la logique de l’équilibre stratégique de la Guerre froide, et la façon dont le déploiement de la BMDE rompt cet équilibre. Ce n’est pas une nouvelle… Le système BMDE mis en perspective dans la crise

La tragique absence de tragique de la candidature Obama

On sait maintenant qui sera le candidat vice-président pour le parti démocrate, au côté de Barack Obama. Le choix du sénateur Joe Biden a été annoncé, notamment par CNN.News, ce 23 août. Sélection sans surprise par rapport aux rumeurs qui couraient ces derniers jours. La sélection de Joe Biden est considérée par les milieux modérés washingtoniens comme un bon choix, notamment à cause de l’intégrité intellectuelle et morale du personnage. Biden apporte à Obama son expérience en matière de politique extérieure (il est président de la commission des relations extérieures du Sénat). Pour autant, la chose n’est pas nécessairement rassurante, vue de l’extérieur. Dans certains… La tragique absence de tragique de la candidature Obama

Pourquoi n’ont-ils pas écrit cet article en 2001? Ou bien en 1991?

Les Américains, ou disons les citoyens américanistes, sont gens surprenants. Ils suscitent, poursuivent, accélèrent avec enthousiasme et sans le moindre frein ni scrupule une politique qu’ils savent pertinemment être déstabilisante, pour soudain s’apercevoir lorsqu’une réaction sérieuse et évidemment prévisible est déclenchée par elle, tout ce qu’ils ont à perdre avec elle. Cela fait donc huit ans, non, mieux, ou pire, cela fait 16 ou 17 ans qu’ils poursuivent la même politique de pression et d’investissement d’influence, de propagande et d’actions de subversion dont les révolutions de couleur sont les meilleurs exemples, contre la Russie. Et puis, aujourd’hui, ou plutôt hier dans cet article de l’International… Pourquoi n’ont-ils pas écrit cet article en 2001? Ou bien en 1991?

Leçon essentielle de la courte guerre: la centralisation en échec

Le très court conflit entre la Russie et la Géorgie est déjà l’objet de nombreuses analyses. On veut savoir ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. La leçon militaire à grand effet politique est évidente et n’a nul besoin d’être soumis à la verve déstructurante des experts: la puissance militaire russe, si effrayante lorsqu’elle était soviétique et complètement désintégré dans les années 1990, est à nouveau active et efficace. Sur le plan technique, comme toujours dans le cas de l’évaluation d’une guerre, l’affaire est plus complexe. Nous avons choisi de chercher ce qui nous paraît l’essentiel et nous pensons l’avoir trouvé dans… Leçon essentielle de la courte guerre: la centralisation en échec

Lire et relire Pfaff, de toute urgence

Il est trop rare de découvrir un texte court, percutant, irradiant la culture et la connaissance de l’histoire du monde, pour résister au plaisir de revenir à celui de William Pfaff, du 19 août, déjà cité hier dans notre texte sur l’OTAN, combien de divisions ?. Il est si rare de trouver en si peu de lignes, magnifiquement présenté en allant au cur de la chose, avec les références historiques imparables qui importent, une présentation aussi juste de la dérisoire et considérable catastrophe qu’est la crise géorgienne pour la politique occidentale. Pfaff fait un historique impeccable, d’une part de l’attitude de l’Ouest vis-à-vis de la… Lire et relire Pfaff, de toute urgence

Les anti-missiles de Varsovie, ou la médiocrité sans fin de notre décadence

On n’en finit pas de mesurer la décadence extraordinaire de la chose dont l’Histoire nous avait appris la prépondérance dans le destin collectif des nations. Cette phrase pompeuse n’a d’autre but que de décrire la politique, aux guillemets désormais obligés quand ça se trouve, et l’état où elle se trouve aujourd’hui. La signature à Varsovie de l’accord USA-Pologne sur le système anti-missiles BMDE, avec Rice du côté US, consacre pour cette étape de la crise européenne le niveau de désordre et de médiocrité où est tombée la politique européenne, cela sous les yeux indifférents ou éventuellement effrayés des dirigeants européens du même calibre que cette… Les anti-missiles de Varsovie, ou la médiocrité sans fin de notre décadence

Condi et les Tu-95 qui menacent l’Ouest et ses valeurs

Il y a quelque chose de complètement robotisé dans le discours convenu, conformisme passé à la moulinette du virtualisme, de nos dirigeants. Parmi les robotisés, Condi Rice est un grand format, une sorte de robot qui aurait été lobotomisé après avoir été habillé dans les boutiques chics de la 5ème Avenue. Cela tient essentiellement, outre son discours totalement vide comme tout le monde, au fait qu’elle assume une fonction prestigieuse qui n’a plus aucune signification. Le département d’Etat sous son règne est réduit à entériner les exigences du Pentagone et les lubies désormais poignantes, vu la proximité de la retraite, de GW. Cela écrit, il… Condi et les Tu-95 qui menacent l’Ouest et ses valeurs

L’engagement israélien en Géorgie

Deux textes intéressants ont été mis en ligne sur le site YNetNews.com, concernant l’engagement d’Israël en Géorgie, essentiellement comme supplétif des USA pour l’armement, l’équipement et l’entraînement des forces armées géorgiennes ces dernières années en vue d’une attaque des territoires contestés de l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Un texte du 16 août rapporte le témoignage d’anciens soldats israéliens, de retour de Géorgie où ils avaient exécuté un contrat pour Defensive Shield, société privée fournissant des services dans le domaine militaire mise sur pied par le brigadier général Hirsch. (Hirsch avait commandé une division israélienne lors de la guerre de juillet-août 2006 contre le Hezbollah; il… L’engagement israélien en Géorgie

Le F-22 sauvé par Saakachvili?

On a vu par ailleurs, dans notre rubrique Faits & Commentaires de ce jour, la référence faite à l’article du Wall Street Journal du 16 août, et les commentaires qui l’accompagnent. Il s’agit d’un article annonçant une poussée massive pour une augmentation des dépenses d’armement US pour le domaine de la guerre conventionnelle de haut niveau. Le cas du F-22 Raptor est cité principalement par l’article. Nous reprenons quelques citations de l’article concernant spécifiquement le F-22. «Russia’s attack on Georgia has become an unexpected source of support for big U.S. weapons programs, including flashy fighter jets and high-tech destroyers, that have had to battle for… Le F-22 sauvé par Saakachvili?

Condi Rice, déguisée en “April Glaspie de la crise géorgienne”

Les USA ont-ils encouragé Saakachvili à attaquer comme il le fit le 7 août? Ont-ils tenté de l’en décourager ? L’ont-ils simplement ignoré, ayant d’autres chats à fouetter? Si l’on se réfère aux cinq heures d’entretiens féroces entre Rice et Saakachvili le 15 août, la différence d’attitude entre les deux après ces entretiens, lors d’une conférence de presse où l’on vit le Géorgien se déchaîner contre les alliés qui promettent et ne tiennent pas, et une Rice plutôt gênée, l’on serait tenté de répondre que Saakachvili a été encouragé ou a cru avoir été encouragé, implicitement ou explicitement, que certaines promesses ont été faites, implicitement… Condi Rice, déguisée en “April Glaspie de la crise géorgienne”

La singulière position de la Turquie

Après tout, la Turquie est proche des épicentres de violence et de déstabilisation: proche de l’Irak, proche de l’Iran, pas si loin de la Géorgie et de la Russie… Proche des Etats-Unis, par le portefeuille sinon par le cœur et, après tout, membre de l’OTAN autant que candidate controversée à l’entrée dans l’UE. Pour compléter ce tableau objectif plein d’ambiguïté, il y a la position de la Turquie durant cette crise de la Géorgie. • Le 13 août, alors que la crise russo-géorgienne entrait dans sa phase d’élargissement, le Premier ministre Erdogan était en visite à Moscou et prodiguait à la direction russe des paroles… La singulière position de la Turquie

Les conséquences inattendues des convictions irréprochables et inébranlables du ministre Bernard K.

L’une des stars de la crise, y compris sous la menace de la mitraille lundi dernier à Gori, ville natale de Staline, c’est incontestablement le ministre français des affaires étrangères. Citons John Lichfield, de The Independent, traçant un portrait détaillé du ministre le 16 août. On y trouve des détails et des remarques, qui concernent la crise géorgienne elle-même, qui ne sont pas inintéressants. «After visiting Georgia earlier that day [11 August], M. Kouchner insisted on flying to the northern, officially Russian, half of Ossetia to show concern for the suffering of both sides. They are all poor sods, he said. Against the advice of… Les conséquences inattendues des convictions irréprochables et inébranlables du ministre Bernard K.

Le discours de la méthode

L’inquiétude est palpable. Ce matin, ont promis les Russes, l’évacuation de la Géorgie commence. Mais sera-ce bien le cas? Que faire si les Russes n’entament pas leur retrait? Quelle attitude prendre? Et puis, d’autre part, ce nouveau problème qui vient de surgir: que faire du côté de l’Ukraine, où le président Iouchenko vient d’annoncer qu’il envisageait de suspendre l’accès de la flotte russe au port de Sébastopol si les navires russes sont impliqués dans le conflit géorgien? «A day later [16 August], Ukraine’s President, Viktor Yushchenko, weighs in with threats to cancel Russia’s lease of the Crimean port of Sevastopol, if Russian ships there join… Le discours de la méthode

L’aide militaire US et les forces géorgiennes

La présence militaire US en Géorgie est forte et constante depuis quelques années. Des liens spéciaux ont été établis, spécifiquement avec le Pentagone qui considère la Géorgie comme un relais particulièrement précieux sur les frontières de la Russie. Comme nous l’avons déjà observé, la Géorgie a une place particulière dans le dispositif du Pentagone, qui diffère des liens établis avec d’autres pays de la région autour de la Russie («la Géorgie tient une place privilégiée dans la dynamique du Pentagone; ce n’est certes pas à la hauteur de la position d’Israël pour le Moyen-Orient mais c’est le même principe: constituer un foyer de puissance déstabilisatrice… L’aide militaire US et les forces géorgiennes

Analyse de la culpabilité US dans la crise géorgienne

C’est également aux USA qu’on trouve, comme autant de traces précieuses, les analyses les plus complètes et les plus rigoureuses de la culpabilité US dans l’actuelle crise géorgienne. Culpabilité US, c’est le titre de l’analyse, excellente en tous points, que donne Steve Clemons le 9 août sur son site The Washington Note. Il lie justement cette crise à l’affaire de l’indépendance du Kosovo, et à la façon dont certaines propositions russes de compromis furent écartées sans le moindre ménagement par la partie US: «Georgia-Russia Clash: American Culpability and the Kosovo Connection» La parole à Steve Clemons, qui nous donne une note d’analyse dont pourraient s’inspirer… Analyse de la culpabilité US dans la crise géorgienne

L’ombre du Kosovo

La société d’analyse US Stratfor est intéressante à suivre dans la question du conflit d’Ossétie du Sud. Alors que son orientation est en général clairement américaniste, que son outil d’analyse est essentiellement géopolitique, Stratfor a aussi une appréciation originale par rapport au courant de la pensée US de l’importance de l’esprit national. On a lu l’analyse que George Friedman fait du rôle de Soljenitsyne, qui est extrêmement originale et subtile pour une psychologie américaniste. Vis-à-vis de la Russie, Stratfor a depuis longtemps une appréciation historique: la Russie est une vieille nation et une grande puissance, et ceci expliquant en partie cela; elle ne peut accepter… L’ombre du Kosovo

Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

Parmi les experts consultés, l’avis de Jonathan Eyal, directeur des études au Royal United Services Institute (RUSI), est intéressant dans la mesure où il résume bien la position dominante à l’Ouest, fortement influencée par les Anglo-Saxons. Il s’agit de la position dominante simplement par absence d’alternative, parce qu’aucune alternative ne s’est révélée à l’Ouest. La France et l’Allemagne sont principalement fautives à cet égard, qui sont les deux seuls pays qui auraient pu, ces dernières années, formuler et appliquer effectivement une telle alternative politique. Même le couple Chirac-Schroëder (avant Chirac-Merkel et Sarkozy-Merkel) n’a pas pu établir cette alternative, s’il a prétendu suivre une politique recherchant… Entre “sympathie” et “frustration”, un dilemme à la mesure de la politique occidentaliste

On insiste : le pétrole à $200 le baril d’ici 5-10 ans

Alors que la baisse du prix du pétrole dans ces deux dernières semaines a introduit une sorte de sentiment d’euphorie en laissant penser que la crise du prix du pétrole est passée, et que la >crise< n'était d'ailleurs pas une vraie crise, un prestigieux institut britannique publie un rapport avertissant que la perspective d'un baril de pétrole s'établissant structurellement autour de $200 est très probable d'ici 5-10 ans. Il s'agit du RIUS, institut célèbre pour ses séminaires dits >de Chatam HouseThe Coming Oil Supply Crunch< et il est écrit par le professeur Paul Stevens. L’appréciation de Stevens est que divers facteurs d’imprévoyance ou d’interférences politiques… On insiste : le pétrole à $200 le baril d’ici 5-10 ans

Une “guerre” de circonstance

Rigolards, les journalistes russes en poste à Bruxelles ne cessent de clamer que, tiens, comme ça tombe bien, déclencher une attaque le jour où tout le monde a les yeux tournés vers Pékin et les Jeux Olympiques…. Ils parlent des accrochages puis des combats d’hier soir et d’aujourd’hui, entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud, puis avec les Russes probablement, qui se sont aggravés durant toute cette journée du 8 août. L’affrontement devient-il une guerre de circonstance, et la guerre va-t-elle perdre ses guillemets pour devenir un conflit pur et simple? A Moscou, le chef de la commission sur la sécurité de la Douma, Vladimir… Une “guerre” de circonstance