D’autre part et de l’autre côté, il y a des remous de plus en plus visibles et audibles dans le camp progressiste-sociétal (parti démocrate), concernant certains choix de Biden. Nouveauté intéressante, les progressistes-sociétaux antiguerres (puisqu’il s’avère qu’il y en a) commencent à faire pression, comme on l’entend avec ces déclarations de Medea Benjamin, co-fondatrice du groupe Code Pink, qui s’oppose d’abord à l’éventuelle nomination de Michelle Flournoy comme secrétaire à la défense, et ensuite à la politique des guerres interventionnistes sans fin qu’impliquent les choix déjà faits par Biden en matière de sécurité nationale, qui seraient complétés par celui de Flournoy.
Bien qu’activiste féministe, Benjamin rejette Flournoy, qui serait la première femme à diriger le Pentagone si elle est nommée, en précisant que « ce n’est pas une question de genre mais une question de politique et d’actes de guerre ». Cette déclaration est remarquable pour une activiste défenderesse du féminisme, tendance qui ne s’est jusqu’ici guère manifestée par des choix antiguerres, ni par des choix de politiques justifiés autrement que, justement, par le genre ; elle rappelle l’époque GW Bush où une union s’était faite entre la droite et la gauche, entre les conservateurs antiguerres (qui sont aujourd’hui toujours très actifs) et les progressistes antiguerres (qu’on n’avait plus entendu d’une façon aussi affirmée que le fait aujourd’hui Benjamin).
« >[Flournoy] est l’incarnation de tout ce qui est inacceptable dans la politique étrangère américaine<, a déclaré Benjamin. >L’interventionnisme, le militarisme et les relations entre les industries militaires et le Pentagone.<
» D’autres groupes progressistes qui signalent leur opposition à Flournoy sont le groupe à but non lucratif fondé par Bernie Sander, Our Revolution, ainsi que Military Families Speak Out, Roots Action, World Beyond War et Just Foreign Policy. […]
» >Nous ne voyons nullement dans les choix faits pour constituer l’équipe de sécurité nationale de Biden quelqu’un avec de nouvelles idées< dit Benjamin. >Nous pensons qu’on doit trouver quelqu’un comprenant que nous sommes dans un monde différent et que nous ne voulons pas revenir à la façon dont les choses se passaient avec l’administration Obama<.
» >Nous voulons sortir de ces foutues guerres et de ce fait que les démocrates et les républicains du Congrès s’allient pour s’y opposer chaque fois que Trump veut nous sortir de quelque chose comme l'Afghanistan. C’est ridicule.<
» >Cette espèce de nouvelle normalité qui veut qu’on soit sans cesse en guerre est malsaine. Quelqu’un doit enfin dire les choses telles qu’elles sont, chercher à ce que les gens au Moyen-Orient s’entendent plutôt qu’alimenter les guerres, et que nous ne pouvons rester là-bas en tant que force interventionniste<. »
Mis en ligne le 7 décembre 2020 à 14H10