…On avouera que la chose se termine bien, dans le sens d’être paradoxale selon la pensée-Système et finalement pas si éloignée de ce qu’on jugerait être la vérité des systèmes antiSystème venus d’horizons différents, dont le Système avait convaincu nos piètres raisons qu’ils étaient irréconciliables alors qu’ils sont tous nécessaires et nécessairement solidaires dans la lutte gigantesque contre le Système… Il s’agit du satisfecit d’un professeur africain-américain, ancien extrémiste noir et adepte déçu de l’intégration dans le Système, donné à Tea Party, dénoncé comme >raciste> par l’establishment libéral, lequel s’est rangé sous la bannière du traître, le président africain-américain BHO. Des deux, Tea Party et BHO, ce serait donc le second qui serait véritablement raciste ? Qui en douterait, d’ailleurs…
La diatribe du docteur West est magnifique parce qu’elle sonne vrai alors qu’elle vient d’un personnage qu’on pourrait juger comme douteux, comme >collaborateur< du Système. Mais il n'est plus temps de chercher à fusiller les >collaborateurs<, comme l'on fit in illo tempore où l’on croyait détenir les clefs des lendemains qui chantent au bout d’un peloton d’exécution. Nous en avons assez entendu de ces >lendemains<, comme tout cela chantait faux ; aujourd'hui, toutes les infamies sont posées sur la table, et le choix peut être fait. C'est ainsi que les impressions et les descriptions du docteur West, toutes empreintes d'amertume et d'estime trahie, voire d'amour abandonné, valent tous les commentaires assurés des spécialistes du complot pour comprendre qui est Barack Hussein Obama.
Le 44ème président des Etats-Unis représente le cas extrême de la trahison de soi-même au nom du Système, et pour plaire à ce Système, s’y intégrer magnifiquement et jouir des privilèges fictifs mais magiques jusqu’à la fascination malsaine, que le Système promet, – et il tient cette promesse, en général. En ce sens, Obama, par rapport à ses propres promesses qu’il portait sans qu’il le sut expressément, représente un exemple extraordinaire par son extrémité d’abaissement de soi-même. Les circonstances de sa victoire, le sens du discours qu’il avait choisi pour y parvenir, les qualités qu’il avait montrées, indiquaient évidemment, d’une façon impérative, la voie qu’il avait à suivre. Par faiblesse, par aveuglement consenti à cause de refus de l’effort de distinguer l’audace nécessaire, bref par abaissement consenti de lui-même, Obama a accompli la trahison la plus complète qu’il se pouvait imaginer. Ses qualités évidentes, par les obligations qu’elles lui créaient, font de sa trahison, en plus d’être ce qu’elle est, une infamie d’une exceptionnelle grandeur. C’est effectivement en ce sens qu’on peut désigner ce président, bien plus que ses prédécesseurs encore, comme l’homme-Système accompli.
On ne fera pas ici l’inutile procès d’un quelconque machiavélisme, de calculs tordus, etc., mais bien entendu le procès des faiblesses cachées, celles que les qualités humaines peuvent dissimuler lorsque le jugement de soi-même se trompe sur soi-même. Les habituelles diatribes du type >marionnette de ceci, marionnette de cela< montrent dans son cas, encore plus qu'en général, bien plus la vacuité de la critique que l'infamie de celui à qui cette critique s'adresse. Il n'y a nul cynisme chez Obama, il n'y a aucune lucidité pour considérer la voie qu'il a empruntée ; il n'y a nulle contrainte dont il serait prisonnier, parce que ce n'est pas de cette façon que fonctionne le Système, et encore moins le pouvoir que le Système a établi à son avantage ; le Système nous prend au piège de nos faiblesses, de nos défauts et de nos mollesses de caractère, et cela vaut largement, au centuple, une quelconque contrainte… Ainsi d'Obama, qui en est, aujourd'hui encore, à se considérer comme un >progressiste<, cela chez un homme qui considère que le >progressisme< est la mesure de la vertu. C'est en effet une si grande grossièreté de l'esprit qu'il puisse affirmer in fine à Cornel West, en 2010, qu’il se considère manifestement lui-même, dans son action de président, comme un >progressiste<. Ce n'est certainement pas que nous jugions, pour notre part, que le >progressisme< est effectivement la mesure de la vertu, parce qu'il serait plutôt, pour notre compte, la mesure de la tromperie sur la vertu, – non, ce qui importe ici, c'est d'apprécier combien l'homme qui a fait ce qu'il a fait, peut continuer à céder à ses faiblesses jusqu'à cultiver l'illusion d'une interprétation si complètement avantageuse, et trompeuse à mesure, de son comportement. Obama est un traître à lui-même et il l'ignore absolument, superbement, et l'on dirait enfin qu'il l'ignore avec une arrogance qui en dit long sur la force de la subversion du Système, – et qui en dit aussi long sur les faiblesses humaines, et sur l'état de subversion où la raison humaine, dont Obama lui-même donne un bel exemple de son usage habile, a été plongées par l'action du Système.
Mis en ligne le 21 mai 2011 à 06H52