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La symphonie du DD(X)

Lisez ces titres et sous-titres d’un article de Defense News du 2 mai 2005, et peut-être vous donneront-ils l’impression que nous entrons dans la maison des fous : « Rising Costs of DD(X) Threatens U.S. Fleet Plans » (en fait, le mot Plans est inutile), puis : « What if DD(X) dies of its own fiscal weight? » (en fait, on préférerait sinks que dies).

Le programme DD(X) est devenu la nouvelle star du Pentagone, aux côtés du bombardier B-2 à $2,4 milliards l’unité (estimation modique), du chasseur F/A-22 à $347 millions l’unité (pour l’instant). Rapidement dit pour rappeler les conditions de départ: le programme DD(X) avait été conçu « …in the 1990s as a $700 million antidote to the rising costs of surface warships ».

Donc, $700 millions le destroyer en 1996 (prix confirmé et tenu pour ferme à cette époque). Aujourd’hui, on affiche $3,3 milliards mais la Navy, dont le passé en la matière donne confiance, vous affirme qu’on pourrait descendre à $2,2 milliards à la cinquième ou sixième unité. Nous, nous mentionnions plus de $4 milliards. Juste mais pas assez audacieux. Defense News note sobrement, et nous traduisons pour l’occasion, qu’ « en privé, des officiels du DoD et de l’industrie disent que la première unité pourrait coûter entre $4 et $7 milliards ».

Avec un peu de chance (?), on pourrait donc atteindre et dépasser une augmentation de 1000% du prix d’un destroyer DD(X) destiné à réduire les coûts de la flotte en un peu moins de 10 ans. Ou bien, sauter à la mer, à la recherche d’un poisson qui pourrait faire office de DD(X). (« They’re going to be blown out of the water if they don’t have a backup », dit un analyste, des amiraux qui soutiennent le DD(X) jusqu’au bout.)

Mis en ligne le 2 mai 2005 à 07H15