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Notes sur un quart de siècle kidnappé et retrouvé

Notes sur un quart de siècle kidnappé et retrouvé

9 novembre 2014 – Il s’agit donc de >commémorer< cet événement du 9 novembre 1989. Nous le faisons avec d'autant plus d'allant que nous avons vécu avec une très grande intensité cette époque, notamment depuis le 9 mars 1985 et l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev, – dans le chef de notre ancêtre dans les arcanes de ce site, Philippe Grasset, alors fermement installé à Bruxelles (voir notamment notre série récente sur les >journalistes Made in CIA<, le 20 octobre 2014, le 22 octobre 2014, etc.).

Nous avons choisi une méthodologie spécifique pour donner à l’événement l’ampleur qui importe, c’est-à-dire en établissant son lien avec notre époque. Plus encore, nous avons choisi de baser cette méthodologie sur un texte qui nous paraît archétypique des distorsions de l’historiographie-Système de la période. Le texte est assez clair, quoique d’une brièveté également élégante, pour qu’on y trouve les principaux éléments faussaires qui permettent d’articuler notre propos, – lequel sera bien entendu critique. Il n’est de meilleure assise pour se faire bien comprendre que de prendre appui sur l’argument de l’adversaire, lorsque cet adversaire possède la puissance dominante (le Système) qu’il entend justifier, légitimer et pérenniser par une réécriture de l’histoire qui conduit à cette position. (Et, sans aucun doute, nous parlons de >réécriture automatique<, presque dans le sens d'>écriture automatique<, c'est-à-dire venue naturellement d'un esprit nullement contraint, presque spontanément et sans direction autoritaire de la raison, tant cet esprit est devenu totalement esprit-Système sous l'empire d'une psychologie corrompue dans ce sens. Donc, le faussaire est involontaire, lanarrative règne comme si elle était aussi légitime qu’une famille régnante depuis des siècles, – et quasiment de droit divin.)

Cela nous permet donc de conclure que nous nous retrouvons en complet accord avec la conclusion d’un texte (même si les références opérationnelles comme l’Ukraine sont faussaires) dont tous les éléments de développement sont considérés par nous comme faussaires. Cela permet de mesurer l’avancement considérable du Système de sa dynamique de surpuissance vers la transmutation de cette dynamique en autodestruction. L’année 2014 est, à cet égard, notamment avec la crise ukrainienne et les poussées identitaires et principielle de l’antiSystème en Europe, particulièrement fructueuse.

Il s’agit de l’échec d’établir la postmodernité… Cette philosophie que nous qualifierions dans ses infinies complications inaudibles de >verrou de la modernité<, voudrait, ou plutôt voulait permettre d'établir la modernité sans fin en écartant la contestation de la modernité par la suppressions de ses illusions, de ses >lendemains qui chantent<, et en laissant libre cours au désordre qui n'est comptable d'aucune promesse. Cette école de pensée où le désordre issu de la pensée précède la pensée, – exemple d'école selon la pédagogie moderniste, – constituait un habillage parfait pour le Système, ainsi complètement à l'aise pour prétendre conduire à bien sa Mission-dd&e. C'était 1989 kidnappé au profit d'une envolée définitive vers un >ordre< d'un monde réduit à son entropisation, – soit le désordre jusqu'à l'absolu de sa fixité entropique.

L’on constate donc que cela n’a pas marché, –>pas encore<, disent-ils («a configuration that cannot yet be called a new order»), puisque leur métier est de suivre les consignes-Système jusqu’au bout. L’on constate, nous constatons, à la lumière du fait qu’implique la conclusion du texte comme de nos propres observations, que le kidnapping de 1989 n’a pas marché, et que nous nous retrouvons avec 1989 sur les bras, en nous demandant, >Que peut-on en faire ?<. Une suggestion : 1989 pourrait servir à nouveau, cette fois pour faire tomber le Système dans son entièreté, comme le premier 1989 avait servi à parachever la chute de la partie soviétique du Système, – Gorbatchev regnante

(… Lequel Gorbatchev, dessillé par l’affaire ukrainienne après avoir cédé pendant quelques années aux sirènes du libéralisme postmoderne qui lui offrait une interprétation vertueuse-Système de son action, semble de plus en plus et de mieux en mieux comprendre ce qui se passe, et qu’une nouvelle application de sa méthode s’impose sans nul doute … [Voir RT du 8 novembre 2014, sur l’intervention de Gorbatchev à un séminaire de Berlin pour le 25ème anniversaire de la chute du Mur].)