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RapSit-USA2020 : « 12 More Years ! »

Ce que nous venons de voir, c’est évidemment le côté bouffe de la tragédie-bouffe, Trump en paroles étant un maître du bouffe. Il y a aussi un côté tragique, et certainement la ‘Lady McBeth démocrate’ sait la manier, mais plutôt tragédie-américaniste que la tragédie grecque selon Nietzsche. Hillary Clinton en a fait la démonstration lors d’une émission où elle était interviewée sur les élections et le comportement que devrait avoir le candidat démocrate Joe Biden. Quasiment, malgré les termes employés par les observateurs (elle a >imploré< Biden), il s'agissait de consignes impératives passées par celle qui est une des capi du parti, à la marionnette chancelante qu’est le candidat du parti démocrate.

En gros, et d’une façon quasi-explicite, Hillary Clinton a dit à Biden : en tout état de cause, >il faudra refuser la victoire de Trump si celui-ci venait à l’emporter<. Tous les moyens légaux et approchants, sans faire le difficile, doivent être employés pour absolument bloquer la décision, dans la certitude où Clinton se trouve que les structures juridiques et législatives finiront par désigner Biden comme le véritable vainqueur. Voici quelques détails sur ce qui n’est rien de moins que des consignes publiques données à l’exécutant pour perpétuer un coup d’État grandeur nature mais complètement dans les mœurs et la nature de l’étrange époque, à l’occasion de l’élection présidentielle USA-2020.

« Dans un clip diffusé au moment où la Convention nationale républicaine allait démarrer lundi soir, Clinton a fait valoir que si Trump sort vainqueur de l’élection présidentielle de novembre, mais avec une faible marge, Biden devrait refuser de reconnaître sa victoire.

» Au lieu de cela, l'ancien vice-président doit se préparer à une longue bataille juridique dans laquelle, selon Clinton, il l'emportera finalement.

» >Joe Biden ne doit en aucun cas céder, car je pense que cela va s'éterniser et qu'il finira par gagner si nous ne cédons pas d'un pouce, et si nous sommes aussi concentrés et acharnés que l’autre partie.<

» Mme Clinton a suggéré que M. Trump tenterait de >bousiller< le système de vote par correspondance, affirmant qu'on lui avait appris que les républicains avaient 40 avocats qui contestaient le vote par correspondance des absents >lors d'une primaire présidentielle républicaine du Michigan, suggérant qu’il s’agissait d'une répétition pour l’élection de novembre<.

» >Pour contrer cela, les démocrates devraient monter leur propre offensive juridique,< a soutenu Mme Clinton.

» >Il faut une opération juridique massive, il faut des équipes électorales… Nous devons avoir nos propres équipes de personnes pour contrer la force de l'intimidation…<

» Les paroles de Clinton ont rapidement suscité une riposte de la campagne de Trump, qui a observé qu'en demandant à Biden de refuser d’accepter sa défaite >en toutes circonstances<, Clinton a laissé entendre que les démocrates sont prêts à >voler l'élection< pour évincer Trump de son poste.

» La porte-parole nationale du parti républicain, Elizabeth Harrington, a appelé les médias à interpeller Mme Clinton, ainsi que >chaque démocrate<, pour savoir s'ils accepteraient les résultats de l'élection, comme ils l'ont fait avec M. Trump.

» >Je suis sûre que les médias demanderont frénétiquement à chaque démocrate s’il acceptera les résultats de l'élection de 2020<. >Ils nous disent littéralement qu'ils ne le feront pas<.

» Les partisans de Trump ont balancé les propres tweets de Mme Clinton avant le vote de 2016, dans lesquels elle décrit la remise en cause du résultat des élections présidentielles comme une >menace pour la démocratie<.

» Les affirmations de Clinton selon lesquelles Trump tenterait de faire dérailler le système de vote par correspondance afin de faire pencher l'élection en sa faveur reflètent des accusations similaires de la part des démocrates du Congrès, qui ont soutenu que Trump a cherché à saper le vote de 2020 en retenant le financement du service postal américain. La campagne menée par les démocrates a vu 26 républicains se joindre aux démocrates de la Chambre des représentants pour voter samedi en faveur d'un projet de loi qui réserverait 25 milliards de dollars pour soutenir le vote par correspondance universel le jour de l'élection. Le projet de loi, cependant, risque de se heurter à un mur de pierre au sein du Sénat à majorité républicaine, Trump lui-même s'opposant fermement au déploiement universel des bulletins de vote par correspondance, arguant qu'il rendrait les élections vulnérables à la fraude. »

Clinton sonne l’alarme auprès d’un candidat qui a déjà des munitions, selon les instructions du parti : une cohorte de 600 avocats sont engagés par le parti pour porter plainte contre Trump pour fraude dans les divers États concernés. Tout le monde est donc prêts pour un affrontement qui semble promis à être titanesque. Cela acté, l’intervention de Clinton, énorme poids lourd du parti reste exceptionnelle, puisqu’en public, sans dissimuler un instant des intentions qui sont purement et simplement de saboter complètement une élection de Trump, si Trump était réélu. Cela vaut largement les rodomontades de Trump, plutôt dans le genre ironie lourdingue ou bien nous n’y comprenons plus rien, à part qu’il n ‘y a aucune ironie, même légère, chez Clinton qui déborde essentiellement d’un venin fait pour tuer.

Mettons les personnalités à part et constatons qu’au niveau du climat et des événements, l’aggravation de la situation s’effectue à une allure météorique. Désormais, tout est en place pour un affrontement qui n’a rien du simple avatar électoral, et tout de la lutte à mort. Les deux se découvrant comme ils font, semblent ainsi se placer dans une position de plus en plus radicale, hors de tout compromis possible, poussés à la ferme résolution de ne céder en aucun cas. De plus en plus, les adversaires estiment que céder, même dans un compromis où il leur serait laissé beaucoup, constituerait une mort politique inacceptable, un véritable hara-kiri. Il s’agit d’une évolution où, au terme, seule la violence civile peut trancher le >débat<... On veut dire, bien entendu, la guerre civile.

Mis en ligne le 25 août 2020 à 11H45