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Le poids des mots réduit au bruit qu’ils font, ou la “génération perpétuelle” contre le terrorisme

Que penser d’un homme, ministre de surcroît (de surcroît, est-ce bien nécessaire ?) qui vous dit, dans la même phrase ou presque, que la lutte contre le terrorisme est la tâche d’une génération et que c’est également une lutte perpétuelle ? Réponse : pourquoi penser ? Il suffit de dire, et de signaler que c’est le cas du ministre britannique for Community Cohesion (préférable de garder l’intitulé britannique) parlant devant une audience (sic), selon le Times du jour.

« Britain faces a war with Islamic terrorists for at least a generation as it fights to stop extremists from destroying the notion of a tolerant democracy, a minister said yesterday. In some of the bluntest language used by a member of the Government to give warning of the terrorist threat, Phil Woolas said that the answer was to attack the ideology of terror.

» Mr Woolas, the Minister for Community Cohesion, said at a meeting of representatives from a variety of faiths, including Islam, that the Government’s goal was to defeat terrorism. He said: We see this as a perpetual fight. This is a generational thing. We are determined to protect civil liberties, but we can’t solve it on our own. »

Peut-être vaut-il mieux dire n’importe quoi que de se taire ou de mourir idiot. On verra. Ce Woolas-là n’a pas peur du bluntest language puisqu’il n’a rien d’autre à dire. Mais quoi, il est flatteur Woolas, puisqu’il rapproche dans une équivalence prometteuse la bataille d’une génération qui est aussi une lutte perpéuelle, ce qui signifie peut-être que cette génération est perpétuelle, ou un truc dans ce genre. Terminons par cette question vitale pour la protection des libertés civiles et la notion d’une démocratie tolérante : pourquoi se priver de parler quand on n’a rien à dire ?

Mis en ligne le 23 août 2006 à 06H06