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La permanente réécriture de l’Histoire du temps présent

Les Européens écoutent Wolfowitz débiter ses banalités apaisantes, au bout desquelles ils lui donneront leur accord pour s’installer à la tête de la Banque Mondiale. Cela se passe le 30 mars à Bruxelles. Commentaire en passant des deux journalistes de l’International Herald Tribune, Graham Bowley and Elaine Sciolino (passage en gras souligné par nous): « …European leaders have signaled that they are ready to support him, however grudgingly, in the latest sign of a new pragmatism toward the United States in Bush’s second term. »

Avez-vous jamais vu, entendu, noté quelque part le moindre commentaire officiel qui fût désobligeant, hostile, pas-pragmatique enfin, de l’Europe officielle à l’encontre de Bush entre 2001 et 2005? Elle aurait eu bien trop peur La technique est simple: on met aujourd’hui tel acte en valeur en le qualifiant (new pragmatism) pour laisser entendre si implicitement que c’en est explicite que tout ce qui a précédé (le premier terme de Bush) était d’une tendance inverse. L’histoire est réécrite conformément, sans trop mouiller sa plume, à la sauvette. Notre histoire est écrite à la sauvette.

Mis en ligne le 31 mars 2005 à 8H43