Le non l’emportera-t-il au référendum en France au dernier moment? Bla bla bla, tout cela est spéculation. Réponses classiques de l’analyste pas trop inutilement téméraire: on verra. Un fait, par contre, ce sont les sondages qui, depuis quarante jours, disent que le non est en tête. Voici un exemple d’interprétation de cette tendance, et une indication du climat que cela implique, même chez nos amis américains.
Grande surprise, en effet, en lisant le titre de l’article du Herald Tribune, du 22 avril, article construit autour de la grande nouvelle que le non avait reculé une fois dans les sondages (sans être pour autant battu), chose suivie d’une autre moins agréable pour ceux qui favorisent le oui (l’annonce de 60% pour le non, aujourd’hui).
Le titre dit : « No clear trend emerges from French EU polls »
Le texte est fait d’évaluations, appréciations et commentaires divers, puis on bute sur un paragraphe qui rapporte des faits. Celui-là nous importe, que nous citons in extenso: « More than 20 polls over the past month have indicated that opponents of the constitution are likely to win the referendum. No poll has suggested a victory for the yes camp. »
Qu’est-ce que c’est qu’une tendance (french pour trend)? Une définition piquée du Robert: « Orientation commune à une catégorie de personnes. » Plus de vingt sondages de suite indiquant la victoire du non, pas un la victoire du oui, c’est une no clear trend?
On dit que la confusion et la diversité des partisans du non impliquent qu’il ne se dégage de ce camp aucune alternative. Possible, d’autant que ce n’est pas le sujet. Chez certains partisans du oui, selon Jean-Pierre Chevènement, règne une atmosphère quasi-religieuse qui fait refuser qu’on envisage autre chose que la victoire du oui, sinon comme un anathème insupportable. Probable, et l’on voit que cela ne les rend pas plus intelligents, ni plus habiles dans le maniement de la désinformation, pratique courante, semble-t-il, de la presse d’information objective et postmoderne. C’est dans ces grossièretés de manipulation qu’on mesure la fièvre qui presse leurs psychologies. Tout cela fait désordre.
Mis en ligne le 23 avril 2005 à 12H30