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Eté

Eté

Une ombre poisseuse avait enseveli l’âge

Où la bêche retourne le présent,

Qu’il présente sa face d’avenir.

Les mains nues de la poésie

Ne défaisaient plus l’étroitesse des cages

Où battaient les cœurs d’un siècle douloureux.

La défaite bordait les temps

L’herbe, sombre, fronçait, hostile, à leur lisière.

Les renards, vif argent, en bandes organisés,

Glapissaient leur appel au bal

Conviaient les chiens aux troupeaux décimés.

La source se confondait avec les marais,

Enlisée du poids de ses eaux longues à se rompre.

La lune quand elle s’allumait

Faisait couler dans sa clarté

Les larmes qu’aucune joie n ‘endiguait.

Le poing de la tristesse s’écarte alors de la clairière.

L’euphorie des énergies persévérantes se redresse

Ferme dans ses épis épris d’altitude.

Les cœurs trempés dans cette lactescence

Frétillent d’être dégrafés

Et enjoints de se battre à nouveau.

L’été débarrasse le courage de son givre

Colore ses joues

Il relève ses jupons pour moissonner

Les saisons profuses abandonnées.

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