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RapSit-USA2025 : « Don’t Cry for Me, America »

Comme je l'ai écrit précédemment (texte en russe du 4 août 2024), l'Amérique moderne traverse une période particulière de transformation, dont l'un des moteurs est constitué par les représentants des élites de droite dirigées par Trump, Musk et Bannon. [Steve Bannon, un temps conseiller stratégique de Trump en 2016-2018n, actuellement >influenceur< majeur de la droite populiste à partir de son site 'War Room‘.]

Si auparavant, le principal facteur de déstabilisation – et surtout de transformation – du système politique était, par exemple, l'équipe Trump, un nouveau facteur émerge aujourd'hui. Il serait toutefois plus juste de parler d'une nouvelle subjectivité au sein du mouvement, caractérisée, d'une part, par une séparation/sécession lointaine [des pouvoirs en place], mais néanmoins effective (il s'agit d'un programme maximal).

D'autre part, comme programme minimal, nous assisterons à la formation d'une autonomie particulière des États et des gouvernements régionaux par rapport au >big government< fédéral. Et c'est très intéressant, car face à des États-Unis prêts à se rebeller, nous voyons comment les élites démocratiques affaiblies défendent leur subjectivité sous un nouveau format : celui d'une situation politique intérieure chaotique, afin d'atteindre certains objectifs et résultats.

À mon avis, en quelque sorte, en auto-contrôlant le gouvernement fédéral ou en le forçant à prendre en compte ses intérêts – si, bien sûr, Trump s'effondre et perd le contrôle de la situation. Et le plus intéressant, c'est que cela pourrait convenir, du moins dans la situation actuelle, aux autres partenaires de Washington au sein de la communauté occidentale.

Cependant, ne nous emballons pas. Il est clair que cela contribuera de facto à la véritable formation d'une autonomie stratégique pour les autres membres de la communauté occidentale. Il est d'ailleurs très intéressant de constater que de nombreux observateurs aux États-Unis perçoivent les purges de l'appareil gouvernemental précisément sous l'angle du fait que les purges dans le domaine de la sécurité nationale réduisent non seulement l'efficacité, mais aussi l'influence des institutions étatiques.

Il faut cependant comprendre que certaines coupes budgétaires dans l'appareil de sécurité nationale semblent rationnelles. Par exemple, le Conseil de sécurité nationale comptait 34 personnes au début des années 1970, contre environ 50 au début des années 1990, avant de dépasser [aujourd’hui] les 600.

De ce point de vue, il est intéressant de noter que la presse occidentale a pour la première fois qualifié les États-Unis d’>État failli<. De plus, les États-Unis de facto sont entrés dans une phase qui s'apparente aux prémices d'un État failli.

On le constate sous la forme d'une crise de légitimité, qui se manifeste par la politisation de la fonction publique et du ministère de la Justice, des attaques impitoyables contre la presse (par exemple, de l'administration Trump aux administrations démocrate et Biden, en passant par les médias de droite, etc.), des pressions sur la société civile, sur les établissements d'enseignement fédéraux et un remaniement de l'appareil étatique.

Et surtout, l'incapacité (même en tenant compte de la période de transition actuelle du cabinet Trump) à établir un certain équilibre entre les élites et les différents groupes de pression, et bien plus encore. »

Mis en ligne le 11 juin 2025 à 13H15