Le redémarrage de l’urgence Covid19, avec diverses mesures de reconfinement, notamment en Californie, va aggraver la situation économique et tendre plus encore les relations du point de vue de la tactique politique en vue des présidentielles, entre les partisans (plutôt démocrates) et les adversaires (plutôt républicains, dans tous les cas trumpistes) de ces mesures sanitaires. Surtout, cette occurrence aggrave considérablement la perception d’une situation catastrophique des USA, dont rien ne permet de sortir, qui se détériore à chaque étape, à chaque nouvelle mesure qui tente et échoue à débloquer l’impasse. S’ajoute désormais les perspectives climatiques, avec le début d’une canicule que les services météorologiques annoncent très longue.
Le commentaire de Michael Snyder, spécialiste des catastrophes : « Et maintenant, en plus de tout le reste, voici la chaleur.
» Dimanche [12 juillet], les températures dépasseront les 37° dans toute la moitié ouest du pays…
» >Des alertes à la chaleur sont en vigueur de la Californie à l’Alabama car les températures élevées seront de 9 à 12° au-dessus de la moyenne dimanche.
» >Las Vegas, Phoenix et Tucson connaîtront toutes trois des températures élevées d'au moins 43°, et toutes trois sont susceptibles d'égaler ou de battre leur record quotidien de températures. Au Texas, des villes comme Dallas, San Antonio et Lubbock dépasseront toutes les 37°<.
» Malheureusement, dimanche n’est que le début. Une ‘cloche de chaleur’ s’est formé au-dessus du pays, ce qui devrait se traduire par des températures élevées de 32° degrés ou plus pour environ 80 % de la nation >au cours des prochaines semaines<...
» >Un ‘PERFECT STORM’ de crises se forme à travers les États-Unis. Au-dessus de nos têtes, une ‘cloche de chaleur’ de haute pression pourrait faire exploser 80 % du territoire continental américain avec des températures supérieures à 32° pendant les prochaines semaines. Cela se produira alors que le confinement Covid-19 a enfermé les gens chez eux, alors que beaucoup ne disposent pas de l’air conditionné, – le chômage de masse pouvant signifier que les résidents disposant d’unités de climatisation ne peuvent se permettre de les faire fonctionner.<
» Il va sans dire que cela n’arrive pas au bon moment. Le taux de criminalité explose et les rues de beaucoup de nos grandes villes ressemblent déjà à des zones de guerre. »
La perception de la catastrophe en cours alimente la perception de la catastrophe à venir, enchaînant en ne cessant d’enfler, comme une tempête qui s’alimente d’elle-même, et satisfaisant ainsi au catastrophisme ambiant, général, pressant et oppressant, inéluctable enfin car la perception dicte la course des événements, ou plutôt l’exprime et en témoigne… D’ores et déjà la réflexion s’ouvre sur la perspective du 3 novembre (l’élection), avec la recherche de toutes les sources possibles de tension conduisant à la catastrophe, chacun distinguant une catastrophe complètement >folle< dans un cours du temps qui est déjà catastrophe lui-même... Que cela soit perçu alors que, dans divers lieux de l'immense pays, le thermomètre va atteindre et dépasser les 40° ces prochaines semaines, quoi de plus >normal< ?
Ainsi, l’article de Wayne Dupree dans RT.com à nouveau, comme cela devient habituel pour ce commentateur qui est le meneur des >Blacks pour Trump< : l'annonce d'une défaite certaine pour Biden, et de la panique qui saisirait les démocrates (« The Left is showing epic panic because they know a November loss is on their doorstep »). L’intérêt n’est pas pour nous, d’accepter une prévision ou de la ridiculiser, il est de montrer l’état d’esprit qui caractérise de plus en plus les partisans de Trump, qui se convainquent de plus en plus que toutes les prévisions, sondages, analyses de la presseSystème sont tricherie et pure propagande. (Cet emprunt à David Kerans : « Une puissance médiatique complètement contrôlée par l’oligarchie et qui érige >un mur de propagande< (selon la formule du commentateur politique Cenk Uygur) contre tout ce qui a quelque odeur de démocratie sociale [‘populiste’]. »)
Encore une fois, ces remarques n’impliquent aucun pronostic. Si l’on y ajoute l’état d’esprit d’extrémisme de gauche qui prévaut chez les démocrates, elles impliquent la perspective d’un affrontement catastrophique autour de l’élection du 3 novembre, quel que soit le résultat. C’est de plus en plus la vision qui occupe les esprits et presse les psychologies.
Celte observation permet d’envisager une autre perspective catastrophique ‘au goût du jour’, dans les susdites circonstances, en étendant la folie américaniste au reste du monde. Elle est détaillée par Michael Every, de Robobank, qui commence son article du jour (« Crazy World ») par cette proposition : « Je pense que nous serons tous d’accord pour dire que nous vivons d’ores et déjà dans un monde sacrément dingue… »
Certes, certes… Et alors, que peut-on attendre de ce monde >d’ores et déjà sacrément dingue< ? Eh bien, une perspective de dingue...
« L’hypothèse-catastrophe du jour est un article de Bloomberg d'aujourd'hui, – >China Renew Push for Increased Global Yuan Role<, – soulignant que la Chine est déterminée à internationaliser le yuan pour renforcer sa main et neutraliser l''arme du dollar'. L'article donne une longue liste d'experts chinois qui soutiennent la nécessité de cette démarche ; mais il remarque à juste titre que pour ce faire, soit la Chine doit s'ouvre au capitaux extérieurs, ce qu'elle ne peut faire sans provoquer un krach, soit elle doit importer beaucoup plus pour combler son déficit, ce qu'elle ne fera pas non plus car cela signifierait une bien plus grande vulnérabilité. Heureusement, la conclusion reste que les USA n'utiliseront pas l''arme du dollar' parce que cette décision >serait catastrophique< pour tous.
» Et pourtant, et si Trump avait besoin de modifier sa narrative offensive sur le thème de ‘Biden complice de Pékin’ ? Et si, après avoir perdu les élections de novembre, Trump utilisait sa période de transition [entre novembre 2020 et janvier 2021] pour utiliser justement cette ‘arme du dollar’ ? Apparemment, un tel risque est beaucoup trop >une folie<, même dans le monde d'aujourd'hui. Mais ce jugement tient-il encore, >dans le monde d’aujourd’hui< [« d’ores et déjà dans un monde sacrément dingue… »] ?
» >Vous serez emporté comme par un ouragan<, chantait également le groupe des 'Scorpions'. »
Mis en ligne le 14 juillet 2020 à 15H45