La grande presse américaine se fait l’écho insistant de cas de dépassements budgétaires des divers programmes en développement au Pentagone. Ces cas sont de plus en plus nombreux, ces dépassements sont de plus en plus monstrueux, alors que le budget du DoD augmente vertigineusement et que les limitations sur les programmes et sur les forces sont de plus en plus pesantes par manque d’argent.
Avant-hier, le New York Times, relayé par
Constatant l’accumulation des technologies dans ce programme à mesure de son développement, le journal notait que « [t]he only realistic answer is to jettison the DD(X) for a redesigned, more cost-effective large combat ship. Unfortunately, America’s military contracting system is biased against such a sensible outcome. Like the other services, the navy does not know how to say no to impressive technology, whether it’s needed and affordable or not. In addition, consolidation in the defense industry has left only two main contractors capable of producing the navy’s ships Northrop Grumman and General Dynamics and they apportion the business between them. »
Il y a moins d’un mois (
La perception d’une crise de perte de contrôle des budgets militaires est en train de se répandre, notamment au Congrès. Un lien est fait entre cette situation et l’incapacité de l’administration d’attribuer tous les postes de contrôle du cabinet civil (actuellement 13 des 47 postes de la direction civile sont vacants). C’est Gordon England, ancien secrétaire à la Navy et sur le point d’être confirmé comme n°2 du Pentagone (à la place de Wolfowitz), qui va être chargé de la tâche d’urgence de contrôler ce problème qui menace de faire exploser le budget du DoD. Defense News écrit le 25 avril: « When he moves up to the No. 2 job at the Defense Department, [the senators] want him to tackle such tasks as reining in the rising cost of weapons, reforming nine programs labeled high risk by government auditors, writing more realistic budgets and maintaining a larger Navy. »
L’ère des idéologues à-la-Wolfowitz (et Douglas Feith) est finie au Pentagone. C’est l’ère des comptables, avec England, qui s’ouvre. Avec une situation d’urgence, une crise qui empire de jour en jour. Du point de vue washingtonien, bien plus grave qu’à Bagdad.
Mis en ligne le 27 avril 2005 à 09H20